02/04/2023 => Jour 213
On se réveille tranquillement, le ventre encore un peu tendu des excès de la veille. Les p’tits coquins nous avaient dit qu’on pouvait profiter des sanitaires de l’établissement, nous prenons donc nos douches dans leurs locaux avant de partir.
Tunuyan Dique Ullum
6h30
312 kms
Nous avons de la route à faire, il faut retourner jusqu’à Mendoza et continuer jusque San Juan. Il vaut mieux faire cette route le dimanche, demain il risque d’y avoir plus de circulation. En repassant par Tunuyan, on se demande si on s’arrête à la plaine de jeux. Mais la route va être longue, et puis on n’a pas envie de devoir se justifier sur notre choix de restaurant.
Il n’y a pas trop de monde sur les routes de Mendoza, mais il n’y a pas de périphérique, la route 40 traverse la ville. À la sortie commence une longue série de travaux, nous devons emprunter une route parallèle pas du tout adaptée pour le trafic d’une route principale ! Comme d’habitude en Argentine, pas de travaux par tronçon, c’est plus simple de bloquer la circulation sur de nombreux kilomètres pendant des années !
Au milieu de ces travaux, nous trouvons une plaine de jeux, on s’y arrête pour manger. À la fin des travaux, la route est encore détériorée, ce n’est pas très agréable. Par contre la vue sur la cordillère est magnifique. Dur de m’imaginer que parmi ces sommets certains atteignent 6000 mètres ! En arrivant dans le département de San Juan, nous avons droit à un contrôle phytosanitaire, ils ne fouillent pas le véhicule mais nous font payer 300 pesos (~0,8€) pour recevoir un jet d’un produit sur Coquillette. C’est pour limiter la prolifération des mouches du fruit.
Après cela la route est meilleure, et heureusement parce que ça devient long ! Le décor change aussi, on quitte les vergers et les vignes pour entrer dans le désert, tout est aride autour de nous. Nous traversons San Juan pour aller près du lac artificiel Dique Ullum, où il y a des spots pour dormir au calme. Le paysage devient lunaire, avec des formes de roche très spéciales. On s’enfonce dans un sentier pour s’isoler de la route, je vois un gros trou creusé par les 4*4, que je ne peux pas franchir. Anouck repère une zone plate sur le côté, nous voilà garés, à plat, à l’ombre, et avec de la 4G en prime !
03/04/2023 => Jour 214
On se réveille en observant un mignon rongeur qui rode autour du camping-car (en croisant les doigts qu’il ne grignote pas un câble). On reprend la route dans le décor lunaire avant de retraverser San Juan pour accéder à un hypermarché et sa galerie commerciale. Nous trouvons facilement une place sur son immense parking. Je vais porter le linge à la blanchisserie, qui bat des records en terme de prix : 900 pesos pour 8kg, c’est-à-dire un peu plus que deux euros au taux Western Union ! Par contre, le linge ne sera disponible qu’à partir de 20h.
Que va-t-on faire de cette journée ? Bon, déjà il faut faire les courses, et prendre le repas de midi. Je repère sur la carte un gros carré vert, je suppose qu’à côté de ce parc il y aura une plaine de jeux. Bingo, les Blondinettes sont contentes. Au bout d’un moment, elles veulent visiter le parc, je les emmène pendant qu’Anouck rentre au camping-car.
En revenant, Léna se met à courir. Je me dis qu’elle veut avoir la meilleure place sur la balançoire, je ne m’inquiète pas, je continue à parler avec Zora. Mais Léna traverse la plaine de jeux et se dirige vers la route, le camping-car est garé de l’autre côté. Une maman réagit pour la rattraper, un homme l’arrête devant le passage piéton. Anouck arrive en courant de l’autre côté de la route, et j’arrive aussi au triple galop. Elle a beau nous expliquer qu’elle n’allait pas traverser sans regarder, nous avons tous eu très peur ! En Argentine, les voitures s’arrêtent rarement pour les piétons.
Léna rentre faire école avec Anouck, je reste avec Zora à la plaine de jeux, où j’échange quelques mots avec la maman qui a protégé Léna. Sa fille, Martina, a l’air d’avoir l’âge de Zora, elle lui demande pour jouer ensemble. Zora accepte, et elles parviennent à échanger quelques mots ! Enfin ! Lorsque la petite fille s’en va, elle demande à sa maman de prendre nos coordonnées pour correspondre avec Zora, on verra si ça marche !
Zora rentre faire école aussi, puis Anouck se lance dans la lecture d’Harry Potter. Je décide d’aller trainer en ville, d’abord pour trouver une geocache, et ensuite pour acheter des empanadas, mais tous les restaurants ouvrent à 20h dans cette ville ! Nous partons donc vers l’hypermarché pour reprendre notre linge, mais là non plus je ne trouve pas d’empanadas pour le repas du soir.
Anouck improvise un plat rapide, et nous décidons de ne pas rouler de trop ce soir, il est 20h et il fait déjà noir. Nous testons donc de dormir sur le parking d’une station YPF, c’est un classique de camionneur que beaucoup de voyageurs adoptent. Avec la chaleur qu’il fait, ce n’était peut-être pas une si bonne idée de dormir sur un parking bitumé : on passe une nuit agitée avec cette température et les bruits de camions.
04/04/2023 => Jour 215
Une bonne surprise nous attend ce matin. La maman de Martina, rencontrée hier à la plaine de jeux, nous a envoyé un mail. Elle nous invite à un asado. 🥳 Après quelques messages échangés, le rendez-vous est pris pour dimanche prochain. Cela faisait partie de nos objectifs de voyage, nous sommes super contents ! En plus ce sera le dimanche de Pâques, à défaut de le passer en famille, on le passera en bonne compagnie!
