06/04/2023 => Jour 217
Vu la nuit qu’on a passée dans ce parc d’Ischigualasto, Zora se lève à … 7h00. Nous lui demandons de ne pas allumer la liseuse mais de se rendormir. Miracle, pour une fois ça marche, nous dormons tous jusque 9h. Nous décidons de ne pas traîner ici, nous allons au parc suivant, Talampaya. S’il y a autant de monde qu’ici, on ne sait pas quand on pourra avoir une disponibilité pour l’excursion. En fait le jeudi et le vendredi saints (avant le week-end de Pâques) sont des jours fériés ici en Argentine. Et les argentins ne perdent jamais une occasion de visiter leur pays pendant les week-ends prolongés.
Ischigualasto Talampaya
50 minutes
61 kms
En partant, on dit au revoir à Cindy et Arnaud, ils partent pour faire le circuit diurne. Nous étions 10 voitures hier, ils sont au moins 40 véhicules aujourd’hui ! Il n’y a qu’une heure de route entre les deux endroits, on se dit qu’on mangera là-bas. Sur la longue ligne droite pour arriver, nous apercevons un pic enneigé, il parait disproportionné dans ce décor : il est à plus de 6000 mètres !
Nous arrivons à midi, le gars qui gère le parking nous annonce la couleur : sans réservation, plus de place au camping. On va se renseigner sur les excursions (on ne peut pas accéder au parc sans guide), même chose. Le tour que l’on voulait, avec des camions 4*4 avec des sièges sur le toit, est complet jusque dimanche. Nous nous rabattons sur le tour classique, en minibus.
On accepte le prochain tour avec des places, à 12h45. On n’a pas encore mangé et on n’a rien pour faire des pic-niques. Pendant qu’Anouck paye, je vide les placards et le frigo, on a assez de pain pour faire un sandwich pour les filles, on prend des fruits, des biscuits, des olives, des bâtons de carotte, un bout de fromage. Ça fera l’affaire, de toutes façons il n’y a pas le choix, c’est l’heure d’y aller.
Notre minibus arrive, mais le chauffeur nous demande d’attendre la guide. Au bout de 10 minutes, une guide arrive, mais ce n’est pas la nôtre, c’est celle du bus suivant. Elle a la liste des touristes à emmener, on doit patienter. Finalement notre guide arrive cinq minutes après que l’autre bus soit parti (il y a des bus toutes les 15 minutes ! ).
L’avantage du minibus, c’est qu’il est climatisé, c’est appréciable vu la température ambiante. Nous sommes en plein désert, le bus roule sur le sable, c’est le lit de la rivière. Il n’y a donc pas d’excursion quand il pleut (ce qui n’arrive que quelques jours par an en janvier/février). Nous roulons droit vers des falaises rouges. La première halte permet de voir sur de nombreux rochers des pétroglyphes, des gravures sur les rochers, vieilles de 2000 ans.
Nous entrons ensuite dans le canyon, avec des parois qui peuvent atteindre 145 mètres de haut. Cela permet de jouer avec l’écho, ce que nous faisons à notre seconde halte. C’est à nous de choisir les mots, le groupe choisi « Goal », qui résonne 3 fois très nettement avant de s’estomper. Ensuite les autres touristes (argentins) se tournent vers nous et demandent un mot en français, on choisit « but » pour aller avec le premier mot, on oublie que le son « U » n’est pas le plus facile pour eux !
Les deux dernières haltes sont pour nous montrer des formes dans les roches époustouflantes, on se croirait dans un film de far-west, ou dans une BD de Lucky Luke. Les 20 kilomètres retour, sans halte, sont bien long pour les Blondinettes. À l’arrivée, on va se dégourdir les pattes dans un petit parcours avec des sculptures de dinosaures locaux, c’est moins bien fait que dans le parc précédent.
