19/01/2023 => Jour 140
Après notre déjeuner copieux, nous prenons un bac pour aller sur l’île de Quinchao. La traversée prend 5 minutes, 3 bateaux tournent pour transporter les nombreux véhicules, de toutes tailles. Sur l’île, nous avons trois villages à découvrir, avec leurs églises !
Le premier, Curaco de Velez, a une jolie église verte, avec un intérieur en bois, c’est très chaleureux. Par contre, la feria juste en face a mis la sono à fond, c’est désagréable ! Nous nous baladons tout de même dans le village pour repérer les maisons avec leur façade en tuiles de bois (tejuela). Et nous poussons jusqu’au bord de mer où, malgré la marée basse, nous apercevons les cygnes à cou noir. Nous continuons notre périple jusqu’à Quinchao, à l’extrémité de l’île. La route, comme toutes celles de Chiloe, ne font que de monter et de descendre, ce n’est jamais plat ! Ce ne sont pas des montagnes, c’est juste vallonné, mais partout et tout le temps, c’est particulier.
L’église de Quinchao, de loin, ressemble aux maisons longues vikings (comme on a vu au Danemark). Elle est immense, dans un pré isolé des habitations. L’intérieur est décoré de guirlandes de feuilles. La plage est à côté, les Blondinettes veulent y faire un tour. Les voilà en maillot en train de jouer, pendant que les adultes digèrent et se reposent. Nous observons le ballet des mouettes qui jettent leur coquillage en vol pour casser la coquille et se régaler.
Après un café (merci Coquillette !), nous rebroussons chemin et nous arrêtons à Achao. Nous visitons ici notre 4ème église classée à l’Unesco (la 5ème de la journée). Sur le plafond et les murs, elle possède une multitude d’arabesques sculptées dans le bois. Après avoir vu l’église, on se décide à faire les courses ici, le supermarché est bien achalandé. Nous retournons ensuite prendre le bac, et rentrons à la cabaña bien fatigués !
20/01/2023 => Jour 141
Nous partons ce matin pour la face ouest de l’île, plus sauvage. Anouck aimerait nous emmener au muelle de los almas (=quai des âmes), dans un parc naturel privé. Mais tous les commentaires des voyageurs qui l’ont fait avant nous disent que la piste d’accès est horrible. On aimerait donc trouver un bus pour faire cette portion.
Il faut d’abord traverser Castro, de nouveau embouteillée. Ça laisse le temps à Anouck de photographier les palafitos, de nouveau à marée basse. Ensuite la route est plutôt sympa, bien bitumée, en bordure de lac. Par contre, sur le bas-côté, c’est du bambou, certains dépassent sur la route. Si je ne fais pas un écart à temps, ça claque sur la carrosserie !
On arrive dans un village, situé entre le parc privé et un parc national. Je trouve un garde-parc, qui me dit qu’il y a des bus pour le muelle, mais que le prochain est à 13h30. Il est 11h30, 2h à attendre. On se dit que c’est trop long, nous allons aller nous promener dans le parc national. Mais en arrivant devant le parc, nous voyons le bus de 11h30 qui n’est pas encore parti. Anouck se précipite pour voir si on peut monter, je me gare en catastrophe sur le trottoir, on prend les sacs et on embarque. Anouck achète les billets au guichet, le chauffeur descend gronder la caissière qui veut faire payer les filles.
Le début de la piste est du ripio classique, je me dis que Coquillette aurait pu le faire. Mais très rapidement, ça devient détestable. Le bus sort de la piste à des moments pour rouler dans le sable, je n’aurais jamais osé, trop peur de m’ensabler ! On arrive dans une montée difficile, pleine de nids-de-poule. Une voiture est en travers, sans avoir l’air de vouloir bouger. Le chauffeur descend à nouveau, et part passer un savon au conducteur. C’est trop tard pour faire demi-tour, ça bloque tout le monde, il faut y aller maintenant. Nous, nous pensons que le bus n’arrivera jamais à repartir. Mais le gars connaît son métier, le bus patine un peu mais continue à monter.
Sur la dernière portion, nous longeons la mer, et on voit nos copains CheersOnTracks posés tranquille sur la plage avec leur camion. Il s’agit de la plage aux fraises, une plage de galets où une colonie de fraises s’est installée ! Ils doivent se régaler, seuls au monde comme ça. Pas moyen pour nous de faire arrêter le bus, et il n’y a pas de réseau, tant pis, on les préviendra plus tard.
Une dernière montée invivable, et nous voilà au début de la promenade. Plutôt qu’un chemin de randonnée, c’est une piste pour 4*4, sans grand charme. En arrivant à la falaise, on distingue de loin un pudu, on est trop contents car le plus petit cervidé du monde est en voie d’extinction et c’est assez rare de l’apercevoir! Ensuite on descend vers le muelle, et on comprend que l’envers du décor n’est pas aussi joli que sur la photo. Déjà, on a l’impression que le quai donne sur la mer. Et bien non, c’est au milieu d’un champ, à 50 mètres du bord de la falaise.
Ensuite, un grand panneau annonce que chaque groupe n’a que deux minutes pour prendre sa photo, pour que tout le monde puisse le faire. Et il y a déjà une belle file d’attente. Je me mets directement dedans, il doit y avoir 20 personnes devant moi, fois deux minutes, ça fait 40 minutes d’attente. Pendant ce temps, Anouck déballe les sandwiches. Ensuite on se relaie, pour que chacun aie le temps de manger.
