04/06/2023 => Jour 276
Feliz dia de la mama ! Les filles se réveillent tôt, excitées. Je dors mal aussi, pas question de faire une grasse mat’ ! En France, j’emmenais les filles à la boulangerie pour que Maman Blondinette puisse dormir. Dans un camping-car, c’est plus compliqué. Je prépare le petit déj’, avec des œufs brouillés et des croissants argentins pour sortir de l’ordinaire. Les filles récitent leur poème en espagnol, elles assurent ! Elles offrent chacune leur dessin, moi des alfajores, les biscuits argentins au dulce de leche.
Vers 11h, on part découvrir le village à pied. C’est un village traditionnel du désert, des maisons de plein pied, aux façades blanches. Nous allons visiter le musée archéologique, avec des pétroglyphes, et des céramiques. Ensuite Anouck et Zora vont, comme d’habitude, à l’office du tourisme. Les infos sont un peu inutiles, nous ne comptons pas rester parcourir les alentours. Léna joue à la plaine de jeux en attendant.
Les ventre commencent à grogner, nous allons au restaurant. Pas de variations pour les Blondinettes, c’est empanadas, faut en profiter, il n’y en aura plus en Bolivie ! Anouck prend un wok andin, à base de quinoa et de sauce soja. Moi je tente le cabrito, du chevreau cuit en pot au feu. Nous nous régalons, y’a plus la place pour un dessert !
Sur le trajet retour vers Coquillette, nous appelons Mamou pour la célébrer aussi. Nous rentrons vers Salta au milieu des mini-bus de touristes qui viennent à la journée, leur nombre est impressionnant. Nous avons un ciel bleu magnifique et un peu trop chaud, nous apercevons les nuages accrochés au col à 3460 mètres. Une fois la descente entamée, le ciel est tout gris. La descente à 20km/h sur le ripio est longue, nous sommes heureux en bas. La route continue de descendre, les freins chauffent.
Nous nous arrêtons en bord de route pour le goûter, l’odeur de brûlé est désagréable ! Nous n’irons pas sur Salta aujourd’hui, on préfère se trouver un spot sauvage dans la nature. On en trouve un en bord de rivière, à l’écart de la route, parfait. Je prépare des toasts à la sauce béchamel pour accompagner la soupe, la fête continue jusqu’au bout.
05/06/2023 => Jour 277
On se réveille au son de la rivière, on se pose la question, mais quel est ce bruit, où sommes-nous ? 🤔 Nous sommes bien, dans cette vallée. Mais nous ne pouvons pas traîner, nous avons rendez-vous chez un constructeur de caravanes et de food-trucks, il est réputé pour pouvoir aider les voyageurs à réparer leur camping-car.
L’équipe, Santiago et Walter, nous accueille et commence tout de suite à travailler sur Coquillette. Ils s’occupent en priorité de la pompe à eau. Ils testent mon matériel, mais ça ne fonctionne pas. La pompe marchait grâce à la pression de la citerne. Heureusement, ils ont une pompe en réserve à me vendre, et ils adaptent le système pour la mettre en route. Super, ça fonctionne nickel. Ils réparent le store qui ne fonctionnait plus depuis Laguna Verde. La manivelle était cassée, ils disquent la partie qui va bien et me soude une barre en fer dessus pour improviser un nouvel outil.
Pendant leur pause repas, nous allons jusqu’au centre commercial pour que je reprenne de l’argent. Nous nous garons face à un camping-car allemand, Anouck croit reconnaître la famille qu’on a croisé à Malargüe. Pendant que je vais chercher l’argent, elle va leur parler. Ce n’était pas ceux qu’on connaissait, mais elle discute quelques minutes en anglais quand même.
Moi je passe au supermarché, je cherche des tablettes pour les filles. La vendeuse m’interdit d’acheter le produit qui me fait de l’œil. Elle me dit que chaque jour, des clients le ramène en disant que c’est très lent, que ça ne sert à rien. Tant pis.
On essaie d’acheter du caoutchouc afin de refaire un joint pour une soute, mais nous n’en trouvons pas. Nous retournons donc voir Santiago, qui nous fait un point de soudure pour réparer l’allumeur de notre radiateur. Ils ne nous font payer que la pompe à eau neuve, et pour la main d’œuvre, c’est à notre bon vouloir !
Nous partons vers un village proche, on sait qu’il y a du réseau et une plaine de jeux. Les filles sortent jouer pendant qu’Anouck et moi revoyons notre planning. Avec Zora, nous cuisinons des empanadas, nous profitons de la nouvelle pompe à eau pour prendre une douche, quel soulagement ! Nous sommes à côté d’un carillon qui sonne toutes les demi-heures, j’espère qu’ils le coupent pour la nuit !