Talampaya Villa Union
1h15
80 kms
Anouck fait une session lecture d’Harry Potter pendant que je prépare le camping-car. Nous allons dormir à la ville suivante, Villa Union. On galère un peu à trouver un spot, l’endroit que je visais n’est pas vraiment accessible sans 4*4. Finalement on se pose à côté d’une petite plaine de jeux. Beaucoup de voitures passent la musique à fond, mais il y a la 4G, un sentiment mitigé donc !
07/04/2023 => Jour 218
Hier soir, quand Anouck a regardé où en étaient les copains, elle a vu que les CheersOnTrack étaient dans le même village que nous. Nous décidons d’aller les rejoindre avant de reprendre la route. Le chemin qui mène à leur spot est traversé par une rivière. Nous voyons quelques voitures passer, ça touche leur bas-de-caisse. On ne le sent pas, on fait demi-tour. Nous allons nous garer sur la place centrale. Les filles vont à la plaine de jeux pendant qu’Anouck envoie un message aux copains. On a bien fait de rebrousser chemin, leur position n’était pas à jour, ils sont partis il y a deux jours déjà !
J’emmène les filles faire les courses, Maman Blondinette veut tester les humitas. Je fais le plein de fruits et légumes, on est en manque de vitamines. Les humitas se cuisent dans l’eau bouillante, emballées dans leur protection de feuille de maïs. Le goût est particulier, ça ressemble à une grosse purée de maïs bien épicée, ça ne plaît pas trop à mes 3 chéries.
Villa Union Vallecito Encantado
40 minutes
35 kms
On commence la route après le repas. On roule encore dans des décors magnifiques, on voit des falaises rouges comme celles de Talampaya, les montagnes de toutes les couleurs, des canyons. Nous voyons aussi des Argentins se poser au milieu de nul part pour pic-niquer à l’ombre d’un arbuste, ça nous étonnera toujours ! Nous passons par une ligne droite de 60 kilomètres, avec des « badenes » : ce sont des rigoles énormes pour laisser passer les nombreux ruisseaux en périodes de pluie. Il y en a tous les 200 mètres à peu près, les filles ont l’impression d’être à Walibi ! Dans cette saison sèche, il y a quand même deux endroits où nous franchissons de l’eau, c’est impressionnant.
Anouck a repéré un point touristique à visiter, la Vallecito Encantado (=petite vallée enchantée). Nous découvrons un petit canyon de roche rouge, que l’on peut visiter gratuitement par nous-même. Nous partons donc en expédition, il n’y a pas de balisage ni de temps de promenade annoncé. C’est vraiment magnifique, mais c’est comme dans les films : à cette heure de la journée, il fait étouffant. On se promène une petite heure, ensuite je fais voler un peu le drone, pour une fois que ce n’est pas interdit.
Vallecito Encantado Mirador Cuesta de Huaco
1h35
82 kms
Nous repartons jusqu’au village suivant, où il y a un robinet accessible dans une petite plaine de jeux brûlée par le soleil. Vive iOverlander, sans cette application, personne ne trouverait ce point d’eau ! En chemin, on passe sur un nouveau pumptrack et on traverse même 2 ruisseaux (on est pourtant sur la route 40 : une des voies principales d’Argentine). Les réservoirs remplis, nous attaquons une route panoramique conseillée par Hélène et Antoine. Nous passons à côté de sillons rocheux rouges et blancs, ensuite nous prenons très vite de l’altitude.
Nous arrivons à un mirador que je qualifierais de festif. L’endroit est peuplé d’Argentins avec leurs fauteuils (livrés avec tous les accessoires : maté et musique), en train de profiter de la vue. Celle-ci est exceptionnelle, des roches colorées à perte de vue, de toutes sortes et toutes tailles. Lorsque le soleil se couche, l’endroit se vide, nous allons dormir ici. Nous assistons à un magnifique lever de lune, elle est orange ! La nuit est calme, ça nous fait grand bien !
