18/04/2023 => Jour 229
Cette fois, c’est pour de bon, on quitte Mendoza. Sur une bonne intuition de ma copilote, nous évitons de suivre le GPS et prenons un chemin de terre à proximité de la coordonnée donnée par Jaki. Les propriétés qui nous entourent sont classe, avec des piscines et des grands terrains. Et la maison de Benoît et Jaki est dans la même veine, un grand terrain avec de nombreux arbres fruitiers, une grande villa et une piscine.
Ils nous accueillent chaleureusement et nous font nous garer sur le terrain, en nous proposant de dormir là. Les enfants jouent ensemble, dessinent, lisent… Les Blondinettes ont offert une BD de Tintin aux garçons, ils sont très contents, ils ont du mal à trouver des BD en français ici ! On prend l’apéro, Benoit nous prépare des pizzas maison (super bonnes !), les enfants allument la TV pendant qu’on aborde plein de thèmes entre adultes, le voyage, la vie en Argentine ou en France, l’évolution du pays. On apprend par exemple que les écoles sont surpeuplées, donc ils donnent cours à la moitié des élèves le matin, et à l’autre l’après-midi !
Une fois les filles couchées et endormies, on sort la Chartreuse pour remercier nos hôtes de leur super accueil ! Il est près de minuit quand on va se coucher, heureux de ces rencontres très riches !
19/04/2023 => Jour 230
Lorsqu’on les rejoint, après notre petit déj’, Jaky nous propose de prendre une douche chez eux, de prendre de l’eau, de profiter d’être dans une maison. C’est vraiment super gentil, on rigole en parlant de créer un spot iOverlander à leur adresse ! On discute encore beaucoup, mais il est temps d’y aller. Bien sûr, on se promet de se revoir, et on démarre.
Lujan de Cuyo Potrerillos
1h
40 kms
On reprend la route de Cacheuta, on passe devant les thermes où nous étions 3 semaines plus tôt, ensuite on affronte une grosse montée avec 6 épingles d’affilée, un bon test pour notre Coquillette. Le moteur ne chauffe pas, c’est encourageant ! La vue sur le lac de Potrerillos est magnifique, nous retournons sur la plage sur laquelle nous avons dormi il y a 3 jours. Nous avons décidé de rester posés aujourd’hui, et de monter vers la frontière seulement demain matin.
Dès qu’on annonce cela, les Blondinettes demandent, comme d’habitude, qu’on sorte la bâche, une table, et le bac de lego ! Anouck se lance dans des lessives à la main, et moi dans du bricolage sur Coquillette. La journée passe tranquillement. Le vent se lève et augmente progressivement dans l’après-midi, je ferme le store et les filles rentrent jouer à l’intérieur. Le linge sèche à toute allure, vent et soleil, parfait ! Les filles vont coucher tôt, on sent qu’elles sont bien fatiguées de la veille. Ça nous laisse du temps pour bosser sur nos ordinateurs !
20/04/2023 => Jour 231
Anouck a toujours dit : « Les journées de passage de frontière, on ne prévoit rien d’autre !!! ». Oui, mais celle-ci, elle est spéciale. Après les routes célèbres, la 40, la 3, la panaméricaine, la carretera austral, nous voici sur la 7, pour passer de Mendoza à Santiago du Chili.
Nous avions prévu de partir tôt. Mais pas à 7h ! Et pourtant, on se fait réveiller à 6h45 par beaucoup de bruits de voiture, de gens qui parlent. Nous étions seuls sur la plage hier soir, que se passe-t-il ? Je sors demander, il s’agit d’un tournage d’un film policier, ou d’une série, je n’ai pas compris. Quoiqu’il en soit, y’a une trentaine de voitures, des générateurs, des projecteurs, des gens partout ! On préfère s’éclipser avant qu’ils ne bloquent l’entrée à la plage.
Potrerillos Los Andes
8h30
201 kms
Nous allons remettre de l’eau, prendre le petit déj, et nous prenons la route, il est 9h30. Une bonne heure d’avance sur le programme. La gopro est installée, on va pouvoir filmer les décors que l’on traverse. Une courte pause à Uspallata pour payer le parc de l’Aconcagua et mettre une dernière fois de l’essence pas chère, et on commence l’ascension.
