09/04/2023 => Jour 220
Aujourd’hui, c’est le dimanche de Pâques. Nous sommes invités à un asado chez Yesica et Matias, rencontrés à la plaine de jeux la semaine passée. Nous sommes beaucoup trop tôt, nous devons arriver à 14h et il est midi. On se pose le long d’une usine, Anouck prépare une quiche pour rappeler la France 🐓. Deux voitures s’arrêtent et nous interpellent, cet endroit est vraiment dangereux, il ne faut pas rester là. La première fois, nous faisons rentrer les filles. La deuxième fois on s’en va, on sera un peu en avance, contrairement à la mode argentine.
Le lotissement est privé, avec poste de garde. Le gardien est au courant de notre venue, il nous indique directement notre chemin. Martina, la petite fille qui a joué avec Zora à la plaine, saute de joie en nous voyant. Ses parents ne lui avaient rien dit, c’est une grosse surprise pour elle de nous voir débarquer. Nous sommes accueillis chaleureusement, ils nous mettent tout de suite à l’aise.
Léna a préparé plein de dessins, un masque et une couronne pour Martina, c’est très mignon. Les filles s’éclipsent dans la chambre de Martina pour tester tous les jeux. Nous discutons de tout et de rien, très bon exercice d’espagnol ! Ils possèdent deux boucheries, autant vous dire que pour un premier asado, on a été gâté. Les morceaux de viande sont énormes et excellents. Et bonne surprise, il y a des légumes, une salade d’aubergines, oignons, poivrons, et une autre de tomates. Après une assiette, les filles sont calées, je me ressers en sachant pertinemment que ce n’est que de la gourmandise !
Après le repas, ils nous proposent de nous emmener au centre commercial pour manger une glace, nous partons en « convoi argentin » , tous dans la même voiture, Léna sur les genoux, Martina sur ceux de Yesica à l’avant, et pas de ceinture pour les argentins. L’avantage du centre commercial, c’est l’air conditionné, on passe de 35 à 25°C, ça fait du bien. On mange une très bonne glace, et ensuite on rentre.
Matias doit passer voir sa filleule, nous nous éclipsons donc vers 18h, en se promettant de rester en contact. Nous nous dirigeons vers une place avec plaine de jeux, mais un mini marché s’y installe. On pensait être tranquille, mais ils mettent de la musique, apparemment ça va durer. On décide donc de repartir vers la station YPF où on a dormi la semaine passée. Il fait toujours étouffant, on laisse tout ouvert. Un couple de jeunes Chiliens, avec une jeep et une tente de toit, vient s’installer près de nous, je ressors faire des exercices pratiques. Ils sont enthousiastes mais nous sommes fatigués, je ne m’éternise pas dehors.
10/04/2023 => Jour 221
Au réveil, les voisins chiliens sont déjà partis, ils ont laissé un message de bon voyage sur le pare-brise avec des stickers de leur chaîne youtube. La journée de services commence fort, la pompiste cale mal le pistolet d’essence, qui tombe du réservoir pendant le remplissage. Un gros jet de diesel sur Coquillette, la pompiste est toute gênée.
Je me gare un peu plus loin dans la station pour remplir l’eau, il n’y a pas beaucoup de débit. Je prends bien 45 minutes pour compléter nos réservoirs ! Anouck voulait arriver tôt à la laverie, on y est à 11h. Elle peut quand même nous faire le linge pour 18h, ça nous laissera un peu de temps pour rouler. Nous sommes au centre commercial où Yesica nous a emmené hier. Les filles avaient repéré une librairie, Maman Blondinette accepte d’y aller pendant que je téléphone à mon papa. On profite du réseau pour appeler aussi Mamou et Papou, et ensuite la marraine de Zora qui fête son anniversaire aujourd’hui.
Les Blondinettes ont un nouveau livre de coloriage, Zora une bande dessinée en espagnol, et Léna un manuel pour apprendre à dessiner. Cela les occupe une partie de la journée. Je les emmène faire des courses aussi, on va faire une période sans grosse ville et donc sans hypermarché. Après avoir récupéré notre linge (elles mettent un gros coup de spray parfumé un fois le linge plié, ça explique l’odeur forte dans notre placard ! 😮 ), nous reprenons pour la troisième fois la route 40 au nord de San Juan.