08/04/2023 => Jour 219
Mirador Cuesta de Huaco Rodeo
2h
65 kms
La route de ce matin me plaît beaucoup : à flanc de montagne, avec des passages plus étroits, des tunnels, et des vues imprenables. Nous nous arrêtons à un mirador qui permet de marcher jusqu’à la gorge de la rivière Jachal, en contrebas. Ensuite nous arrivons à un lac, réputé pour le kite surfing.
Nous nous installons sur une grande plage pour faire à manger. Un autre camping-car s’installe un peu plus loin, plaques argentines, je ne fais pas attention. Mais le chauffeur m’interpelle en me disant « Salut » en bon français ! Nous rencontrons Benoît, français, et Jaki, argentine. Ils ont deux fils, Emilio,10 ans et Lucio, 7 ans. Ils vivaient à Bordeaux jusqu’au Covid, ils sont venus avec leur camping-car mais ont été très limités par la pandémie. Benoît et Jaki ont donc décidé de s’installer à Mendoza.
Ils nous donnent plein de conseils pour les visites ici et au Chili. Ils nous offrent aussi une comparaison pertinente entre la vie en France et en Argentine, notamment pour l’école. Leurs enfants sont inscrits en école privée, car les écoles publiques sont surpeuplées. Et ils ont l’impression que plus encore qu’en France, on forme des moutons, avec un fort nivellement par le bas. La discussion est sympa, les Blondinettes jouent avec Lucio, mais on a prévu de faire de la route aujourd’hui. On prend congé en échangeant les numéros, si jamais on repasse à Mendoza.
Nous continuons vers la ville de Rodeo, de l’autre côté du lac. On espérait y trouver du réseau, on ne trouve finalement que du pain. Nous nous garons le long d’une plaine de jeux, je bricole une serrure de placard pendant que les Blondinettes se défoulent. On reprend la route, nous redescendons vers San Juan par une route parallèle à la 40. De gros travaux y ont été fait, les portions déclarées mauvaises sur Maps.Me sont lisses comme un billard.
Rodeo Route 149
2h15
112 kms
Nous sommes maintenant sur de longues lignes droites en faux-plat montant. Cela semble infini, à chaque virage apparaît une nouvelle ligne droite. Malgré le faible dénivelé, on monte en altitude, et ça ne trompe pas Coquillette qui commence à chauffer ! Le paysage pourtant, ne ressemble pas à de la haute montagne. Anouck regarde notre altimètre, on grimpe jusqu’à 2800 mètres. C’est incroyable, c’est tellement loin de ce que j’imagine quand on me parle de cette altitude.
Rodeo était à 1600 mètres, c’était pas pour rire cette montée. Et San Juan est à 630 mètres, demain les freins vont chauffer ! On commence la redescente, jusqu’à trouver un sentier de pierre qui s’éloigne de la route. Un kilomètre plus loin, il y a une vieille maison abandonnée où on se gare pour la nuit. On se demande vraiment comment les gens qui ont indiqué ce point sur iOverlander ont pu trouver cet endroit ! Nous sommes loin de tout, cette nuit sera calme.
09/04/2023 => Jour 220
La nuit a été calme, le réveil un peu moins ! C’est le dimanche de Pâques, il faut faire une chasse aux œufs. Je sors donc sonner la cloche, et quand je reviens, les filles sont prêtes ! Un jeu de piste avec des petits œufs, emmène les Blondinettes jusqu’à deux paniers contenant chacun leur lapin de Pâques, les filles sont ravies.
Route 149 San Juan
1h20
84 kms
Nous nous préparons ensuite pour la suite, nous continuons notre route jusqu’à San Juan. La descente est tranquille, on aperçoit un tatou mais le temps que je m’arrête il a disparu. Nous passons à côté de circuits de course, auto et moto, il y a des grands prix ici.
Aujourd’hui, nous sommes attendu à un asado, nous sommes impatients !
Comments (1)
Magnifiques tous ces paysages. Et tellement différents.
C’est sûr qu’ici monter à 2800m en voiture ça n’arrive pas ou peu 🙂