San Juan Parc Ischigualasto
6h15
292 kms
Nous quittons San Juan vers le nord, on longe le circuit automobile mais il n’y a pas de courses ce jour-là. On retrouve la route 40 qui n’est vraiment pas en bon état. Le bitume est tout craquelé, ça bouge beaucoup, mais on peut rouler à 80km/h quand même. Heureusement, car nous avons 292 bornes à faire aujourd’hui. Cette région est particulière, ça ressemble à une grande plaine assez aride, mais à de nombreux endroits la route est traversée par une immense rigole, en saison de pluie ça doit être impraticable !
Nous retrouvons les sensations de nos débuts dans la pampa : d’immenses lignes droites, sans signes de vie. Pas évident de trouver un endroit pour manger, il n’y a ni village ni aire de repos. Heureusement qu’on a iOverlander, qui nous indique le seul lieu où se poser sur cette portion. On fait un petit détour de 20 kilomètres pour remettre de l’essence, je pensais que la pompe était sur la route principale, raté.
La route à partir de là est meilleure, nous ne sommes plus sur la 40. Une ligne droite encore d’une trentaine de kilomètres, puis nous arrivons près des reliefs. Nous faisons une halte pour admirer un squelette de dinosaures, nous sommes dans une région où de nombreux fossiles ont été découverts.
Fini les lignes droites, on commence à sinuer dans des massifs rocheux magnifiques, aux couleurs rouge ou verdâtres. Nous voyons aussi des énormes cactus, ça plaît beaucoup à Zora. Coquillette chauffe mais assure sur la montée, nous avons pris 900 mètres depuis ce matin ! Nous retrouvons aussi un guanaco, ça commençait à nous manquer depuis Noël. Nous arrivons au parc vers 17h30, nous pouvons nous poser tranquille dans leur camping, découvrir leur plaine de jeux, les visites commencent demain !
05/04/2023 => Jour 216
Les Blondinettes sont sur une bonne série pour l’école. Les retrouvailles avec les p’tits coquins il y a 10 jours les ont bien motivées. On passe donc une matinée studieuse. Je les emmène quand même voir le musée gratuit, ça parle des dinosaures dont ils ont retrouvé les squelettes dans ce parc.
Les départs pour les visites se font toutes les heures, nous choisissons 13h, juste après le repas. Cela se passe dans un convoi, chacun dans son véhicule, le guide s’incruste dans la première voiture. En bons élèves, nous sommes juste derrière. C’est une piste de ripio, mais de bonne qualité.
Les paysages sont somptueux, c’est un parc d’attraction pour géologue ! Les roches sont de toutes les couleurs, de toutes les formes, c’est dingue de rouler dans ce décor ! Nous faisons des haltes, où le guide, passionné et bavard, nous explique la géologie et la paléontologie du lieu. C’est un bon orateur espagnol, Anouck et moi comprenons tout. C’est un peu long par contre pour les filles.
Au milieu de la boucle, il y a une cafeteria où on s’autorise un craquage goûter trop bon ! Après la dernière halte, le guide nous informe qu’on peut casser le convoi, pour s’arrêter prendre des photos. C’est tellement magique qu’on s’arrête tous les 100 mètres prendre des photos, nous arrivons au campement bien après le guide.
On se replace au camping pour se connecter à l’électricité en attendant le soir. Les filles emmènent Anouck voir à son tour le musée, et passent à un stand s’acheter un petit collier en souvenir. Nous voyons arriver Cindy et Arnaud, que nous avons rencontrés à Bariloche. On discute un peu, puis on passe rapidement à table.
L’excursion « Pleine lune » , que j’avais réservée par message la semaine passée, commence à 20h30. Elle peut être annulée si le ciel est trop nuageux. Je déprime car le ciel s’est couvert sur les massifs autour de nous, à l’endroit où la lune s’est levée hier. À 20h30, ils nous disent d’attendre 21h30 pour voir si on maintient l’activité. Je n’y crois plus trop, on fait écouter des histoires aux filles pour patienter, on prépare Coquillette au cas où.
Quand Anouck va prendre les dernières nouvelles, elle revient contente, on peut y aller ! Par contre, il y a une centaine de personnes, ils vont faire deux groupes. Le camping est un peu isolé, je n’avais pas vu tous ces gens arriver et patienter sur le parking. Notre cortège comprend une vingtaine de voitures. On reprend la route de cet après-midi, et on se gare à proximité de notre deuxième halte, dans un paysage lunaire.
Ici la roche est blanche, c’est une espèce de sable blanc argileux au sol. La lune est haut dans le ciel maintenant, loin des vilains nuages. Pas besoin de lampe de poche, il fait super clair. On se rend vite compte que nos appareils ne parviennent pas à restituer l’effet féerique du décor. C’est le même guide que tout à l’heure, il parle beaucoup et certains thèmes sont les mêmes que dans la visite de jour.
Nous nous étions préparés à 2 heures de marche de niveau moyen-difficile, la seule difficulté c’est de faire patienter les filles durant les pauses blabla. Le chemin est simple, plat, sans obstacle. Le tour à pied a commencé vers 22h30, nous retrouvons les véhicules vers minuit 20. Nous rentrons vers le camping, les Blondinettes s’endorment durant la route, Zora dans son lit et Léna dans la capucine. Il est 1h30 quand Anouck et moi pouvons dormir.
Aurons-nous droit à une grasse mat’ ?
Comments (1)
ah oui sympa et original la balade en pleine nuit !