14/04/2023 => Jour 225
Nous nous réveillons dans le parc de Leoncito. En partant vers la douche du camping ce matin, le garde-parc m’interpelle : c’est interdit de dormir face à l’accueil. Une fois douchés, je déplace Coquillette vers le camping, mais comme hier, les deux seuls emplacements plats sont pris. Je fais de mon mieux mais même avec les cales, on est sacrément penchés en avant.
Vers 11h, je vais à l’accueil pour voir ce qu’on peut faire aujourd’hui. Ils me conseillent de partir tout de suite vers le grand observatoire, il y a une visite à 11h30. Nous devons y aller en voiture, il y a quelques kilomètres de piste pour y aller. Nous sommes les seuls à ce créneau, nous avons un guide rien que pour nous.
La visite est assez rapide, il nous montre comment ils nettoient le miroir principal du télescope (le plus grand d’Argentine, 2m15 de diamètre). Ensuite nous entrons sous la coupole pour voir l’appareil. Ce n’est pas très parlant pour les Blondinettes, il n’y a pas vraiment d’occulaire pour regarder. Ce qui m’impressionne, ce sont les moteurs pour manœuvrer la coupole, le toit comme le télescope peuvent tourner pour pouvoir observer toutes les parties du ciel.
Nous redescendons à Coquillette, et nous nous arrêtons près d’un sentier de promenade. 2 kilomètres pour aller voir une cascade, on observe des petits rongeurs (les cuis), les filles débordent d’énergie. Léna court devant et doit nous attendre. Les Blondinettes ont décidé de devenir l’une pâtissière, l’autre restauratrice, elles nous servent des petits plats à base de cailloux. Leur état contraste avec celui de leur maman qui souffle/souffre du mal de l’altitude. Nous retournons au camping nous poser le plus à plat possible. Je sors la bâche, la table et les bacs de jeux, les filles jouent toute la fin d’après-midi. Anouck peut se reposer, et moi avancer dans le dernier tome d’Harry Potter.
15/04/2023 => Jour 226
Il n’y a qu’une randonnée à faire dans ce parc, nous nous préparons et partons à 9h30. Il y a 7,5 kilomètres et 200 mètres de dénivelé, nous ne sommes pas inquiets ! Nous faisons un petit bac pendant l’échauffement, ensuite Léna se met à courir, elle nous donne un bon rythme. On progresse entre des collines, tout le climat est très aride, pas d’arbres, et presque pas d’animaux. Des fourmis, deux-trois oiseaux et des cuis.
On longe le Cerro El Leoncito, point culminant du parc, avant de le gravir. La vue sur la Cordillère est superbe. Nous voyons deux sommets à 6000 mètres, et beaucoup au dessus de 5000 mètres. Nous faisons une pause en haut, et nous prenons le pic-nique après la descente. La fin du sentier se termine sur la piste de l’observatoire, nous terminons donc les deux derniers kilomètres sur la même route que les voitures. Ce n’est pas sexy, mais il y a des arbres qui bordent le chemin, cela nous fait de l’ombre.
De retour à Coquillette, nous rencontrons un couple de jeunes Bordelais, qui visitent l’Argentine en un an. Je me dis qu’ils ont bien raison, il y a vraiment beaucoup à voir dans ce pays. Les filles regardent un « C’est pas sorcier » qui a pour thème les télescopes, elles comprennent mieux ce qu’elles ont vu grandeur nature la veille.
Parc Leoncito Upsallata
2h30
99 kms
Nous quittons ce parc pour avancer vers le nord. Après une jolie portion de bitume, nous changeons de département : c’est parti pour 37 kilomètres de ripio. Au début, ça roule bien, mais à la moitié ça devient désagréable, je roule beaucoup moins vite. Nous faisons une halte près d’un site archéologique, il n’est référencé nul part, mais l’accès est libre. Il s’agit d’un bâtiment qui faisait partie de la route des Incas, il y en avait tous les 25 kilomètres pour servir de refuge aux voyageurs. C’est assez mal conservé, nous ne voyons que des empilements de cailloux.
