Hum, je prends un peu de retard, je sais, désolé pour le spoiler, nous avons récupéré Coquillette, notre camping-car, et j’avais l’esprit un peu ailleurs. Mais je tiens à jour la page « Où sommes-nous ? », pour que vous puissiez suivre notre avancement !
Piriápolis Pan de Azúcar
8 minutes
5 kms
25/09/2022 => Jour 24
Ce matin, une longue route nous attend, donc on se prépare rapidement et on part. Dans les premières minutes du trajet, Maman Blondinette se met à parler en espagnol, les filles ne le comprennent toujours pas. On décide d’improviser une surprise et de s’arrêter tout de suite, il y a un zoo gratuit à Pan de Azúcar (pain de sucre, nom donné à la colline juste à côté). Les filles sont ravies, on voit des renards, des nandous, des cervidés, des capybaras (les plus gros rongeurs du monde)… On retrouve nos copains coatis, qui, à défaut de touristes, passent de cage en cage pour piquer la ration des autres animaux ! La grosse attraction du parc, c’est des pumas et des jaguars, mais à 10h du matin, ils dorment encore apparemment ! À la sortie, il y a une immense plaine de jeux, qui se remplit très vite, nous sommes dimanche, beaucoup de familles nombreuses débarquent avec glacières et pack de 24 Coca-Cola. On laisse les filles se défouler un peu et on repart.
Pan de Azúcar Punta Ballena
25 minutes
29 kms
Au lieu de pique-niquer au bord de la route, on décide de faire un détour vers les grottes de la baleine, c’est ce qu’on devait voir le premier jour à Piriápolis, mais les baleines avaient détourné notre attention. Cette fois-ci, pas de cétacés, on peut donc descendre le long des falaises pour atteindre une plage, à partir de laquelle on accède à quelques grottes, dont une assez grande pour avoir abrité il y a quelques temps une boîte de nuit, (c’est récurrent chez les latinos ? Nous avions déjà été danser dans une grotte à Cuba). Il y a un mannequin avec son équipe qui fait un shooting pour des vestes en fourrure, des débutants en escalade sur la falaise, les filles ne savent plus où donner de la tête ! Il y a peu de monde, mais la plage est très étroite, ça donne l’impression de ne pas être seuls, on s’écarte un peu en escaladant quelques rochers pour déjeuner en paix.
Punta Ballena Punto del Diablo
2h30
197 kms
On repart, cette fois-ci la route est longue. On est surpris par les péages, on s’apprête à donner de l’argent mais la barrière s’ouvre toute seule. On remarquera plus tard qu’on a un autocollant RFID derrière le rétroviseur, on paiera directement à Europcar en rendant la voiture. Plus on monte vers le nord, plus on quitte la civilisation. On est en basse saison, il n’y a pas de touristes, et les habitants de la capitale ne sortent le we que jusqu’à Punta del Este. Notre destination, Punto del Diablo, est un village de surfeurs. Même si c’est grand sur la carte, ce ne sont que des pistes qui se croisent, il n’y a qu’une route bitumée au centre, qui amène au supermarché. On découvre notre cabaña pour 4 nuits : une jolie maison en dur, avec les deux chambres et la salle de bain au rez-de-chaussée et un grand salon / cuisine à l’étage, avec un balcon qui donne sur la mer.
Celle-ci est à 700 mètres en contre-bas, après deux rues d’habitation, nous sommes dans des dunes de sable blanc. Contrairement à la France, il n’y a pas de plan pour empêcher le sable d’entrer dans les terres, les dunes sont vierges de plantation humaine, et le sable envahit les routes et les premières maisons. Pour nous, touristes, c’est génial, tout est accessible ! Nous y faisons un tour le premier soir, on est attirés ensuite par des bruits de percussions, on tombe sur une batucada dans les rues du village, à mon avis c’est les 20 habitants annuels du village qui font ça pour se donner chaud l’hiver. En effet, à part le supermarché, tout est fermé, pas de restaurant, boulangerie, commerces, on va cuisiner !
