06/03/2023 => Jour 186
Après cette matinée près d’une belle cascade, nous arrivons au milieu de l’après-midi à Copahue. Il est encore tôt, on se dit qu’on peut aller voir les thermes cette fin de journée. Nous ne nous étions pas préparés à cela : ce ne sont pas des piscines à touristes mais un lieu où les gens viennent faire des cures thermales. Autant vous dire que le public n’est plus tout jeune. Et que ce public n’est pas impacté par les vacances scolaires ! Il y a beaucoup de monde, et c’est comme à l’hôpital, il y a du monde, des salles d’attente un peu partout.
Nous demandons à l’accueil si on peut se baigner, nous devons passer en premier devant une infirmière, pour valider que les Blondinettes peuvent accéder aux piscines. Ensuite on prend un ticket pour l’inscription, nous avons sélectionné le circuit familial. Quand on passe au guichet, on apprend que c’est sur réservation, qu’il faut aller voir dans un autre bâtiment s’ils ont de la place. Et ce n’est pas le cas, on refait la file pour s’inscrire finalement aux deux piscines extérieures.
La première est à 25°C, mais avec les rafales de vent elle semble plus froide. Nous pouvons y rester 20 minutes, ça semble bien long à Léna qui grelotte. L’eau ne sent pas bon, elle a une couleur grise. On se cogne les pieds, au sol c’est des gravillons mais il y a quelques rochers. C’est assez rigolo, à des endroits on sent les bulles de gaz sortir du sol.
Dans l’autre piscine, on peut se tartiner de boue avant de rentrer. L’employée nous conseille de faire sécher la boue avant de rentrer dans l’eau, seule Anouck a le courage de rester dehors à attendre, avec les filles nous entrons directement dans la piscine à 31°C. L’eau est bonne, mais le sol est bouillant. Ici, c’est de la boue par terre, celle qui sert à tartiner les corps. Autant vous dire que l’eau n’est pas transparente.
Les Blondinettes restent beaucoup sur les escaliers, c’est trop chaud de marcher dans la boue, c’est vrai qu’à des moments je trouve aussi que ça brûle. Nous rigolons (et les autres nageurs aussi) quand l’employée doit nous appeler à la fin de la séance, « Anouck » est vraiment trop difficile à prononcer pour un hispanophone. Ce soir notre peau sera toute douce, mais ne sentira pas bon du tout !
07/03/2023 => Jour 187
Copahue Caviahue
35 minutes
17 kms
Le vent nous a quitté ce matin, cela nous permet de constater que sur les roches qui encadrent le camping, il y a des fumerolles. Nous en avions une à une dizaine de mètres de Coquillette cette nuit ! À part les thermes, il n’y a pas grand chose à faire dans ce village, nous redescendons vers Caviahue. Anouck prend quelques photos, l’absence de vent nous permet de mieux voir le volcan Copahue !
Les filles se chamaillent beaucoup sur le ripio, elles ont trop d’énergie. On arrive au départ d’une balade vers midi, je les emmène marcher pendant qu’Anouck fait le repas et profite du silence. La promenade est simple, il y a des panneaux pour nous informer sur les araucarias (pehuén en Mapuche). Ces grands arbres sont rares, peuvent vivre jusqu’à 1000 ans et mesurer jusqu’à 35 mètres de haut. Je traduis chaque panneau aux filles, elles semblent intéressées.
À la fin du sentier, il y a une vue sur une cascade. Mais il n’y a pas beaucoup de débit en cette saison, et on est à une cinquantaine de mètres, ce n’est pas très impressionnant. On revient en courant, il est près de 14h et on a faim ! Maman Blondinette nous attendait, on raconte nos aventures pendant le repas.
Ensuite nous allons faire le sentier des cascades d’Agrio (le nom de la rivière), on remonte le cours d’eau sur 1,5km. 4 miradors sont aménagés pour admirer 4 cascades. Nous sommes sur des roches de basalte (des sortes de gros LEGO de pierre), ça donne un style spécial à la promenade. Anouck est frustrée, elle espérait pouvoir remonter plus haut pour voir des cascades non balisées, mais il n’y a pas de sentier piéton.
