12/03/2023 => Jour 192
Dans notre champ de lave, personne n’est venu nous déranger cette nuit, si ce n’est la pluie. Anouck attend avec impatience mon réveil pour qu’on quitte le parc, avant l’afflux de visiteurs. On se prépare rapidement, et on décolle. Le ciel est tout gris, nous n’aurons pas une belle vue pour nous dire au revoir. Le ripio est douloureux ce matin, chaque tôle ondulée nous semble difficile, plus qu’à l’aller. Nous ne croisons finalement que deux véhicules, mais pour le deuxième je dois me ranger, tant pis pour l’embrayage.
Nous nous posons à la sortie du parc pour prendre le petit déjeuner, ensuite nous roulons jusqu’à la petite ville de Cauco. À cet endroit, Céline des Quintopinos croit avoir oublié sa carte bancaire dans un supermarché. Celui-ci est ouvert le dimanche matin, nous nous y arrêtons pour voir si on peut mettre le gérant en relation avec Céline, ils sont en Bolivie pour le moment.
Anouck y va avec les filles, et revient avec la carte ! Le gérant a été peu regardant, lui a donné un gros paquet de cartes perdues, lui a fait confiance quand Anouck a pioché celle de Céline, et lui a dit « Votre maman va être trop heureuse! » . Pas sûr qu’il aie tout compris !!! Bon maintenant, on ne sait pas quand on va pouvoir rendre la carte à Céline, en attendant on lui a donné son cryptogramme pour qu’elle puisse faire des achats sur le web.
Nous avançons vers Temuco, et nous arrêtons à une vingtaine de kilomètres de là, dans un camping. Les commentaires étaient élogieux, mais j’avais loupé l’info qu’il n’y avait pas le wifi. Nous nous demandons si c’est une bonne idée de rester là. Nous devons trouver un garage pour Coquillette, mettre à jour le blog, passer des appels à la famille. D’un autre côté, il n’y avait pas grand chose comme endroit pour dormir dans le coin.
Il fait gris, j’installe le store à l’extérieur pour faire un préau, avec une bâche au sol. Les filles sortent les playmobil, et Anouck cuisine. Après le repas, les filles ressortent jouer, et profitent d’une averse pour nous demander si elles peuvent aller nager. Il y a en effet une piscine dans le camping. Le temps de se changer, la pluie a cessé et le soleil commence à percer. Je n’ai pas le courage d’entrer dans l’eau, mais Maman Blondinette sort son super pouvoir de Super Maman et parvient à se baigner et amuser les filles.
La propriétaire du camp, une Allemande qui vit 6 mois par an ici, vient discuter avec nous. Je trouve ça cocasse qu’une germaphone et un francophone utilise l’espagnol pour communiquer. Un bon exercice de pratique, elle nous raconte les origines de son terrain, nous parle de Pinochet, de la pandémie, de son futur… C’est très intéressant.
Quand les filles commencent à avoir froid, nous migrons vers les sanitaires et les douches chaudes. Pendant ce temps, arrivent deux gros camions de voyageurs allemands. Ils viennent un peu parler avec nous, en anglais. Un camion pour un couple et leur deux enfants, et l’autre pour les grands-parents. Les enfants ne parviennent pas à communiquer entre eux, mais les Blondinettes me demandent les vélos pour rouler avec les deux petits garçons.
Ça ne dure pas longtemps, j’ai cuisiné des crêpes et c’est l’heure de manger. Au rituel du soir, maintenant il y a Harry Potter, Anouck leur lit encore quelques pages, ça va être compliqué quand ce sera fini !
13/03/2023 => Jour 193
Il fait tout gris ce matin. On prépare le camping-car pendant que les filles font une dernière séance de balançoire. Nous quittons le camping, toujours inquiets pour cet embrayage. J’essaye de me mettre dans une vitesse de croisière, mais je me retrouve coincé derrière un tracteur. Coquillette n’a pas assez de jus pour le dépasser, et il change régulièrement de vitesse en fonction du dénivelé. Ça m’oblige à rétrograder, et ça me stresse. Dans le même temps, dès qu’Anouck a trouvé du réseau, elle a cherché dans quel garage aller.
