09/01/2023 => Jour 130
La carretera autral est pleine de surprises ! Nous devions avoir une route difficile, mais la route est bitumée ! La météo par contre est maussade. Cela donne au paysage un air mystérieux, ces montagnes avec des traces de neige, ces nuages à mi-hauteur, cette végétation luxuriante…
Villa Amengual Puyuhuapi
3h
88 kms
On arrive sur une portion en travaux, la création d’une route en béton est en cours. Anouck avait identifié une cascade à aller voir, nous nous garons sur un parking réquisitionné par les engins de travail. La cascade n’est pas loin, on la voit de la route. On sort les vestes de pluie et on va se dégourdir les jambes.
Nous continuons ensuite à rouler sur cette portion en travaux, ils coulent des dalles de béton pour créer la route. Nous avons de la chance, c’est tout récent, les voyageurs d’il y a quelques mois devaient rouler sur du ripio. Il commence à pleuvoir lorsqu’on arrive à la fin des travaux et au début de la piste.
Comme c’est mouillé, on repère bien les nids de poule, c’est les grosses flaques d’eau. Je roule doucement, nous avions vu sur la carte une série de lacets qui laissait présager un gros dénivelé. Heureusement pour nous, c’est en descente, je ne vais pas faire chauffer le moteur.
Je roule au frein moteur, au ralenti. À chaque épingle, on risque de croiser une voiture dans l’autre sens, je ne dois pas déborder. Nous voyons aussi des vélos, ces cyclistes sont fous, ça doit être horrible de rouler aujourd’hui.
Dans le dernier virage, il y a une cascade à aller voir. Il y a deux miradors pour avoir le point de vue d’en haut et à mi-hauteur. Ça fait du bien à tout le monde de sortir après cette portion tendue. Durant cette petite pause, j’aperçois deux poids lourds avec double remorques qui attaque la montée, olala, je suis content de ne pas avoir dû les rencontrer dans une épingle.
On redémarre, pour une partie bien frustrante : ils ont bitumé du côté gauche, notre voie est toujours dans un état horrible. Et pour éviter qu’on roule du mauvais côté, il y a les barres de ferraille du béton armé qui sont courbées vers le haut entre les voies. Une fois engagée, une voiture ne peut plus changer de bande !
On arrive finalement près d’un fjord, notre destination est au bout de celui-ci. On s’arrête pour manger derrière un piton rocheux en bord de route. Pendant le repas, Anouck repère des dauphins, elle a vraiment l’œil !
Sur la dernière portion de route, on note les attractions que l’on peut faire cette semaine. Enfin on arrive dans le village étape pour ces prochains jours : Puyuhuapi. Nous avons eu du mal à trouver notre logement, il n’y avait rien de convenable sur Booking ou sur AirBnb, c’est en trouvant un numéro sur Google Maps et en échangeant sur Whatsapp que j’ai réservé notre cabaña. Nous ne savons donc pas à quoi ressemble l’endroit.
On est plutôt bien tombé. C’est une petite maison, avec salon, cuisine ouverte et sdb au rez, et 2 chambres plus un convertible dans le couloir à l’étage. Le chauffage au gaz nous réchauffe bien, et le wifi est de bonne qualité. Une fois installés, nous nous promenons dans le village pour trouver du pain et faire les courses.
Anouck et son Papa partent faire un tour dans Puyuhuapi en début de soirée et sont attirés par de la musique qui sort du gymnase. Ils jettent un coup de d’œil et aperçoivent un groupe d’enfants qui font du tir à la corde encouragés par de nombreux adultes. Nous découvrirons plus tard dans la semaine de quoi il s’agit.
Quand on arrive dans une ville, on voit des rues en perspective. Des suites de bâtiments vides de sens. Tout est inconnu, vierge. Voilà, plus tard on aura marché dans ces rues, on aura été au bout des perspectives, on aura connu ces bâtiments, on aura vécu des histoires avec des gens. Quand on aura vécu dans cette ville, cette rue on l’aura prise dix, vingt, mille fois. Au bout d’un temps cela vous appartient parce qu’on y a vécu. Citation tirée de l’Auberge espagnole et qui nous parle beaucoup lors de nos errances dans les villes latines.
Nous allons rester une semaine ici…
10/01/2023 => Jour 131
On se prépare pour la rando aujourd’hui. Nous allons voir le Ventisquero Colgante, le glacier suspendu. Nous en avons entendu beaucoup de bien. La météo est changeante, ça nous inquiète un peu. C’est à une vingtaine de kilomètres, nous sommes passé devant l’entrée hier. Nous ne pouvons pas accéder au stationnement le plus proche de la balade, les camping-cars doivent se garer à 1,5km de là. On s’acquitte de notre droit d’entrée dans le parc national Queulat puis on décolle.
On se lance donc dans la randonnée par une marche dans les sous-bois, pour éviter la piste avec les voitures. C’est un peu humide mais très joli. On arrive au parking voiture, et on franchit une longue passerelle au-dessus d’un torrent, c’est impressionnant.
Il ne pleut pas trop pour l’instant, mais le sol est très boueux, ça monte tranquillement dans une forêt digne de celles des tropiques. Dans les arbres, on entend puis on voit des colibris ! Les filles occupent la marche avec des « discussions », je passe un bon moment à parler espagnol avec Zora, elle comprend de mieux en mieux.
