01/10/2023 => Jour 395
Les copains doivent quitter Baños ce matin. Nous, on a prévu d’aller aux thermes. Les Blondinettes attendent impatiemment que les camarades aient fini l’école pour jouer un peu avant leur départ. Lorsqu’ils se retrouvent, les enfants décident de nager dans la piscine (glaciale) du camping. On laisse faire, tant qu’ils s’amusent. Je bouquine près de l’eau pendant qu’Anouck prépare notre trek de la semaine.
Finalement, il est midi, les copains sont toujours là, on décide de manger ensemble. Après le repas, les jeux reprennent, Anouck en profite pour appeler Mamou et Papou. Lorsque les copains partent, on se prépare rapidement pour aller aux thermes. C’est pas très loin, on y va à pied.
L’eau n’a pas une couleur engageante, un jaune sale, mais les Blondinettes sont ravies. Les piscines sont à peu près à 32°C, sauf une à 40°C interdite aux enfants, Anouck et moi nous y réfugions tour à tour. Nous restons deux bonnes heures, les filles auront eu leur dose de natation aujourd’hui !
02/10/2023 => Jour 396
Baños Sigchos
6h
158 kms
Youhou ! Grasse mat’ aujourd’hui ! Léna a réussi à se rendormir à 4h du mat’, et Zora à 6h, nous nous réveillons tous les quatre vers 8h ! Après quelques appels à la famille, on quitte Baños. La route était bien plus difficile à la descente qu’à la montée, Coquillette suit tranquillement son petit bout de chemin. On évite tous les raccourcis foireux du GPS pour rester sur la route principale.
Après quelques pauses (laverie, boulangerie, repas), on sort de la panaméricaine pour monter vers le point de départ de notre trek. Pour cela, il faut franchir une première chaîne de montagnes. On arrive dans les nuages, une vraie purée de pois. Je dois rouler doucement, il y a des cailloux sur la route, des voitures sans phares, des épingles, des rétrécissements de la voie. On tombe sur des travaux, en évitant les engins un gros caillou tape le bas de caisse, heureusement qu’on a une plaque de métal de protection.
Une fois le col franchi, on redescend en dessous des nuages, ouf. Je fais chauffer les freins, ça semble interminable. Un bus en panne bloque une partie de la route, on hésite à passer. Un local m’aide à la manœuvre, je dois rentrer mon rétro, ça passe au centimètre près. Une fois en bas de la vallée, la route remonte, notre camping est dans le village suivant, en haut d’une montagne.
Nous sommes à côté d’un fourgon allemand, ils reviennent du trek, ils nous donnent des conseils sur les choses à emmener et surtout à ne pas emmener pour voyager léger ! La soirée est consacrée au remplissage des sacs, le 40L est trop juste pour tous les vêtements plus la nourriture plus l’eau. Mais le 70L est très grand. Bah, ça me permettra d’emmener le drone.
03/10/2023 => Jour 397
Sigchos Isinlivi
5h10
10 kms
Grand départ pour un trek de 3 jours ! Le temps est magnifique, le proprio du camping où nous laissons Coquillette nous dit qu’il y a du soleil tous les matins, et des nuages tous les aprèms. Nous partons tranquillement vers 9h, ça commence par une longue descente. Les filles sont motivées, sac à dos et bâtons de marche pour chacune.
Une fois en bas, nous avançons dans un fond de vallée avant de commencer l’ascension sur un autre versant. Léna grogne un peu, on accepte de s’arrêter pic-niquer un peu plus tôt que d’habitude. On s’installe dans un champ pour manger nos sandwiches. Des fermiers de passage sur le chemin nous proposent de porter les Blondinettes pour la fin de l’ascension, on décline leur offre… Lorsqu’on reprend, il ne reste plus beaucoup à parcourir pour sortir de cette montée bien raide, on continue sur une piste presque plate jusqu’au village d’Isinlivi. 650m de dénivelé positif, un bon échauffement pour la suite !
Notre auberge est agréable, une chambre à double étage avec 6 lits dont un double. Il est tôt, on joue aux cartes pour passer le temps. Zora squatte ma liseuse, ça ne m’arrange pas, mais au moins elle ne dit plus qu’elle ne sait pas quoi faire. Il y a des jeux dans l’espace commun, Anouck apprend aux filles les dames chinoises, je leur apprends les échecs.
