16/03/2023 => Jour 196
Allez hop, faut tout ranger, on quitte l’appartement ce matin. Oui mais Harry Potter ? Bon, quelques pages alors. À 11h, nous sommes à la rue, chargés de nos énormes sacs.
Nous nous dirigeons vers un grand parc au sud de la ville. C’est une belle découverte, c’est joli, bien équipé, on trouve une immense plaine de jeux. Certaines activités sont même à l’abri d’un préau, c’est bien pensé ! Il y a des robinets pour boire, c’est la première fois qu’on voit ça dans les parcs d’Amérique du Sud. Les filles sont bien occupées, ça nous laisse du temps pour discuter, et ça fait du bien !
Anouck a repéré des food trucks à l’entrée du parc, nous allons commander des sandwiches et des frites. Ensuite, encore une séance d’Harry Potter, c’est toujours la fin du tome 3, on connaît tous les secrets ! Nous avons du mal à déterminer si nous allons au garage à pied, en bus, en taxi. Finalement on commence à pied, en sortant du parc par un autre endroit. Google Maps est un peu perdu, on traverse des terrains vagues et il aimerait qu’on marche sur la route. On traverse un joli pont suspendu, il a l’air récent.
De l’autre côté, les Blondinettes commencent à râler, elles portent chacune un sac à dos (à leur taille) avec les doudous et les jeux de société. On les motive comme on peut, je guette un taxi mais je n’en vois pas de libre. Nous arrivons à l’endroit qui fait peur à Anouck, la traversée de « l’autoroute » . Tout va bien, il y a un feu de circulation et des passages piétons.
Nous voilà enfin au garage, les sacs commençaient à être lourds ! Le commercial nous fait patienter dans le salon, comme lundi. Une femme y patiente déjà, elle parle avec nous en anglais, même si elle est chilienne. Elle est guide, elle nous parle de plein d’endroits intéressants. Mais les filles s’impatientent, ils ont garé Coquillette près de la sortie, pourquoi on ne peut pas y aller ?
Anouck termine de leur lire Harry Potter, moi je vais insister près du commercial pour que ça avance. Il m’explique qu’il n’ont pas trouvé de câble neuf, alors ils l’ont fabriqué. Super, bon boulot, je paye et on y va. Quel plaisir d’appuyer sur l’embrayage et que la pédale remonte toute seule !
Nous ne voulons pas rester en ville, direction l’Océan ! La route est chargée, c’est l’heure de la sortie des classes, il y a des jeunes en uniforme partout. La pluie se met à tomber, heureusement qu’on ne l’a pas eue quand on était en mode backpacker !
Temuco Puerto Saavedra
2h
87 kms
Nous arrivons à Puerto Saaverda, sur la côte Pacifique. On va se garer sur le parking de la plage, en évitant les grosses flaques d’eau. On appréhende de s’enliser dans le sable noir, on choisit soigneusement notre endroit pour dormir.
Je prépare une soupe pour rattraper tous les repas sans légumes de ces derniers jours, pendant qu’Anouck vide les sacs. On découvre que le drap de Zora qui touche la trappe de la soute est mouillé, il faudra qu’on trouve une solution, c’est la deuxième fois que ça arrive.
Après le repas, je commence à lire aux filles le « Club des 5 » , pour reposer un peu la voix d’Anouck (et ses temps libres). Un chien a élu domicile sous le camping-car, il aboie dès que quelqu’un passe. J’espère que ce n’est pas trop fréquenté la nuit, sinon on va mal dormir !
17/03/2023 => Jour 197
Il pleut encore ce matin. Grosse interrogation, va-t-on rester ici ? Anouck va se promener sur la plage avec les filles, mais celles-ci abandonnent leur maman pour venir jouer aux playmobil à l’intérieur. J’appelle mon papa pour lui raconter la réparation de Coquillette, ensuite je fais à manger.
Nous n’avons pas fait les courses avant de quitter Temuco, nous avons de la lessive à faire, les eaux usagées à vider. Mais nous n’avons pas envie de retourner à Temuco. Pendant le repas, une idée d’Anouck émerge comme la meilleure solution : nous allons remonter la côte. Au lieu de retourner jusqu’à l’autoroute, on prend la route droit au nord, en direction de la ville de Concepción, où on fera notre lessive.