26/09/2022 => Jour 25
Cet après-midi, nous partons en promenade sur la plage. À l’extrémité sud, il y a un phare que je veux atteindre, car il y a une géocache à trouver. Après la traversée des dunes, on convainc les filles de garder leurs baskets sur la plage, afin de garder un bon rythme de promenade. Il faut bien ouvrir les yeux, il y a des surprises un peu partout : une chouette en plein jour, des patates de plage (c’est en réalité des œufs de mollusques, merci google !), une tortue d’eau douce égarée, des rapaces, …
Une fois le phare contourné, on continue sur des rochers à escalader, les vagues s’écrasent sur le rebord en formant des gerbes d’écume, on est au spectacle un bon moment. Je ne trouve pas ma cache, je suis frustré. Maman Blondinette, elle, garde l’œil sur la mer et repère une otarie, trop bien, un vrai zoo sauvage cet endroit ! On essaie de retrouver la tortue au retour, mais elle n’est plus là. Dommage, en réalité nous aurions dû la ramasser, c’est un bébé qui n’aurait jamais dû descendre la rivière jusqu’à la mer.
L’arrivée au village se fait sous des nuages noirs, accompagnés d’éclairs et de tonnerre, les premières gouttes arrivent. On se réfugie dans notre logement, mais nous n’avons plus rien à manger, je repars sous un déluge jusqu’au supermarché. Pistes de terre / sable, gorgées d’eau, avec une visibilité proche de zéro, c’est un peu sportif. À part une ornière cachée que j’ai prise un peu vite, je m’en sors bien. Dans le magasin, coupure d’électricité, juste au moment où j’essaie de choisir une bouteille de vin uruguayen. Tant pis, j’en prends une au hasard. Bien entendu, à la sortie du supermarché, il ne pleut plus. J’ai trouvé des pizzas surgelées pour le soir, toutes simples, tomate / mozza. Et bien c’était plus cher que le vin, 15€ le pack de 2 pizzas ! Les filles ne s’en préoccupent pas, elles se jettent dessus avec plaisir. Le vin est moyen, mais c’est du local.
27/09/2022 => Jour 26
Aujourd’hui, c’est jour d’excursion ! Mais pour commencer, quelques premières fois : premier plein d’essence, ici c’est le pompiste qui te sert, pas besoin de sortir du véhicule, ça fait bizarre. Et premier contrôle de police, heureusement, dès qu’il voit sur mon permis qu’on est étrangers, il nous laisse partir ! Nous allons jusqu’à Cabo Polonio. C’est un village perdu dans une réserve naturelle, on ne peut pas y accéder en voiture. Il faut prendre un billet pour un camion touristique, qui roule sur des pistes de sable dans les dunes puis sur la plage pour y accéder. En se garant, on repère un énorme camion aménagé avec une plaque belge. Anouck les retrouve facilement devant la billetterie et entame la conversation. Il s’agit d’un couple bruxellois qui va faire presque le même tour que nous, après avoir déjà fait le Canada et les USA avant le Covid.
On s’installe dans le camion, il n’y a pas grand monde, on doit être 10. C’est un camion ouvert et le chauffeur roule vite, on met rapidement les coupe-vent, il ne fait pas chaud. Le trajet dure une vingtaine de minutes, et on se retrouve dans le village. Pas de route là-bas, des sentiers entre les maisons disposées sans aucune organisation. Les constructions sont hétéroclites, avec pourtant des points communs : elles sont petites, sans étage, et avec peu ou pas d’accès à l’électricité. On commence la visite par un sentier qui longe la côte dans des rochers, assez rapidement on aperçoit des otaries à fourrure, c’est surtout pour cela qu’on est venus. Les premières qu’on observe sont joueuses, on continue la balade jusqu’à la grosse colonie, qui sont plutôt en mode bronzette sur les rochers. Quelques mâles font les fiers, quelques jeunes s’amusent à glisser jusqu’à la mer et à utiliser les vagues pour remonter. On pique-nique là, au pied du phare, en regardant les otaries.
L’après-midi, on se pose sur la plage pour attendre le camion retour à 16h. On s’éloigne un peu du village : on croise 4 cadavres d’otarie dans le sable, et de nombreuses crottes de chien. Les locaux n’ont pas l’air de s’en soucier. Une fois un espace propre trouvé, les filles partent à la chasse aux coquillages (c’est des variétés différentes qu’en Europe, les Blondinettes s’extasient ! ) et Anouck se fait une session danse – bien-être loin de la civilisation. On remonte un peu trop tôt vers le point de rendez-vous, on essaie de trouver un goûter mais les boutiques ouvertes n’ont rien de cuisiné, que du sachet emballé. On retombe sur les Belges, qui nous racontent comment ils ont sécurisé leur véhicule pour la traversée, et qui racontent toutes les histoires d’effraction qu’ils ont entendues. Grande respiration, lâcher-prise, on n’a rien sécurisé, mais Coquillette va bien, on y croit !
