J’avais fait part à Maman Blondinette de mon envie de voir les vallées des Alpes avant d’aller explorer l’autre bout du monde. Nous voici donc pour un WE de 4 jours sur les routes avec Coquillette !
Jour 1 ⇒ 23/10/2021
Départ à 9h30, sous le soleil, la météo va nous gâter ! Bon, il fait froid, 8°C, et on part en altitude, mais le ciel est bleu ! Direction la vallée de la Maurienne, pas très loin de chez nous. Le voyage est très agréable, sur les petites routes, tous les arbres aux couleurs de l’automne, quelques sommets enneigés, les rivières turquoises… Sur les (bons) conseils de Mamou et Papou, nous faisons notre premier arrêt à Aussois. Nous y mangeons un gratin pas très chaud, le four au gaz ne répondant pas aux exigences fast-food de nos Blondinettes. Nous partons ensuite du village pour une grande promenade / petite randonnée. C’est l’occasion pour moi d’offrir aux filles des bâtons de marche pour compléter leur panoplie de petite baroudeuse, elles sont toutes fières !
Matériel pour enfants
L’objectif de la balade est double : voir un monolithe, et découvrir des sculptures en bois. Même si le début de la promenade est très agréable, avec des paysages magnifiques, nous vous conseillons de ne pas partir du village mais du parking du Plan de la Croix, ça permet de prendre plus le temps près du monolithe. À partir de là, il est possible d’atteindre l’objectif en vélo par le bitume, mais bien entendu, à pied, nous choisissons les petits chemins en forêt. Lorsque le soleil est sur nous, c’est vraiment agréable, mais il est souvent masqué par les arbres ou les montagnes voisines, ça caille ! Pas de gros dénivelé, un très joli bois aux couleurs féériques à cette époque, et nous découvrons les fameuses œuvres d’art annoncées par Mamou. Sculptées directement dans les troncs, des formes de 2-3 mètres représentant toutes sortes de choses, à environ 100 mètres les unes des autres. Au total nous en trouverons 11, et on sait qu’il y en avait d’autres, mais ça nous faisait un détour, et les filles fatiguaient un peu.
Ensuite vient le monolithe, une tour naturelle de 90 mètres au milieu d’une petite vallée, l’érosion est quand même un phénomène fascinant. Nous trouvons un rayon de soleil qui trainait par là, on en profite pour goûter. On sent que les filles vont manquer de motivation pour le retour, donc je pars en avant à un rythme soutenu pour aller chercher le camping car et l’amener au parking, j’arrive en même temps que les Blondinettes, belle synchro.
On continue la route pour aller dormir à Bonneval-sur-Arc. Encore une route magnifique, avec beaucoup de virages pour admirer la vue à 360°, avec le soleil couchant, nous en prenons plein les yeux !
Jour 2 ⇒ 24/10/2021
Aglaglagla… 3,5°C au réveil à l’intérieur de la cabine, ça pique. La nuit n’a pas été terrible, le froid nous a beaucoup réveillé Anouck et moi. Les filles ont dormi mais se réveillent tôt (6h35 pour la plus petite), on sent qu’elles ne sont pas vraiment bien reposées. J’allume le chauffage, et en attendant qu’il agisse, on reste planqués sous les couettes. Nous sommes en fond de vallée, le soleil va mettre du temps à nous rejoindre. Donc on part se promener, le long d’une rivière qui nous fait penser à l’Ardèche, de l’eau transparente dans des bassins creusés dans la roche. C’est superbe, s’il ne faisait pas si froid, on aurait presqu’envie de s’y baigner. Là, Léna supporte mal la température ambiante, et la fatigue aidant, elle est ronchon tout le trajet ! On épuise notre stock d’arguments motivants, de chansons, d’anecdotes pour changer les idées. On atteint malgré tout notre objectif de balade, une cascade féérique. Le soleil nous rattrape sur le retour (11h du mat’, ces gens vivent dans l’ombre tout l’hiver !) et cela déride Léna, ouf !
Nous repartons tout de suite, histoire de manger au soleil, et nous offrons à Coquillette une super épreuve, le col de l’Iséran, qui culmine à plus de 2700 mètres. Le moteur passe de gelé à très très chaud en quelques kilomètres. On allume le chauffage pour refroidir le moteur (vieux truc de Papa pour passer les Pyrénées !), même si on n’est pas non plus dans le rouge. On s’arrête un peu avant le sommet pour manger, la vue est magique peu importe où on regarde ! Ensuite on franchit le col, et c’est parti pour la descente vertigineuse sur le Val-d’Isère, au frein moteur à 30km/h, y’a moyen de tuer une plaquette de frein sur cette descente. D’ailleurs, d’après les panneaux le long de la route, nous sommes sur le tracé d’une piste de ski rouge !