Ça démarre par des fonds de vallée, on ne grimpe pas beaucoup. Mais les montagnes qui nous entourent sont bariolées dans les tons rouges, c’est magnifique. La montée est progressive, et Coquillette ne chauffe pas, super ! Nous faisons halte au pont de l’Inca, c’est très joli, malgré les nombreuses boutiques à touristes sur le site. Une fois la photo prise, on repart, il n’y a pas de balades aux alentours.
Nous nous arrêtons un peu plus loin au parc national de l’Aconcagua. Nous mangeons là en attendant 14h, le nombre de places est limité par tranche horaire, nous avons réservé pour le début d’après-midi. Il y a un petit mirador gratuit, je vais y faire un tour avec les filles, on a une première vue sur l’Aconcagua, le sommet le plus haut des Amériques et de l’hémisphère sud. Il culmine à 6962 mètres. Quand vient notre tour, nous prenons Coquillette pour avancer pendant 1,5 km, puis nous faisons une petite balade pendant 1h. La vue sur la chaîne de montagne est exceptionnelle !
L’étape suivante, c’est la douane. C’est la plus optimisée (et la plus grande) du pays ! Elle fonctionne en drive-in. J’ai l’impression de conduire dans un aéroport, à chercher la bonne bande. Nous entrons dans un hangar, via une rampe assez pentue. Il y a déjà la file sur la rampe, ça nécessite quelques démarrages en côte bien corsés ! Au bout d’une demi-heure, on arrive au guichet. Le douanier effectue les actions argentines et chiliennes, ça va beaucoup plus vite.
Nous voyons les voitures devant nous se faire fouiller sérieusement par les douaniers, avec toutes les valises sorties et ouvertes. J’ai un peu de mal à comprendre ce que les agents me disent, ils appellent alors une collègue qui parle français. Elle a beau travailler pour l’état chilien, elle doit être d’origine française, elle utilise des expressions comme « d’acc » ! Elle m’explique que la douane argentine est en sous-effectif, que je dois aller à pied trouver un guichet où est présent un Argentin pour la paperasse de Coquillette.
Ensuite seulement peut commencer la fouille du camping-car. Ils me font ouvrir le capot et les portières, mais ça reste léger. À l’intérieur, la francophone et son collègue ouvrent les placards mais ne fouillent pas, ils n’ouvrent même pas le frigo ! Au bout d’un moment, le Chilien s’interroge sur l’endroit où on dort, c’est Anouck qui lui explique où sont nos lits ! En nous disant que c’est bon, après 1h30 au total dans le hangar, la francophone nous dit attention à la descente. On le savait déjà, mais ça reste impressionnant.
Nous arrivons au lieu-dit « Los Caracoles », une trentaine d’épingles très rapprochées qui font perdre beaucoup d’altitude en très peu de temps. Les camions y roulent au pas, en montée parce que le moteur chauffe, en descente pour ne pas perdre le contrôle. Je trouve rapidement un espace où m’arrêter, je veux absolument faire voler le drone, plus je descends et moins je pourrai prendre de jolies images. Anouck est un peu en stress, les camions n’hésitent pas à prendre les virages larges et passent très près de Coquillette.
Je ne traîne pas et on commence la descente. J’essaie de ne pas trop garder mon pied sur le frein, mais le camping-car prend beaucoup de vitesse dès que je lève le pied. Je dépasse un camion qui roule à 10 à l’heure. Une fois sortis de ces lacets, je pense être tranquille. Mais en fait la descente continue pendant une cinquantaine de kilomètres, c’est juste moins sinueux. Les camions continuent de rouler doucement, surtout dans les hameaux où il y a des ralentisseurs. Cela crée des bouchons, ça commence à être fatiguant de conduire, et le soleil est rasant.