Au bout d’une heure, en suivant les indications d’iOverlander, on prend un petit chemin de pierre pour s’éloigner de la route. Ça se transforme en chemin de terre/sable au bout de 500 mètres, ça ne nous inspire pas confiance. Il y a une zone dégagée un peu avant, je m’y engage en passant une petite bosse de sable. Anouck va tester le terrain à pied, elle me conseille d’éviter une zone trop sableuse, je vise donc un endroit plus rocailleux. Vous sentez venir la chute ? 😒
Pour y accéder, je passe sur un sol meuble, et d’un coup Coquillette ne répond plus. Enfoncé de 10 cm dans le sable, sous chaque pneu ! J’essaie doucement de reculer, ou d’avancer, mais je cale, Coquillette ne veut plus bouger. J’imagine déjà aller arrêter un pick-up sur la 40, pour qu’il nous sorte de là. Tellement de voyageurs ont vécu cette aventure. Le soleil est en train de se coucher, dans 30 minutes il fera noir !
Avec Anouck, on cherche des solutions, on gratte le sable avec les cales, on met les tapis de sol sous les roues : trop petits, on sort les tapis tissés. C’était pour les filles, ce sera pour Coquillette. Ça fonctionne une fois, je recule d’un gros mètre. La deuxième fois, les roues font glisser le tapis sans bouger. Anouck pousse, je fais rugir le moteur avant de lâcher la pédale. En une dizaine d’essais, une vingtaine de minutes, nous avons réussi ! 🥳 Nous sommes de retour sur le chemin caillouteux, sur la terre ferme ! Les filles ont été admirables, à ne pas nous déranger durant cette épreuve. Anouck a tellement poussé le camping-car pour lui donner l’élan pour sortir du sable qu’elle aura des courbatures pendant 3 jours…
Je fais marche arrière, et je roule 300 mètres sur la 40, il y a un gros parking avec un restoroute. Nous voulions être à l’écart, mais finalement on est contents d’être là. Nous sommes sous adrénaline, j’ouvre du vin pour faire descendre la pression. Un morceau de cactus est tombé de Coquillette, on espère qu’il n’y a pas percé un pneu !
11/04/2023 => Jour 222
Nous repartons vers les montagnes, il y a peu de trafic, on savoure. Nous passons un col, et la redescente est longue, très longue. Je suis au frein moteur, à retenir Coquillette qui aimerait battre des records de vitesse ! Il y a 3 voies de détresse, heureusement je n’ai pas besoin de les utiliser. On descend de 1000 mètres en peu de kilomètres, et peu de virages.
Nous arrivons le long d’une rivière, de couleur marron pour changer. Coquillette n’a pas l’air d’avoir souffert de nos aventures d’hier, mais nous, si ! Il y a plusieurs petits chemins qui quittent la route pour s’approcher de la rivière, on n’ose pas les prendre. Le premier qui nous inspire confiance, change de couleur de roche au bout de 300 mètres, pas de prise de risque, on fait demi-tour.
Finalement, on s’installe sur une zone dégagée, au pied d’eucalyptus qui nous font de l’ombre. Anouck nous prépare des lasagnes, j’essaye d’emmener les filles dehors, mais elles préfèrent rentrer pour faire des jeux de société. Après le repas, Maman Blondinette fait l’école. Lorsqu’on repart, nous ne sommes qu’à 15 minutes du premier village de cette route. Nous y faisons halte, sur une petite place à l’ombre. Il y a du wifi gratuit, on en profite !
Les filles jouent un peu à la plaine de jeux, puis emmènent Anouck à l’office du tourisme / musée. Elles y découvrent une momie, y’a pas que les Egyptiens qui emballent les morts ! On repart vers 18h, pour dormir à l’écart du village. Les collines ici sont toutes ridées, et les couleurs sont variées, c’est vraiment étrange, et super joli. On entre dans un chemin encaissé, et on se gare entre 3 collines, complètement seuls.