Nous nous dirigeons vers la ville de Temuco. Les informations ne sont pas claires, donc ça la stresse. Finalement, elle contacte le garage qui a fait la révision de Coquillette le mois passé. Super, une réponse rapide nous apprend qu’ils ont bien une succursale à Temuco. Nous y allons directement. Le commercial qui m’accueille me dit qu’on peut revenir demain matin, qu’ils regarderont. Il me dit qu’ils n’ont pas de pièces ici, qu’il faudra commander et que ça peut prendre une ou deux semaines.
Je retourne en discuter avec Anouck, puis je lui demande de m’accompagner pour être sûr que je comprenne bien tous les détails. Quand il nous dit de venir demain matin et qu’on lui demande à quelle heure, il répond 11h – midi. Anouck lui répond que ce n’est pas le matin ça. Elle en profite pour insister sur le fait que Coquillette est notre maison et qu’on ne peut pas rester trop longtemps sans elle. Ça lui met la pression, il nous demande de l’attendre un peu et nous laisse là. Il revient bientôt, il a trouvé un mécanicien libre, il va pouvoir regarder tout de suite.
Les Blondinettes descendent du camping-car, le mécanicien prend les clés. On le voit à travers une fenêtre galérer à passer les vitesses. Nous avons accès à un salon d’attente, avec un bon réseau wifi. On le partage avec un couple de hollandais qui terminent leur voyage commencé en 2018. Nous communiquons avec eux en français/anglais/espagnol, je galère avec mon anglais, c’est les mots espagnols qui sortent. Ils comprennent bien, eux ils parlent allemand et néerlandais en plus !
L’attente est un peu longue, à 13h30, le commercial revient nous voir. Ils ont bien senti que le câble d’embrayage était sur le point de rompre, ils veulent voir après la pause repas si le reste du kit d’embrayage est à changer. Nous partons donc en quête d’un repas, nous sommes isolés dans une zone industrielle, avec une autoroute à traverser pour aller en ville. Nous ne faisons pas les difficiles, nous mangeons à la station-service des empanadas et des hot-dogs.
De retour en salle d’attente, le mécanicien demande à faire un tour en camping-car avec moi, pour écouter le bruit du moteur quand je change de vitesse. Ça a l’air de le rassurer, ce qui me rassure aussi. Les filles font des exercices de yoga pour patienter. Nous avons le verdict à 16h, photos à l’appui : le câble est effiloché 😮, il peut rompre à tout moment. Ils vont voir demain s’ils en trouvent un dans les magasins de pièces de la ville, ou si ils peuvent le faire réparer.
Anouck allume son pc pour nous trouver un logement en ville, ensuite nous faisons nos sacs rapidement pour laisser Coquillette. C’est un peu précipité, on espère ne rien oublier. En plus de nos gros sacs, nous avons la glacière, et oui, le frigo ne va pas tourner pendant plusieurs jours. Nous aurons plus de nouvelles demain. En sortant du garage pour aller prendre un bus, nous voyons un taxi qui dépose un client. On hésite puis on y va, ce sera plus simple avec tous nos sacs. Le chauffeur est très sympa, et nous fait payer seulement 5,5€ pour la course, nous pensons que le bus nous aurait coûté plus cher.
L’appartement est dans une résidence avec gardien, et nous n’avons pas les infos du logement. On s’écroule avec nos affaires à côté de sa cahute, il essaye de nous aider à trouver le nom du bâtiment et le numéro de l’appart. On reçoit les informations par message une vingtaine de minutes plus tard, nous sommes bien au bon endroit. Il n’y a personne pour nous accueillir, seulement un code pour la porte d’entrée.
Je ressors chercher du pain avec les Blondinettes pendant qu’Anouck lance une lessive et prépare le repas. Léna est toute contente d’être « à l’hôtel », elle ne se rend pas trop compte qu’on est dans un immeuble, malgré l’environnement très sonore. Nous sommes soulagés d’être arrivés jusque là avec Coquillette, elle est entre de bonnes mains.
