10/11/2023 => Jour 435
La route nous emmène ce matin au bas du canyon, en descendant, on admire le téléphérique, long de 6,3Km ! Une fois sortis du relief, la route s’améliore, la température monte, on quitte la Cordillère des Andes. 11 mois déjà que nous étions à (ou sur) ses côtés !
Chicamocha Sabana de Torres
5h15
180 kms
On retrouve des portions à 2×2 bandes, mais aussi des travaux, avec circulation alternée. Cela crée quelques ralentissements, on suit un poids lourd avec 3 passagers clandestins à l’arrière. Ce sont des Vénézuéliens qui retournent au pays (apparemment). Lorsque le camion s’arrête, l’un des trois vient voir si on a quelque chose pour eux, ils sont tout contents qu’on leur donne un sachet de riz.
Nous contournons ensuite la petite ville méconnue de Bucaramanga, seulement 1 million d’habitants ! On a de plus en plus chaud, c’est le climat des Caraïbes. Nous voulons aller dans une réserve d’animaux, un endroit où ils les soignent et les remettent en liberté quand c’est possible. 2Km avant d’arriver, Anouck me demande de m’arrêter, il y a deux singes dans un arbre. Nous sommes tout contents, ça fait un moment qu’on espérait en voir.
La réserve a l’air fermée, on réveille les gardes qui font la sieste. L’homme qui va nous faire visiter amène un grand pot de cacahuètes, on commence par nourrir les aras. Pendant ce temps, une voiture de police arrive. L’officier sort une cage avec un boa constrictor ! Il traînait trop près des habitations, la police l’amène ici pour qu’il soit relâché dans un endroit plus adéquat.
Ensuite nous nous promenons dans le parc, il nous présente un couple de hérissons, des serpents en tout genre. Nous voilà à la cage des singes araignées, leur queue leur sert de cinquième patte, ils sont ultra rapides. Nous voyons deux autres sortes de singe, dont celle qu’on a aperçu à l’extérieur de la réserve.
Après un coati et des chinchillas, nous arrivons au clou du spectacle pour les Blondinettes : un jaguar. Il est vieux (13 ans) et malade (ostéoporose), ça reste un félin impressionnant. Il lèche la main du garde, on sent que celui-ci a une relation de confiance avec tous ses animaux. La cage est énorme, on en fait le tour puis on marche dessus via une passerelle.
On continue avec des chiens des montagne, et un animal que l’on espère voir depuis la Patagonie : le puma ! ✅ Celui-ci, en bon gros chat, vient ronronner sous les caresses du garde. La visite n’est pas finie, on voit encore des rongeurs, des crocodiles, des capibaras, des tortues et un faon. Celui-ci n’est pas farouche, sans doute abandonné, il est venu de lui-même à la réserve, et y reste vu qu’on le nourrit. Contre des cacahuètes ou des fleurs, il se laisse caresser.
Nous arrivons à notre point de départ, avec le faon, les aras, et un écureuil qui veut sa part du gâteau, Léna arrive à lui donner une cacahuète en main propre ! On avait imaginé dormir ici, mais on ne se sent pas à l’aise. Le garde parle peu, il y a beaucoup de moustiques et on meurt de chaud. Les prochains étapes sont trop loin pour les atteindre ce soir.
Anouck trouve finalement un hôtel d’étape avec piscine, à 15 minutes de la réserve. On leur demande pour dormir sur leur parking immense (c’est prévu pour les poids lourds) et pour accéder à la piscine. L’eau est limite chaude, mais ça nous rafraîchit quand même. On se prélasse jusqu’au repas du soir. Pas envie de cuisiner dans Coquillette, il fait assez chaud comme cela, on commande des frites et des burgers au bord du bassin. L’endormissement est difficile, entre la chaleur et la sono de la piscine qui n’est toujours pas coupée à 23h.
