10/12/2022 => Jour 100
On l’a fait ! 21km avec les filles, 1000 mètres de dénivelé ! Léna, pas encore 6 ans, et Zora, tout juste 8 ans ! Le réveil a été plus matinal que prévu, nous entendons nos voisins se lever à 5h. Je me rendors jusqu’à 6h30, Anouck non, elle cogite. Nous réveillons les filles à 7h, p’tit déj, tenue de rando, nous sommes prêts à 7h50.
Mirador Base Torres
9h28
21 kms
Les copains nous ont expliqué qu’ils allaient faire le début avec leurs vélos électriques, car il y a 1,5 km sur une route plate avant le début officiel de la randonnée. Cela économise 3 km aux jambes des enfants. Donc Maman Blondinette me suggère de décrocher les vélos des filles.
La météo est parfaite, pas de nuages sur les montagnes, grand soleil. Les copains attaquent à un rythme bien soutenu, menés par leurs grands garçons. Nous nous calons sur le rythme des filles, avec Caro et Suzie. Ça monte bien dès le début, avec des sentiers étroits et des pierres qui roulent. Il y a déjà du monde sur le chemin, on se fait dépasser régulièrement.
Cette randonnée se découpe en 3 parties, une grosse montée, un passage de petits dénivelés autour de la même courbe de niveau, et une ascension finale courte en distance mais intense. Léna a du mal au début, mais Anouck la motive avec un petit bac maison, on trouve un prénom pour toutes les lettres de l’alphabet.
Lorsque je prends le relais, on attaque la deuxième partie, et le moral est meilleur. Zora et Suzie avancent ensemble, elles inventent leurs histoires et sont intarissables. Le dernier tronçon est violent, 300 mètres de dénivelé sur 1 kilomètre, avec des gros rochers qui obligent les filles à mettre les mains pour monter. J’aide beaucoup Léna, ça tire sur l’épaule. Anouck avance avec Zora, mais celle-ci en a marre. On cherche une solution, je mets une histoire sur le téléphone, mais le son n’est pas assez fort.
Les Blondinettes reçoivent des encouragements et des félicitations dans toutes les langues. Un français demande l’âge de Léna, il explique que son petit-fils du même âge est loin de marcher aussi bien, parce que ses parents sont faibles !
Et finalement, nous y sommes ! Un lac au pied des ces majestueuses tours de pierre. On peut sortir le pique-nique, les 3 familles sont au complet. Je trouve qu’il y a quand même beaucoup de monde, surtout que l’espace autorisé pour se poser est assez réduit.
Mais lorsqu’on repart 1h plus tard, c’est la cohue. Des dizaines (centaines ?) de personnes montent dans le pierrier, c’est difficile de se frayer un passage pour redescendre. Zora est partie avec sa copine Suzie en avant, j’aide Léna et Anouck suit. En bas du pierrier, on se rassemble. Enfin, sauf Romain et les aînés, qui tracent pour voir le match de la France à 16h.
Les 3 filles se racontent des histoires pour passer le temps, on a un bon rythme. Sur le tronçon central, les passages qui montent nous semblent bien décourageants, on est content d’arriver à l’endroit où il ne reste plus que de la descente. Anouck capte du réseau sur un passage du chemin, on envoie une jolie photo à la famille et elle fait sa publication Insta, pendant que j’avance avec les Blondinettes. On croise en chemin les chevaux qui livrent au camping les provisions pour les randonneurs.
Lorsqu’on arrive aux vélos, elles sont de nouveau en pleine forme, on doit courir pour suivre les bicyclettes ! Au centre des visiteurs, on retrouve les garçons devant le match, il y a apparemment beaucoup de français qui ont fait la randonnée, vu les exclamations à chaque action. Près de Coquillette, Anouck repère le van de « A very long honeymoon » , un couple de Suisses qu’elle suit depuis quelques temps sur les réseaux. Elle les abordent en mode grande fan. Ils vont faire la rando le lendemain.
Le temps pour chacun de se poser et de prendre une douche, on se rassemble pour prendre l’apéro. Comme promis la veille, je sors ma grande bouteille de 5310, qui est très bien accueillie. Romain et Caro, grands connaisseurs, la complimentent et posent plein de questions. Je suis fier de la réussite du frangin ! Je suis fier aussi de mes filles qui ont super bien marché !
