26/09/2023 => Jour 390
La nuit continue sur la lancée de la soirée, Zora se réveille à 1h, elle a faim, Anouck lui donne une crêpe. Et elle se réveille encore à 3h45, donc je vais dormir avec elle. Elle finit par se rendormir à 5h. Et à 7h les deux Blondinettes sont réveillées ! Par contre, elles n’ont aucune motivation pour marcher.
On finit par les bouger à 9h30, le garde-parc nous a conseillé de faire le tour du lac, puis de descendre dans une autre zone pour voir une vallée boisée avec de nombreux oiseaux, dont le toucan andin. La balade est plutôt simple, si ce n’est l’altitude. On se croirait dans un paysage alpin.
On fait un détour de 300 mètres pour voir un petit bosquet, mais les oiseaux ne sont pas au rendez-vous. En faisant demi-tour, nous rencontrons une famille d’Orléans, ils ont repéré notre Coquillette. Ils voyagent aussi avec deux filles, c’est rare ! Elles ont 6 et 4 ans, ils les portent toutes les deux, que je suis heureux que nos Blondinettes marchent bien ! Ils continuent le voyage vers le sud, ils ont commencé en Colombie.
Cajas Cuenca
1h
35 kms
Après cette promenade de 4km, on reprend la route, ça descend bien. Lorsque qu’on arrive à l’intersection avec le chemin vers la deuxième partie du parc, on remarque que c’est du ripio avec du dénivelé. La route est étroite en plus, nous ne sommes pas enchantés. Tant pis pour le toucan des Andes, nous avançons vers Cuenca.
Nous avons sélectionné un parking en centre-ville pour visiter cette cité. C’est la cour intérieure d’une auberge de jeunesse, elle est petite donc nous avons envoyé un message pour réserver. De fait, je patiente dans la rue pendant que la propriétaire sort son véhicule, puis fait sortir deux fourgons de voyageurs avant de me laisser rentrer. Un vrai tetris, ça se joue à une dizaine de centimètres pour fermer son portail. Un des fourgons voulait négocier une nuit de plus, la proprio le fait dormir dans la rue face au portail, en prévenant ses copains policiers.
Nous avons tous les 4 besoin de nous poser, les filles sortent les Lego et nous nos ordis, je fais juste un saut à la laverie à 100 mètres. 24Kg de linge cette fois-ci, on a un peu exagéré. En fin d’aprèm, les filles commencent à se chamailler, on décide de sortir prendre l’air. La pluie se joint à nous, ça rend les Blondinettes toutes excitées, elles sont heureuses de recevoir des gouttes sur la tête.
Nous marchons jusqu’à l’Alliance Française, mais la bibliothécaire est en formation, il faudra revenir demain. Nous revenons sur nos pas et faisons halte dans la boulangerie « El Frances » . Julien, le français qui tient ce lieu, nous sert des macarons, des shortbreads, une brioche, des chocolats chauds… Nous n’aurons pas très faim pour le repas du soir !
27/09/2023 => Jour 391
Nous allons visiter ce matin la ville de Cuenca. On commence par un mirador, une tour vitrée d’où on peut admirer les nombreuses églises, la cathédrale, les toits de tuile. On continue par le musée du chapeau de paille tissée équatorien. Nous acceptons les services d’une guide, elle nous explique les origines, l’essor, les techniques de fabrication.
Un vrai chapeau tissé à la main peut se vendre en Europe ou aux États-Unis jusqu’à 25 000$. C’est très intéressant. Ce commerce a vraiment enrichi la ville, beaucoup d’Européens sont venus y faire des affaires, en influençant les modes des habitants. Ça explique peut-être pourquoi on trouve qu’il y a beaucoup d’expatriés ici, et beaucoup de devantures avec un nom français (La cigale, Le bistrot, Le chat noir, …).
Nous allons d’ailleurs tester le Bistrot ce midi. Les plats sont alléchants, camembert pané, bourguignon, tartiflette… Ce n’est pas aussi bon qu’à la maison, mais après un an de voyage, ça fait plaisir de retrouver ces saveurs. On prend notre temps, l’Alliance Française n’ouvre qu’à 14h30.
Les Blondinettes sont aux anges de retrouver des nouveaux livres en français, on ne les entend pas pendant deux heures. Léna trouve alors un rayon de jeux de société, après un « Qui est-ce ? », nous nous lançons dans un « Aventuriers du rail », version adulte. On sort après 17h30, ça allait bientôt fermer.