Des voyageurs arrivent, on rencontre notamment Emma et Mélo, qui commencent leur voyage en Amérique du Sud et viennent Lille. Elles jouent à des jeux avec Léna, on échange des conseils, le courant passe bien. Léna a un coup de fatigue avant le repas, elle ne veut rien manger, elle a un peu de fièvre. On va au lit rapidement, comme elle se plaint dans son sommeil on lui donne du paracétamol en cours de soirée.
04/10/2023 => Jour 398
Isinlivi Chugchilán
7h35
12 kms
Après un petit déjeuner varié, on se met en route pour la deuxième étape. La gérante de l’auberge nous a conseillé une variante plutôt que le trajet initial. Léna va un peu mieux, on croise les doigts pour la journée. La rando commence par une petite descente, suivie d’une longue montée.
Les Blondinettes se mettent à râler rapidement. On cherche des moyens de les motiver, mais c’est compliqué. Nos astuces habituelles (chansons, petit bac, …) ne fonctionnent pas. De nouveau une descente raide suivie d’un long plat montant, nous n’avançons pas très vite.
Nous sommes maintenant au sommet d’une falaise, avec vue sur un canyon avec une rivière loin en bas. Nous devons la traverser, il faut donc descendre. C’est périlleux, le sentier est étroit et sablonneux, on glisse facilement. Nous rejoignons un pont suspendu, un fois franchi, c’est l’heure du repas. Je profite que les filles fassent un « temps de digestion » (dixit Léna) pour faire voler le drone.
Anouck et moi nous inquiétons un peu du rythme, on n’est pas encore à la moitié, on sait qu’il y a encore de grosses montées, et il vaut mieux arriver avant 16h à l’auberge. On presse donc le pas, les pentes montantes et descendantes ne sont pas trop fortes pendant quelques kilomètres.
Ensuite vient la vraie difficulté de la journée, un mur à franchir, sentier étroit à flanc de falaise, avec une pente bien raide. Nous sommes contents d’arriver au sommet. Le sentier continue au fond d’un petit canyon, une dernière épreuve pour en sortir, et nous voici à l’entrée du village de Chugchilán.
Nous devons traverser le village pour atteindre l’auberge. C’est le long d’une route en bitume, il y a deux kilomètres à marcher, ça nous achève. 1080m de dénivelé positif aujourd’hui !
À l’auberge, nous avons la bonne surprise de retrouver Mélo et Emma, nous ne savions pas quel hébergement elles avaient choisi. Après une douche salvatrice, elles nous proposent de prendre une bière ensemble. J’accepte leur proposition et emmène Zora avec moi pendant qu’Anouck reste dans la chambre avec Léna qui est tombée de sommeil. Nous passons la fin de journée avec les 2 Lilloises, nous mangeons à la même table, l’ambiance est bonne. Léna ne se sent toujours pas bien mais arrive tout de même à partager ce moment avec nous.
05/10/2023 => Jour 399
Chugchilán Quilotoa
7h25
13 kms
Zut, ce matin la vue n’est pas jolie, nous sommes dans les nuages. Le temps de prendre le petit déj’, ça se dégage, le proprio peut nous montrer la route à suivre. Il faut descendre dans un canyon et remonter de l’autre côté. Les sommets que l’on voit de la terrasse, c’est notre objectif. Ça ne semble pas terrible, mais on sait que c’est la journée la plus dure.
La descente se passe bien, Anouck a eu l’idée d’offrir des tickets de récompense pour la rando. Les Blondinettes imaginent ce qu’elles vont pouvoir s’offrir avec, si elles les dépensent tout de suite ou si elles les accumulent. Aujourd’hui il y a beaucoup plus de montées, et les sentiers sont composés de poussière ou de sable, chaque pas est fatiguant.
Un premier mur pour atteindre un premier village, sur un plateau, ensuite on pénètre dans un canyon avec un sentier à flanc de falaise. À l’extrémité il y a une cascade, on espère pouvoir faire la pause de 11h à cet endroit. Mais ça traîne la patte, on fait la pause mal installés sur ce sentier étroit. On arrive à la cascade à 11h25, c’est trop tôt pour la pause midi.
On progresse jusqu’à un autre village qu’on traverse, on mange à la sortie du hameau. Le chemin à partir de là n’est pas trop dur, mais on sent la fatigue des autres jours. Nous nous faisons arrêter par un gamin de 10 ans, armé d’une machette, il réclame 5$ par personne pour nous laisser passer. Soi-disant que sa communauté entretient le chemin. On lui donne 3$ et on force le passage.
