11/09/2022 => Jour 10
15h, nous quittons Puerto Iguazu dans notre bus « cama », ce qui veut dire « lit » en espagnol. Les fauteuils sont très larges (il n’y en a que 3 sur une rangée), et peuvent s’incliner jusqu’à 160°. Une petite planche molletonnée se place au niveau des jambes pour être complétement allongé. Il existe des « semi-cama », où l’inclinaison est plus faible (et le prix aussi). Les filles sont rapidement hypnotisées par les écrans, avec Anouck on observe la route, le paysage. On longe la frontière du Paraguay, notre opérateur téléphonique devient fou : « Free vous accompagne au Paraguay », « Free vous accompagne en Argentine », on reçoit une dizaine de sms à quelques minutes d’intervalle.
Puerto Iguazu Buenos Aires
18h30
1276 kms
Après le repas du soir, le bus s’arrête. On aperçoit au loin des gyrophares, il y a un accident, ce qui crée un bouchon. On découvre la gestion des catastrophes par la police locale : la priorité, ce n’est pas le rétablissement de la circulation. Des voitures de secours apparaissent toutes les 5 minutes, un pompier revient de l’endroit à pied, sans doute en fin de service, on distingue qu’ils bougent les voitures accidentées à la main, beaucoup d’agitation, mais on reste quand même plantés là une heure ! Tous les chauffeurs de bus sont sortis pour discuter entre eux, ça n’a pas l’air de les stresser.
Le bus roule toute la nuit, nous vivons le trajet de manière très différente. Maman Blondinette a le mal des transports, Léna dort comme un bébé, Zora se réveille tôt comme d’hab’, et moi je dors par cycle de 2 heures.
12/09/2022 => Jour 11
Au réveil, nous sommes en approche de Buenos Aires, c’est une capitale, nous sommes lundi 7h du mat : on entre dans les bouchons. On arrive à 9h30, ce qui fait 1 heure et demi de retard, donc nous aurons fait le trajet en 18h30 ! On remet tout dans les sacs, on place des cadenas (la réputation de Buenos Aires l’a hélas précédée), on garde le strict minimum dans nos poches, et on part chercher notre carte « Sube », pour pouvoir prendre le bus. On se renseigne, il faut marcher une centaine de mètres jusqu’à la gare de train, logique…
L’intérieur de cette gare est magnifique, les guichets en marbre vert sculpté, digne d’Harry Potter. On achète la carte à un guichet, on la recharge à un autre, on cherche un plan du réseau, on ne trouve rien. Finalement, c’est Google Maps notre meilleur ami : on indique notre destination et on choisit l’itinéraire en bus, il nous dit où le prendre, où descendre et même l’heure du prochain bus. C’est super utile ici, y’a 150 lignes, ça se croise dans tous les sens, chaque bus fait des arrêts différents, et ils ne te laissent pas vraiment le temps d’hésiter. En vérité, les bus c’est une des attractions de Buenos Aires. Ils roulent comme des Fangio. Ils freinent sec à leur arrêt, souvent à quelques centimètres du bus précédent, ils réaccélèrent avant que les passagers n’aient payé, la porte est souvent encore ouverte. Ils se font des queues de poisson, ils klaxonnent, ils brûlent les feux rouges, on a l’impression qu’ils sont payés au nombre d’allers-retours qu’ils auront réussi à faire sur leur journée. Après, ça a ses avantages, on attend rarement plus de 3 minutes un bus et on n’y passe pas beaucoup de temps. Chaque ligne a sa couleur et son design, comme si elles faisaient partie de compagnies différentes.
On découvre l’entrée de notre immeuble pour la semaine, on est largement en avance pour le rendez-vous avec la propriétaire. On est à quelques dizaines de mètres de Mafalda, on va la présenter aux filles. Anouck va acheter un coca pour soulager son estomac, je reste sur le trottoir avec les filles, je me fais aborder en français, c’est Thomas, d’En balade à 4, qui est lui aussi de passage à Buenos Aires, lui aussi en tour d’Amérique du Sud en camping-car. Il nous donne quelques rapides tuyaux il a un mois d’avance sur nous ! On échange les contacts, on le reverra avec sa famille plus tard dans la semaine.
Notre appartement est bien, un peu vieillot, mais il y a deux chambres, les filles ont des lits séparés, et il y a la fibre ! C’est surtout sa situation qui est sympa, à côté des commerces, des arrêts de bus, dans un quartier tranquille : San Telmo pour les connaisseurs.
13/09/2022 => Jour 12
Aujourd’hui, nous nous rendons au Musée des Sciences Participatives. C’est à côté du célèbre cimetière de Recoleta, qu’on hésite à visiter. Finalement, une plaine de jeux en forme de robot nous aide à choisir. Après, c’est le cri de l’estomac qui nous fait continuer notre route, on passe devant tous les restos à touristes devant le cimetière, mais ça ne me tente pas, j’oblige les Blondinettes à s’éloigner un peu. On trouve un petit resto qui sert des empenadas, on mange super bien, je suis content de moi. On continue jusqu’au musée, qui a pour mot d’ordre « Interdiction de ne pas toucher ». Il y a 9 salles à thèmes, sur le son, l’art, la physique, les illusions d’optique… Chaque élément démontre un fait scientifique par une petite expérience que les enfants peuvent réaliser. C’est ultra varié et assez bien fait, on s’y amuse bien tous les quatre.
À la sortie, on parcourt les espaces verts à proximité, on découvre des arbres aux troncs immenses que les filles accaparent pour faire des cabanes, mais malgré cela Léna décide qu’on ne fait pas assez d’activités pour elle, que c’est que pour nous. Maman Blondinette change donc le programme (elle devient super forte en improvisation ! ). Nous prenons le bus jusqu’à l’Alliance Française, dans laquelle il y a une médiathèque, on reste un moment à lire des histoires en français ! Les filles sont ravies !
Les Alliances Françaises, une ressource précieuse
On peut aussi se débarrasser de livres trop lus et relus, ça leur fait plaisir d’agrandir leurs rayons !
14/09/2022 => Jour 13
Aujourd’hui, on décide de ne rien faire. Mais après le repas de midi, on commence à tourner en rond alors on se promène dans le quartier Puerto Madero. C’est le quartier le plus à l’est de la ville, il touche une réserve naturelle, et est séparé du reste par un canal. Sur le quai, il y a de nombreuses statues de bronze en plus ou moins bon état, représentant des sportifs argentins célèbres. De la statue de Lionel Messi, il ne reste que le ballon, il a dû disparaître en signant au PSG… En longeant le canal au retour, on aperçoit un caracara, qui a fait son nid sur une grue de déchargement. La ville est très variée, très « européenne » en fait, des immeubles à l’architecture très jolie, des maisons délabrées, des gratte-ciel, des parcs, des magasins au rez-de-chaussée, des publicités sur les pignons des bâtiments, des taxis, des pigeons… En rentrant, on trouve une pâtisserie alléchante, on s’y arrête pour le goûter. Tout est au dulce de leche, c’est le Nutella d’ici ! Par contre, ils ont un problème avec la pâte feuilletée des croissants, ça manque de beurre !