11/11/2023 => Jour 436
Sabana de Torres Mompox
6h
307 kms
Ce samedi, nous avons prévu de faire beaucoup de route. Ça tombe bien, le bitume est bon, avec des portions à 2×2 bandes qui permettent de doubler les poids lourds. On longe la frontière du Vénézuela, nous nous faisons arrêter par l’armée. L’officier veut savoir si j’ai des armes, sa liste est longue. Quand il énumère les machettes, bazookas, mitraillettes, TNT, j’explose… de rire ! Ils nous laissent reprendre la route sans nous embêter, l’effet Blondinettes à la fenêtre sans doute.
Anouck hésite depuis quelques temps à faire un crochet vers le parc « Los Estoraques » , pour voir des formations rocheuses atypiques. Ce matin, elle a une intuition, il ne faut pas aller dans cette direction, on continue la route. Nous apprendrons 15 jours plus tard qu’un couple de français s’est fait braqué dans cette zone, les voleurs ont tout pris, pick-up cellule, portefeuilles, téléphones, ils étaient en short-tongs sur le bord de la route, pris en charge par l’ambassade et la police… Conseil aux futurs voyageurs : suivre ses intuitions!
Nous quittons la voie principale pour faire un détour vers Mompox, une ville fluviale dans les marais colombiens. Enfin des décors autres que les montagnes verdoyantes, ça change ! Au milieu d’une longue droite, je donne un gros coup de frein : des enfants tendent une corde au milieu de la voie. 😱 Nous savions que ça pouvait arriver, c’est un péage enfantin clandestin. Anouck leur donne des biscuits et des bonbons, au moins on est sûr de ce qu’ils vont en faire. D’ailleurs, en redémarrant, je vois dans le rétro qu’ils ont le partage dans le sang : il y en a un qui a tout pris et les autres lui courent après.
Lorsqu’un deuxième barrage de ce type arrive, je suis averti, je m’arrête sereinement. Juste après, nous sommes ralentis de nouveau, deux portions de 2Km de champs de bosse, tout boueux car il a plu, avec des trous énormes. Les voitures devant moi roulent au ralenti, en utilisant toute la largeur de la route pour trouver le passage le moins pire. De temps en temps, je vois leur roue tomber dans les profondeurs d’une flaque, et leur bas de caisse toucher. Que je suis content que Coquillette soit surélevée !
Nous traversons quelques petites villes, tout semble très pauvre, sale, vétuste, la Colombie ne nous avait pas habitués à cela. Nous arrivons à Mompox. Cette ville est réputée chaude et pleine de moustiques. Nous ne voulons pas revivre la même nuit qu’hier, Anouck nous a trouvé un hôtel au centre qui a un parking pour Coquillette, et une chambre avec la clim pour nous.
Il y a des travaux dans la rue de l’hôtel, et les rues sont très étroites avec des motos partout. Par deux fois, je dois faire demi-tour pour essayer une nouvelle façon d’accéder à l’hôtel. Une fois installés, nous allons vers le malecon de la ville. Il y a quelques églises très jolies, et le bord du fleuve est sympa.
On y mange une glace pour le goûter, ensuite on se promène jusqu’à ce qu’il fasse noir. On retrouve l’ambiance de Cuba, de la musique dans la rue, les gens sortent leur chaise pour se rafraîchir et parler avec les voisins. Les fenêtres s’illuminent, au rez-de-chaussée, elles sont protégées par des grilles. En jetant un œil, on trouve parfois des intérieurs très luxueux, avec des patios joliment fleuris. On commande un plat simple en rentrant à l’hôtel, des œufs et des patacons au fromage. La douche et la clim nous font un bien fou !
12/11/2023 => Jour 437
Mompox La Poza
6h45
344 kms
Ce soir, on veut voir la mer ! Ça nous promet une grosse journée de route, encore une fois. Avant de partir, Anouck fait un autre tour rapide en ville pour découvrir une autre église qu’on a loupé hier. On rejoint la route principale par un autre chemin, sans passer par les champs de bosse. On découvre les murs d’enceinte dans les restaurants des villages, même sans s’arrêter ça fait trembler Coquillette !
La route est longue, mais dans l’après-midi on aperçoit pour la première fois la mer. On la longe vers l’est pour atteindre un camping conseillé par Kika. Nous sommes garés sur le sable, à 10m de la mer des Caraïbes. Autour de nous, ce sont des cocotiers et quelques feuillus, peuplés d’écureuils. Apéro !
