29/10/2022 => Jour 58
Après les aventures d’hier et l’effraction du camping-car, aujourd’hui on ne bouge pas ! On installe la dînette à la place du lit des filles pour qu’elles puissent jouer, et je me lance dans les réparations. J’avais déjà réparé la fermeture de la fenêtre hier, maintenant on va essayer de récupérer le store. On essaye la manière simple : on tente de le dérouler pour le recoller. Mais ça ne fonctionne pas, la partie déchirée n’est plus enroulée aussi serrée que la partie intacte, on ne fait pas coïncider les deux morceaux. Je décide de démonter le châssis de la fenêtre, j’ai déjà fait cela en France pour changer la moustiquaire, je sais que c’est laborieux.
Anouck le sait aussi, elle alterne entre coup de main, cuisine et gestion des filles. Une fois le châssis et le store enlevé, mettre du scotch est facile. La suite l’est moins : le store a glissé de son cadre, il faut le recentrer, remettre toutes les petites pièces, enrouler le store uniformément sur toute sa largeur. Je mets quelques vis, Anouck me suggère de faire un test avant de tout fixer. Ça ne fonctionne pas du tout, la poignée ne permet plus de remonter le store. Je redémonte tout, et on voit que les petits éléments plastique qui bougent les fixations aux glissières sont cassés. Je fouille mes bacs de bricolage, et je trouve une poignée de remplacement dans un sac de pièces en vrac. Bon, on mange d’abord et je verrai ensuite comment faire le remplacement.
Pendant que les filles écoutent des histoires et qu’Anouck pique un somme, je cherche des solutions. Tous les mécanismes sont coincés dans une tringle en alu, et n’ont pas l’air d’apprécier que je les bouge. J’essaie de tordre la tringle pour faire passer la poignée, mais ce n’est vraiment pas malléable. Anouck sent qu’il faut me laisser tranquille, elle emmène les filles au musée. Je passe les deux heures suivantes à scier du plastique, mettre du W40 partout pour faire coulisser les pièces, de la superglu pour réparer ce que j’ai scié, à tout remettre au bon endroit. Notre store a une belle cicatrice, on verra si ça tiendra longtemps, mais pour aujourd’hui ça suffira.
Maman Blondinette et les filles veulent visiter un musée sur les animaux marins de la région. L’endroit est fermé en ce moment pour une rénovation. Elles apercevront seulement l’immense squelette de baleine du parc. Elles se sont rabattues sur la visite d’un musée sur le débarquement de Gallois dans la région, d’où le nom anglophone de certains endroits (Puerto Madryn vient du nom d’une montagne au Pays de Galle). Le guide du musée suit des cours de français, c’est une bonne occasion pour lui de pratiquer. Sur la plage, les filles voient beaucoup de coureurs monter et descendre des petites falaises. Anouck se renseigne, ils s’entraînent pour un trail dans les Andes. Mais comme ils n’ont pas de montagnes ici, ils courent sur la plage, et grimpent de nombreuses fois ces falaises pour simuler le dénivelé. C’est, heu…, particulier !
30/10/2022 => Jour 59
Nous affrontons notre premier vent patagon ce dimanche. Vent à 40km/h avec rafales à 70. On avait dit qu’on ne bougerait pas, mais Maman Blondinette propose d’aller voir une colonie de lions de mer, à quelques kilomètres. On remballe donc tout, on fait 10 kilomètres sur bitume en quelques minutes, et les 5 kilomètres restant en 25 minutes, sur une piste en tôle ondulée. Cela fait douter Anouck, a-t-elle eu raison de nous faire vibrer ? La réponse est oui !
Une fois arrivés, c’est marée haute, toutes les otaries sont là, au pied des falaises, en train de jouer et de rugir. Le paysage est magnifique, et le spectacle des animaux est de très haute qualité ! Un chemin nous emmène à un autre observatoire 360 mètres plus loin, on voit moins bien la colonie, mais on peut apercevoir qu’il y a une autre formation rocheuse plus loin où de nombreux lions de mer sont réfugiés. On mange à l’abri du camping-car, le vent est très violent. Anouck repart voir s’il y a des otaries prêtes à poser pour la photo, mais la mer a commencé à descendre, elles sont toutes entassées sur les deux mètres de plage à prendre le soleil.
Punta Loma Plage Garipe
1h30
59 kms
Nous partons faire le plein de diesel et d’eau en ville, ensuite nous retournons vers la baie où nous avions vu les baleines mercredi et jeudi. Cette fois, on y descend par le nord et on s’arrête rapidement : demain, nous allons sur la péninsule de Valdez, dont l’entrée est proche d’ici. Nous projetons d’y être dès l’ouverture. Nous trouvons un emplacement entre quelques dunes qui nous protègent du vent, à une dune de la mer. Nous allons promener sur la plage, il y a une baleine morte que nous voulons voir, pour mieux réaliser la taille de l’animal. Nous avions eu des infos plus tôt dans la semaine, ils laissent les cadavres suivre le cycle de la nature, c’est trop de logistique pour déplacer un animal de cette taille. Il n’y a qu’en haute saison, si un animal s’échoue sur une plage grand public, alors un bateau le remorque vers une plage moins fréquentée.
Nous controns pendant quelques centaines de mètres, dès qu’on parvient à voir l’amas de chair et d’os au loin, on laisse l’appareil d’Anouck nous faire des souvenirs et on revient vent dans le dos. Il nous faudra un bon chocolat chaud pour reprendre des couleurs. Ensuite nous faisons du ménage, c’est fou comme on n’y pense pas quand il y a tant de choses à voir à l’extérieur ! Il n’y a pas de réseau ici, pour la soirée, ce sera rattrapage pour les articles de blog !
