17/12/2022 => Jour 107
Nous décidons de rester dans la ville d’El Calafate pour régler les problèmes techniques de Coquillette. Je dépose les filles à une plaine de jeux à côté de la réserve naturelle. De mon côté, je pars à la gomeria pour réparer mon pneu. Celle-ci est fermée à 10 heures du matin. Je demande au voisin, qui me rassure : on est samedi, ça ouvre toujours plus tard.
J’en profite pour aller demander au magasin d’outillage du coin s’ils ont des transformateurs, ce n’est pas le cas. Je retourne attendre l’ouverture de la gomeria, je descends mon pneu abîmé du toit, toujours rien. Loi de Murphy, je me fais un café, une fois servi, le propriétaire arrive. Je comprends pourquoi il ouvre tard, il y a des tas de bouteilles, de cendriers remplis, la fête a dû être longue hier !
Le gars prend le temps de tout ranger avant de me parler. Il ne peut pas me vendre un pneu neuf, mais il me répare le pneu abîmé, en me disant que c’est ok en roue de secours. Il pense que mes pneus sont bons pour encore des milliers de kilomètres, ça me rassure (l’avenir m’apprendra que son avis était un peu hâtif).
Pendant ce temps, Anouck a essayé d’emmener les filles à l’Alliance Française, mais elle était fermée. Donc elles sont dans une autre plaine de jeux. Je les rejoins pour manger et on décide de continuer la journée ensemble : objectif transfo.
C’est parti pour un jeu de piste frustrant. Chaque nouvelle adresse ne peut rien pour nous, sauf nous donner l’adresse suivante où ils pourront peut-être nous aider. Petit sursaut d’espoir, dans une quincaillerie, un client prend part à la discussion, il est électricien et pourrait réparer notre appareil. On le suit dans son atelier à l’autre bout de la ville. Il démonte le boîtier et grimace : deux composants sont grillés, et ce genre de pièces détachées n’est pas trouvable dans cette ville. 😭
Lorsque finalement, on me conseille d’aller demander à la première adresse que j’ai visitée ce matin, et que la boucle est bouclée, nous décidons d’abandonner. Nous pouvons charger les téléphones et l’ordi d’Anouck grâce à la prise allume-cigare, il n’y a que mon ordi que je devrai économiser. Nous faisons de grosses courses en prévisions de nos prochaines étapes où nous ne devrions trouver que des supérettes. Nous prévoyons donc notre menu de Noël et, miracle, nous trouvons enfin des décos en solde dans un coin de magasin! Youpi, nous avons un sapin décoré! Nous quittons El Calafate, et dormons sur la rive opposée du lac. Encore une vue magnifique, et une nuit tranquille.
El Calafate Lago Argentino
1h
65 kms
18/12/2022 => Jour 108
Ce matin, nous partons pour El Chalten. La route 40 est agréable, vallonnée, on quitte un lac et des montagnes pour retrouver un lac et des montagnes. Les paysages sont magnifiques, on en prend plein les yeux. Des rivières turquoises, des canyons, des sommets enneigés, des icebergs dans le lac. On a le temps d’en profiter, les lignes droites sont interminables.
Lago Argentino El Chalten
3h10
154 kms
À l’arrivée à El Chalten, nous nous arrêtons au centre des visiteurs. Je cuisine un repas rapide pendant que les filles vont à la pêche aux info. Elles reviennent bredouilles, tout est fermé, il n’y a personne nulle part. Anouck reçoit une notification sur son téléphone, ah ben zut, la finale Argentine-France a commencé ! On était persuadés que c’était à 16h, quelle bande de déconnectés !
Zora nous met la pression, on mange rapidement et on avance dans le village pour trouver un lieu où regarder le match. Le bar de rassemblement des français, qu’Anouck avait repéré, est bondé. On choisit de se poser dans un restaurant plus calme. On commande un dessert et une bière, nous sommes entourés d’Argentins. 10 minutes avant la fin du temps réglementaire, je dis aux filles : là, la France ne peut plus remonter au score. Ils mettent les deux buts dans les 5 minutes suivantes. Je dis la même phrase pendant la prolongation, idem, égalisation et tirs aux buts.
À la fin du match, on sort dans la rue, on profite un peu de l’ambiance, puis on s’éloigne du village, pas envie d’être dans le chahut. Après avoir consulté la météo, on se dit que le lendemain sera le meilleur jour de la semaine pour la montée mythique vers le Fitz Roy. On avance vers la randonnée de demain, sur un sale chemin de ripio. Mais la vue excuse cela, le ciel est dégagé, le Fitz Roy est bien visible. Il y a des gens qui restent des semaines pour voir cela, nous sommes chanceux.
C’est un peu difficile de trouver un endroit où dormir, tous les lieux référencés il y a quelques années sont maintenant impossibles d’accès. Le vent est soutenu avec de grosses rafales. Finalement, sur le parking de départ de la rando, on se cale contre une falaise, on sent quand même le vent mais c’est acceptable. Les filles font des déco de Noël, moi des crêpes. On prépare les sacs pour le lendemain, et au dodo !
19/12/2022 => Jour 109
Réveil à 6h, on n’a vraiment plus l’habitude ! C’est le grand jour, on s’habille vite, on prend le petit déj, brossage de dents, chaussures de marche et … il est 7h10. C’est fou cette latence au démarrage. Le ciel est bleu, les montagnes dégagées, la journée va être belle.
