31/12/2022 => Jour 121
L’excitation monte, c’est réveillon aujourd’hui ! Après avoir fini le rangement, nous partons chercher le linge. Cette fois, je fais ultra attention en me garant ! Nous essayons de reprendre de l’argent, mais le distributeur est derrière le volet de sécurité de la banque, au lieu d’être à l’extérieur. Cela fait plusieurs fois que la banque est fermée quand on passe, c’est frustrant ! C’est la seule banque chilienne qui permet de retirer sans frais.
Pour accueillir Mamou et Papou, nous avons prévu de manger local, nous achetons donc des empanadas. Après le repas de midi, vient le moment de choisir où passer le réveillon. Romain et Caro nous proposent de se joindre à eux, 50 km au nord de la ville. En sachant que l’aéroport est à 50 km au sud, c’est un peu embêtant.
Mais c’est leur route, et ils retrouvent une autre famille, 4 wheel tribe, qui sont en camion aussi, ils veulent comparer leurs expériences. Les filles ont très envie de jouer avec Suzie, et ça me tente bien de ne pas faire le réveillon tout seuls, Anouck se laisse donc convaincre.
Coyhaique El Balseo
1h
47 kms
On part donc vers le nord, dans une jolie vallée boisée, avec une rivière qui coule, à nos côtés. Maman Blondinette fait du repérage, on repassera ici avec Mamou et Papou. Le lieu sélectionné pour le réveillon est sur une grande plage de galets, en bordure de rivière. On y accède par un chemin de ripio qui part de la route principale. Il semble y avoir 3 accès, on avance jusqu’au dernier. Une barrière nous empêche de passer, et une petite camionnette nous suit. Je me serre pour qu’elle puisse nous dépasser, mais elle s’arrête à notre niveau.
On ouvre les fenêtres, deux hommes nous expliquent qu’il fallait prendre la première entrée. Ils sont curieux de notre aventure, ils proposent de descendre pour discuter. Une fois dehors, je me rends compte qu’ils ont déjà bien commencé l’apéro. Le plus âgé est incompréhensible, mais très souriant. Le plus jeune veut tout savoir, c’est tellement rare de voir des étrangers ici.
Les camions des copains arrivent, on leur explique qu’il faut faire une marche arrière sur 500 mètres pour prendre la première entrée. Pendant que le premier camion s’exécute, les Chiliens parlent à Romain et Caro, encore plus impressionnés par les poids lourds que par Coquillette. Ils demandent même à monter dedans. Dès que la voie est libre, Romain s’empresse de repartir lui aussi. Je dis au revoir aux Chiliens, mais je sens qu’ils ont envie de plus.
Le temps qu’on s’installe sur la plage, ils reviennent. Ils m’offrent un pack de bières et un béret gaucho. Ils nous invitent à un asado le lendemain. Je décline, demain on sera à l’aéroport. Anouck me pousse à abréger la conversation, j’ai prévu de bricoler avant de commencer le réveillon. Romain me prête une visseuse qui me permet de fixer mon transfo au bon emplacement, trop bien, nous voilà de nouveau autonomes en électricité. Anouck termine la peinture du déguisement de Léna, on est prêts pour demain.
Pendant ce temps, les deux Chiliens continuent à traîner dans notre campement, en essayant de s’incruster dans toutes les conversations. Les copains restent froids, mais ça ne marche pas, les deux hommes restent là. Romain a tenu un bar en France, il a l’habitude de gérer des gens saouls. Il leur explique qu’on a besoin de se retrouver entre nous, car demain nos routes se séparent. Il négocie une photo de groupe contre leur départ, et ça marche.
Soulagés, on commence à préparer le réveillon. Anouck prépare des toasts de saumon, pendant que les copains allument un grand feu, ils ont acheté de la viande qu’ils veulent cuire à la plancha. Une fois le feu bien parti, la pluie se met à tomber. Bernard et Romain bougent les camions et tendent une toile entre eux, voilà un préau improvisé bien utile.
