25/02/2023 => Jour 177
Après cette arrivée nocturne, j’ai mis le réveil à 7h, nous avons prévu de prendre le petit déjeuner après la section à horaire. À cette heure, la circulation est autorisée dans les deux sens. On croise quelques voitures, mais pas dans les passages difficiles. Toujours pas de puma, tant pis.
Je me gare en bord de route près d’un lac, je suis très mal mis, mais il n’y a pas beaucoup de passage. On prend le petit déjeuner, et on repart. Nous quittons le parc pour revenir à Bariloche. Je vais déposer le linge à laver, et reprendre des sous au Western Union. On retrouve avec plaisir la 4G, je peux même appeler mon papa.
Nous descendons ensuite sur le bord du lac, il y a une zone désaffectée où on va pouvoir se garer gratuitement. Il y a énormément de vent, je trouve quelques gros arbres qui nous protègent bien. Les filles sont surexcitées, ce qui tend Anouck qui a besoin de se poser et d’appeler ses parents. J’emmène donc les filles à la plaine de jeux, puis en balade dans le quartier.
On trouve un petit musée paléontologique, on retourne reprendre un peu d’argent pour payer l’entrée. C’est minuscule, mais les filles sont ravies, il y a plein de fossiles et des images de dinosaures. La soirée est tranquille, la nuit un peu moins pour Anouck, elle guette les bruits, le lieu ne lui inspire pas confiance.
26/02/2023 => Jour 178
Après une matinée tranquille, on part faire les courses de l’autre côté de Bariloche. À côté du supermarché, il y a le magasin d’empanadas que nous avions adoré il y a 10 jours. Lorsque je me gare, quelqu’un frappe à la porte. Jouanny, marseillais, 62 ans, vivant depuis 15 ans en Argentine. Il a vu nos plaques françaises, et il a envie de discuter. On raconte le voyage, il explique son boulot (gérant de cabañas) et ses plans pour avoir du Ricard. Je pars faire les courses avec les filles, quand je reviens, Anouck me dit qu’il est repassé m’offrir une bouteille entamée de pastis. Trop sympa !
On mange les délicieuses empanadas, et nous montons au Cerro Otto. C’est une station de ski de Bariloche. La route pour monter, en ripio, est ultra mauvaise. Coquillette chauffe, pourtant il n’y a que 5 kilomètres. Là-haut, Maman Blondinette offre un acrobranches aux filles. Cela faisait plusieurs semaines qu’elles en réclamaient un.
Pourtant, l’activité ne se passe pas aussi bien que prévu. Léna l’intrépide fait une crise de panique, elle est bloquée en pleurs à 3 mètres de haut, un moniteur doit la descendre. Zora lutte contre ses peurs et s’en sort mieux, même si elle a besoin des encouragements constants de sa maman. Moi je reste dans le camping-car pour avancer sur le blog, j’ai beaucoup de retard à rattraper.
Lorsqu’elles reviennent, on essaie de monter encore un peu pour admirer la vue, mais le ripio est vraiment trop pourri. Il y a moins de vent aujourd’hui, on peut aller dormir à Dina Huapi, comme lorsqu’on a retrouvé les copains. En arrivant sur la plage de galets, les rafales sont quand même bien costaudes. Je place Coquillette bien face au vent, ça ne bouge pas trop même si on entend siffler sur les lanterneaux.
Les filles tournent en rond, Anouck les emmènent se promener sur la plage, il y a une plaine de jeux pas très loin. Soirée tranquille, on profite d’internet !
27/02/2023 => Jour 179
Surprise au réveil, il n’y a plus de vent ! Nous restons posés la matinée, Maman Blondinette fait école. Après le repas, nous allons récupérer notre linge à la laverie, ensuite nous disons au revoir à Bariloche, direction Villa La Angostura, de l’autre côté du lac. On s’y arrête pour craquer dans une chocolaterie, réputée dans cette région.
Nous allons ensuite au camping, on espère y laisser Coquillette demain pour randonner. Il y a moyen de prendre le bateau pour nous amener au bout d’une péninsule, et de rentrer à pied, dans une forêt d’arrayanes, une petite marche de 12 km.
