22/10/2022 => Jour 51
Après la journée frustrante d’hier, on se réveille super motivés, petit déj en vitesse, on sort les affaires de rando, les grosses chaussures, les bâtons de marche. Les guides à l’accueil du parc Lihué Calel le confirment, c’est une très belle journée. Nous commençons par monter au sommet de la colline avoisinante. 3km aller-retour, 300 mètres de dénivelé, c’est une reprise tranquille. Dès le début, Zora repère un guanaco, c’est bon signe. La montée est très sympa, ce n’est pas vraiment un sentier mais un jeu de piste sur des roches plates, avec un petit panneau numéroté tous les 50 mètres environ. Les filles se prennent au jeu, par contre les bâtons les gênent, c’est plus rigolo d’escalader avec les mains ! Il y a beaucoup de vent au sommet, mais la vue à 360° est magnifique, on est sur le point culminant de la pampa, tout autour de nous, c’est plat à perte de vue. On termine cette promenade en 2h20, ce qui nous permet d’enchaîner avec un circuit voiture/piéton, 10km véhiculé sur une piste dans le parc avant une petite rando pour voir des peintures rupestres. Fini le guanaco solitaire, on croise des troupeaux, on roule doucement, on prend des photos. On croise des maras (qui connaissait ce mot avant aujourd’hui ? Pas moi !).
Avant de marcher, c’est l’heure de manger, donc on mange là, seuls dans ce parc immense. Ensuite on part marcher, une petite boucle pour voir les ruines d’une maison de vacances du siècle passé, et ensuite un parcours pour atteindre des peintures réalisées par les peuplades autochtones il y a 2000 ans. C’est de l’art abstrait, mais c’est sympa de voir qu’il y avait une vie avant l’invasion espagnole. Le retour est difficile, les filles auront encore marché 4,5km cette après-midi. On repart à 14h40, un tatou se montre pour nous dire au revoir, nous sommes heureux de voir toute cette faune sauvage !
Parc Lihue Calel Gobernador Duval
2h20
126 kms
Le GPS indique 167km avant le premier changement de direction, bienvenue dans la pampa. Au début, on avance paisiblement, mais après un embranchement important vers Bariloche, la grosse ville à seulement 651km de là, on se retrouve sur une route dans un état plutôt désagréable. On traverse Puelches, le centre géographique de l’Argentine. Mais j’ai trop envie d’avancer, on ne s’arrête pas. Et là, ça devient n’importe quoi. On est sur une route à l’abandon depuis 20 ans au moins, des nids-de-poule, des impacts de météorite, des stries verticales ou horizontales (on pense rouler sur de la tôle ondulée !), des rochers, des passages corrects. Je ne sais plus à quelle vitesse rouler, le temps GPS ne cesse d’augmenter, on ne s’entend plus, on n’entend plus la musique, Léna est stressée : les assiettes font trop de bruit, elles doivent être cassées. Après une vingtaine de kilomètres, on revient sur une portion lisse comme une patinoire, je revis, je réaccélère, le stress redescend. On décide de dormir dans le prochain village, pour ne pas rouler trop tard. Le répit est de courte durée, trois kilomètres plus loin ça recommence, encore pire qu’avant. Pourquoi cette route apparaît encore sur les GPS ? On voit sur les bords les traces des véhicules qui ont préféré rouler dans l’herbe ou le sable, plutôt que d’affronter les bosses et les trous. Il n’y a pas de réseau, pas d’habitation, pas de trafic. Il ne s’agirait pas de tomber en panne ici.
On arrive enfin au village, cela fait 3h20 que nous roulons (retour à l’entrée du parc + trajet). Les filles nous ont fait des dessins d’amour, elles ont été calmes, on a vraiment de la chance ! Les gens qui nous voient arriver de cette route paraissent étonnés. Il y a un camping ici, on s’y arrête. Il n’y a pas d’accueil en cette saison, on cherche un peu l’entrée, finalement un policier en motocross nous aborde et nous aide à choisir un emplacement. Il parle un tout petit peu français, il a fait la légion étrangère à Paris, Marseille, Orange. Il a aussi un camping-car, il me fait ouvrir le capot pour admirer le moteur, il observe tous nos aménagements, très sympathique.
On profite des douches chaudes dans les sanitaires, même s’il est difficile d’avoir de l’intimité avec des argentins qui entrent et qui sortent à côté du rideau de douche ! Ils discutent avec nous (même quand on est sous la douche) : « est-ce que l’endroit nous plaît? » « qu’est-ce qu’on fait ici? » etc. Pour eux c’est samedi soir : ils sont en week-end à quelques kilomètres de chez eux et sont là pour partager un asado en famille ou entre amis. Heureusement pour nous : ils ne sont pas adeptes de musique forte.
La nuit est excellente, la rando nous a fait du bien, on dort tous les 4 d’une traite jusqu’à 7h30 (ce qui, pour Zora, est une grasse mat’ !!! )
23/10/2022 => Jour 52
Les Blondinettes avaient demandé un départ tranquille, on joue donc à Uno dès 7h30, on mange à notre aise, on va se défouler à la plaine de jeux. Ensuite elles déballent les petits lego. Elles sont à fond, on les laisse jouer une heure. Lorsque je sonne la fin des activités, elles réclament 10 minutes de plus, on part finalement à 10h30. À la sortie du village, il y a le contrôle phytosanitaire. Pour changer de régions (ou de pays), pas le droit d’avoir de fruits, légumes, viande et produits dérivés, miel… On s’y était préparé, le frigo est vide, j’ai même terminé le pot de miel le matin même. Nous sommes dimanche. Le policier, même pas en tenue, nous arrête, nous demande si on n’a rien à déclarer. Il nous dit qu’il doit rentrer dans le véhicule. Je lui ouvre le marchepied, il passe la tête, et ressort. Il n’a même pas ouvert le frigo !