Les enfants sont couverts de boue, on surveille pour qu’ils ne rentrent pas comme ça dans les véhicules ! Échec pour le nettoyage de notre camping-car, il faudra redonner un coup de serpillière demain. Finalement, il ne pleuvra pas entre 22h et 1h du matin on relance vite le feu pour cuire la viande. L’apéro et le saumon nous ont bien fait patienter. Après les douze coups de minuit, on mange des chamallows rôtis et Romain organise un blindtest. Vers 1h, nous tirons notre révérence, on espère partir tôt demain…
01/01/2023 => Jour 122
El Balseo Balmaceda
1h57
104 kms
On espère partir tôt demain ? J’ai vraiment eu cet espoir ? Super grasse mat’ ce matin, ensuite tout fonctionne au ralenti. Finalement, nous disons au revoir à midi. Heureusement, la route se déroule sans encombre, nous sommes à l’aéroport à 14h, 1 heure avant l’atterrissage de Mamou et Papou. On reste à l’extérieur de l’enceinte, pour ne pas devoir payer le parking.
En repassant les montagnes, nous retrouvons le vent, on espère que l’avion se posera sans trop de turbulences. Nous sommes tous les 4 très impatients, on trépigne, on essaye de s’occuper, on observe le ciel. Nous n’avons pas eu de message lors de leur passage à Santiago, on espère que la correspondance s’est bien passée. Puis enfin, je vois l’avion.
On rentre dans l’aéroport, Léna met son déguisement, on court vers le hall des sorties. Plein de personnes descendent, ça nous semble long. Lorsque finalement ils arrivent, grosse séquence émotion, embrassades, tout le monde est très heureux, les autres gens nous regardent en souriant.
En voyant Mamou et Papou lutter contre leurs premières rafales de vent, je la joue crâneur : Mais non, ça, ce n’est qu’une brise 😎. Je démens très vite, vivement qu’on retourne à Coyhaique pour ne plus avoir ce gros vent qui fait bouger Coquillette.
Balmaceda Coyhaique
1h05
56 kms
Papou s’installe à mes côtés, pendant que Mamou et Anouck se placent à côté des filles. Les grands-parents racontent leur vol, les filles veulent tout expliquer en même temps à l’arrière, avec Bernard on étudie le paysage. Comme nous avons déjà pris cette route, nous leur indiquons les points d’intérêt, la cascade, la roche bleue, la muraille de Chine…
Nous arrivons en ville pour notre première cabaña ensemble, c’est une petite maison avec 4 chambres. Le proprio nous accueille, même si c’est Anouck qui a réservé, il me parle à moi. Pour Mamou et Papou qui révisent leur espagnol depuis plusieurs semaines, le débit chilien n’est pas facile.
Il fait un peu froid dans la maison, le proprio nous explique que si on veut faire un feu, il faut se servir en bois : voici une hache et des rondins, à nous de les fendre. Trop facile pour Papou, forestier retraité, qui chauffe sa maison au bois dans le Vercors. Un autre client et le proprio sont impressionnés !
Par contre, pour allumer le feu, c’est plus compliqué. Il n’y a pas de petit bois, pas de journaux, juste l’emballage carton d’une télévision. Je finis par ramasser des branchettes sur le bord du parking. Nous faisons chauffer les empanadas achetées la veille. Elles sont énormes, avec une pâte épaisse, nous n’avons pas l’appétit pour autant. Même chose pour les alfajores du dessert. Anouck présente ses plans pour les jours à venir, puis on met au lit enfants et grands-parents.
02/01/2023 => Jour 123
Pour cette première journée ensemble, on propose d’aller faire un tour en camping-car suggéré par l’office du tourisme. La météo est mitigée, mais on ne va pas rester enfermés. Tout d’abord, Maman Blondinette propose de rejoindre le lac Elizalde, au sud de Coyhaique. Nous entrons sur notre premier chemin de gravier, tout lisse, ça ne bouge même pas, un ripio de très bonne qualité. Ça ne reflète pas tout ce qu’on a vécu auparavant.
