09/06/2023 => Jour 281
On se lève dans le grand froid ce matin. Il y a beaucoup d’excitation, les filles parlent beaucoup d’équitation ces temps-ci. Nous avons d’abord une petite session de ripio, puis on arrive dans un petit village perdu. Peu de temps après, Antonio arrive avec les chevaux. Le soleil se lève à peine, il est 9h mais c’est bientôt l’hiver ici. On est un peu inquiets, il n’y a que 4 chevaux. En effet, il a pensé que Léna était trop petite pour monter seule. Grosse déception, elle va devoir monter avec moi.
Très pédagogue, il nous rappelle les bases, les positions des jambes et des mains. On commence la balade en file indienne dans la plaine, en direction des montagnes colorées au loin. Les chevaux connaissent le chemin, ils nous emmènent dans le lit d’une rivière asséchée. On entre dans un canyon de pierre rouge. Nous faisons une première halte pour parcourir un canyon étriqué à pied. Il se termine en cul de sac, en levant la tête le ciel forme une tête de lama.
En revenant vers les chevaux, j’essaie de négocier un échange entre Zora et Léna. Antonio propose que je prenne son cheval, pendant qu’il marche un peu jusqu’à la prochaine halte. Les Blondinettes sont aux anges. Moi, j’appréhende un peu, ma nouvelle monture est plus nerveuse, je dois la freiner pour ne pas larguer le groupe. Lors de la deuxième halte, le cheval de Zora qui me colle s’emballe un peu, une petite ruade, Zora maîtrise et reste en selle, super !
Nous admirons le paysage, puis Antonio, satisfait des filles (et surtout de Léna), nous dit qu’il va continuer à pied. Il y a plusieurs kilomètres, c’est un joli cadeau. Après cette chouette rando, on dit rapidement au revoir pour aller un peu plus loin, dans la maison de Soledad.
Celle-ci nous attend pour le repas. Elle nous montre le plateau d’empanadas, les filles peuvent aider en passant au pinceau du beurre sur la pâte. Le four est chaud, c’est une construction à l’extérieur en adobe. Le plateau de 40 empanadas y entre en entier, ainsi qu’une boîte métallique qui contient des légumes et deux côtes de vache. Ça cuit très rapidement, on passe à table à l’extérieur, accompagnés par Soledad et son frère.
Les empanadas sont délicieuses, ça cale les filles, et je dois me retenir en sachant qu’il y a la viande après. La viande et les légumes sont succulents, fondants. Le dessert est un anchi, une polenta sucrée avec des fruits et du miel, c’est beaucoup moins à notre goût.
Quebradas de las conchas Salta
4h
177 kms
C’est l’heure de repartir, on veut faire des courses à Salta en fin de journée. On reprend la route colorée de la quebrada de las conchas. C’est un peu moins joli dans ce sens, je regrette un peu de n’avoir pas mis la gopro pour la descente. Nous roulons tout l’après-midi, il est pourtant presque 18h quand on atteint Salta.
On a décidé de se poser au camping (celui avec la piscine vide de la semaine dernière), pour ne pas devoir réfléchir. Le temps de faire la paperasse et de s’installer, il est 18h40. Je pars au galop pour trouver des quincailleries ouvertes. Je fais une dizaine de boutiques pour trouver seulement la moitié des éléments de ma liste. Je me suis beaucoup éloigné, je reprends un taxi pour rentrer.
Lorsque j’arrive, Anouck et les filles ont déjà pris leur douche, on peut manger et se reposer. Heu, du moins se mettre au lit. Zora fait une terreur nocturne, et elle est brûlante de fièvre. Anouck lui donne du doliprane et je reste couché un bon moment près d’elle pour la rassurer.