Nous nous garons à l’entrée d’Uspallata, sur le parking d’un musée. Un van aménagé argentin arrive à son tour, le parking est vide, mais il vient se garer contre nous. On a vraiment du mal avec cette manie argentine de toujours être serrés. Nous restons bien au chaud dans Coquillette, avec des crêpes au repas, miam !
16/04/2023 => Jour 227
C’est la fête dans le village ! J’ai entendu les boum-boum au loin cette nuit, et au réveil à 7h le DJ continue de parler au micro. Le son nous parvient faiblement, ça ne nous a pas empêché de dormir. Matinée studieuse, on part du spot à 12h30, sans avoir pris de repas de midi.
Anouck a repéré des pétroglyphes à admirer, à 6 kilomètres du village. Un guide nous accueille, nous faisons le tour avec une autre famille et un voyageur solitaire. Il nous parle d’abord de petits rongeurs, les tunduques qui ont donné le nom à l’endroit, Tundunqueral. Ensuite nous faisons le tour d’une collinette, et nous admirons les quelques gravures laissées ici il y a mille ans (papillon, lama, iguane, champignon, etc.). La visite est gratuite, mais nous laissons un pourboire au guide.
Il est tard, nous avons faim et le camping-car est vide. Nous retournons au village pour y trouver à manger. Nous sommes dimanche, et c’est la dernière ville argentine avant la frontière chilienne. De nombreux touristes chiliens envahissent les lieux, nous n’osons pas aller dans les restaurants, il faudra des heures pour être servis !
On trouve une petite enseigne qui vend les classiques hamburgers et milanaises, il n’y a qu’une table qui s’installe en même temps que nous, ça devrait aller vite. Ce n’est pas le cas, on mangera à 15h ! On joue avec un chaton en attendant, Léna veut l’adopter ! Nous repartons à 16h, mais pas vers la frontière, on redescend vers Mendoza ! On ne veut plus quitter l’Argentine !
Upsallata Potrerillos
1h
50 kms
En réalité, la courroie crisse à chaque démarrage, et le garage où on a acheté une courroie de rechange peut nous la changer. De plus, ils avaient des pistes pour le moteur qui chauffe beaucoup en montée. Pendant la route, on croise un camping-car français, mais on roule trop vite pour lire leur surnom de voyage.
Nous faisons la moitié du trajet, et nous dormons sur le bord du lac de Potrerillos, après avoir parcouru une splendide route de montagne, hélas souvent à l’ombre. On la refera dans l’autre sens pour aller au Chili, on essayera de la faire au matin pour avoir le soleil avec nous !
17/04/2023 => Jour 228
Potrerillos Mendoza
1h15
62 kms
Nous voulons arriver tôt au garage, je me lève donc royalement à … 8h30 !!! Le temps de nous préparer, nous arrivons au garage à 11h. Le mécano qui m’a reçu il y a deux semaines me reconnaît, mais il ne peut pas nous prendre aujourd’hui. Le rendez-vous est pris pour demain 8h30.
Nous décidons d’aller visiter l’oliveraie « Laur » conseillée par les p’tits coquins, nous n’avions pas eu le temps lors de notre dernier passage. La réservation est conseillée, Anouck envoie un message mais nous n’avons pas de réponse. On tente notre chance, on y va.
Nous sommes lundi, ce n’est pas les vacances, ça doit être vide ! Et bien non, bien au contraire. Le poste de garde hésite à nous laisser rentrer, le parking est plein. Même chose à l’accueil, ils ne savent pas s’il reste de la place, et si oui, s’ils ont assez pour nous faire une dégustation. On patiente un peu, puis une guide nous accepte dans son groupe.
L’endroit est très chic, ils ont été élus meilleure oliveraie du monde les deux dernières années. Ils ont une fabrique de vinaigre de balsamique, une fabrique d’huile d’olive, un restaurant et un magasin dans lequel on voit les gens se ruiner avec des cartons entiers de produits d’ici. La guide est d’une gentillesse extrême, nous sommes les seuls francophones, elle s’assure régulièrement qu’on a bien compris. Et elle nous laisse le temps de traduire aux filles les explications.