31/10/2022 => Jour 60
Plage Garipe Caleta Valdez
2h30
134 kms
Dès le réveil, nous voyons des baleines. Le vent est tombé, le ciel est bleu, la journée s’annonce bien. Nous nous dirigeons rapidement vers la péninsule de Valdez. Il y a un péage à l’entrée, et un centre des visiteurs. On y trouve les horaires des marées, et une exposition sur les différents animaux que l’on peut voir ici, ainsi que sur l’historique de l’isthme. C’est aussi le dernier endroit avec du réseau, je mets vite fait le « Où sommes-nous ? » à jour. Nous décidons d’aller à Caleta Valdez, sur la face Est de la péninsule, la marée haute est vers 13h, et le meilleur moment pour voir des animaux, c’est de deux heures avant à deux heures après la marée haute.
Nous savions que ça allait être une journée difficile de ripio (route de graviers), mais dès qu’on quitte le bitume, que ça commence à trembler, on se crispe un peu. Il y a 70km jusqu’à notre destination. On roule lentement, je cherche le meilleur endroit sur la piste de 12 mètres de large pour éviter la tôle ondulée. On voit beaucoup de guanacos et de nandous. Je me rabats souvent de mon côté, des argentins nous doublent à toute vitesse, même les minibus d’excursion nous distancent facilement. Au bout d’une vingtaine de kilomètres, nous nous demandons comment ils peuvent rouler si vite sur ce sol. Alors on essaie. Et bien, ce n’est pas si terrible. Les pneus n’ont pas le temps de rentrer dans les trous, ou bien les suspensions de nous transmettre l’information. Ce n’est pas magique non plus, on tremble et on ne s’entend plus, mais au moins on avance, 60km/h à la place de 20.
Quelques kilomètres plus loin, une voiture nous double, avec appels de phare, le passager nous fait des signes en montrant la roue arrière. Je fais la grimace, un pneu crevé ? Je n’ai, mais alors aucune envie de changer une roue ici. Je descends voir, les roues vont bien, ouf. C’est l’enjoliveur qui sert à protéger l’intérieur de la roue jumelée qui a perdu une de ses deux attaches, ce n’est pas grave. Je le défais entièrement et le range en soute. Un camping-car s’arrête pour voir si tout va bien, des français, ils nous disent « à tout à l’heure » !
On repart, cette fois-ci on atteint notre objectif. On croise un premier parking, on fait une pause. Des pingouins! Enfin, des manchots de Magellan pour être exact. Mais pas à 300 mètres, non, juste là, de l’autre côté de la barrière. Si je tends le bras, je les touche. Nous sommes tous les 4 super heureux. On ne reste pas, on y reviendra plus tard, il y a d’autres animaux à voir. Sur le parking suivant, nous retrouvons les français, avec un autre camping-car bleu-blanc-rouge. Nous sommes sur une plateforme d’observation des éléphants de mer. Il y en a des centaines. À cette saison, il y a des naissances, il peut donc y avoir des orques qui viennent attaquer les petits sur la plage. Beaucoup de touristes sont là pour ça. Ils sont pour la plupart en tour organisé, ils restent 5 minutes puis leur guide les pousse vers le bus. Avec les deux familles françaises, on a le temps. On regarde le spectacle en faisant connaissance. Ceux qui se sont arrêtés près de nous plus tôt dans la journée, Guillaume et Juliette, viennent d’Annecy, ils ont 3 enfants. L’autre couple, c’est les p’tits coquins, Julien, Axelle et leurs 2 garçons, Anouck les suivait depuis leur début de voyage en juillet, ils ont publié une vidéo sur les vols d’objets dans les camping-cars durant la traversée en bateau. Anouck l’avait regardée juste avant de déposer Coquillette au port, mauvaise idée, nous avions bien stressé ! Comme les parents ne bougent pas, les enfants commencent à jouer tous ensemble, à sortir les Playmobil, en avant les histoires !
Nous ne verrons pas d’orques, mais c’est quelques heures agréables à discuter en regardant le paysage. On se déplace en milieu d’après-midi vers un troisième parking, duquel part une petite promenade que l’on fait avec Guillaume et Juliette, il y a plusieurs points de vue sur les éléphants de mer, c’est sympa. On repart vers le seul endroit où l’on peut dormir sur la péninsule, le camping de Puerto Pyramides. C’est les 70kms de ripio dans l’autre sens, plus 10 kilomètres de bitume. Cette fois, je roule à 80km/h, ça ne rassure pas Maman Blondinette, mais au moins on ne met pas trop de temps (1h20 quand même !). Les deux autres familles nous ont vanté les douches chaudes du camping, à peine arrivés on fonce vers les sanitaires. C’est vrai que, même si la douche de Coquillette est très bien, pouvoir rester longtemps sous le jet d’eau sans craindre de vider le réservoir, ça a du bon.
On reste sur la Péninsule demain, on verra ce que la Nature nous offrira ! En attendant, rien que de savoir qu’on n’est pas pressés, c’est du Bonheur que l’on savoure !
Comments (2)
bravo pour le bricolage et chouettes balades avec tous ces animaux !
Oui, c’est vraiment ce qu’on retient de cette descente de l’Argentine, on aura vu des animaux sauvages partout !