13/11/2023 => Jour 438
La mer, à cet endroit, n’est pas autorisée à la baignade, il y a trop de courants, trop de vagues. Nous marchons donc sur la plage pendant 10 minutes, pour atteindre l’estuaire d’une rivière. On a l’impression que c’est la mer qui alimente la rivière et pas l’inverse. Des bancs de sable isolent la rivière, on peut s’y baigner en sécurité. Et apparemment, il n’y a pas de caïmans dans cette zone-ci !
On reste dans l’eau jusqu’à midi, puis on revient passer une après-midi tranquille au camping. On sort une table pour les lego, il fait vraiment trop chaud à l’intérieur. En fin d’après-midi, un gros orage éclate, on espère que ça va refroidir Coquillette. On sort à 19h pour aller au resto du camping, mais il est fermé ! Zut, on cuit vite fait une casserole de riz, ça n’aide pas à tenir le camping-car au frais.
14/11/2023 => Jour 439
Tayrona, c’est LA destination touristique de Colombie. Nous sommes juste à côté, on y est vite. Nous sommes un peu dégoûtés, nous avons choisi d’attendre aujourd’hui car c’était férié hier, le parc devait être bondé. Mais il semble y avoir un monde fou quand même ce jour-ci, malgré la basse saison. De plus, le ciel était bleu hier, aujourd’hui c’est tout gris.
L’admission prend un peu de temps, ils ne savent pas dans quelle catégorie placer Coquillette, et il faut prendre une assurance obligatoire à un autre guichet. On avance de 5Km dans le parc, jusqu’au parking principal. Si proche des installations humaines, on ne s’attend qu’à voir des moustiques. Nous sommes donc super heureux de voir autour du parking des singes hurleurs roux. Juste devant Coquillette, il y a aussi un joli crabe bleu.
On commence à marcher sur un sentier au milieu de cette forêt tropicale, et j’aperçois deux agoutis cendrés. Les autres touristes avancent sans tourner la tête, ils sont tout surpris quand on leur montre nos découvertes ! Ça nous met de bonne humeur ! En avançant vers la mer, Anouck et Zora voient aussi des chenilles énormes et colorées.
Le ciel se dégage et il commence à faire chaud. Nous avons réservé une cabane pour la nuit, on passe devant avant d’arriver aux plages. On achète des sandwiches au passage, ça nous semble hors de prix pour la Colombie, comme à peu près tout dans ce parc ! Après une lagune où il peut y avoir des caïmans, et une jolie plage, on arrive à « La Piscina » , une plage protégée des courants par une barrière de corail.
L’espace de sable où les vagues n’arrivent pas est très étroit, on trouve place près d’un palmier dans lequel on abrite nos affaires. Nous avons de la chance, l’eau n’arrive pas jusqu’à nous, nos voisins se font mouiller tous leurs sacs. On reste nager un long moment, malgré les grosses vagues, les Blondinettes sont aux anges. J’essaie le snorkeling à deux endroits, mais les poissons sont rares et ça brasse beaucoup, je ne sens pas d’y emmener les filles.
Sur le trajet retour vers le camping, nous admirons des singes capucins, c’est génial de les voir en liberté ! Nous prenons place dans notre cabane, avec deux lits doubles. Il y a une moustiquaire par lit, les filles sont ravies. Le sol de la cabane est en sable, les parois, ce sont des bâtons alignés, on voit le jour à travers.
On réalise qu’il va faire noir très vite, ça ne donne pas envie d’aller au restaurant sans voir où on met les pieds. Je repars à 10 minutes de là, on a vu des arepas au fromage. De nouveau, je vois des singes, des tamarins cette fois. Je les montre à d’autres touristes en regrettant de ne pas avoir l’appareil photo d’Anouck. De retour avec le repas, on va prendre une douche rapide, on croise un crapaud en chemin. On ne fait pas long feu, on s’endort avant 21h en admirant une luciole qui se promène sur notre plafond.
Demain, on continue la visite du parc !