Maman Blondinette a identifié un autre spot pour une balade et pour la nuit, « chemin sinueux et étroit, plus pour les fourgons que pour les grands modèles de camping-car ». Même pas peur, nous y allons. Et c’est reparti pour faire chauffer le moteur, ça monte raide, et la description est correcte, heureusement qu’on n’a croisé que peu de monde ! J’ai vidé le réservoir du liquide de refroidissement sur les montées du jour, par chance il m’en reste un bidon dans la soute ! Chouette promenade pour rejoindre le lac de la Sassière, sur une piste carrossable, l’eau est turquoise, et on aperçoit même des chamois et des rapaces au retour ! Ensuite, c’est douche et soirée crêpes. Pas question d’avoir froid comme la nuit passée, dès que les filles dorment je lance le radiateur et on s’endort à 20°C, le luxe !
Jour 3 ⇒ 25/10/2021
Aaaaaaaaaaa ce matin pas moyen de rallumer le radiateur, on a toujours du gaz mais l’allumage ne se fait pas ! Ça me met en stress, 5°C dans l’habitacle, je motive les troupes et après un petit déj’ rapide, on redescend au frein moteur. Nous ne sommes toujours pas lassés des vues sur les montagnes, on en redemande. À peine revenus sur une route plus « facile », deux voies, pas trop de virages, le GPS nous renvoie dans les hauteurs. Aujourd’hui, nous allons en Italie en passant par le col du petit saint-Bernard. Il n’est pas très haut, mais suffisamment pour me muscler les bras sur un paquet de lacets. On passe la frontière sans contrôle, et on arrive à La Thuile, nous nous dirigeons vers notre rando de la journée, les cascades de Ruitor à La Joue. Les filles sont de bonne humeur, le sentier agréable dans la forêt, avec la promesse d’un soleil qui se rapproche rapidement. On se fâche juste avec les estimations de temps italiennes, ce qui fait qu’à midi on est seulement à la première cascade sur les trois envisagées. On n’en parle pas aux filles, mais l’heure du repas est sacrée pour Maman Blondinette, elle fait un gros effort sur elle-même.
On oublie les deux autres cascades, on passe de l’autre côté du ruisseau et on redescend vers Coquillette. Ensuite vient la tâche ardue de trouver un restaurant ouvert un lundi hors saison qui nous accueille à 14h30. Finalement on en trouve un, « La crèche ». Bon, on espérait un repas typique italien, mais on a pu offrir aux filles que des pâtes bolo. Nous avons mangé du cerf, c’était très bon, avec de la polenta au fromage sauce champignons. Une bruschetta en entrée et une revisite bizarre du mille-feuilles en dessert, avec le limoncello offert par le patron. On repart le ventre plein, et on décide de repasser la frontière, en dormant dans le premier village français.
Il y a là une plaine de jeux originale, en forme de dameuse à neige, les filles s’y amusent un moment pendant qu’on admire le coucher de soleil sur les sommets. Le radiateur ne s’allume toujours pas, on grappille un maximum de calories solaires avant de s’endormir.
Jour 4 ⇒ 26/10/2021
Il fait moins froid ce matin, d’un autre côté, le ciel est moins bleu, quelques nuages viennent s’accrocher aux sommets avoisinants. C’est reparti pour une longue descente en lacets, ensuite direction Moutiers. J’ai bien senti que les filles en avaient marre de marcher, donc j’ai trouvé une visite de la coopérative laitière de Moutiers. C’est une des huit fabriques de Beaufort. On y va sans rendez-vous, et coup de bol, ils commencent une visite 10 minutes plus tard, à peine le temps de faire notre choix dans leur boutique. Nous sommes une dizaine, et on commence par un film un peu vieillot, néanmoins intéressant. Ensuite une guide nous montre les cuves à brasser le fromage, chacune pouvant contenir 5400L de lait récolté la veille au soir ou le matin, ce qui représente 10 meules de 54Kg à la sortie. Elle nous montre aussi les caves d’affinage, ils stockent environ 19000 meules par an, et le Beaufort ne se consomme pas plus vieux, donc il y a une rotation de maximum 18 mois !
Il est midi lorsqu’on sort de là, on se trouve un coin paisible pour manger puis direction le lac Saint-Clair à Détrier, pas loin de chez nous. L’objectif est double: faire les vidanges du camping-car avant l’hivernage, et laisser les filles jouer à la plaine de jeux… Seul le premier objectif est rempli, je n’avais pas bien écouté les Blondinettes, elles ne veulent pas d’une plaine de jeux, elles veulent leur maison ! Home sweet home pour le goûter…
Bilan rando du we : 8,8Km le premier jour, 12,9Km le second (6 + 6,9) et 4,9Km en Italie = 26,6Km, bravo les petites Blondinettes !