06/06/2023 => Jour 278
Réveil au carillon ce matin ! Il nous a laissé tranquille après 23h, mais à 7h tout le monde est réveillé. Nous retournons voir Guillermo, la courroie neuve s’est détendue, il faut la retendre ! Comme si celle-ci était au courant, elle fait un bruit d’enfer ce matin ! Mario me règle cela vite fait pendant que je présente Anouck et les filles à Guillermo et Hernan. Un camping-car se gare derrière nous, ce sont les Allemands rencontrés hier ! Que ce monde est petit !
Salta Quebrada de las conchas
7h
166 kms
On récupère notre linge à la laverie, on fait le plein d’essence et on file vers le sud. On s’arrête à l’endroit où l’on a dormi, pour faire le plein d’eau. La matinée est bien entamée, Anouck commence à cuisiner. Les Blondinettes profitent de la plaine de jeux, et je scotche la fenêtre de la salle-de-bain. Il y avait un impact lorsque nous l’avons acheté, et l’ancienne réparation commence à lâcher.
Nous continuons la route après le repas. Nous entrons dans la quebrada (=ravin, canyon…) de las conchas. On en prend plein la vue. Les roches sont principalement rouges, mais on distingue des tons bleus, jaunes, noirs… Une rivière boueuse coule au fond, et il y a de la végétation, des cactus, mais pas seulement.
On s’arrête à un premier mirador, nommé la Gorge du Diable. C’est une faille dans la falaise. Le sentier est coupé par des roches énormes, mais on les escalade pour progresser sur les 50 mètres de cette ravine. C’est majestueux, hélas c’est très touristique. Il y a des stands artisanaux sur le parking, et les mini-bus de visiteurs défilent.
On explore quelques kilomètres plus loin une autre faille, « l’amphithéâtre » . Après, nous trouvons un mirador sans touristes, ouf. Une petite colline à gravir, et une vue magnifique sur les environs. Nous ne nous arrêtons pas près du moine ou du crapaud, il faut une bonne imagination pour distinguer ces formes dans les rochers.
Il reste plein de choses à découvrir sur cette route, et il est déjà 17h. Nous trouvons un petit chemin qui s’éloigne de la route, nous nous y cachons, près de la rivière. Nous mangeons nos pizzas maison seuls au monde, comme on aime !
07/06/2023 => Jour 279
La nuit a été un peu compliquée, Léna a fait un cauchemar suivi d’une insomnie, accompagnée par Maman Blondinette. Donc quand Zora appelle à 7h20, je la fais patienter. Nous sortons du lit finalement à 9h. Nous avions prévu une rando de 12km, mais en relisant les commentaires, il y a le dernier tiers à faire le long de la route. Cela ne nous tente pas, on fait juste le début de la promenade.
Quebrada de las conchas Quilmes
2h
85 kms
Le sentier nous amène près de rochers en strates de couleur, c’est très impressionnant. Sur le trajet retour, on se fait interpeller : « C’est vous les Blondinettes ? » . Ah chouette, ça faisait longtemps ! Une famille avec 3 filles, c’est plutôt rare. Ils voyagent en sac à dos, 4 mois pour parcourir Argentine, Chili, Bolivie, Pérou et Équateur ! C’est un peu ce qu’on avait imaginé avant le Covid. Lorsqu’on écoute leur récit de bus de nuit sur les longues distances, on se dit qu’on est tellement mieux en camping-car et sans calendrier !
Il est déjà midi, on achète des empanadas dans une petite boutique juste à côté. Ils exposent de l’artisanat, et laissent leur lama devant la porte pour attirer les touristes. Un bus s’arrête, la guide sort un saladier de maïs pour nourrir l’animal pendant que les touristes se font photographier à ses côtés. Nous trouvons ça nul ! Pauvre bête !
Nous roulons jusqu’à la fin de cette quebrada, et on se pose sur un petit parking. À 500 mètres de là, nous trouvons des énormes dunes de sable fin. C’est assez improbable de trouver ce décor loin de la mer, au milieu de ces montagnes. Les filles sont ravies, elles créent des toboggans. Vu le nombre de montées/descentes, elles vont bien dormir cette nuit. Nous revenons à Coquillette pour le goûter.