On nous a conseillé le Jodoco, un établissement tenu par une Belge, qui brasse sa propre bière. Nous marchons jusque là, c’est une madeleine pour moi, toute la décoration avec des publicités de bières (belges évidemment), les frigos remplis de bières importées (une carte d’une trentaine de variétés !), des plats de chez moi. Je pose au serveur une colle : que signifie « Jodoco ? ». Il s’avère que c’est le premier européen à avoir brassé de la bière en Amérique du Sud.
Nous prenons un plateau de charcuterie/fromage, une portion de frites (délicieuses), et nous dégustons trois sortes de bières, ambrée à 7°, brune à 8° et à 12°. Elles sont vraiment bonnes, pour la première fois du voyage ! Cette journée avait vraiment le goût de la nostalgie !
28/09/2023 => Jour 392
En Équateur, il y a trois routes principales pour traverser le pays du Sud au Nord : la côte Pacifique, la Cordillère des Andes et la forêt amazonienne. Nous avons opté pour la route des montagnes, nous ne sommes pas déçus : ça monte et ça descend, avec de fameux dénivelés. Malgré l’altitude, c’est très verdoyant, avec des champs et des pâturages.
Cuenca San Juan
6h
265 kms
La route est globalement en bon état, bitumée avec un mètre de bande d’arrêt d’urgence de chaque côté. Cela transforme de manière informelle la panaméricaine en trois bandes. Lorsqu’une voiture dépasse, le dépassé roule sur le bord, et l’éventuel véhicule qui arrive en face se range lui aussi. Tout cela sans klaxon ni appel de phare.
Nous traversons des villages où on admire des cochons à la broche, ensuite leurs cousins venus d’Inde, des dizaines de cuys au barbecue. Nous nous arrêtons à midi au « Nez du Diable » , un mirador est sensé nous montrer un ouvrage ferroviaire. Les trains font des marches avant/arrière pour monter de 1000 mètres sur un flanc de montagne.
Anouck m’avertit qu’il y a eu un glissement de terrain sur la route principale, les autres voyageurs ont trouvé la déviation effrayante. Arrivés aux travaux, il faut payer 1$, tout le monde contribue à la réparation. Ce n’est plus une longue déviation, mais une côte raide pour couper entre deux portions de la route en bon état. J’estime la pente à au moins 20%, en ripio.
Je roule en première, mais même comme ça, à un moment je n’ai plus de puissance. Coquillette commence à reculer, je freine à fond mais les roues dérapent. Heureusement la voiture qui me suit parvient à reculer aussi. Je laisse quelques véhicules me dépasser, puis je réessaie. Il me faudra 3 essais, avec à chaque fois quelques mètres de recul non contrôlé, pour réussir à mettre assez de gaz pour gravir la côte. Nous sommes tous les quatre bien stressés. 😱
Heureusement les travaux ne durent pas longtemps et on peut reprendre une route normale. Nous arrivons avant le goûter à la ferme de Juan et Juanito, dans le village de San Juan. Le volcan Chimborazo est à 30 kilomètres d’ici, mais y dormir semblait risqué, à 4400 mètres d’altitude. Donc nous avons choisi cette étape à 3200m. Les Blondinettes sont heureuses, il y a un trampoline.
En fin d’après-midi, nous assistons à la traite des vaches, Léna ose demander pour traire à la main, la fermière est amusée et accepte. On déguste du bon lait chaud juste après. Nous rencontrons Damien et Ambrine, partis il y 1 an et 4 mois du Canada, avec pour objectif Ushuaïa.
29/09/2023 => Jour 393
Le pain acheté hier à Cuenca est déjà tout dur, ce matin c’est pain perdu ! Nous partons tranquillement vers le volcan Chimborazo. La route jusqu’à l’entrée du parc est bitumée, mais avec de nombreux nids de poule, on slalome beaucoup. Par contre, le volcan est dégagé, on est heureux d’admirer ce sommet qui est le plus éloigné du noyau terrestre (plus que l’Everest !).
L’entrée du parc semble risquée, il y a d’énormes bosses avant un passage en pavé vers le poste de garde. Mais on trouve l’astuce, par le parking on accède plus facilement aux pavés. Après l’enregistrement, il y a 6Km de ripio. Les filles ont perdu l’habitude, elles crient dès que ça bouge trop. Pourtant, malgré la tôle ondulée, ce n’est pas si terrible, on a fait pire !