Puerto Saavedra Lebu
3h
188 kms
On s’arrête quand même dans le village pour marcher sur la digue. On voit des mouettes qui se disputent avec des vautours, et un lion de mer. Une fois qu’Anouck a rangé son appareil photo, 3 pélicans viennent se montrer. On quitte Puerto Saavedra sous la pluie qui reste avec nous un bon moment. Dès que la route se rapproche de l’Océan, nous pouvons voir… des nuages ! Ça vaut bien la peine de prendre la route panoramique.
Quand en plus on arrive sur du ripio, on commence à regretter 😠. Je demande à une voiture que nous croisons si le ripio est long, il nous rassure, moins de deux kilomètres. Une fois cette portion passée, je ré-accélère, mais je ne vois pas que la jonction d’un pont est mal faite, nous sautons tous au plafond ! La pluie s’éloigne et finalement on peut voir l’océan !
Pour le goûter, nous nous arrêtons dans un village de pêcheurs, Anouck repère rapidement des dauphins. C’était donc bien la route à prendre ! Nous croisons aussi notre premier radar à la jumelle, zut, je ne pensais pas que ça existait sur ce continent. Je vais faire attention.
L’heure avance, nous n’arriverons pas à Concepción aujourd’hui. Anouck sélectionne un spot à Lebu. Nous sommes garé le long de la plage, à l’écart du village. Il y a des grottes dans la falaise, je pars les explorer avec les filles pendant qu’Anouck cuisine. Une galerie nous amène sur une petite plage où on voit nager des dauphins. Maman Blondinette en voit plein de son côté aussi, c’est souvent bon signe dans notre voyage !
Nous nous sentons mieux dans ce village que dans celui de la nuit passée, on va rester ici le we. Une petite lecture du Club des 5 et au lit pour les Blondinettes. Nous sommes sur une petite route, mais il y a beaucoup de passage, j’espère que ça va se calmer durant la nuit !
18/03/2023 => Jour 198
Anouck se réveille motivée pour faire l’école, moi pour faire le blog, mais nous sommes devancés dans nos projets par les Blondinettes qui nous réclament les lego. Pendant qu’elles jouent, je vais acheter du lait à l’épicerie la plus proche. Je me demande comment faire pour avoir une alimentation équilibrée ici : je trouve au rayon légumes quelques patates, carottes, tomates, oignons… Par contre les rayons charcuterie transformée, soda, chips offrent un choix considérable. Le rayon fromage est bien maigre, je prends ce que je trouve pour pouvoir le râper.
Nous appelons Mamou et Papou, nous sommes mieux au Chili qu’en Argentine niveau réseau ! Nous observons beaucoup la mer, il n’y a plus de dauphins aujourd’hui. Notre nouvelle attraction, c’est les pélicans. Ils volent à 3-4 mètres au dessus de l’eau, et s’y laissent tomber comme des pierres, tels des rapaces.
Après le repas de midi, lorsqu’Anouck annonce qu’elle va explorer les grottes, les filles se décident tout de même à bouger. Nous allons montrer à Maman Blondinette les passages vers l’autre plage, il n’y a pas de cétacés de ce côté non plus. Nous montons sur la falaise au dessus des grottes, il y a un joli point de vue sur l’océan. Je vois aussi des voitures se garer très près de Coquillette. Traumatisé, je descends rapidement, mais tout va bien.
Les filles décident de rester jouer sur la plage, pendant que je rédige un nouvel article de blog. Comme il n’y a pas de nuage aujourd’hui, nous avons droit à un joli coucher de soleil sur la mer. Pendant que les filles s’endorment, Anouck et moi regardons « L’école est à nous » . Ce film me conforte dans mes convictions, l’éducation nationale ne me convient pas, je suis contre ces programmes qui obligent les enfants à rentrer dans « le moule » 😤.
19/03/2023 => Jour 199
Grasse matinée ce dimanche. Léna a eu un sommeil agité en début de nuit, et des jeunes sont venus tambouriner sur Coquillette à 5h du matin, en retour de soirée. Ça a réveillé Zora, moi j’étais déjà en train d’imaginer que c’était des flics, je guettais les bruits alentours.
Anouck réussit à faire l’école pendant que je cuisine. Après le repas, petite promenade digestive, puis on appelle mon frangin pour son anniversaire. Drôle d’imaginer qu’il est dans la campagne belge, avec un temps maussade, alors qu’on est sur une plage du Pacifique au soleil, et que malgré tout on peut se parler, vive la technologie !
