14/12/2022 => Jour 104
Nous voici donc bien installés à El Calafate. On a fait les comptes hier soir, avec le cash qui nous reste, on est un peu juste avant notre passage au Chili. Je décide donc d’aller au Western Union de la ville. Tous les témoignages nous informent que c’est compliqué, je pars donc tôt pendant que les filles dorment. Je suis armé de mon passeport, mon téléphone, mes écouteurs bluetooth et deux bananes !
J’arrive à la poste à 7h50, ça ouvre à 9h, et il y a déjà 3 voyageurs devant moi. Ils discutent en anglais bien fort, j’écoute le festival de Montreux pour passer le temps. La poste ouvre à 9h, derrière moi la file s’est bien agrandie. Les employés font d’abord rentrer ceux qui viennent pour les services postaux, ça peut prendre longtemps apparemment. J’ai de la chance, 10 minutes plus tard on est autorisés à rentrer.
Deux guichets nous sont affectés, et j’entends que l’Allemande devant moi a un problème, l’employé lui demande une copie de son passeport. On avait lu sur internet que c’était nécessaire, mais sur nos 10 transferts effectués en Argentine, on n’avait pas dû en donner. Autrement dit, je n’en ai pas avec moi. J’attends que l’Allemande fasse un scandale pour voir si ça passe, mais non, le postier est intransigeant.
Il lui indique une librairie à 150 mètres. Je la suis directement, on est plusieurs à avoir ce réflexe, on se retrouve à 4 dans le magasin. La libraire me rend les 4 copies, puis comprend que l’on n’est pas ensemble. J’ai un peu de monnaie pour payer les 20 pesos que coûte la copie, mais mes compères d’infortune n’ont pas de petits billets, je me retrouve à payer pour 3. Enfin bon, au cours du peso argentin version WU, j’ai payé 9 centimes au lieu de 3… On revient rapidement à la poste, et on est autorisés à dépasser les 30 personnes qui attendent. Ouf, je suis de retour au camping avant 10 heures, le portefeuille rempli !
La matinée passe vite, les enfants jouent ensemble, j’appelle mon papa puis je vais chercher le linge, Anouck prépare à manger. On observe les ibis qui font un bruit de klaxon. Au moment du repas, les copains proposent de manger ensemble. Sauf qu’ils n’ont pas encore commencé à cuisiner ! On mange bien tard, leurs enfants sont jaloux de notre semoule, on n’en trouve pas facilement en Argentine. On partage pour leur grand plaisir !
Ensuite, nous allons payer notre excursion glacier (c’est pour demain !), on passe au bar pour le match de foot (France-Maroc) mais c’est de nouveau bondé, on choisit l’option glace. Il n’y a pas grand monde, et les autres clients ne sont pas là pour le foot : bref on est seuls à crier à chaque action. Les filles sont super contentes de la victoire française, avec Anouck on se dit que c’est sympa d’être ici pour une finale Argentine-France, même si on appréhende la réaction des locaux si ce n’est pas Messi qui gagne !
Après le match, on quitte rapidement le camping (le patron trop sympa nous a laissé jusqu’à la fin du match pour le check-out, tant que l’Argentine gagne à la fin). Nous passons dans une gomeria pour voir s’ils peuvent nous remplacer le pneu abîmé à Punta Arenas, le patron antipathique ne peut/veut rien faire pour nous.
Les Blondinettes réclamaient des décos de Noël, on va donc au grand supermarché de la ville. C’est un échec, les rayons de Noël sont déjà tous vidés, l’été va commencer ici, c’est donc piscine, jardinage et charbon de bois en tête de gondole !
Pour être sûrs d’être à l’heure au départ de l’excursion demain, nous décidons de dormir au port, à 50km de la ville (le lac Argentino qui borde la ville est très grand, presque 3 fois le lac Léman !). Mais à la sortie d’El Calafate, la couleur du lac avec le soleil couchant, ainsi que la vue sur une lagune peuplée de flamants roses fait hésiter ma copilote. Demi-tour, on prend une petite route au bord de l’eau, et on dort près du lac. On roulera demain !
