18/10/2022 => Jour 47
Nous quittons donc Rosario pour découvrir la fameuse Pampa ! Il n’y aura pas beaucoup de photos dans cet article, c’est un peu la pampa dans nos albums !
Rosario Venado Tuerto
2h45
170 kms
L’entrée dans la Pampa est progressive, il y a encore des villages régulièrement, de la circulation, des arbres. On a une grande discussion sur le rythme à adopter, on veut atteindre la ville de General Villegas mais le GPS indique 4h de route, il est déjà 14h30, et on sait que Coquillette ne tient pas les temps proposés par Waze. On voulait atteindre cet endroit car Maman Blondinette a trouvé un camping avec piscine, et les filles aimeraient vraiment aller nager. On finit par être raisonnables, on va faire la moitié du chemin aujourd’hui, et demain on ira à ce camping passer l’après-midi. Anouck trouve un camping avec piscine à deux heures de route, c’est parti.
Arrivés devant le portail du camping, on ne trouve personne si ce n’est un chien qui n’aime vraiment pas Coquillette. Une fois le moteur coupé, il est très affectueux avec nous. Mais il n’est d’aucune utilité, il ne veut pas nous dire où sont les gérants. On n’ose pas s’installer sans permission, au bout d’un moment, on reprend notre application ioverlander et on trouve un emplacement « sauvage » tout près d’ici : un terrain vague à côté de l’hôpital de la ville. On y arrive à 18h, Maman Blondinette lance la préparation du repas pendant que j’emmène les filles faire le tour du bâtiment. Il y a un vélodrome, des terrains de sport et des plaines de jeux ! Les filles en profitent longuement, pendant que j’admire les perroquets qui nichent juste au-dessus de l’espace de jeux.
Après le repas, une fois les filles couchées et endormies, on se met sur nos ordinateurs. Pour une fois, on ne ferme pas le store principal. À 22h, on voit par la fenêtre un pick-up s’arrêter près de nous et un homme en descendre. Réflexe européen, on se dit tout de suite, ça y est, on va se faire jeter. Pas du tout, il s’agit d’un papa qui vient d’emmener sa fille à l’hôpital (sans gravité ouf), qui a vu nos drapeaux sur le camping-car (merci Émilie !), et il a eu envie de pratiquer son français. Il part skier dans les Alpes françaises en janvier (complétement improbable !!!) et on discute un petit quart d’heure. Il se demande vraiment ce qu’on fait là, dans cette petite ville perdue sans attrait touristique. Anouck pense que, si on lui avait dit qu’on était là quelques jours, il nous aurait invité chez lui le we. Mais il n’y a vraiment rien à faire ici, on va continuer notre périple !
19/10/2022 => Jour 48
Ce matin, pendant que je prépare le camping-car, les filles partent montrer la plaine de jeux à Maman Blondinette. À son retour, une nouvelle jolie surprise nous attend : un membre du personnel de l’hôpital a vu Coquillette sur le parking, et a contacté Anouck sur Instagram. Un petit message, juste pour savoir si tout allait bien, comme nous étions à l’hôpital. Quelle gentillesse !
Venado Tuerto General Villegas
2h40
200 kms
On s’était dit, pas trop de route aujourd’hui, comme ça on se pose et on se repose ! Arrivés au camping, petite inquiétude, l’arche d’entrée semble bien juste en hauteur pour Coquillette. Mais non, ça passe ! Grosse déception : ils ont la piscine la plus grande de toute l’Argentine (c’est moi qui le dit, elle me semble démesurée, 6 bassins olympiques au moins en un seul bain !) (Note de la relectrice : 2 bassins olympiques suffiront), mais elle est vide en cette saison, et oui, c’est encore le début du printemps pour eux !