Nous retournons près du lac auprès duquel nous avions dormi il y a deux jours, à son extrémité il y a encore une balade à faire. Cette fois, c’est Maman Blondinette qui accompagne les filles, je reste préparer du pain. Même si la vue est très jolie, le chemin est un peu effrayant, c’est en bord de falaise. Les filles ne sont pas très prudentes, Anouck doit donner des règles de sécurité pour quelques passages délicats.
L’objectif de la promenade est une arche de pierre, dans laquelle on voit l’eau du lac. La falaise est constituée de couche de roches. Zora imagine tout de suite que ce sont des tas de pièces (comme dans Picsou). Les filles croisent aussi un troupeau de chèvres, Léna parvient à en caresser une. Un gaucho les mène dans la plaine pour passer la nuit. Nous décidons de ne plus rouler ce soir, Léna et Anouck préparent un gâteau, moi des crêpes, ensuite au lit !
08/03/2023 => Jour 188
C’est une anecdote courante, mais ça ne nous était encore jamais arrivé. Il faut une première fois à tout ! En début de nuit, à 23h30, tout le monde ronfle paisiblement. Je me réveille en sursaut, on frappe à la porte. Je vais ouvrir, c’est un pickup de police. L’agent me demande ce qu’on fait, je suis en caleçon les yeux fermés : « Nous sommes en train de dormir! ». Il me demande si tout va bien, si on les a appelés ? Heu oui, tout va bien, merci. Et c’est tout, ils repartent. Heuuuuu ok. Ils n’ont pas réveillé les filles, Anouck et moi pouvons nous rendormir.
Nuit de pleine lune, t’y crois ou pas, Léna fait deux insomnies, à 3h et à 6h. Et Anouck est réveillée à 5h30, la lune éclaire trop fort. Conclusion, à part Zora qui lit depuis 7h, tout le monde dort jusque 9h15 ! Nous quittons cette région volcanique, en ne sachant pas très bien la route à suivre. On peut faire le ripio côté argentin ou chilien. Apparemment c’est plus joli en Argentine, mais il y a des risques de pluie. Les tracés GPS sont équivalents, et les applications ne sont pas d’accord entre elles. On se dit qu’on va attendre d’avoir du réseau pour choisir, vérifier la météo, etc. Le premier village n’a pas vraiment de signal, on doit attendre la pause midi pour prendre une décision.
Caviahue La Angostura
6h
205 kms
En attendant, on joue à un petit jeu dont je ne parle pas trop dans mes articles : trouver un lieu pour vider les cuves d’eaux usagées. Il faut le faire tous les 3 jours en moyenne. Il n’y a quasiment pas d’égouts en Amérique du Sud, tu ne sais d’ailleurs pas où ils vont. On vide donc dans la nature. On essaye de bien faire : pas près d’un cours d’eau, d’une habitation, pas trop près de la route, pas trop visibles… C’est pas toujours évident, il y a des portions de route immense sans intersection ni aire de stationnement. On recherche la moindre bifurcation pour s’y garer. Cette fois-ci, c’est la visibilité qui pêche, les trois voitures qui passent peuvent clairement voir ce qu’on fait.
Nous nous arrêtons à côté d’une plaine de jeux pour la pause repas, et nous prenons l’option route en Argentine, sinon nous serons au Chili très rapidement, et on a encore des aliments frais à consommer avant le passage de douane. Le paysage est joli, des grands canyons aux roches colorées avec des araucarias un peu partout. J’ai mis la gopro filmer, avec la ventouse collée à la capucine. Je me dis que c’est quand même bien fait, ça tient malgré les grosses rafales de vent. Ah ben non, aujourd’hui ça lâche. Grosse frayeur, je m’arrête directement sur la bande d’arrêt d’urgence. Heureusement, la corde de sécurité a tenu, la gopro pendouille sous le rétroviseur. Elle fonctionne toujours, mon cœur aussi !