Cela fait du bien, pas de bruit, pas de lumière, pas de chiens… Maman Blondinette emmène les filles explorer le canyon, je le visite par les airs, avec le drone, avant de cuisiner des empanadas. Les chemins qui partent de notre campement sont courts, pas de risque de voir des gens arriver de là.
12/04/2023 => Jour 223
Réveil doux dans ce canyon, la nuit a été calme. Le temps de se préparer, une voiture arrive, un couple de touristes vient admirer les roches. Pendant que les filles font école, d’autres gens arrivent, heureusement aucun ne reste. Je peux donc faire voler encore un peu le drone.
Après le repas, on part pour une longue route de … 7km ! On suit un autre chemin de pierre, direction la montagne aux 7 couleurs. C’est vraiment réducteur, nous sommes entourés de mille teintes de roche, blanche, rose, rouge, verte, marronne, noire, et j’en passe ! Anouck découvre une énorme glace à la fraise qui la tente beaucoup.
Le chemin ne permet pas de s’arrêter tout de suite, dès que je peux, je me gare. Nous partons à pied rechercher cette grosse tranche de montagne rose, il n’y a pas de sentiers, on avance dans un champ de cailloux colorés. Nous ne croisons aucun animal, pas de serpent, araignée, oiseaux, renard ou lièvre… On revient profiter de la fin de journée au camping-car, je me décide à renvoyer le drone un peu tard, certaines couleurs sont déjà à l’ombre, mais cela nous offre des vues superbes.
13/04/2023 => Jour 224
Le prochain village est Barreal, à peine à 20 minutes de notre havre de paix coloré. Nous nous garons sur un grand parking près d’une rivière. Les filles font école, nous mangeons, puis nous profitons d’un robinet public pour faire les recharges d’eau, et même un peu de nettoyage. Nous avons la vue sur la Cordillère, je télécharge une application pour connaître le nom et l’altitude des sommets que l’on voit. La plupart sont à plus de 5000 mètres !
Nous décidons de ne pas rester ici, nous nous dirigeons vers le centre du village pour faire 2-3 courses. Tout est fermé, il est 16h, apparemment les commerces réouvrent à 18h. L’office du tourisme est ouvert, Anouck y récupère des infos pour des visites nocturnes des observatoires. Nous partons donc vers le sud, vers le parc national Leoncito. Ce parc est connu pour les télescopes qui y sont installés, dont le plus grand d’Argentine. Sur la route, nous croisons un serpent. Anouck s’approche prudemment pour la photo, mais il est bien mort.
Nous nous posons au « camping » , un parking où on peut dormir, avec un bloc sanitaire au loin. Vers 20h, nous nous rendons à l’observatoire à 5 kilomètres de là. Nous sommes une trentaine à suivre le guide, vers une plateforme sans lumière pour observer les étoiles. Le début consiste en de nombreuses explications intéressantes, le guide nous montre des étoiles ou constellations au laser. Nous trouvons que le discours est bien rôdé, pas trop technique, mais suffisamment pour nous tenir en haleine.
Pour les Blondinettes, c’est plus compliqué, elles se sentent fatiguées. Au bout d’une heure de blabla, nous avons accès à deux télescopes professionnels, là ça intéresse les filles. Enfin, Léna nous dit « une étoile et après je peux rentrer à Coquillette ? » . Nous regardons Mars, ensuite une nébuleuse. Le guide, pour occuper le groupe pendant ce temps, prend des photos, nous avons droit à une photo en famille.
Maman Blondinette emmène la cadette pendant que Zora observe avec moi une étoile à l’œil nu, avant de voir dans le télescope que ce sont deux étoiles très proches. Au moment où on dit au revoir au guide, il interrompt ce qu’il est en train de faire pour proposer à Zora une photo d’elle près du télescope, la Blondinette est aux anges ! Nous redescendons de nuit jusqu’au camp, mais le sol est pentu, on va se garer sur le parking de l’accueil à la place.
On visitera le parc demain !
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Chouettes paysages malgré la frayeur