Les nuages sont en train d’arriver, et notre dernier mur nous attend. Il est vraiment difficile, en fin de trek comme ça, raide, sablonneux, je serre les dents pour continuer à motiver les filles, mais moi aussi je suis au bout du rouleau. Heureusement nous avons une récompense au sommet, malgré les nuages, nous pouvons admirer la lagune au fond du cratère. Elle est immense, et bien loin en contrebas.
Nous pensions qu’il ne restait qu’une petite heure facile jusqu’au village, mais le sentier est loin d’être plat ! Zora a l’œil : elle aperçoit un colibri à longue queue, ça nous motive (un peu) pour terminer la journée. On est heureux d’arriver à l’auberge, c’était vraiment pas facile mais nous sommes fiers des filles ! Nous terminons cette journée avec 1320m de dénivelé positif au compteur, soit 3050m D+ et 35Km sur 3 jours !
L’hôtel n’est pas du tout à la hauteur des deux autres. Nous sommes mal accueillis, la fille qui fait le check-in nous dit que le repas du soir n’est pas inclus, on doit râler ferme pour qu’elle change d’avis. Notre chambre est glaciale, mal isolée, la salle de bain laisse à désirer. Le repas du soir n’est pas terrible, les filles ne mangent presque rien. On va vite au lit pour se réchauffer sous les grosses couvertures. On n’oblige pas les filles à prendre leur douche, tellement Anouck et moi avons galéré à avoir de l’eau chaude.
06/10/2023 => Jour 400
La nuit est plutôt mauvaise et, le petit déj’ très frugal. Je pars assez rapidement pour faire voler le drone avant qu’on parte. Les filles terminent le pic-nique de la veille pour compléter le petit déj’. Les habitants me font payer l’entrée dans le village, 2$ pour accéder au cratère. Je suis tranquille pour le vol, il n’y a personne ce matin.
Je reviens avant 9h, le taxi arrive à ce moment-là. C’est un pick-up, des locaux en profitent pour monter dans la benne et voyager gratuitement. En voiture, on ne descend pas dans les canyons, ça permet de raccourcir grandement le retour. En arrivant à Chugchilán, nous sommes bloqués une dizaine de minutes, un groupe scolaire fait une répétition du défilé du we suivant. Majorettes, fanfare, cortège, on ne peut pas forcer le passage.
De retour à Sigchos, nous retrouvons Coquillette en pleine forme. Nous reprenons la route pour Latacunga, où nous avons laissé notre linge sale. À l’aller, nous avions traversé une zone de travaux. Lorsqu’on arrive au même endroit, il y a une dizaine de véhicules arrêtés. Je vais me renseigner, ils sont en train de faire le bitume, la route est bloquée pour une heure à peu près.
La route de détour nous ferait perdre 3h, on va donc attendre. Les filles sont sur la tablette, on se prépare des boissons chaudes, j’en profite même pour me tailler la barbe. On repart finalement au bout de 50 minutes, ouf ! En récupérant le linge, je passe à la boulangerie acheter un goûter. Pendant qu’on le savoure, la pluie se met à tomber.
Notre prochaine étape n’est pas très loin, on décolle. C’est un vrai déluge autour de nous, orage, et même grêlons à des moments. Il y a d’immenses flaques d’eau, on roule à 30km/h sur l’autoroute avec les feux de détresse allumés, les Équatoriens roulent beaucoup moins vite tout d’un coup ! Lors qu’on arrive sur le parking d’hôtel où on veut dormir, la pluie a cessé.
Fernando, le propriétaire de El Rondador, nous accueille chaleureusement. Il nous propose de profiter de la salle commune de l’hôtel, nous sortons les jeux de société et passons un agréable moment en famille. De fil en aiguille, on finit par manger là. Nous sommes ici en particulier car ce lieu était recommandé dans notre guide de l’Equateur pour organiser des sorties à cheval au pied du volcan Cotopaxi. Fernando nous présente un guide qui peut nous organiser cette sortie! On prend donc rendez-vous à 8h15 le lendemain. Les Blondinettes sont ravies ! 🥳
Comments (1)
Sacré balade. J’entends mes enfants râler d’ici 😀
Les infos du jour sur l’équateur m’ont fait penser à vous. Vaut mieux pas y être en ce moment j’imagine…