Tour des 6 lacs
6h
85 kms
Le bord du lac est frustrant, il n’y a pas de mirador, et peu d’espace pour stationner. On s’arrête à proximité d’une chute d’eau, « La Pichá de la vieja » , sur la carte il y a une promenade pour atteindre son sommet. C’est très boueux, on se retrouve face à une barrière de propriété privée. On la franchit pour s’approcher de la cascade, mais tout est clôturé.
On redescend au camping-car, et on repart pour atteindre la route des 6 lacs. Là c’est du vrai ripio. On ne s’entend pas vraiment parler. En plus, on voit en effet les lacs annoncés, mais il n’y a pas d’espace pour s’y arrêter. Je m’arrête un peu en catastrophe sur un bord de route pour le repas, je commence à installer la table dehors. Mais le vent et une petite averse nous font rentrer manger à l’intérieur. Nous avons installé la dînette à la place du lit des filles, on mange en équipe !
L’après-midi est longue, les filles se chamaillent, Coquillette fait du bruit, le ripio fait tout trembler. Anouck propose une nouvelle pause près d’un lac. Les Blondinettes ne veulent pas sortir, c’est pas grave, on fait un tour entre adultes. À cet endroit le vent est violent. Il n’y a pas de chemin balisé, on marche sur la route. Des pick-ups nous dépassent avec des chiens agressifs à l’arrière, ça ne nous inspire rien de bon, on rentre à notre logement.
Après de longs kilomètres (15 en fait), nous sommes soulagés d’atteindre enfin le bitume. C’est une expérience pas très agréable pour Papou et Mamou. La décision est donc prise de ne pas faire de ripio quand on peut l’éviter. Nous avions imaginé descendre la carretera austral vers le sud, sur une longue distance. Mais nous savons que le ripio n’est pas évident dans cette direction. On visitera plus de choses au nord ! Pendant la journée, nous avons collecté des pommes de pin, l’allumage du feu est plus facile aujourd’hui.
03/01/2023 => Jour 124
Tout le monde a bien dormi ce matin, ça tombe bien, aujourd’hui, on marche ! Direction la réserve de Coyhaique. Pour y accéder, il faut prendre une côte bien raide en ripio. Nous suivons un camion chargé de poteaux qui dépassent de la benne, c’est un peu effrayant.
Nous nous lançons dans une promenade de 11km, en forêt. On sent le plaisir de Papou à reconnaître les essences d’arbres. Anouck découvre un pic peu farouche, nous restons de longues minutes à l’observer. Dans une trouée, on a une vue sur Coyhaique, cette ville est très étendue. Vu comme c’est isolé de tout, c’est impressionnant.
On arrive sur une zone aménagée près d’un lac, on fait le tour de celui-ci. On découvre des petits préaux pour prendre le pic-nique à l’abri, super! Les sandwiches de Maman Blondinette sont délicieux, on se fait plaisir à manger de l’avocat. La suite de la promenade nous emmène à travers la forêt vers d’autres petits étangs, mais la faune est à l’abri. Mamou et Papou admirent quelques spécimens d’arbres anciens et majestueux.
Nous rencontrons une petite famille chilienne dont la maman est originaire de Suisse. On discute un peu, et on se recroise à plusieurs moments. Sur le parking à l’arrivée, cette dame demande à sa petite fille de venir partager avec nous un biscuit de récompense. Ça ressemble à un shortbread, c’est super bon.
Nous rentrons à la cabaña nous rafraichir, ce soir j’ai réservé le restaurant. Nous décidons d’y aller à pied, même si c’est un peu loin. Trop compliqué de garer Coquillette en ville ! L’adresse nous a été conseillée par les copains, nous en avions parlé au réveillon. Nous nous attendions à des plats très typiques, mais c’est plutôt classique, il y a même du bœuf bourguignon ! La décoration est par contre très sympa. On mange très bien, on boit du vin chilien, c’est un agréable moment.
Comments (2)
Super les retrouvailles, ça a du faire du bien à tout le monde !
Ça c’est sûr !