Gobernador Duval Choele-Choel
1h50
124 kms
On repart, sur une route de très bonne qualité, changer de département a des avantages ! Le trajet est tel qu’on l’avait imaginé : des immenses lignes droites, avec un paysage très plat, pas d’arbres, beaucoup d’arbustes, pas de village, pas de réseau. Après 2 heures de route, nous atteignons une petite ville, nous avons prévu d’y manger. Anouck avait repéré un foodtruck près d’un parc, on y mange des gros burgers avec des frites, miam ! Il faut faire les courses aussi, heureusement, la plupart des supermarchés sont ouverts le dimanche. On y achète nos légumes, on se dit que les petits maraîchers doivent être fermés. À peine repartis, on en croise 5-6 ouverts, et zut !
Choele-Choel San Antonio Oeste
2h35
194 kms
On continue dans le même décor, au sommet de chaque collinette, on découvre la ligne droite suivante. Jusqu’à celle qui nous offre la vue sur l’océan. Nous sommes heureux, en 300 kilomètres nous aurons vu une ville et un village ! La Pampa, c’est grand comme la France, mais avec la population de la Creuse ! Maman Blondinette nous dirige jusqu’au pied des dunes, loin des habitations. Elle emmène les Blondinettes se défouler sur la plage pendant que je prépare la soupe. C’est marée basse, et contrairement à l’Uruguay, la mer est très loin des dunes. Malgré le vent assez soutenu, nous passons une bonne nuit tranquille.
24/10/2022 => Jour 53
San Antonio Oeste Las Grutas
25 minutes
16 kms
La priorité aujourd’hui, c’est la lessive. On espère trouver une blanchisserie qui pourra nous faire notre linge dans la journée. Ce n’est pas le cas, on reviendra le chercher demain. Ensuite il faut remplir le gaz. L’application ioverlander nous conseille Milipi Gaz, il n’y a pas d’enseigne, mais le propriétaire m’accueille dans sa cour, il vend du gaz en plus de son travail d’ambulancier. Anouck reste occuper les filles dans le camping-car, je pratique donc mon espagnol. Le remplissage dure plus d’une demi-heure, le gars ouvre une nouvelle bouteille pour remplir la mienne, en expulsant de l’air, en retournant la bouteille de remplissage. Je ne maîtrise pas cette technique mais à la fin, ma bouteille est remplie. Le vendeur me raconte ses voyages, il revient d’Égypte, il a des amis à Cherbourg en Normandie, il a déjà été 4 fois en France. Il me demande comment on a trouvé son adresse, il reçoit beaucoup de voyageurs et se demande quelle est cette application qui lui apporte tant de clients.
Nous allons ensuite visiter la ville. Elle se nomme « Las Grutas » car elle possède des mini-falaises dont certaines sont creusées. La vraie attraction ici, ce sont les perroquets. Il y en a des centaines qui logent dans des trous des falaises. Ils sont magnifiques, nous étions habitués au vert uni, ici c’est un corps jaune avec une tâche orange sur le ventre, et des ailes bleues. Nous marchons au sommet des falaises car la marée est haute. On mange dans un petit resto sur la plage, les Blondinettes râlent un peu, nous ne leur avons pas traduit toute la carte, et elles louchent sur les autres tables qui mangent des rabas (calamars frits)! On revient vers Coquillette par la plage cette fois-ci, on passe sur une immense plaque rocheuse. Les habitants l’ont creusée à différents endroits pour en faire des piscines à marée basse. Je profite de retrouver du réseau pour faire une visio avec mon papa depuis la plage, les perroquets assurent le show.
Las Grutas San Antonio Este
55 minutes
42 kms
On change d’endroit, on va se garer sur la plage aux coquillages. Il y a une digue immense faite de coquillages, les filles sont ravies ! Nous avons rendez-vous avec Antoine, Hélène et leurs deux fils, Erwan (1 an de plus que Zora) et Bastien (le même âge que Léna). Il s’agit d’un couple de français avec lequel Anouck discute depuis quelques mois, ils sont aussi là pour un an, en camping-car. On stresse un peu avant leur arrivée, il n’y a pas de réseau, comment leur dire où nous sommes garé ? Cette plage est immense ! Comme pour nous rassurer, des dauphins viennent nager en face de nous. Dans les minutes qui suivent, Antoine et Hélène arrivent. Pas le temps de faire les présentations, vite, venez voir les dauphins ! La phase de timidité passée, les enfants se mettent à jouer ensemble, le courant passe super bien. Pour les adultes, c’est génial, on peut discuter sans être interrompus, ça fait du bien. On prend l’apéro, enfin une bonne occasion d’ouvrir une 5310 ! Après, Antoine improvise un barbecue, j’avais fait des crêpes en les attendant, repas convivial à la lueur des spots, au lit à 22h30, les Blondinettes surexcitées, ça fait du bien d’avoir de nouveaux copains.
Comments (4)
que de superbes paysages et sympa tous ces animaux.
je suis sure que les filles ont voulu ramasser des coquillages en souvenir 😉
Tu parles, j’en ai 3 seaux remplis dans la soute, je suis en cours de négociation pour réduire à un. Plus tout ceux qu’elles cachent dans leurs affaires, ou laissent trainer dans leurs poches !
Superbes photos ! Merci de nous faire voyager avec vous ! Prenez soin de vous ! Bisous à vous quatre
Oui, on en prend plein la vue, et on espère bien vous faire rêver ! 😜Et on ne vous montre pas tout, c’est dur dur de choisir quelles sont les plus belles photos ! Bises à vous, et bonjour à tout le hameau !