On s’installe quand même, j’ouvre le store, on sort les jeux dont une balle, 5 secondes plus tard Léna la lance dans le lac du camping. Je passe une demi-heure à lancer des cailloux dessus pour la ramener au bord ! Ce lac a une presqu’île avec un isthme vraiment étroit avec des oiseaux qui font la bronzette, j’emmène les filles faire un tour, elles ne sont pas très motivées, elles veulent regarder un film sur l’ordi. On trouve ça dommage, y’a de l’espace, une grande plaine de jeux, mais ça ne les tente pas. Lorsqu’une légère pluie s’invite en cours d’après-midi, nous cédons et elles regardent un film pendant qu’on se repose tranquillement.
Je parcours le camping désert à la recherche d’un point d’eau pour recharger Coquillette, je ne trouve rien de concluant. Le seul campeur, à l’allure douteuse, m’aborde pour m’aider, il me montre un robinet au raz du sol dans un coin peu accessible en camping-car, mais bon, ça fera l’affaire. Il me raconte un peu son parcours, cela fait 14 mois qu’il parcourt l’Argentine avec son vélo et sa tente, il n’a plus rien comme possession, même pas un téléphone. Il a tenté de passer au Chili à l’époque où les frontières étaient encore fermées à cause du Covid. Il dit que cette aventure est une sorte de thérapie pour lui.
La pluie était juste de passage, on assiste à un très joli coucher de soleil !
20/10/2022 => Jour 49
49 jours qu’on voyage, dont 16 en camping-car. Le rythme n’est pas encore bien fixé, cette journée le démontre bien. Nous avions prévu une grosse journée de route jusqu’au parc de Lihue Calel. 500 kilomètres, au moins 6 heures de trajet. Avant de démarrer, je veux faire le plein avec le robinet trouvé la veille. Le débit est très faible, et au bout de 10 minutes d’impatience, l’eau s’arrête. Nous avons une belle vie en Europe, tourner un robinet et avoir de l’eau est tellement naturel. Bon, on a assez perdu de temps, on trouvera en route.
General Villegas General Pico
1h45
127 kms
Dans le premier patelin qu’on traverse, un barrage de police nous dévie sur une piste le long d’un chemin de fer. À la première traversée possible des rails, un train de marchandises passe. Il roule au pas et il y a vraiment beaucoup de wagons. On reprend la route le long de la voie dans l’autre sens pour rejoindre notre itinéraire. On retombe sur le barrage de police, on ouvre la fenêtre pour avoir plus d’information. Accident de circulation avec mort d’homme 100 mètres plus loin, la route est barrée pour une durée indéterminée. On traverse une partie de la ville pour trouver une route parallèle qui nous permettra d’avancer.
En voyant une station-service, je décide de m’arrêter, faire le plein et demander pour l’eau. Le personnel est super sympa, après le plein, je me place à côté de leur station de carwash, et ils me donnent accès à un tuyau d’eau. Pendant que je fais le plein, je discute avec 4 locaux, mon espagnol s’améliore ! Après la description du voyage, on discute football, ils rigolent en imaginant l’ambiance à la maison lors des matchs France-Belgique. Quand on redémarre, il est déjà presque midi. On s’arrête donc à côté d’une plaine de jeux pour manger et les Blondinettes s’éclatent sur leur tyrolienne balançoire.
Après le repas, un pickup s’arrête à côté de nous, deux hommes nous observent. Je vais donc les voir, c’est reparti pour un exercice pratique d’espagnol (je ne peux même pas envoyer Anouck à ma place : en général les hommes préfèrent s’adresser aux hommes). Ils font partie d’un club de camping-caristes, « El corazon libre ». Ils me parlent beaucoup et longtemps, de leur réseau, des endroits à voir ici, à Mendoza, sur la côte… Ils me donnent leur numéro en cas de problème. Dans toutes les informations qu’ils nous donnent, il y a le parc Luro, à mi-chemin de notre destination du jour. D’après eux, on s’y gare facilement, il y a plein d’animaux et le décor est très joli. Vu le retard accumulé, on décide de s’y arrêter.