11/12/2022 => Jour 101
Comme on a bien fait de marcher hier ! Aujourd’hui, au réveil, il y a des nuages sur les montagnes, c’est tout de suite moins sexy ! On profite de la matinée pour faire de l’école. Quand les copains sont réveillés, les filles retrouvent Suzie et Anouck va discuter avec Clément et Céline. Moi je fais mes devoirs, j’ai pris un peu de retard sur l’écriture du blog.
Nous voyons revenir les Suisses vers 10h, on se demande si les sentiers sont fermés à cause de la météo. Non, ils sont juste partis à 2h30 dans la nuit pour admirer le lever de soleil au sommet de la rando ! Et comme ils sont en forme, ils partent rapidement en faire une autre dans la journée.
Nous partons après le repas de midi pour une autre promenade, on dit au revoir aux QuintoPinos, les CheersOnTracks vont faire la même balade que nous. Leur gros camion, Raoul, est visible de loin, on les suit un moment sur la piste, c’est amusant de se faire coucou dans les virages en épingle. On se retrouve sur le parking, les Blondinettes sont heureuses de faire encore une activité avec Suzie.
Le sentier a très peu de dénivelé et est assez court. Heureusement, car on sent la fatigue d’hier chez tout le monde. On admire au début une jolie cascade turquoise, elle relie deux lacs. Ensuite on avance pour se retrouver face à un lac, de l’autre côté il y a les cuernos, les cornes, deux montagnes pointues avec un changement de couleur de roche pour le sommet, c’est très beau. Sur tout le trajet, on a des vues sur les lacs, eau turquoise et petits îlots, c’est magique.
Au retour, le temps se gâte. On est chanceux, il commence à pleuvoir une fois à l’intérieur. On hésite pour reprendre un apéro ensemble, les enfants très fatigués décident pour nous : pas ce soir ! Les rafales se font sentir, on se repositionne face au vent. Quelques temps après, les copains font pareil. Ce n’est pas parce qu’ils ont un gros camion qu’ils sont plus stables que nous, au contraire !
12/12/2022 => Jour 102
Au réveil, on a tout de suite la pression. Les navettes de l’hôtel Explora, un des logements dans le parc, se sont garées autour de nous. Pas sûr qu’on pourra sortir. On sait que les conducteurs sont désagréables et pensent pouvoir faire la loi dans le parc. On se prépare rapidement, on ne va pas rester là ! Je sors prendre une photo, j’espère les inquiéter. Au final, avec Anouck qui me guide, j’arrive à me dégager.
Je m’arrête près des copains, on se dit au revoir avec la ferme intention de se recroiser plus au nord. Nous nous dirigeons ensuite vers une jolie cascade à la sortie Est du parc. Nous pensions pousser un peu plus au nord pour se promener près d’un lac. La météo nous en dissuade, il fait gris, peu de chance que l’eau soit aussi bleue que sous le soleil. On a vraiment eu de la chance pendant notre séjour dans le parc, les massifs que nous avons pu voir sous le ciel bleu sont tout couverts de nuages maintenant.
La route nous emmène près de jolis lacs au bord salé, on peut apercevoir des flamants chiliens et des guanacos. Nous mangeons près d’un point de vue sur un lac. Anouck cuisine un maximum de produits frais, on passe la douane demain. J’en profite pour regonfler les pneus, on va normalement ne plus faire de ripio. Quel naïf ce Papa Blondinette ! La route bitumée est en travaux, ils ont créé une voie secondaire sur une dizaine de kilomètres, du ripio bien sûr !
Le parc nous fait un dernier cadeau, 6 condors dans un champ en train de déguster un cadavre, un autre rapace se pose à côté pour nous aider à réaliser la taille immense du roi des Andes. Nous sommes accompagnés par un vent costaud, la bâche de protection des vélos ressemble à une montgolfière, je finis par l’enlever.
