14/10/2022 => Jour 43
On se réveille au son des voitures et camions qui nous frôlent : c’était loin d’être notre meilleur spot pour dormir! Mais la nuit tombant à 18h30, on ne pouvait pas trouver d’endroit plus proche du Parc El Palmar. On prévoit plusieurs heures de route aujourd’hui pour traverser toute la province d’Entre-Rios d’Est en Ouest direction un autre Parc National Pre-delta où l’on prévoit de se poser quelques jours.
Ubajay Parc National Pre Delta
3 heures 30
256 kms
La route pour rejoindre la nationale parait bien bitumée mais en fait d’en coup il y a des nids de poule qui sont plutôt des nids d’autruche! Il vaut mieux être prudent et c’est ce que fait Pat qui n’a pas le temps de repérer les troupeaux de nandous en bord de route. Arrivé sur la nationale, il pense être plus serein : mais pas du tout! Des ornières, des travaux très régulièrement qui font rouler sur des routes à 1 bande assez abimées… On s’arrête le long d’un champ pour manger rapidement et repartir (on ne sortira même pas du camping-car).
Presque arrivés à destination, nous rencontrons ce que nous redoutons depuis notre entrée en Argentine: le contrôle de police. Finalement, la seule difficulté est l’accent du policier que nous avons parfois du mal à comprendre. Il est curieux de notre parcours passé et à venir, nous demande si tout s’est bien passé lors de nos autres contrôles de police (on répond oui oui même si c’est notre 1er : on ne veut pas qu’il se mette à tout vérifier!). Au final, il ne voudra voir aucun papier ou élément obligatoire (bandes réfléchissantes, sticker pour la vitesse max, extincteur, etc.) et il nous laisse partir en nous souhaitant bon voyage. OUF!
On arrive donc joyeusement au parc pré-delta, accueillis par une troupe de cochons d’inde et par un garde-parc très sympathique. On se gare sous une petite bruine et là c’est le drame : on se rend compte qu’il n’y a pas de réseau : zone blanche! Ahhh! Mais on comptait vraiment profiter de cet endroit sympa, gratuit pour se ressourcer pendant quelques jours et en plus demain c’est l’anniversaire de la sœur de Patrick avec qui on aurait aimé papoter… Bon ça nous met un coup au moral, surtout que l’averse se déchaine et devrait durer demain aussi, mais tant pis, on en profitera pour faire école et profiter les uns des autres.
15/10/2022 => Jour 44
On se réveille après une nuit de pluie, le temps n’est pas si maussade. On chausse nos bottes, on enfile nos k-ways et on part découvrir les chemins du Parc National Pré-Delta. Cet endroit est connu pour ses nénuphars géants sur la laguna Irupé. Sauf que là les marécages sont à secs et il faut attendre février pour profiter du spectacle. Heureusement pour nous, l’endroit regorge d’oiseaux colorés et très peu farouches. L’un d’eux essayait même de croquer dans la tartine de Zora à travers la vitre de Coquillette ce matin. Malgré notre bruyante progéniture, on parvient tout de même à observer de nombreux oiseaux! Certains que l’on entend de loin : différentes espèces de pics!
On rentre de balade et on décide de socialiser avec le motard qui a passé la nuit sous la tente non loin de nous. Marcus est autrichien et nous parle en anglais! Ouch la transition est rude. Heureusement pour nous, il est sur les routes d’Amérique du Sud depuis 3 ans et comprend donc les quelques mots d’espagnol qui se glissent dans notre conversation anglaise. On échange une bonne demi-heure et je récupère des bons plans pour la suite de notre périple.
Après manger c’est reparti pour une promenade moins bucolique : on repart à pied par la route d’accès au parc jusqu’à trouver un peu de réseau et envoyer nos vœux d’anniversaire à Fanny! On a pas pu l’appeler en visio, ce sera pour un autre jour… L’après-midi s’écoule tranquillement avec une séance ciné privée pour les filles.
16/10/2022 => Jour 45
Ce matin le soleil est enfin revenu! J’en profite pour retourner faire un tour en forêt et capturer, en photo, de nouveaux spécimens. Nos deux rossignols décident de se joindre à moi : c’est foutu pour l’approche furtive! Mais nous sommes heureux de voir leur curiosité et leur empressement à tout prendre en photo elles aussi.
On décolle seulement en début d’après-midi : direction la station service de village voisin pour faire le plein d’eau. Le pompiste accepte, alors que nous ne prenons même pas d’essence, et il refuse le pourboire que Pat lui offre. On fait peu de route aujourd’hui pour rejoindre Paraná où nous voulons être de bonne heure le lendemain matin pour déposer notre linge et faire un retrait d’argent.