15/12/2022 => Jour 105
El Calafate Puerto Bandera
50 minutes
49 kms
Le rendez-vous au port pour notre excursion est à 8h30, pour un départ à 9h. On se lève à 7h, les filles dorment encore. On ouvre juste les rideaux à l’avant, et on démarre en laissant les Blondinettes au lit. Bon, ça bouge beaucoup, elles se réveillent vite. Nous sommes vers 7h45 à 5 minutes du port, nous nous arrêtons sur le bord de la route prendre le petit déj’.
Laurent et Chrystelle nous dépassent, ils seront avec nous pendant cette excursion. Il faut payer le parc national sur le quai, avant de monter sur le bateau. Ça traîne un peu, des américains devant nous font semblant de ne pas comprendre, puis de ne pas avoir d’argent. Lorsqu’on accède finalement à notre embarcation, les copains nous ont réservé des places.
Nous sommes à l’avant du bateau avec une porte qui donne sur le pont, mais qui sera hélas fermée toute la traversée. Nous pouvons accéder aux ponts avant et arrière au rez-de-marée, et aux ponts arrières des deux étages supérieurs. Au départ, nous nous dirigeons vers des falaises, un guide donne beaucoup d’explications au micro. Il s’est placé sur le pont supérieur, pour pouvoir nous indiquer les choses à regarder, comme un vol de condor, ça nous met de bonne humeur pour la journée.
Surtout qu’on enchaîne rapidement par des icebergs, le bateau s’arrête régulièrement pour laisser le temps à tous de prendre des photos, de changer de pont ou de côté. On en prend plein la vue, à cette distance, la couleur de la glace est d’un bleu roi saisissant ! L’inconvénient, c’est qu’à l’arrêt la houle se fait beaucoup plus sentir, Maman Blondinette a l’estomac mécontent.
Les marins en profitent pour pêcher… de la glace ! Pendant quelques minutes, ils lancent des perches, des filets, donnent des instructions au poste de pilotage. Lorsqu’ils sortent un gros bloc de glace, tout le monde applaudit. Le bloc passe de main en main pour la photo, ensuite les stewards arrivent avec les pics à glace et les seaux à champagne. Tout se monétise, sur le bar, ils ont sorti des alcools de toutes sortes à consommer « on the rocks » bien sûr !
Le capitaine nous emmène ensuite près du glacier Spegazzini, celui-ci se jette dans l’eau, donc le navire le longe dans un sens puis dans l’autre, les appareils photos chauffent, les cartes mémoire se remplissent ! Ils nous emmènent ensuite faire une pause dans la « baie des vaches ». L’équipage est un peu gêné par un iceberg proche de la passerelle, le capitaine doit utiliser les hélices du moteur pour le déplacer, c’est lent.
Ensuite tout le monde descend, les 80 touristes se séparent en deux groupes, ceux qui comprennent l’espagnol, et ceux qui auront la version anglaise. Nous sommes dans le premier groupe, le guide est très sympa. Il nous apprend pourquoi les fermes s’appellent estancia : permiso d’estancia, permis de s’installer sous réserve de vivre sous le drapeau argentin, une manière d’inviter les pionniers à coloniser les terres difficiles de la Patagonie.
Il nous explique que le principal problème du parc national des glaciers, c’est les vaches sauvages. Quand ils ont créé le parc, ils ont viré les fermiers, qui ont oublié quelques bêtes. Celles-ci sont un millier actuellement, dans des lieux difficiles d’accès, et elles mangent en hiver les jeunes pousses des arbres, ce qui empêche la forêt de se renouveler.
Nous retournons sur le bateau, les moteurs sont toujours à fond pour empêcher l’iceberg de revenir vers le bord. Nous repartons au large, on aperçoit au loin l’immense glacier Upsala, nous ne pouvons pas nous en approcher car il est tellement haut, que lorsqu’un bloc de glace tombe il crée une vague qui peut faire chavirer un navire. On joue à Uno pour occuper les filles qui commencent à trouver le temps long.
Notre embarcation accélère pour atteindre le célèbre glacier Perito Moreno. C’est magique, il est immense, il peut atteindre 70 mètres hors de l’eau. On guette les blocs tomber, mais on ne voit rien. Au bout d’une dizaine de minutes d’admiration, le capitaine nous invite à écouter ou chanter l’hymne national argentin face au drapeau à la poupe, tournée vers le glacier. La musique ne fait pas assez trembler le mur de glace, rien ne tombe.