10/06/2023 => Jour 282
C’est la course, je pars dans une nouvelle direction pour trouver du matériel de bricolage. Ce n’est pas du Castorama ici, ce sont des quincailleries, où tu demandes au comptoir ce dont tu as besoin. Pas évident, mais la liste avance et les filles ont acheté des légumes pendant ce temps là. Je reviens au galop, on fait le plein d’eau puis on traverse Salta pour trouver un revendeur de gaz : dont la machine pour remplir les bonbonnes est cassée… On retraverse Salta pour en trouver un autre.
Je dépose Anouck et les filles dans un hypermarché, pendant que je vais remplir la bonbonne de gaz. Anouck a repéré un papy qui peut nous mettre du propane. On a peur en effet que le butane gèle sur l’altiplano. Ça prend du temps mais ça fonctionne.
Salta Thermes des rois
4h
116 kms
On quitte Salta pour de bon, en empruntant la route 9. C’est une route panoramique peu conseillée pour les camping-cars. Elle ne devrait pas être conseillée pour les voitures non plus, il y a des passages très étroits : on dirait une piste cyclable. Heureusement pour nous, il n’y a pas trop de circulation, et les voitures qu’on croise se rangent bien sur le côté.
On se dirige vers les thermes des rois. C’est un sujet à débat. Il est 16h15, ça ferme à 19h, est-ce que ça vaut la peine ? Ou on attend demain ? Mais demain, il pleut et il va faire 15°C de moins. Et ces thermes n’ont qu’une grande piscine, pas de quoi y passer une journée complète. Bon allez, on y va, tout le monde en maillot !
La piscine est à 35°C, il y a du monde, mais pas de touristes. On passe un agréable moment, on joue, on barbote. Vers 18h, un énorme groupe de jeunes s’en va, nous ne sommes plus beaucoup dans la piscine. Il pleut de fines gouttes. On ne s’en rend pas compte dans la piscine mais nos serviettes sont trempées !
Anouck a aperçu à l’entrée des vendeuses de tortillas au barbecue, elle s’y arrête lorsque nous sortons. La baignade a bien fatigué les troupes, les filles s’endorment rapidement. Il y a de la 4G ici, ça nous motive à rester éveillés !
11/06/2023 => Jour 283
Thermes des rois Humahuaca
5h20
247 kms
L’hiver arrive. Ce matin, on a bien froid. Nous quittons rapidement notre spot sous une légère pluie. La météo nous dit qu’il y a du soleil dans la vallée voisine. Elle dit aussi qu’ici-même, dans deux jours il neigera. Donc nous roulons vers le nord, et reprenons de l’altitude. À hauteur des nuages, nous roulons dans le brouillard. Après une cinquantaine de kilomètres, nous changeons de vallée, et de météo.
Nous avons déjà pris cette route dans l’autre sens, en arrivant du Chili. Au programme de la journée, une promenade dans la Quebrada de las Señoritas. Nous y arrivons vers 14h40. Il y a une entrée à payer, ensuite on peut suivre une visite guidée.
Notre guide nous emmène vers un canyon, en nous parlant des plantes. La plupart peuvent servir contre le mal de l’altitude ! Il nous parle beaucoup des cactus, qui vivent des centaines d’années, et qui grandissent de 2cm par an. Ceux qui font 4-5 mètres de hauteur en sont encore plus impressionnants !
Le canyon est de roche rouge, avec une formation blanche – orange qui se démarque. Nous sommes une dizaine à suivre le guide qui nous emmène à un bon rythme. Nous sommes à environ 3000 mètres d’altitude, il faut suivre ! Le ressenti est contrasté, nous avons très chaud au soleil, et très froid à l’ombre. À la fin du canyon, nous visitons une brèche haute et étroite, équipés de casque. Les Blondinettes s’y amusent beaucoup, il faut escalader quelques rochers pour atteindre le fond.
À la redescente, on change de chemin pour parcourir un deuxième canyon sinueux pour atteindre l’amphithéâtre. Le nom est un peu prétentieux même si ça reste très beau. À l’entrée, le guide nous fait remarquer que les rochers forment une tête de lion. On retourne rapidement vers Coquillette, le soleil est passé derrière les montagnes et nous avons froid.