Nous réalisons que contrairement à l’Argentine, le Chili est passé à l’heure d’hiver, nous perdons donc une heure, 6h de décalage avec la France et la Belgique. Anouck cherche le meilleur endroit où dormir. Beaucoup de spots sont le long de la route, vu la circulation, ça ne nous tente pas. On s’éloigne sur une route secondaire pour être au calme. Nous sommes catastrophés par la pollution humaine, on se croit dans une décharge sur les bords de route. Le Chili nous avait habitué à mieux ! L’endroit sélectionné par Anouck est paisible, si ce n’est le concert de chiens du quartier, mais bon, c’est normal ici.
21/04/2023 => Jour 232
Les chiens chiliens ne dorment pas. Ou ils font des relais. 😒
Anouck se réveille fiévreuse, on décide de ne pas se mettre de pression pour aller à Santiago, on va prendre la journée pour préparer l’arrivée en ville. On commence par se poser au supermarché de Los Andes, la ville où nous sommes. Je fais les courses avec les filles, nos placards étaient vides.
Anouck trouve un AirBnB au centre de la capitale, et je réserve un storage pour Coquillette à l’extérieur de la ville. Maman Blondinette ressort ses fichiers de préparation et nous prépare un programme aux petits oignons pour les 4 jours que nous passerons là-bas.
Los Andes Chacabuco
40 minutes
26 kms
On fait la moitié de la route vers Santiago, et on sort de l’autoroute pour aller dormir sur un mirador. La route pour y accéder est super raide, avec des épingles bien serrées. Coquillette se met à chauffer, zut, j’avais espéré que c’était fini. Hier, pour monter à 3000 mètres, le moteur n’avait pas bronché. Mais c’était de longues lignes droites et une pente progressive.
Arrivés au mirador, on constate qu’on dormira penchés, je me gare au mieux pour limiter la casse. La fin d’aprèm est cool, on commence à préparer les sacs, les filles jouent aux barbies ou aux playmobil. Malgré notre isolement sur ce spot, il y a quand même 3 chiens qui tournent autour de nous ! J’espère qu’ils seront calmes cette nuit !
22/04/2023 => Jour 233
Les chiens ont été calmes. Par contre, un groupe de jeunes est venu passer la soirée ici. Il n’y a pas d’éclairage public, ils étaient avec des lampes de poche. Ils sont partis à 3h du matin, après avoir fait rugir les moteurs de leurs véhicules. Anouck et moi n’avons pas pu nous empêcher de stresser, allaient-ils essayer de nous déranger ?
Chacabuco Chicureo
1h05
49 kms
La descente du mirador est aussi sportive que la montée, avec beaucoup d’épingles, de cyclistes et de randonneurs. Arrivés devant le parking de Coquillette, les proprios ne sont pas là, ils me donnent les accès pour ouvrir la grille et installer le camping-car en sécurité. Ensuite on commande un Uber, qui arrive rapidement, dans une Peugeot récente, c’est confortable. Léna compare toutes les différences avec Coquillette. Le chauffeur est sympa, même si j’ai loupé certains passages lorsqu’il parlait trop vite.
Chicureo Santiago
25 minutes
19 kms
Il nous pose à l’entrée de la ville, à proximité d’un arrêt du bus touristique. Le temps de trouver l’endroit où il est sensé s’arrêter, et il arrive ! On monte en catastrophe, avec nos gros sacs. Heureusement, il n’y a pas grand monde, on peut squatter le fond du bus. On reçoit des écouteurs, mais le texte en espagnol n’intéresse pas les filles, et Anouck a besoin de sa liberté pour prendre des photos de chaque côté du bus. Les explications sont très historiques, je m’accroche tant bien que mal.
Certaines portions du parcours sont jolies, notamment la traversée de la place d’arme, mais il y a beaucoup de passages sur des grands axes, c’est tout de suite moins sexy. On descend à l’arrêt le plus proche de notre airBnB, nous aimerions y déposer nos sacs avant de continuer la visite. Bonne surprise, l’appartement est prêt, deux heures avant l’heure annoncée. Nous pouvons donc nous installer au dixième étage d’un grand immeuble.
Nous voilà bien placés pour la visite de Santiago, mais sommes-nous en état ?
Comments (2)
Que de virages. C’est de la gnognotte chez nous !
Bonjour à tous les 4,
C’est toujours un plaisir de suivre vos aventures et de voyager avec vous….
Un gros bisou aux deux filles !!!!
Séverine