Quelques kilomètres plus loin, on quitte le bitume pour 38 kilomètres de ripio. Nous voyons au loin la frontière du Chili, si on avait choisi cette option. La route de ripio n’est pas trop terrible, mais au bout de quelques kilomètres, ils font des travaux. Des travaux énormes, on imagine pour refaire une route asphaltée. Le point noir, c’est que je me retrouve souvent à suivre des poids lourds qui soulèvent des tonnes de poussière. Le point positif, c’est qu’ils ont tellement gratté le sol pour leurs travaux que le ripio est plutôt agréable.
De plus, le paysage est vraiment joli. Coquillette montre toutes ses capacités, on roule souvent dans de la terre ou du sable, pas de patinage, de dérapage, la propulsion avec les roues jumelées, ça assure ! Lorsqu’on quitte les travaux, on trouve rapidement une route bitumée qui nous emmène à Villa Pehuenia, sur les bords du lac Alumine. Nous faisons une halte rapide à l’office du tourisme où Anouck reçoit la carte des environs, et la confirmation qu’on ne peut pas dormir en ville, à part dans un camping.
Nous nous engageons sur la péninsule jusqu’à un rétrécissement à partir duquel on peut accéder à une plage de chaque côté. On mange le repas du soir là, comme ça les filles peuvent jouer pendant la préparation. Léna revient trempée, ça fait partie des risques du métier ! On termine le tour de la péninsule, ensuite on cherche un lieu où dormir. Dans le village suivant, on trouve un parking d’épicerie qui fera l’affaire pour cette nuit.
09/03/2023 => Jour 189
La Angostura Melipeuco
2h15
55 kms
Les douanes se suivent et ne se ressemblent pas. Ce matin, en arrivant au poste argentin, nous sommes presque seuls, on passe sans attendre au guichet d’immigration puis à la douane. Pour la première fois, l’agent veut visiter le camping-car à la sortie du pays. Nous pensons que c’est dû aux interdictions de ramasser des pignons d’araucaria. Il a regardé rapidement à l’intérieur, et m’a fait ouvrir le coffre arrière. Il m’a même demandé ce que contenait ma valise à outils.
Nous repartons vers le poste chilien, quelques kilomètres plus loin. L’officier qui nous accueille nous demande si on veut parler anglais ou français. Étonnés, on répond français. Il nous dit alors dans la langue de Molière : « Je ne parle pas français » . De nouveau, il n’y a pas de file d’attente.
Les formalités se déroulent sans accroc, reste la visite fatidique du douanier dans le véhicule, nous n’aimons vraiment pas ça. Nous avons terminé notre miel, mais on a encore des pommes et de l’ail. L’officier nous fait ouvrir tous les placards mais ne fouille pas, il nous pose des questions générales, on fait les innocents. Il fait finalement un check aux filles et nous laisse partir. Le passage des deux postes aura seulement pris 40 minutes.
On descend sur une jolie route jusqu’au premier village, ensuite commence une portion de 15 kilomètres de ripio. Il n’est pas si terrible, à part une longue descente de 2-3 kilomètres à la fin. Mais en échange, nous avons quelques portions de bitume durant le trajet, des travaux sont en cours depuis 2019, il y a déjà 1,5 kilomètre de fait !
En récompense d’avoir bien roulé, la nature nous offre un spectacle incroyable, un champ de lave ! La route passe au milieu, c’est vraiment spécial tous ces blocs de pierre noire. Les Blondinettes sont surexcitées. De plus, on voit le volcan Llaima de l’autre côté, c’est pour lui que nous avons traversé la frontière à cet endroit.
Nous irons le voir demain, il faut remplir le frigo pour commencer !!!
Comments (2)
superbes paysages volcaniques. On avait nous aussi vu des orges volcaniques eu Auvergne (https://fr.wikipedia.org/wiki/Orgues_volcaniques) c’est chouette !
Merci pour l’info, je ne connaissais pas ce nom ! Nous sommes bien contents d’avoir fait ce détour, on a adoré ces paysages !