Certains passages sont plus difficiles, avec de l’eau qui ruisselle sur le chemin et sur des parois de pierre, il faut mettre les mains pour ne pas tomber. Lorsqu’on arrive au sommet, merci la météo ! Le plafond nuageux s’est levé, et nous pouvons donc admirer le glacier star ! Il est bien plus haut que nous, accroché à la montagne, avec une cascade qui en tombe et qui aliment le lac en contrebas.
J’avoue que lorsqu’on m’a parlé d’un glacier suspendu, j’imaginais un pont de glace au dessus du vide. Le glacier s’arrête au niveau de la falaise, il n’est pas « suspendu ». Après recherche, c’est un terme utilisé pour dire qu’il est à flanc de montagne, et qu’il se termine soit en laissant tomber des blocs de glace en bas d’une falaise, soit par évaporation.
Le mirador est petit, et nous sommes une quinzaine à arriver en même temps. C’est difficile de prendre les photos, et nous mangeons nos sandwiches debout, le sol est trop mouillé pour tenter de s’assoir. La redescente est tranquille, avec même un rayon de soleil.
Au pied de la descente, juste avant la passerelle, un autre sentier mène au lac. Les Blondinettes ne sont pas intéressées, Anouck va avec Mamou et Papou voir la vue pendant que je rentre avec les filles. Nous choisissons d’éviter le parking voiture, ce qui nous fait faire un petit détour dans les bois. L’autre équipe en prend plein la vue, maintenant que les nuages ne sont plus là, on peut voir le glacier de loin. Il est visible même de la passerelle, on est pourtant sûr qu’au matin on ne le voyait pas !
En quittant le parc, on voit deux couples de francophones rencontrés durant la rando. Ils sont en train de faire du stop. Je décide de les embarquer. Ils s’installent sur la dinette arrière, nous voici donc à 10 dans Coquillette, record à battre ! Le ripio pour rentrer ne favorise pas la discussion, nous les lâchons au village sans en avoir beaucoup appris sur eux, si ce n’est qu’ils voyagent en sacs à dos.
11/01/2023 => Jour 132
Après la randonnée d’hier, nous décidons d’aller nous relaxer aux thermes. Ils sont à 4 kilomètres du village, et ouvrent à 10h. Nous arrivons à l’ouverture, mais nous avons la désagréable surprise de ne pas pouvoir entrer : il faut avoir réservé ! Anouck est dégoûtée, elle avait vu qu’on pouvait les contacter par Whatsapp uniquement, et elle avait testé 4 numéros différents ! Ni l’office du tourisme ni les sites internet n’avaient le bon numéro.
Tant qu’on est sur place, on réserve pour samedi. Ce sera l’activité de fête pour l’anniversaire de Maman Blondinette. Pour moi, ça complique un peu mes plans : j’avais réservé un gâteau que je devais récupérer à cette heure-là. Tout s’arrange par un échange Whatsapp.
En attendant, on s’achète des empanadas de consolation. Le reste de la journée se passe très calmement. Les filles jouent aux lego, Mamou, Papou et Anouck finissent tous les mots fléchés niveau 4 disponibles. Moi je prépare mon escapade en amoureux du lendemain. Nous allons quand même nous dégourdir un peu les jambes dans le village.
Il y avait des grandes affiches type électorales à l’entrée de l’agglomération, on apprend qu’il s’agit de la semana puyuhuapina. C’est une fête folklorique annuelle, qui consiste en un duel de quartiers. On comprend qu’il y a une représentante par équipe (blanche ou rouge) qui essaie de devenir « miss du village » . Il y a des épreuves tous les soirs de la semaine, où les habitants de tout âge peuvent participer. L’élection finale se fait le samedi et ils font la fête le dimanche.
Ce soir, ça commence par des courses de vélo, suivant les tranches d’âge, les distances sont différentes. Pour les adultes, un pickup a été déposer les participants à quelques kilomètres. Après que les différents groupes de jeunes aient fait leurs allers-retours dans la rue principale, nous voyons arriver les adultes à bout de souffle.
Ensuite il y a du tir à la corde, de niveau par tranche d’âge. L’animatrice invite tout le monde à participer, nous encourageons les filles et Léna se lance. Elle choisit son équipe et tire de son mieux. Quelques parents viennent tricher (heu tirer), mais c’est bon enfant. À la fin, l’animatrice rattrape Léna, tous les participants reçoivent des bonbons.
Ensuite nous assistons à une épreuve douteuse, 4 enfants de 9-10 ans, deux dans chaque équipe, sont sélectionnés. Ils doivent franchir 5 étapes le plus vite possible. La première est un puzzle de 9 pièces, avec modèle. Ils sont super lents, un enfant abandonne même à cette étape, et un autre se fait aider par un parent. Nous sommes sidérés !
Ensuite il y a le classique « attrape le bonbon dans de l’eau pétillante » , chez moi ça se complète avec « cherche l’objet dans la farine » , mais pas ici. Ensuite il y a une banane à manger au complet, ça semble difficile. Il y a boire une canette de coca à la paille, bonjour la diététique ! Et finalement enfiler un fil dans une aiguille. L’ensemble de l’épreuve dure bien longtemps à notre goût !
Nous rentrons nous coucher après cela, je ne sais pas s’il y avait une version adulte avec un puzzle 20 pièces !
Comments (1)
Ca avait l’air bien humide mais sympa ces fêtes locales. Pas fortiches en puzzle dans ce pays, les filles devaient se sentir super fortes. Florent est sur un puzzle de 1000 pièces en ce moment (bon aidé par moment par sa sœur ou nous) !