L’hiver passe… Cette saison fait la part belle à la réflexion. Et chez les Blondinettes, ça cogite sévère ! Que veut-on vraiment ? Quelle est la vie idéale pour notre famille ? Comment y accéder ? Et si on pouvait devenir une famille nomade? Les petites graines plantées l’année passée commencent à germer.
L’évolution professionnelle de Maman Blondinette
Deux ans de chômage. Ce qui apparaissait comme une super opportunité pour notre premier voyage (abandonné pour cause de pandémie), comme une chance pendant les confinements et les fermetures de classe, a fini par devenir un vecteur de manque d’estime pour Anouck.
– Et toi, qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
– Rien…
L’image de « la femme au foyer » reste péjorative, même si le monde prend conscience que « rien », ça représente énormément de boulot. La gestion de la maison, le temps passé avec les filles, le sport, les activités créatives et sociales… Et puis l’introspection, les remises en questions, le développement personnel. Après deux ans à la maison, même si la cible finale n’est pas encore clairement définie, le contexte l’est. Il faut trouver :
- Un métier qui ait du sens
- Une occupation qui laisse la place pour les moments en famille
- Un boulot qui puisse se faire n’importe où
- Une activité qui stimule le cerveau, de manière variée, place à la réflexion mais aussi à la créativité
Maman Blondinette suit actuellement une formation de rédaction web, cela pourrait répondre à ses attentes.
La crise de la quarantaine
40 ans. Il est de coutume de faire une crise pour fêter cela. Bon, avec tous les projets qu’on a en tête, ça ne va pas se voir. Si je fais le bilan, je suis heureux dans ma vie. Et je ne le serai pas plus avec une Audi TT. Quand, à ce cap, on a tout, faut-il changer quelque chose ? Et bien oui. Si on ne bouge pas, la vie ralentit, et tout sera pareil dans 10, 20, 30 ans. Sauf que je n’aurai peut-être plus l’énergie, l’envie de tout bousculer et ne pas rester en arrière…
Lors de la première version du projet, j’avais composé mon absence au travail avec des congés, des sans-soldes, un compte épargne-temps, je pouvais partir 5 mois. L’été passé, quand on a relancé la machine, on a envisagé une année sabbatique, un an de voyage, le rêve ! Mais cette option, c’est mettre une date de fin. Moi qui cherche la liberté, comment profiter du moment si je connais déjà la date du retour ? Comment ne pas me sentir pressé ? Me sentir à l’aise de rester une semaine de plus dans ce petit village de la pampa, sans mettre en péril la fin du voyage ? Vais-je cocher les cases dans le calendrier, compter les jours ?
Le besoin de liberté de Papa Blondinette
Toutes ces questions qui tournent, tournent dans ma tête… Et tous ces récits de transition pour devenir une famille nomade… D’un autre côté, la sécurité de mon CDI, de ce poste qui, sur le papier, a tout pour me convenir. Justement, j’ai la chance d’exercer un métier dans lequel il y a plus d’offres d’emploi que de candidats. Donc je peux prendre des risques. Je peux poser ma démission, annoncer mon départ.
Et les planètes s’alignent. Dès que je commence à parler de ce choix, un ami en train de créer son entreprise me propose direct un contrat de freelance. Je peux devenir indépendant, le boulot suivra. À mon rythme, en acceptant les missions que je veux, quand j’ai le temps et l’envie. Sans doute pas beaucoup durant le voyage, mais après… Et si l’aventure s’éternise, on pourra toujours s’arrêter une période pour que je travaille et renfloue les comptes.
Et la maison ?
En voilà une bonne question ! Notre belle maison à la montagne, avec son joli terrain et sa vue magnifique… Et bien… On la vend. Ça semblait évident lors des premières conversations. Maintenant que nous sommes engagés dans cette étape, ce n’est plus si facile. Mi-juillet, notre seul « chez-nous » sera Coquillette. Le marché de l’immobilier étant ce qu’il est, nous n’avons pas eu besoin de mettre une annonce, le bouche-à-oreille a suffit. C’est dur de la laisser partir, mais ça constitue notre budget voyage. Sans cela, on aurait compté le moindre peso et nous aurions sans doute loupé quelques chouettes activités.
Et maintenant, ça se complique. On en a accumulé des choses, tout ne rentre pas dans le camping-car ! Ce n’est pas rien de devenir une famille nomade. On a 3 mois pour trier, donner, vendre, jeter, recycler, stocker… Ce n’est pas un déménagement classique, on ne transvase pas tout d’une habitation à une autre. Il faut s’organiser, qu’est-ce qui peut disparaître dès maintenant, qu’est-ce qu’il faut charger dans Coquillette, qu’est-ce qui attendra le dernier moment ?
Les petites Blondinettes, elles en pensent quoi ?
Pas facile d’être dans la tête de son enfant. Zora et Léna ont l’air heureuses de partir, mais réalisent-elles vraiment ? Le changement de rythme, l’adieu aux copines, le manque de repères ? On essaye de les préparer, elles sont déjà capables de bien parler du voyage, d’ailleurs on a souvent des retours des instit’ et des surveillants ! Elles n’ont pas manifesté de tristesse à vendre la maison, Zora a même éclaté de joie lorsqu’on lui a annoncé qu’on avait des acheteurs ! Et Léna en a marre de l’école, elle a hâte qu’on soit en voyage. Donc pour le moment, toute la famille va bien !
C’est quoi la suite ?
Le planning très prévisionnel (aussi sûr que la météo à 15 jours), remise des clés vers le 18 juillet. Ensuite on se promène en France/Belgique jusqu’au mariage de ma sœur le 20 août. On charge Coquillette sur le premier bateau après cela, et on prend l’avion pour Buenos Aires pour commencer le périple en mode sac-à-dos, en attendant l’arrivée du camping-car. ¡ Y vamos !