On découvre les méthodes ancestrales de fabrication. Pour le vinaigre balsamique, il y a toute une tradition familiale, on crée un premier tonneau à la naissance d’une fille, les 4 premiers anniversaires on transvase la moitié vers un nouveau tonneau, et ce qu’il y a dans le dernier tonneau est utilisé à partir du mariage de la fille. C’était une technique sans cuisson pour permettre la réduction, actuellement c’est réduit en chauffant, ça va plus vite : 3 ou 7 jours suivant la recette.
Pour l’huile d’olive, ils utilisaient encore les presses à l’ancienne jusqu’à fin des années 80, la modernisation est récente. Grâce à elle, ils sont passés de 17 heures à 45 minutes pour produire l’huile. Nous avons finalement droit à la dégustation, 4 huiles avec différentes variétés d’olive, et deux vinaigres, un de 3 jours de réduction et l’autre de 7. C’est accompagné de plein d’olives vertes, et de 3 tartinades (olives, tomates séchées et haricots rouges). Nous aimons tous les 4 le vinaigre de 7 jours, on en achète une bouteille avec des tartinades pour les prochains apéros.
Nous retournons vers le quartier du garage, Anouck a repéré une laverie. Mais celle-ci ouvre à 16h30, il n’est que 14h. Nous trouvons une belle plaine de jeux, les filles disparaissent pendant deux heures. Une fois le linge déposé, une agente de circulation nous fait remarquer qu’on ne peut pas rester là, c’est un stationnement payant et on prend trop de place.
Nous cherchons un bon endroit pour dormir, c’est un peu compliqué, il n’y a pas de référence iOverlander dans cette banlieue. On cherche les places et parcs sur Google Maps, on trouve finalement une petite place avec plaine de jeux. Le papy que j’aborde en me garant me confirme que c’est tranquille ici, ouf ! Les filles ressortent jouer pendant qu’on prépare un repas bien consistant, ce midi on n’a que grignoté !
18/04/2023 => Jour 229
Quelle horreur de mettre un réveil, comment ai-je pu vivre avec cela pendant des années ? Je me suis réveillé plusieurs fois de la nuit, par peur de louper la sonnerie ! Nous sommes accueillis au garage par un mécano, je lui explique ce que j’aimerais qu’il fasse. Il nous laisse gentiment rester dans le camping-car pendant qu’il travaille. Nous jouons à Uno et au « 1000 bornes » pour passer le temps.
Je sors de temps en temps, le mécano a besoin que je démarre le moteur, ou veut me montrer des choses. Notamment la courroie que je veux qu’il change, elle est super usée ! Pas étonnant qu’elle crisse comme cela au démarrage ! Il me montre aussi que le circuit de refroidissement est monté à l’envers, le liquide passe par le moteur avant de passer dans le radiateur, apparemment c’est l’inverse qui est fait sur les véhicules. Il va le remettre à l’endroit, on verra si ça change quelque chose.
Le mécanicien bosse bien, à 13h nous pouvons partir. On achète des burgers et des empanadas, on a très faim ! On fait une mission gaz, je pensais que la bouteille était vide. En la soulevant, je me rends compte que ce n’est pas le cas, ça doit être la température qui a baissé la pression. C’est pas grave, la bouteille est bien remplie maintenant !
Pendant la matinée, Anouck a trouvé le compte des voyageurs qu’on a croisés en redescendant de Uspallata, elle les contacte, ils sont redescendus eux-aussi à Mendoza. On se dirige pour les rencontrer dans un parc. Entre temps, nous avons des nouvelles de Jaki et Benoit, ils nous proposent de passer chez eux, au sud-ouest de Mendoza.
Nous rencontrons Aurélien, Wendy et leur fille Caroline, toute contente d’avoir des copines de jeux. Ils sont belges, mais ils ont acheté leur camping-car à des Français ici, d’où la plaque française qui nous a induit en erreur. Leur projet à eux, c’est de s’installer en Bolivie à la fin de leur voyage. Une famille suisse arrive sur le même spot, mais nous avons dit à Jaki que nous arrivions, on ne prend pas vraiment le temps de discuter.
Comments (1)
De belles rencontres. En France aussi ça m’est arrivé de voir des gens se garer à côté de moi alors qu’il y avait plein de place , mais ça m’arrive moins en fourgon qu’à mes parents en camping car…