Il n’y a pas de signal 4G au camping, et le wifi est récalcitrant, on doit se promener avec nos PC pour approcher de la borne. On découvre les prix du bateau, c’est beaucoup trop cher pour ce que c’est. Anouck emmène les filles à la plage et découvre des arrayanes sur la rive. Cela la conforte dans le choix d’abandonner cette rando.
Je me mets à bricoler sur le camping-car, il y a des fils qui pendent dans le moteur, noyés dans l’huile et autres sécrétions mécaniques. Je nettoie les fils et je les protège avec de la toile isolante. Miracle, le verrouillage central refonctionne ! Il devait y avoir un court-circuit avec tout cette humidité. Cela fait 4 mois que j’aurais dû faire cela !
Ce camping a des installations pour accueillir des groupes, il y a de la musique un peu partout, des meutes de chiens qui aboient régulièrement, on ne va pas pouvoir dormir. Et pourtant, à 23h, tout est calme. Ouf !
28/02/2023 => Jour 180
Je me lève assez tôt pour aller faire voler le drone sur la plage avant qu’il y ait du monde. Le soleil est levé, mais la colline derrière moi masque la lumière et m’offre un paysage ombragé. J’en profite quand même, ça fait longtemps que je n’avais plus piloté. Au retour, les filles sont réveillées, la journée peut commencer. On profite des douches chaudes du camping, c’est un grand bac avec des rideaux de douche comme cabine, pas terrible comme intimité.
Au programme du jour, la route des 7 lacs. On commence rapidement par les deux premiers, ils sont reliés par la plus courte rivière du monde, de 200 à 300 mètres en fonction de la hauteur de l’eau des lacs. La couleur de l’eau est à couper le souffle. Nous sommes garés à une extrémité de cette rivière, je la remonte jusqu’à sa source pour trouver une geocache, ensuite je la redescends. Peu de gens peuvent se vanter d’avoir parcouru la totalité d’une rivière en 20 minutes !
Nous nous amusons à pointer les prochains miradors sur le GPS, on avance de 500 mètres en 500 mètres. Anouck va prendre des photos, je l’accompagne de temps en temps, les filles ont du mal à sortir de leurs jeux. Elles loupent ainsi une famille belge, de Ittre, en vacances dans la région. Ils font l’Argentine en 25 jours, c’est la course ! On pense y rester 6 mois et on n’aura pas tout vu !
Lorsqu’on s’arrête sur les plages de lac, là les filles retrouvent de la motivation, il faut aller tester la température de l’eau ! Il y a encore beaucoup de monde, les vacances scolaires sont finies en Argentine mais pas au Chili, encore une semaine à attendre !
Sur cette route touristique, il peut y avoir des vols. Nos copains Alexis et Mélanie se sont fait forcer leur van durant une promenade, ordis, drone, ils ont vraiment perdu beaucoup. Lorsqu’on arrive sur le parking de cette rando, Anouck tient à rester à Coquillette. Les Blondinettes ne sont pas motivées pour marcher, j’y vais donc seul.
C’est une marche dans des sous-bois bien agréables, pour atteindre une cascade aux couleurs magnifiques. Je marche à un très bon rythme. Lorsque j’arrive sur place, il y a beaucoup de monde. Ils ne sont pas là pour la rando mais pour la bronzette et les plongeons dans l’eau fraiche. J’ai un peu de mal à cadrer mes photos sans avoir personne dessus, et le soleil, juste au dessus de la cascade, me fait un vilain contrejour.
Je reviens rapidement, les filles ont fait école et sont en train de jouer, Anouck s’est lancée dans un peu de ménage. Je prends le temps d’une boisson chaude pour raconter ce que j’ai vu, ensuite nous repartons.
Nous nous arrêtons au 4ème lac, il y a une zone de camping autorisé. C’est un immense pré, il y a une multitude de lapins qui gambadent. Pendant mes manœuvres, un Argentin m’observe. Dès que je sors, il m’accoste, mon véhicule lui fait de l’œil. Il est en train d’aménager un bus, pour le moment il roule en famille dans une bétaillère, avec une installation minimaliste.