General Pico Ataliva Roca
3h
186 kms
Entre-temps, on passe dans la grande ville de la pampa, Santa Rosa. On fait des courses rapides, et nous arrivons vers 16h30 au parc. L’entrée est gratuite, mais le responsable de la partie camping refuse d’héberger Coquillette, il ne veut que des tentes. Il nous propose un camping dans le village suivant, à 13 kilomètres. On est très déçus mais notre tour du parc nous permet quand même d’apercevoir un renard gris et 2 chevêches des terriers.
Arrivés au camping, les filles snobent la plaine de jeux et sortent tous leurs lego sur une table à l’extérieur. Des enfants viennent jouer au tejo juste à côté. Ils essaient de parler aux Blondinettes, comme elles ne répondent pas, ils imaginent qu’elles sont sourdes. Cette fois-ci, je suis en train de cuire les crêpes, j’envoie maman traductrice jouer les intermédiaires. Les filles restent timides, mais Anouck discute avec une jeune fille, qui explique qu’ils sont heureux dans la pampa, fiers de leur ville, même s’ils n’ont jamais voyagé plus loin que le parc que nous avons vu plus tôt dans la journée. C’est le lieu privilégié pour fêter les anniversaires ou la récente fête des mères. Elle raconte que les enfants viennent passer leur vacances dans ce camping : il sert de centre aéré. Un des garçons joue le blasé tout en étant tout de même intéressé et en demandant à Anouck une phrase en français. Celle-ci lui répond « La France va gagner la coupe du monde! » puis elle traduit en espagnol. Ce à quoi le garçon répond que l’Argentine est meilleure. Le foot avec cette coupe du monde qui approche est un bon moyen d’engager une conversation.
21/10/2022 => Jour 50
On profite des douches chaudes dans un local chauffé par la gérante du camping avant de continuer notre route dans la pampa. On reprend notre objectif de Lihue Calel, on n’en est plus très loin.
Ataliva Roca Lihue Calel
2h50
182 kms
Pendant la première partie du trajet, on voit des nandous, des jolies lagunes avec des flamands roses. Au fil des kilomètres, la route se dégrade et la pluie se met à tomber. La conduite devient difficile, avec les bosses et les trous sur la chaussée, les camions qui te lancent des trombes d’eau en te croisant, les filles qui s’impatientent à l’arrière, le voyant d’huile qui commence à clignoter, et de l’eau qui coule en dessous de mon volant sur les pédales. On atteint le parc à midi, sous une grosse pluie. En Argentine, on ne sait jamais quelle est la distance entre l’entrée du parc et l’accueil des visiteurs, on reste là pour manger. Je profite de la cuisson du riz pour vérifier le niveau d’huile, mais tout semble normal, ça doit être les secousses. On fait la vaisselle (pas question d’entrer sur une piste avec de la vaisselle dans l’évier, trop bruyant et trop risqué !) puis on avance jusqu’à l’accueil.
Un garde nous reçoit, il nous annonce que comme il pleut, tous les sentiers sont fermés, les rochers sont trop glissants. Nous restons dormir là, malgré le manque de réseau, la météo sera plus clémente demain. Nous passons l’après-midi tranquillement, lego, école, rédaction d’articles, observation de nouvelles espèces d’oiseaux… Après le goûter, nous allons nous promener sur un sentier, nous avons besoin d’air. Les gardes ne sont plus là, le centre ferme à 15 heures. Nous pouvons voir quelques volailles, et au loin un guanaco. C’est notre 1er du voyage, on est trop contents!! (On ne se doutait pas que quelques milliers de kilomètres après, on en aurait vu autant que les kilomètres; à espérer qu’ils ne décident pas de se jeter sous nos roues!) Au moment du coucher, les filles sont surexcitées car elles espèrent voir des viscaches, nous avons repéré des tas de terriers. Elles ne se montrent pas, et l’endormissement est difficile.
Comments (1)
les locaux ont l’air super accueillants et encore plein de photos bien colorées.