On retourne ensuite au port, on aura parcouru presque 200 kilomètres sur ce lac ! Comme on prévoit de faire la visite pédestre demain, nous ne retournons pas jusqu’à la ville, nous dormons sur un bord de route. Nous sommes épuisés, mes trois chéries s’endorment rapidement, je range Coquillette puis je m’endors à mon tour.
16/12/2022 => Jour 106
Puerto Bandera Glacier Perito Moreno
55 minutes
45 kms
On repart vers le parc des glaciers, cette fois-ci on va le faire à pied. À l’entrée, on nous propose la navette gratuite pour accéder aux passerelles, mais Anouck a lu qu’on pouvait les rejoindre par un sentier piéton. En réalité, c’est une longue passerelle en métal, qui longe la côte. Le temps annoncé est d’1h30, mais ils doivent compter le temps de prendre les photos, on le fait en une grosse demi-heure.
On s’arrête sur les différents miradors, on a une vue magique sur le glacier. Le but du jeu est d’apercevoir des blocs de glace se détacher et tomber à l’eau. On remarque rapidement qu’une grosse partie est tombée juste en face de l’endroit où le bateau s’est arrêté hier. On ne sait pas si c’est arrivé après notre départ ou ce matin.
Les filles, et particulièrement Léna, ne sont pas de bonne humeur, elles ne pensaient pas devoir marcher. Les passerelles sont composées de grilles métalliques, pas moyen pour elles de s’installer pour jouer lorsque nous contemplons le glacier. Elles n’ont pris que des petits jeux qui peuvent passer à travers les grilles. On trouve enfin un balcon avec un sol en béton, les filles peuvent jouer, Anouck et moi sortons appareil photo et caméra pour essayer de saisir l’instant où un gros bloc de glace tombera. Tu l’as eu ? Juste la fin ! Et toi ? Ben non, je changeais le zoom ! Grrrr !
Dès qu’on bouge, on entend des vrais craquements, certains viennent de l’intérieur du glacier, d’autres se produisent sur une autre face, on est sur le qui-vive. Les filles en ont vite marre, elles demandent pour aller aux toilettes, à 10 minutes de là. C’est Maman Blondinette qui s’y colle. Ensuite elles veulent manger. Et c’est quand qu’on rentre au camping-car ? Ben moi tout de suite, j’ai oublié ma bouteille de 5310 pour faire mon shooting photo, je fais un aller-retour en vitesse.
Après, nous terminons toutes les passerelles, et on revient au premier balcon pour que les filles puissent jouer. On rencontre une famille ardéchoise en tour du monde, avec 4 enfants. Ils sont là en mode sac à dos, ça nous rappelle la chance d’avoir Coquillette.
Je place la caméra sur trépied pour filmer le glacier, cela intrigue une famille argentine qui se pose sur les bancs derrière moi. Au bout d’un moment, ils me demandent si je parle anglais. J’ose, je leur réponds « oui, mais espagnol aussi » . C’est parti pour 45 minutes d’entrainement intensif (en castillan bien-sûr). Ils viennent de Rosario, ils veulent tout savoir du voyage, du camping-car. Ils ont deux adolescents, on compare, filles – garçons, enfance – adolescence, système scolaire…
Ils se demandent où est-ce que j’ai appris à parler espagnol, ils sont étonnés de mon niveau. C’est flatteur, mais je sors fatigué de cette conversation, j’ai dû me concentrer pour tout comprendre. Surtout qu’à chaque craquement, on se retournait tous pour voir quelle partie s’était effondrée !
Glacier Perito Moreno El Calafate
1h25
78 kms
On quitte le parc vers 16h, nous allons dormir à El Calafate, les copains nous ont donné un spot où l’on peut voir les flamants roses. En chemin c’est le carancho que l’on a croisé : c’est un rapace qu’on surnomme « La Poule » car on le voit plus souvent marcher que voler! Coquillette a un nouveau problème, le transfo qui nous permet de charger les PC notamment ne fonctionne plus, il a même une odeur de brûlé…
Ce sera pour demain !
Comments (1)
Magnifique avec ces couleurs irréelles.