On poursuit la route jusqu’au village de Humahuaca. Les copains y ont trouvé un spot où ils ont passé 10 jours. Le GPS veut nous faire franchir un gué, on refuse. Ensuite, le spot en question n’est plus accessible, dépités on retourne vers le centre. Le GPS nous fait encore des blagues, à me faire passer dans des ruelles minuscules. Heureusement, il n’y a pas de trafic. Le nouveau spot ira très bien, à côté du centre. C’est jour de crêpes, la journée se termine bien !
12/06/2023 => Jour 284
Nous dormons dans un igloo ! Dès que je me lève, j’allume le radiateur. Il ne chauffe plus aussi bien qu’avant, on reste blottis sous nos couettes. Quand le soleil commence à taper sur le store, ça nous réchauffe beaucoup mieux. Les filles commencent à jouer aux lego, Anouck cuisine et je bricole. Pas de douche ce matin, la salle de bain est une vraie chambre froide.
Après le repas, nous descendons au centre pour trouver un moyen de transport pour notre excursion du jour. Il faut gravir 1200 mètres de dénivelé par une piste de 26km de ripio. Les derniers copains qui l’ont fait ont crevé dans la montée. Des rabatteurs nous proposent leurs services, on remarque que les prix sont uniformisés.
Celui que l’on choisit n’est pas clair sur l’heure de départ, on risque de devoir attendre 1h. Il nous indique une plaine de jeux, ce n’est pas pour déplaire aux Blondinettes ! Finalement, le pick-up vient nous chercher pas trop tard, on a attendu seulement 1/2h. Il emprunte la piste en roulant vite, on se dit qu’avec Coquillette on aurait mis des heures.
Humahuaca Hornocal
45 minutes
24 kms
Nous arrivons au sommet facilement, il n’y a pas grand monde. Nous sommes à Hornocal, surnommée la montagne aux 14 couleurs. C’est à couper le souffle. En parlant de lui, nous sommes à 4200 mètres, l’oxygène se fait rare. Mais nos corps s’habituent, on tient le coup. Nous descendons à pied un sentier d’une centaine de mètres pour atteindre le mirador. Bien sûr, les appareils photos chauffent ! Il fait glacial, le vent est piquant. Heureusement nous avons doudoune, bonnet, gants…
On remonte tranquillement, les efforts sont difficiles. On croise en chemin Alexandra et Sébastien, ce sont des voyageurs en sac à dos avec 3 filles. Nous les avions rencontrés dans la Quebrada de las Conchas. On discute un peu, puis nous rejoignons notre chauffeur. Il nous ramène en faisant une halte à un autre mirador pour voir la cordillère à l’Ouest. La descente est rapide, c’est facile avec un 4*4.
Nous rentrons à Coquillette, le soleil a eu la bonne idée de chauffer la salle de bain. On va pouvoir prendre une douche ! On frappe à la porte, ça doit être Alexandra et Sébastien qui nous ont retrouvés. Ah non, c’est un policier, qui nous conseille de ne pas dormir là, que ce n’est pas sécurisé. Il nous invite à descendre en ville près du commissariat, là-bas on sera bien. OK, merci, on ira après la douche.
Toujours pas. Cette fois c’est bien Alexandra et Sébastien. On discute une bonne demi-heure de nos aventures et projets respectifs; on reste dehors mais on commence vraiment à avoir froid! A l’intérieur, les filles jouent aux lego. Bon, y’en a marre, on se lave maintenant, nos copains rentrent à leur hôtel dans le village voisin ! Nous bougeons ensuite vers l’endroit indiqué par le policier. Il fait froid, même la pizza dans le four ne nous réchauffe pas assez. On va dormir couverts cette nuit !!!
Comments (1)
Magnifiques ces canyons et couleurs bien lumineuses.