Le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé
Qui aurait pu s’imaginer que le temps se serait si vite écoulé
On fait le Bilan calmement en s’remémorant chaque instant…
Nous n’avons pas une vie de rêve. Nous vivons notre rêve. Qui est certainement différent du vôtre. Mais ce n’est pas le paradis, ça reste la vie, avec les hauts, et les bas. Je dirais qu’on profite plus du présent. On ne doit plus vivre dans l’attente des prochaines vacances, du prochain we, de la prochaine fête. Chaque instant est unique.
Nous n’avons pas de la chance. Enfin si, nous sommes nés du côté facile du monde. À part ça, nous avons fait des choix. Audacieux, insensés, mais non subis. Un grand Ami m’a toujours dit: « Choisir, c’est renoncer » . Nous avons renoncé à la vie posée, classique, sécurisante. Nous ne regrettons pas. Nous vivons notre vie. Tant qu’il est temps. Tant qu’on a la force, la possibilité. Tant que les filles ont le bon âge.
Un an. Un an que nous avons osé. Un an que nous avons franchi le pas.
Quand on réfléchit, ça fait plus de temps que cela. Nous sommes sur les routes depuis la vente de la maison mi-juillet. Les Blondinettes ont fait leurs adieux aux camarades d’école début juillet. J’ai quitté mon boulot fin juin. Nous avons mis en vente la maison début avril (et elle est partie tout de suite !). J’ai donné ma démission en mars. J’ai prévenu mes collègues en janvier.
Et le projet trottait depuis longtemps dans nos têtes, nous devions partir en mars 2020, et le voyage aurait été complétement différent.
Un an que nous sommes partis. Ce que nous avons découvert en Amérique du Sud est à la hauteur de nos espérances. Les paysages sont grandioses. Les lieux que nous avions identifiés avant de partir, mais aussi beaucoup d’endroits surprenants, magnifiques, et qui n’apparaissent dans aucun guide. Grâce aux partages des autres voyageurs et des recherches méticuleuses d’Anouck.
Un an de rencontres. Des nouveaux amis. Des familles de voyageurs, avec qui partager l’apéro, nos bonnes expériences, des tuyaux sur les prochains lieux à découvrir. Et aussi des personnes qui vivent la même vie que nous, qui affrontent les mêmes difficultés, les mêmes interrogations. Des personnes avec qui cela fait du bien de parler, de sortir de notre cocon familial. Et puis des locaux aussi. Des personnes curieuses, aimables, prêtes à aider. Des invitations, du partage, des sourires.
Un an que nous vous partageons nos aventures, nos plus belles photos, que l’on vous fait rêver (du moins on l’espère !). Nous vous présentons nos émerveillements, nos découvertes, et de temps à autres, nos galères techniques. Tout cela fait partie de notre voyage.
La réalité du voyage est beaucoup plus vaste, plus complexe. Nous n’en parlons pas, comme vous ne parlez pas spécialement des moments plus difficiles de votre vie quotidienne. Ce n’est pas pour cela que ça n’existe pas. Il y a des passages de colère, de stress, de coup de blues. Nous vivons tous les quatre ensemble, tout le temps, avec peu d’espace pour se ressourcer, pour créer notre bulle. Le voyage ne nous transforme pas d’un coup de baguette en famille modèle.
Un an de voyage, mais pas de vacances. Nous n’avons plus une routine métro-boulot-dodo, mais nos journées sont denses. La logistique occupe une grande partie de notre temps. La route aussi, bientôt 30 000 kilomètres sur ce continent. La restitution occupe nos soirées, nous avons choisi de cumuler blog et instagram, l’écriture, le tri des photos, le montage vidéo, ça prend du temps. Et finalement, trouver des occupations aux filles. Pas d’école, pas de centre aéré, il faut les nourrir intellectuellement, les rassurer, gérer les conflits, les aider à grandir.
Tout ça pour dire que je n’ai pas regardé 10 films depuis un an. Pas une seule série. Moi qui adore lire, j’avais rempli ma liseuse. J’ai pu finir 10 livres. Pas plus. Lorsque j’allais en train au travail, c’est ce que je lisais en un mois ! Je pensais vraiment que le voyage m’offrirait du temps.