On passe de 4400 à 4800 mètres, et on s’arrête à un refuge. De là commence une promenade à pied, 2,5Km et 300m de dénivelé pour atteindre un deuxième refuge et une lagune. Zora et Anouck souffrent du manque d’oxygène, la montée est difficile, en plus le temps se couvre et on ne voit presque plus le sommet. Au refuge, un groupe de touristes a amené des cors des Alpes, ces longs instruments du Tyrol, ils s’amusent à jouer malgré l’altitude.
Je laisse les filles se reposer et je vais voir la lagune, ça ressemble plus à une mare de boue. Nous redescendons manger à Coquillette, puis on retourne à la ferme passer une aprèm tranquille.
30/09/2023 => Jour 394
On prend le temps ce matin, il n’y a pas beaucoup de route jusqu’à notre prochaine étape. Les aux revoirs avec papy Juan sont un peu long, il me raconte combien sa vie a changé en bien depuis qu’ils accueillent des voyageurs.
San Juan Baños
2h
79 kms
Nous partons vers Baños, à 1800m d’altitude. Ça veut dire que la route, c’est de la descente. Nous disons au revoir au Chimborazo, il est dans les nuages, nous avons eu de la chance hier ! Le temps tourne à la pluie, et même au déluge sur les 10 derniers kilomètres. On se gare dans une station essence à l’entrée de la ville, on mange un repas froid en attendant que la pluie s’arrête.
Nous devons rejoindre la smala, nous avons retrouvé leurs paires de jumelles chez Juan. Comme ils tardent à répondre, nous décidons de notre programme. Nous allons descendre encore quelques bornes pour admirer une cascade, il paraît qu’on en ressort trempés. Vu la météo, ça ne changera pas grand chose.
La route est à flanc de montagne, avec une rivière loin en contrebas. Il y a une dizaine de tyroliennes pour traverser la vallée, des ponts suspendus, Anouck en a le vertige ! On se gare sur un grand parking, il n’y a pas beaucoup de monde. Des rabatteurs essaient de nous vendre leur parcours jusqu’à la cascade, mais Anouck a lu toutes les infos. Il faut aller vers la dernière entrée, c’est le parcours le plus impressionnant.
Il ne pleut plus, mais les arbres sont encore bien mouillés. Nous descendons un sentier bien raide dans la végétation, ça a des airs de forêt amazonienne. Nous remontons ensuite des escaliers de pierre, le long d’une falaise.
Les premiers miradors nous permettent d’admirer la taille de la cascade, le débit important, nous sommes aspergés par des milliers de gouttelettes. Zora est prise de panique par la grandeur de l’endroit, elle ne veut plus continuer. Maman Blondinette reste avec elle, pendant que j’emmène Léna terminer le sentier.
Nous passons dans une faille horizontale de la falaise, sur une vingtaine de mètres, le plafond oscille entre 80cm et 1,5m. La cascade est maintenant toute proche, nous sommes détrempés par les projections d’eau. Le dernier passage dans la falaise nous amène derrière la cascade, le bruit est assourdissant, et l’eau ruisselle sur nos vêtements.
Nous retournons sur nos pas, et nous allons découvrir tous les 4 un pont suspendu, sur l’autre versant nous avons une vue d’ensemble de la cascade et de la rivière. Une fois rentrés et changés, nous remontons en ville, nous allons dans un camping où la smala nous attend. Les enfants jouent directement ensemble, nous discutons entre adultes, en se faisant dévorer par les sandflies.
Ils ont prévu d’aller manger une pizza en ville, c’était notre repas d’hier soir. On les accompagne vers le centre, puis on se sépare. Nous allons dans un restaurant suisse, manger une fondue au fromage. C’est très bon, même si on reste un peu sur notre faim. On a commandé trois portions, de peur que ce soit trop copieux. Mais ils ne nous en ont servi que deux, donc c’est un peu juste (on ne s’en est rendu compte que le lendemain, en recalculant l’addition pas très élevée). Nous nous rabattons sur les desserts, mousse au chocolat, dame blanche, carot cake, banane flambée, on se régale.
Comments (1)
Impressionnante cette cascade.