Les filles veulent monter sur les sièges aménagés sur la cabine du camion, il y a 5 places, et le couple de Belge est déjà monté, Maman Blondinette se dévoue pour rester seule en bas, je monte avec les petites. C’est plutôt impressionnant, on sent bien la vitesse et les secousses, on voit les dérapages dans le sable quand le camion patine un peu dans les montées. Les filles se sentent comme dans un parc d’attraction, elles rigolent tout le trajet !
28/09/2022 => Jour 27
Sur mon application de suivi du cargo de Coquillette, je me rends compte ce matin que le bateau est au large de notre village ! Coquillette sera ce soir au port, bien à l’heure ! On commence à compter les nuits avant les retrouvailles, les filles sont impatientes de retrouver leurs jouets et leurs doudous, nous c’est plutôt les vêtements, notre matériel de cuisine, les épices d’Anouck (du Caire) et mes crêpières !
Juste au nord de Punto del Diablo, il y a le parc Santa Teresa, c’est notre destination du jour. En chemin, je m’offre une nouvelle expérience : rouler sur une piste d’atterrissage pour avion. Ce n’est pas une mauvaise indication du GPS, non ! La route s’élargit d’un coup, sur plusieurs kilomètres, pour permettre aux avions en détresse de se poser de manière « sécurisée ». Cela fait bizarre, mais par contre c’est agréable, c’est la route dans le meilleur état que nous empruntons depuis que nous sommes en Amérique du Sud !
À Santa Teresa, nous commençons par la forteresse, c’est un lieu militaire même si ce n’est plus qu’un musée. C’est donc un soldat qui nous vend notre billet d’entrée, et on en voit d’autres passer la débrousailleuse dans le gazon. On voit beaucoup d’anciens canons, de toutes tailles, des reconstitutions des forts d’Uruguay, une vue sur toute la campagne aux alentours, les uniformes des différentes époques. On se rend ensuite dans le parc, de nouveau, un militaire nous accueille, il prend notre numéro de plaque, passeport, téléphone, pour vérifier qu’on ne reste pas dormir là.
On pensait qu’il y aurait à manger là, mais tout est fermé, de nouveau, nous sommes en basse saison. Finalement, on trouve une boulangerie, et on fait une razzia sur tout ce qu’elle a de salé : elle a 2 sandwiches triangle jambon/fromage ? On prend ! 1 croissant avec aussi du jambon/fromage ? On prend aussi ! Du pain au chicharrón ? Allez, on embarque. Et des desserts, pour être sûrs ! On repart avec beaucoup, pour beaucoup moins cher que d’habitude ! Nous allons manger tout cela face à mer. Il y a un gros vent du Sud qui nous glace (et oui, changement de paradigme, le soleil de midi est au Nord, et le vent du Sud est froid ! ), on ne traine pas et on se dirige vers le centre du parc où il y a un mini-zoo.
C’est une curieuse expérience, plutôt négative. Il y a partout des capybaras. On se rend compte que les enclos ne sont pas fermés, que ces rongeurs ont envahis le parc et se sont reproduit sans contrôle. Il y a quelques cages avec un alligator et quelques babouins d’Afrique (mais qu’est-ce qu’ils font là ???), et des volières. Les filles sont toutes heureuses de voir des paons faire la roue, les parents, on déprime de voir les autres oiseaux dans des cages minuscules et mal entretenues. La plaine de jeux attenante a beau être vaste, les Blondinettes en ont vite fait le tour !
On reprend la voiture pour chercher un mirador à baleine. Celui-ci est bien exposé… au vent ! Il fait trop froid pour qu’on attende les baleines, on se décide à quitter le parc. Mais finalement, on se rend compte qu’on a oublié de visiter les serres à l’entrée. J’ai l’impression d’être de retour en enfance, chez mes grands-parents. Une serre immense, pas assez entretenue, avec une végétation luxuriante jusqu’au plafond. J’imagine qu’ils font un effort en haute-saison. On se promène aux alentours, on retrouve quelques capybaras dans un lac, mais Maman Blondinette ne parvient pas à s’émerveiller, pour elle, ce sont des évadés du zoo, pas des sauvages, ça ne compte pas !
On rentre à la maison, demain, on rechange d’endroit, direction La Paloma !
Comments (2)
Génial !
Oui, génial, on en profite bien ! Bisous à toute la famille !