C’est une des problématiques récurrentes des voyageurs que l’on rencontre : quel est le bon rythme ? Entre ceux qui galopent du nord au sud en une année, ceux qui traînent puis qui courent pour rattraper leur retard, ceux qui flânent car ils n’ont pas de date de retour, ceux qui font leur voyage par étape et rentrent plusieurs mois par an en Europe.
Notre rythme a changé plusieurs fois cette année. Nous ne sommes pas contraints par une date fatidique, mais nous avons pris des rendez-vous à plusieurs reprises. Certaines fois, ça nous a obligé à courir, d’autres fois, au contraire, ça nous a obligé à ralentir le rythme. En allant vite, on s’épuise, nous n’avons pas assez de temps à consacrer aux filles, à notre couple ou à nous-même. Au contraire, en avançant lentement, certaines zones sont ennuyeuses, avec peu d’intérêt touristique ou ludique. Nous n’avons toujours pas trouvé la solution universelle.
Le travail est nécessaire, mais s’il faut rester des semaines sans rien faire, et bien on s’y fait…
Nous n’avons pas travaillé cette année. Anouck ne travaillait déjà plus depuis 2020, la première version du voyage et le Covid. S’occuper des Blondinettes, du programme, des photos, de la logistique, elle ne s’ennuie pas. Pour ma part, c’est la première fois que je ne travaille pas en 15 ans. Ça ne me manque pas. J’aime toujours mon métier, l’informatique. Par contre, je vis très bien sans horaire, sans réunion, sans contrainte.
Lorsque nous reviendrons, il faudra sans doute que je retravaille, les finances ne sont pas inépuisables, même ici où le coût de la vie est moins élevé. Ce ne sera pas de la même façon. Pas de CDI t’obligeant à un nombre défini de jours travaillés par an. Freelance, avec non pour objectif de gagner plus d’argent, mais de gagner plus de temps.
Nous en parlons de ce retour. Les Blondinettes parlent d’école. En tant que parents, cela nous va bien de laisser nos filles hors de ce système qui formate nos enfants. Si nous les inscrivons quelque part, nous ne pourrons plus être libres de voyager quand on veut, où on veut. Nomades, ça a cet avantage de n’avoir de compte à rendre à aucune institution. Si les filles insistent, on trouvera une école démocratique, dans un pays où on pourra les désinscrire facilement.
La Famille et les Amis nous manquent. Mamou et Papou sont venus nous voir tout le mois de janvier, Aline 15 jours en juillet. Leurs départs ont été difficiles à vivre. Il y a bien sûr les appels vidéo, mais ça n’a pas la chaleur d’un bon câlin, le plaisir d’un repas partagé. Nous allons continuer à voyager, mais en faisant des pauses près de nos proches, pour nous ressourcer.
Au bout d’un an, nous sommes dans le nord du Pérou. Nous avons profité de chaque instant, de chaque nouveau paysage, de chaque découverte. Ce qu’on a préféré ? La variété de ce que ce continent a à offrir. Des merveilles de la Nature, des animaux sauvages, des vestiges de civilisations anciennes… On ne peut pas vraiment faire un classement.
Maintenant, nous continuons à remonter, visiter l’Équateur, parcourir la Colombie. Encore tant de choses à voir ! Nous avons tous nos rêves, je vous souhaite de pouvoir franchir le pas et en réaliser quelques-uns !
Comments (3)
Bonjour
j’en étais restée à la grande révision de miss Coquillette qui date de 3 mois … et voici ce post tout frais d’hier pour célébrer votre premier anniversaire de voyage ! Félicitations à vous 4 et Coquillette , votre maison sur roues . Bonne poursuite dans ces nouveaux pays !
Oui, désolé, j’ai 3 mois de retard sur nos aventures, mais j’avais vraiment envie de dresser ce bilan à la date anniversaire. Le prochain article reviendra en Argentine, nous avons vécu des choses merveilleuses en juin-juillet-août !
Très belle aventure …….Bisous de Ghislenghien