Parc National Pre Delta Paraná
1 heure
50 kms
Arrivés à Paraná, on se dirige vers un parc en bord de fleuve que l’on avait repéré sur ioverlander. Et là surprise : nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée : de nombreux argentins sont venus profiter de l’endroit pendant ce dimanche après-midi ensoleillé. On trouve un petit (grand) trou pour se garer et on sort nos chaises de camping pour se poser devant la grande plaine de jeux. On peut enfin faire un appel vidéo à Fanny, ouf! On goûte aux churros et beignets fourrés au dulce de leche pour notre 4h. Miam! Je flâne devant les quelques stands et m’achète enfin une tasse à maté! (ça tombe bien aujourd’hui c’est la fête des mères en Argentine). Il ne me reste plus qu’à apprendre comment le préparer…
Les placards sont vides, on se dirige donc à pied vers le restaurant le plus proche qui fait des burgers-pizzas (pas l’un ou l’autre, mais réellement une pizza pour remplacer le haut du pain burger)! Les Blondinettes sont ravies! Sauf qu’arrivés à la localisation Google maps il n’y a rien. En fait c’est juste un restaurant de livraison, il n’y a pas de local pour acheter sur place. On est super déçus et même un peu énervés (c’est qu’on a faim); on continue notre recherche et on trouve finalement un petit kiosque au croisement d’avenues qui nous propose empanadas, tortas (sorte d’énormes empanadas) et des pizzas. Chacun y trouve son compte, et même trop : on repart avec la boite de pizza remplie pour le prochain repas.
Retour à pied, de nuit, dans un quartier qui ne nous rassure pas beaucoup. On retrouve Coquillette esseulée maintenant que tous les argentins du dimanche sont rentrés chez eux. On s’avance sur la pelouse du parc, entre les arbres pour être plus abrités de la lumière des lampadaires et du faible trafic nocturne.
17/10/2022 => Jour 46
La nuit n’est pas très bonne pour Pat et moi, on craignait les rodeurs qui ne sont finalement jamais venus. On part vite déposer notre linge à l’ouverture de la laverie puis on trouve une rue tranquille pour petit-déjeuner, faire un peu d’école et avancer le blog maintenant qu’on a du réseau. On se dirige ensuite vers un supermarché où l’on peut retirer de l’argent avec Western Union dans la galerie marchande. Lors de notre passage en caisse, le caissier est super curieux de notre voyage : on parle d’Iguazú où il n’a jamais été, il n’a jamais mis un pied en Patagonie non plus. On mange sur le parking puis on repart trouver un primeur pour les fruits et légumes. Enfin c’est l’heure de récupérer notre linge et de continuer notre trajet vers une autre région. C’était sans compter sur la dame de la laverie : très curieuse de notre voyage aussi. Elle me parle de son cousin qui vit en Espagne et dont les enfants sont français. Elle sort sur le trottoir admirer Coquillette et nous fait de grands coucous.
Allez maintenant on part emprunter le tunnel sous le fleuve qui relie Paraná à Santa Fe. Pour la petite histoire : le passage par un pont en Argentine est contrôlé par l’Etat. Les 2 provinces ont donc choisi une autre solution pour conserver elles-mêmes les droits de passage via le fleuve Paraná que nous avions déjà aperçu à Puerto Iguazú.
Paraná Petit village au Nord de Rosario
3 heures
176 kms
Nous traversons Santa Fe sans nous arrêter. On observe depuis la route les nombreux bidonvilles entourés de montagnes de poubelles que les habitants rejettent derrière chez eux une fois qu’ils y ont récupéré ce qui les intéressait.
On s’arrête au bord d’une rivière dont le niveau est très bas, après avoir traversé une sorte de lotissement dans un petit village.
18/10/2022 => Jour 47
J’ai beaucoup cogité cette nuit : aujourd’hui nous traversons Rosario qui possède une réputation sulfureuse. Nous n’avions donc pas prévu de nous y arrêter pour éviter un vol ou une effraction. Je trouve quand même dommage de ne pas y consacrer quelques heures.
Petit village au Nord de Rosario Rosario
50 minutes
28 kms
On change donc de plan et en une petite heure de route nous voilà garés sur le parking du port par un homme dont la tâche (officieuse) consiste à te trouver une place et t’aider dans ton créneau. On lui laisse un billet de 1000 pesos qu’il nous demandait pour s’acheter à manger. C’est beaucoup pour l’Argentine mais ça nous rassure de savoir qu’il découragera les curieux de s’approcher trop près de Coquillette pendant notre visite de la ville. Nous partons donc vers le monument hommage au drapeau argentin (en faisant un arrêt balançoires 😉). Ce bâtiment est absolument gigantesque : un immense obélisque entouré de plusieurs statues représentant les contours de l’Argentine : Océan Atlantique, Cordillère des Andes, fleuve Paraná et Pampa. Ensuite une cinquantaine de marches sur toute la largeur du lieu mènent vers de grandes colonnes qui abritent une vasque où brûle une flamme. C’est beaucoup pour rendre hommage à la ville où a été inventé le drapeau argentin.
On enchaine avec une visite éclair de la basilique-cathédrale avant d’emmener les filles vers un lieu surprise : l’alliance française! Zora est ravie de pouvoir lire quelques BDs et Léna que nous lui lisions de nouveaux albums. Plusieurs employées viennent échanger avec nous en français dont la directrice du lieu. Elle a 2 garçons du même âge que les Blondinettes et vit ici depuis 2 ans. Ses enfants suivent le CNED en plus de leur école locale car elle veut qu’ils soient rescolarisés facilement à leur retour en France l’année prochaine. Nous allons ensuite au restaurant déguster des pâtes et des sandwichs avant de retrouver Coquillette intacte. On profite au détour des rues des nombreux tags qui ornent les murs et en particulier un immense de Messi : Rosario est sa ville natale. Puis nous continuons notre chemin direction : la pampa.