14/03/2023 => Jour 194
Nous voici en ville. Qu’allons nous faire de notre journée ? Temuco n’est pas du tout une ville touristique. Anouck a repéré un seul musée, je prépare des sandwiches et on y va. C’est sur la culture Mapuche (les habitants autochtones de cette région du Chili); pour info : ce sont les seuls amérindiens qui n’ont jamais été soumis par le régime européen (ils ont été vaincus par le Chili entre 1860 et 1880). Le musée n’est pas très grand mais intéressant. Le lieu est situé sur le campus de la ville, il y a énormément d’étudiants. 3 d’entre eux nous abordent, ils ont vu que nous étions étrangers, ils veulent pratiquer leur anglais. Je discute 5 minutes avec eux, je bloque sur des mots faciles et les dis en espagnol. Mon cerveau a vraiment du mal à revenir à l’anglais, c’est bon signe, non ?
Le parc du musée est investi par une feria artisanale, nous nous éloignons donc pour trouver un banc pour manger, devant des balançoires pour les filles. On hésite sur la suite, il y a un parc sur une colline, et un centre commercial de l’autre côté. On essaye le parc, mais en arrivant à l’entrée, il est 13h20, et c’est fermé de 13 à 14h. De plus, c’est payant.
En redescendant la rue, on voit un étrange bâtiment, je demande à un garde ce que c’est, c’est un lieu d’attachement au pays. Les visites sont fermées le temps du déjeuner, mais on peut entrer dans le magasin. Il y a beaucoup de produits locaux, à des prix exorbitants, nous sortons rapidement. Nous trouvons la bibliothèque, fermée elle aussi le midi.
Nous marchons longuement jusqu’au centre commercial. Anouck a besoin de remplacer ses baskets, nous entrons dans le premier magasin de sport que nous voyons. Il y a un modèle qui lui plaît, mais ils n’ont pas sa taille, les femmes ont des petits pieds dans ce pays ! Nous parcourons toutes les vitrines, nous trouvons des chaussures de rando pour Léna (elle marche en baskets de tennis depuis le début du voyage) et des nouvelles baskets pour Zora.
Nous rachetons quelques vêtements aussi, les filles grandissent, les vêtements s’usent… On devait trouver un Legostore aussi, des copains y sont passés en janvier. Mais pas de chance pour nous, le magasin est définitivement fermé. 😭 Nous allons nous consoler en mangeant des donuts. Ensuite nous rentrons, la route est longue. Nous avons beaucoup marché aujourd’hui.
Mais les Blondinettes ne sont pas fatiguées, elles veulent qu’Anouck leur lise Harry Potter. C’est la fin du tome 3, le suspens est à son comble ! Les filles s’endorment en posant plein de questions, il reste encore trop de pages pour terminer ce soir.
15/03/2023 => Jour 195
Toujours pas de nouvelles du garage. Les filles se lèvent en demandant un nouveau chapitre de Harry Potter, c’est une drogue ! Nous allons ce matin à la bibliothèque, c’est moi qui lis des livres aux filles. La voix d’Anouck a besoin de repos !
Ensuite nous cherchons à manger. Maman Blondinette est attirée par les restaurants asiatiques, marre des hamburgers et sandwiches chiliens (=completo). Un restaurant chinois croise notre route, Anouck est ravie. Sushis, viande en sauce, ça fait plaisir.
Nous sortons rapidement, car Maman Blondinette a trouvé une séance de cinéma juste à côté. Ils diffusent le Chat Botté 2, ce n’est pas trop difficile à comprendre, et même sans paroles les images sont drôles. En sortant, on appelle le garage, bonne nouvelle, on peut retrouver Coquillette demain après-midi. 🥳
Nous marchons en ville pour trouver du pain, on voit des choses curieuses. Des carrioles transportant des algues, tirées par des vaches. En plein centre-ville, aux milieu des 4*4 et des bus… Les Blondinettes redécouvrent les joies de l’automne en jouant avec des marrons. En rentrant à l’appartement, je fais un détour pour acheter des pré-pizzas, ces pâtes précuites qu’il suffit de garnir. On profite d’avoir une baignoire pour donner un long bain aux filles, ça leur manque !
Comments (3)
Finalement tu as réussi à faire réparer assez vite. En France il aurait fallu plusieurs semaines pour avoir un RDV !
C’est clair !!! 😆
super si miss Coquillette est prête ! Pour les langues , oui c’est difficile quand on a bien baigné dans l’une de passer à une autre !