Nous quittons notre plage pour avancer vers Concepción, la prochaine grande ville, où on veut faire les courses. Le premier spot pour dormir que je choisis, Anouck a entendu que c’était dangereux. Des histoires de gens armés, qu’il ne fallait pas rester là. Les autres endroits sont près de l’autoroute, on décide donc de ne pas rouler beaucoup, pour rester près de l’océan.
Lebu Arauco
1h10
58 kms
On quitte la route principale après une longue série de montées-descentes, et on rejoint un cul-de-sac qui donne sur la plage. Ça a l’air d’être confidentiel, nous sommes les seuls touristes. Quand nous arrivons à 16h30, il y a 5 voitures. Les filles se mettent en maillot et je les emmène à la plage. Elles sont ravies, il y a plein de jolis coquillages, elles se mettent à construire un château de sable. La plage est immense, et il n’y a presque personne.
Au bout d’un moment, Anouck vient me relayer, je vais faire des crêpes ce soir. Le vent s’est levé, nous ne sommes pas vraiment abrités, je pense qu’on va être un peu brassés cette nuit.
20/03/2023 => Jour 200
Guanaco idiot a dit « Zen au volant, aujourd’hui on retrouve la ville » . Ça commence par une belle autoroute, avec des vues sur le Pacifique, et des collines à monter et à descendre. Ils n’ont pas peur de faire des virages en épingle ici, avec des limitations jusqu’à 30km/h sur l’autoroute !
Arauco Concepción
2h
76 kms
D’un autre côté, je ne peux pas rouler beaucoup plus vite, les montées avec Coquillette se font en troisième, et les descentes au frein moteur, de peur d’aller trop vite dans le virage qui suit habituellement chaque pente. Dans chaque creux, il y a des villages de pêcheurs, l’odeur de poissons est très présente 😷.
À 30km de la ville, on découvre son port, avec les grandes grues et les containers qui forment des grosses piles de lego. Après un gros péage, nous arrivons dans la périphérie de Conception. Je dois dire que je ne m’attendais pas à ça. Des centaines de maisons avec la même architecture de lotissement, de part et d’autre de la route.
Ensuite vient la zone industrielle, avec de nombreuses enseignes. Il y a beaucoup de feux de circulation, qui permettent aux poids lourd de sortir des entrepôts pour s’engager sur la voie principale. La circulation augmente, et le stress aussi. Anouck ne parvient pas à identifier une zone commerciale pour pouvoir s’y garer et faire les différentes courses.
Elle me guide vers une laverie dans la banlieue, pour éviter le centre-ville. Nous payons très cher les 3 sacs de linge sale, plus de 50€, record battu. Vivement l’Argentine ! Nous essayons d’accéder à un supermarché non loin, mais Coquillette est trop grande pour les places disponibles. On se dirige vers deux autres enseignes, qui ont aussi des parkings trop petits. C’est impossible de se garer en rue ici.
Raaaaa mais où va-t-on pouvoir se poser ??? 🤯
Comments (4)
Ah suspense à son comble.
Cool pour la réparation du câble. En France il ne doit plus y avoir grand monde qui sait faire ça !
Ça c’est sur ! Ici, et encore plus en Argentine, c’est tellement compliqué d’importer qu’ils gardent ce genre de compétence !
je vous cite : » Ce film me conforte dans mes convictions, l’éducation nationale ne me convient pas, je suis contre ces programmes qui obligent les enfants à rentrer dans « le moule » »
C’est pourquoi ma fille (bien qu’ayant baigné dans un milieu d’enseignants dont moi) et son compagnon ont choisi l’instruction en famille pour leurs deux filles . Elles ont 11 et 13 ans bien passés et ne sont jamais allées à l’école. Elles font beaucoup de choses , sont très créatives, avancent à leur rythme (bon) dans chaque matière etc Malheureusement, une loi est passée il y a 2 ans restreignant cette possibilité. Avant il suffisait de faire une déclaration et d’accepter les « évaluations » annuelles ; maintenant il faut demander l’autorisation et là ça coince car à moins d’être nomade , d’être un sportif de haut niveau , d’avoir un handicap empêchant la scolarité, c’est très difficile !
Oui, nous suivons tout cela de près. J’adhère au choix de votre fille. Et pour éviter les contraintes de la loi française, qui pourtant est plus permissive que beaucoup de pays, nous pensons rester nomades. Nous verrons à la fin du voyage si cela nous convient à tous les 4.