Je discute avec deux femmes devant moi dans la queue. L’une est chilienne et l’autre allemande, elles voyagent depuis plusieurs mois chacune, elles font cette activité ensemble. Je n’ai pas réussi à comprendre si elles ont voyagé ensemble ou si c’est une rencontre récente.
Maman Blondinette optimise le temps sur la passerelle pour qu’on tienne les deux minutes, ensuite les filles emmènent les grands-parents sur le trajet retour, pendant qu’Anouck et moi allons admirer les falaises de plus près, on découvre une colonies de lions de mer sur les rochers en bas !
Le retour est rapide, on doit attendre notre bus une heure pour le trajet inverse. Nous discutons avec un couple de français, en voyage de noces. Ils parcourent l’Amérique du Sud en 1 mois, ils ont failli être bloqués au Pérou, ils ont pris vite fait un avion pour le Chili et peuvent maintenant profiter de leur lune de miel. Ça nous semble tellement court un mois pour tout ce qu’il y a à voir !
Dans le bus retour, malgré un trajet aussi épique qu’à l’aller, Anouck parvient à échanger des messages avec Romain et Caro. Ils projettent comme nous d’aller voir des églises en remontant vers Castro. Nous les retrouvons à Chonchi (cette église possède un magnifique ciel étoilé peint sur le plafond), puis à Vilipulli. Il commence à être tard, nous faisons encore une courte halte devant l’église de Nercon, avec un petit parc qui permet de défouler les filles avant de rentrer se reposer. Un cimetière coloré est adossé à l’édifice blanc et bleu surmonté du classique bardage en bois.
21/01/2023 => Jour 142
Promis, une fois de retour sur le continent, on arrête les visites d’églises ! Mais là, nous ne sommes pas rassasiés, nous nous lançons dans un tour pour voir encore quelques monuments classés à l’Unesco.
Ma pédale d’embrayage fait encore du bruit. Ça m’inquiète, avec toutes les montées et descentes ici, je n’arrête pas de changer de vitesse. Et pour la première église (celle de San Juan), ça commence fort ! Une pente à plus de 20%, à voie unique. Je descends les deux pieds sur le frein. Et je découvre qu’en plus, il y a énormément de monde dans le minuscule village de pêcheurs.
Nous allons voir ce qu’il se passe, il y a une compétition de nage d’endurance en mer qui attire un large public. L’église est entourée de monde, dur de prendre des photos. Et en plus, on ne peut pas visiter l’intérieur, ça ouvre plus tard. On avance un peu vers un chantier naval, les fabrications en bois sont impressionnantes. Et c’est l’œil expert de Papou qui le dit !
Il faut remonter la pente maintenant, je suis un peu stressé ! Et il y a de quoi, nous croisons une voiture qui ne me laisse pas assez de place, notre store qui dépasse un peu frotte une benne de camion stationnée là, nous avons maintenant un joli trait rouge pas très esthétique !
L’église suivante, celle de Tenaún, a une très jolie façade et elle commence à être décorée lors de notre visite, comme si un mariage devait s’y tenir le jour même ! On voit des habitants décharger des marchandises dans une salle en face, et des restes de curanto traditionnel (c’est-à-dire cuit à l’étouffée dans un trou à même le sol) !
La dernière église du jour est située dans une prairie. Au moment où je me gare, Mamou regarde fixement sur le côté du parking : « mais tiens, ça ne serait pas un pudu? » Anouck attrape son appareil et sort en catastrophe : c’est bien un pudu en train de manger de l’herbe, juste là, à côté des maisons. Elle a juste le temps de prendre une photo et de le montrer à d’autres visiteurs, que deux chiens arrivent et commencent à courser l’animal. Ils reviennent plus tard sans trace de sang, nous sommes rassurés. L’église de Colo, dont nous ne visitons pas l’intérieur car fermée à clé, nous séduit moins que les précédentes…
Nous continuons notre boucle pour atteindre l’île des âmes navigantes, rendue célèbre par l’écrivain Francisco Coloane, né à cet endroit. Le parking a l’air complet, je repère un chemin de l’autre côté de la route, le stationnement est bancal, mais gratuit ! Nous nous arrêtons dans la feria artisanale, sur le bord du parking, pour s’acheter chacun une pâtisserie à notre goût.
L’île est reliée à Chiloe par une longue passerelle de 437 mètres. Nous y trouvons une église (encore !) et un cadre de verdure agréable, si ce n’est le nombre de visiteurs. Les Blondinettes décident que nous sommes leurs prisonniers, le reste de la visite consistera à prendre des chemins différents pour les empêcher de nous surveiller tous les quatre !
Après encore une belle série de montées et de descentes, nous voilà de retour à la cabane, la journée nous a bien fatigués ! Papou nous prépare des frites avec des patates de toutes les couleurs. Miam !
22/01/2023 => Jour 143
Nous avions entendu parler des fiestas costumbristas de Chiloe, et à l’office du tourisme, ils nous avaient conseillé celle de Yutui. Il y avait moyen de prendre un bateau navette depuis Castro, mais on préfère prendre Coquillette. Déjà parce que ça nous permet d’ajouter une église à notre palmarès, celle de Rilan. On doit être à l’heure d’une célébration, on croise beaucoup de gens endimanchés sur le bord de la route. On en a même la confirmation car on peut admirer le sonneur de cloches en action!
L’église est jolie, mais nous sommes impatients d’aller faire la fête à Yutui !
Comments (1)
Jolies toutes ces églises et maisons sur pilotis.
On dirait des cochons Corses 🙂