Nous prenons la route vers la cité sacrée de Quilmes, un site archéologique. Les Gabcha sont garés sur le parking, nous nous garons à côté d’eux. Ils ont deux garçons, on installe une bâche et on sort nos lego. La première heure se passe bien, ils jouent tranquille pendant que les adultes s’échangent les bons plans.
Après l’excitation monte, les garçons embêtent les filles qui ont bien du mal à garder leur calme. On sort l’apéro pour essayer de détourner l’attention, mais ça ne marche pas super. On décide donc de ranger et manger chacun chez soi. Ensuite, une bonne douche pour retirer tout le sable, et au lit !
08/06/2023 => Jour 280
Ce matin, ce sont les perroquets qui nous réveillent à 7h. C’est plus agréable que des chiens ou un carillon. On ouvre les stores et on découvre les lueurs orangées et les cactus en contre-jour. De l’autre côté, des lamas sont venus passer la nuit à côté de nous. Les filles se dépêchent de s’habiller pour s’approcher d’eux. Une fois que les copains sont réveillés, les enfants commencent à jouer, ça laisse le temps de discuter encore, Max et Vivi nous vantent les États-Unis, le Mexique, le Guatemala… On y réfléchit, on verra quand et comment, en attendant profitons de l’instant !
Et maintenant, c’est la visite des ruines de Quilmes. Les deux familles se dirigent vers l’entrée, on commence par le musée. C’est une super surprise, il est super bien fait. Une frise chronologique qui mixe événements mondiaux, liés aux Amériques, à l’Argentine et finalement au peuple Quilmes. Une salle pour expliquer qui sont les Quilmes, une autre avec les objets trouvés par les archéologues. Et un film de 12 minutes, super bien réalisé, avec une reconstitution de l’histoire de ce peuple.
À l’extérieur, ils ont restauré la ville et les deux pukara (=forts) qui l’encadrent. Tout est construit en terrasse sur les flancs de la montagne. C’est un terrain de jeux énorme pour les enfants qui courent partout. On monte sur les hauteurs du fort nord, la vue sur la cité est impressionnante. Les Blondinettes et leurs deux copains de jeux, Gabin et Charlie dévalent dans ce labyrinthe de petits murets.
Vivi et Anouck les suivent, Max et moi ne prenons pas le même chemin, on met un peu de temps à trouver le moyen de descendre. On remonte sur le fort sud, mais les enfants sont déjà en bas. Anouck continue pour prendre des photos, je descends avec Vivi et Max pour accompagner les enfants aux camping-cars. Dès que Maman Blondinette arrive, on fait nos adieux (les copains repartent le mois prochain vers la France) et on retourne à Cafayate.
Quilmes Cafayate
1h
54 kms
On avait choisi un resto depuis des mois, une adresse partagée par des voyageurs sur instagram. Grosse déception, ils ne sont pas ouvert le jeudi midi. Il est déjà 13h, tout le monde a faim, donc on prend le premier resto qui passe. C’est un peu miteux, une salle froide, des serveurs mains en poche, casquette, doudoune. Les filles prennent des milanaises, Anouck un locro, et moi un matambre à la pizza. C’est un morceau de bœuf sur lequel on ajoute des décorations de pizza. Dans mon cas, seulement sauce tomate et fromage, pas très gourmand. On a un petit coup de blues.
On s’achète une pâtisserie en sortant pour se consoler un peu. On rentre à Coquillette pour faire une pause avant l’activité suivante. Nous allons jusqu’à une chèvrerie, pour faire une dégustation. Chèvre nature, origan, piment, cheddar de chèvre, mélange chèvre-vache, et finalement vache. Le tout accompagné d’un verre de blanc du vignoble voisin.
Il y a une chouette plaine de jeux, ça nous permet de discuter de la suite. Anouck a contacté une association pour faire du cheval, et peut-être de la cuisine. Nous avons encore des courses à faire à Salta avant d’aller en Bolivie. On aimerait aller aussi dans des thermes. Sauf que dimanche il pleut, lundi aussi. On regarde pour mardi ? Il neige ! Il faut donc qu’on soit remontés assez haut, une vallée plus loin c’est plein soleil ! On décide donc d’accélérer notre programme.
Nous allons nous garer près d’un départ de rando, dans le canyon que nous avons emprunté à l’aller. On est cachés derrière une minuscule colline qui nous sépare de la route… et du réseau ! On remarque alors que l’association nous a répondu pour la chevauchée de demain. On trouve difficilement les ondes pour échanger par message toute la soirée. Demain, on se promène à cheval !
Comments (1)
Superbes ces canyons. Que de belles couleurs