Voilà Cerro Castillo, dernier village chilien avant la frontière, nous allons dormir ici. Nous nous installons à côté d’une plaine de jeux, les filles peuvent se défouler. Anouck se déchaîne en cuisine : pain, gâteau, quiche… Pendant ce temps, je visite le village et je trouve un autocollant de Torres del Paine pour Coquillette. Avant le repas, nous cherchons un endroit abrité du vent, nous nous installons derrière un bâtiment abandonné, c’est pas parfait mais nous sommes beaucoup moins brassés !
13/12/2022 => Jour 103
On vous avait dit qu’on allait tricoter entre le Chili et l’Argentine ? Nous repassons en Argentine ce matin, après 2 semaines au Chili. La sortie du Chili est tranquille, la douanière félicite les filles d’avoir bien marché. Ensuite on roule quelques kilomètres avant le poste frontière argentin.
La douanière qui s’occupe de faire l’admission de Coquillette a l’air perdue, elle ne trouve pas les infos sur mon passeport, sur son ordi, sur la carte grise. Elle fait appel à sa collègue. Celle-ci nous montre des plumes de condor, elle les donne aux filles. Ensuite elle explique à Maman Blondinette que l’homme qui a été les chercher a dû gravir des montagnes, donc qu’il faut le payer. Anouck donne un premier billet, et la dame fait la grimace, un deuxième billet change de main. Et voilà notre première extorsion en Amérique du Sud…
La paperasse finie, on peut repartir, sans visite du camping-car cette fois. Il reste quelque kilomètres avant d’atteindre la mythique route 40. Celle qui descend toute l’Argentine le long de la cordillère des Andes. J’imaginais cela comme une 2*2 bandes, bien bitumée, avec plein de camions. Et bien non, ce n’est pas ça. C’est une route normale, défoncée par endroit, et on n’y voit pas grand monde dans cette région. De plus, elle fait des détours pour rejoindre des villes excentrées, comme Esperanza, où nous mangeons et faisons le plein.
Certaines parties de la 40 ont été abandonnées, et les routes annexes que les gens utilisent promues en « 40 ». Cela fait de drôles de conflits entre Google Maps et les panneaux sur la route ! Il y a beaucoup de vent aujourd’hui, il arrive de face pour notre arrivée à El Calafate, Coquillette n’aime pas trop ça ! Par contre, sur les hauteurs de la ville, on découvre un lac immense d’une magnifique couleur turquoise. Ce sont les glaciers qui l’alimentent qui lui donnent cette teinte.
Nous décidons de dormir au camping situé au centre-ville, cela me permettra de boire lors de la demi-finale de foot. Nous marchons vers une laverie, mais il est 16h, le match commence, la porte est fermée. Heureusement, deux rues plus loin on trouve un établissement ouvert, on est soulagé. On dépose notre linge puis on se dépêche d’aller voir le foot.
Tout le village semble mort, tous les Argentins sont devant le match. Nous découvrons nos premiers ibis, ils viennent picorer les cerises dans les jardins. Anouck communique avec Laurent et Chrystelle, ils ont fait plusieurs bars pour regarder la demi-finale sans trouver de place. Ils se sont finalement installés dans un restaurant un peu chic, qui nous laisse regarder le match en consommant juste une boisson.
Par la fenêtre, on aperçoit la famille « À 6 sur la route« , on avait repéré leur camping-car deux fois ces derniers jours, on se doutait qu’on se croiserait. On parle un peu sur le trottoir, ensuite ils emmènent leurs 4 (4!) garçons chez le glacier pour voir le match, on rentre dans le restaurant pour regarder la victoire des Argentins.
On profite ensuite un peu de la joie des habitants dans la rue, tout en passant à l’office du tourisme pour avoir les informations sur le glacier Perito Moreno, ils nous conseillent une agence pour faire l’excursion en bateau. On passe donc réserver notre excursion puis on file se réfugier au camping. Les filles jouent avec les enfants d’à 6 sur la route, on fait connaissance avec Julien et Laure, les parents, en partageant une bière.
Celle-ci était fraîche, mais pas autant que les glaciers que l’on va voir cette semaine !!!
Comments (1)
Superbes paysages et bravo les filles pour la grosse balade.
Perito Moreno mes parents y sont allés il y a quelques années !