Anouck démarre la rando un peu stressée, nous sommes sur un sentier non balisé. Il est visible sur notre appli de rando, donc je suis confiant. On arrive à un torrent, sans pont pour traverser. La carte IGN nous indique qu’il faut passer sur l’autre rive. Anouck part d’un côté, ensuite moi de l’autre, d’autres randonneurs du dimanche arrivent et bloquent comme nous. Je repère des cairns, nous les suivons à travers un labyrinthe de végétation. Nous arrivons sur un sentier balisé, qui mène à un pont, ouf !
La suite du chemin est bien indiquée, on marche à flan de colline sous les arbres. Je m’inquiète, les filles nous ont déjà demandé de chanter et de jouer au petit bac’, nos jokers pour occuper les longues rando. Nous arrivons à un mirador, avec vue sur un glacier magnifique ! Nous croisons un pic de Magellan à tête rouge. Nous atteignons ensuite le camping du Fitz Roy, nous y faisons une courte pause.
Le mur qui suit est une montée en pierrier de 2 kilomètres pour 550 mètres de dénivelé, c’est l’épreuve de cette randonnée. Les filles savent qu’au sommet, c’est la fin de l’ascension, il ne restera plus qu’à redescendre. Elles savent aussi que c’est là qu’on mange, ça les motive ! Nous montons à un bon rythme, 1h15 plus tard nous sommes en haut, encouragés par un survol de condor. Ça en valait la peine, la vue est splendide, le lac a cette couleur particulière due aux glaciers qui l’alimentent, les montagnes sont dégagées, c’est magique.
Nous mangeons tranquillement, en regardant des courageuses qui se baignent. Ensuite je m’offre une ascension bonus : il y a une collinette qui offre un autre point de vue, notamment sur un autre lac en contrebas. Lors de la redescente, les filles reçoivent des félicitations dans toutes les langues. Nous croisons des gens exténués qui sont épatés de la forme des filles, ça nous rend fiers.
Nous croisons aussi les À 6 sur la route, et la famille ardéchoise rencontrée au Perito Moreno. Les deux familles ont fait la rando ensemble. Ils ont vu notre camping-car au départ, eux sont venus en navette jusque là. On les quitte en leur souhaitant une bonne ascension. En bas du mur, c’est à notre tour de nous séparer, mes 3 Blondinettes prennent la route du village, 8km de descente avec des jolis miradors. Les filles se retournent beaucoup pour admirer le Fitz Roy sous d’autres angles. Elles croisent de nouveau un pic de Magellan, à tête noire cette fois, et revoient les condors.
Je prends le même chemin qu’à l’aller, pour récupérer Coquillette. Je marche à un bon rythme, et j’arrive au village avant elles. Elles m’ont même repéré lorsque je passais sur le ripio, ça a motivé les filles pour le dernier tronçon, elles arrivent en courant près de moi.
Bilan : 21,7km en 10h30, pauses inclues. Nous sommes fiers et bien fatigués. Nous allons au camping au centre du village, il est cher, mais c’est le seul avec Wifi et douches chaudes. On commence d’ailleurs par ça, quelle joie de se délasser sous le jet d’eau, même les Blondinettes ne veulent pas sortir !
Nous sommes garés à côté du camping-car d’À 6 sur la route, mais nous ne les croiserons pas ce soir. Ils sont rentrés à 21h30, les enfants exténués! Nos filles s’endorment facilement, comme vous pouvez l’imaginer. On veille un peu, entre le plaisir d’avoir du wifi et l’adrénaline de cette magnifique journée !
20/12/2022 => Jour 110
Pas de grasse mat’ aujourd’hui, les filles se lèvent pleines d’énergie, Anouck et moi pleins de courbatures. Les Blondinettes veulent jouer avec les voisins, mais eux dorment encore. Anouck essaie de charger les photos de la veille sur internet, mais le wifi du camping n’est pas stable, il doit y avoir trop de monde connecté en même temps. Elle finit par aller le faire dans la zone commune du camp.
Pendant ce temps, je prépare le camping-car pour partir. Les « À 6 sur la route » finissent par se réveiller, mais ils sont bien trop fatigués de la veille pour pouvoir faire une activité ensemble. Nous faisons le plein d’eau, puis nous allons vers le centre des visiteurs à l’entrée du village. Maman Blondinette emmène les filles discuter avec le garde-parc, très impressionné de leur performance.
Nous mangeons là avant de partir vers deux miradors accessibles depuis le parking. Les filles ne râlent pas à la montée, elles sont rodées maintenant ! Il y a des panneaux informatifs sur les condors répartis sur le chemin, c’est très intéressant. On arrive rapidement au mirador condor, on voit le Fitz Roy avec un gros nuage accroché au sommet, nous avons eu de la chance hier !
Pas de condor ici, on part donc vers le miradors des aigles. Pas de rapace non plus là-bas, mais une vue sur le beau lac qu’on a longé en arrivant à El Chalten, avec quelques icebergs qui flottent au loin. Nous prenons le goûter devant ce beau panorama, ensuite on rentre en courant, il n’y a que de la descente. Je bricole un peu, l’évier de la cuisine a de nouveau plus de débit, je démonte le filtre du robinet, il est plein de sable et de petits cailloux ! Nous restons dormir là, c’est le seul endroit toléré à part au camping.
Il reste des choses à découvrir ici, nous allons encore rester 3 jours…
Comments (2)
Wahou superbes paysages.
Oui, c’est vraiment une région magnifique ! C’est très touristique, il y a plus d’anglophones et de francophones que de locaux !