On hésite sur le programme de demain, la météo est mitigée. Les p’tits coquins nous ont conseillé une randonnée à partir de ce parking, mais si c’est nuageux, elle ne sera pas sympa. On décide de ne pas décider, on verra au réveil.
01/03/2023 => Jour 181
Le réveil est mis à 7h, on ouvre les stores pour regarder le ciel. Les yeux encore tout endormis, j’annonce que c’est bon, on marche aujourd’hui. On se lance dans les préparatifs, mais quand Anouck met le nez hors de Coquillette, elle me dit que je me suis trompé, il y a des nuages accrochés aux montagnes un peu partout. Le mouvement est lancé, on continue quand même.
Pendant qu’on enfile nos chaussures de marche, un gros chien noir vient s’asseoir près de nous. Anouck sourit, les p’tits coquins ont eu un compagnon canin sur cette rando, c’est peut-être bien le même. On commence à marcher, l’animal nous suit, en faisant quelques détours pour pister un lapin ou un oiseau. Les filles sont inquiètes au début, mais le chien n’est pas du tout agressif.
En randonnée, je donne souvent le rythme en tête, et Anouck fait voiture balai. Le chien, nommé Tornade par les Blondinettes, reste à mes pieds, dès que je m’arrête, il stoppe aussi. Ce qui embête les filles, elles ne peuvent pas passer sur la piste étroite.
Après de long serpentins dans des sous-bois, on arrive en forêt, le chemin est moins raide et plus agréable. Mais cela ne dure pas, on quitte les arbres pour un pierrier, et la piste est composée de sable entre les rochers. Les filles peinent un peu, mes encouragements ne sont pas concluants. Maman Blondinette nous montre le ciel, deux condors passent près de nous, l’un d’eux a un plumage marron, on se dit que c’est un jeune de cette année. Ça remotive Zora qui se met à trottiner dans la montée ! Elle espère pouvoir les revoir au sommet, mais ils sont déjà loin.
À chaque fois qu’on franchit une montée, on se rend compte que nous ne sommes pas en haut, il faut encore marcher. Et finalement on aperçoit à la peinture rouge le mot « Fin » sur un gros rocher. La vue panoramique vaut nos efforts, on a l’impression que toutes les autres montagnes aux alentours sont à la même altitude, on découvre des sommets partout. Il n’y a pas de nuages sur les pics avoisinants, seuls quelques sommets sont masqués au loin.
On prend une pause pic-nique bien méritée, et Zora nous confectionne des sièges de sieste avec des cailloux et du sable. Le chien est toujours avec nous, il se repose lui aussi. Lors de la redescente, deux randonneurs sont dans le pierrier. Nous nous demandons si le chien va les suivre. Il va leur dire bonjour mais revient vers nous. La descente se passe facilement, les filles courent avec le chien, qui fait attention de ne pas les bousculer.
Dans la forêt, on voit des nombreux pics de Magellan en train de picorer les écorces, Anouck reste pour les filmer pendant que je cours après les filles. La fin de la balade se termine dans un nuage de poussière, nous sommes en bas à 14h50, belle performance des filles : 11 km et 1200 m de dénivelé! Nous remercions Tornade avec une tranche de jambon, il part se reposer sous Coquillette. Pour nous, c’est rinçage dans le lac, douche chaude et … Harry Potter, le film ! Anouck leur a lu les deux premiers tomes, nous leur montrons le premier film. Elles sont ravies !
Tornade a disparu, peut-être est-il parti accompagner d’autres marcheurs…
Comments (1)
Quelle diversité de couleur dans l’eau.
Pour Harry Potter Clara avait lu une dizaine de pages du premier tome et avait trouvé ça nul. Puis on lui a montré le film. Comme elle a adoré elle a lu le livre et les autres à la suite pour pouvoir regarder le film correspondant après. Elle les a dévorés une vingtaine de fois chacun je pense !
Je n’arrive pas à les faire lire à Flo pour l’instant…