31/10/2023 => Jour 425
Journée Halloween ! La promenade que l’on projette de faire aujourd’hui sera dans le thème. Lorsqu’on est prêts à partir, les Norms’max le sont aussi. Nous partons donc ensemble. Leur fille de 2 ans et demi est toute contente d’avoir des copines, et les Blondinettes adorent s’occuper d’elle.
Nous marchons jusqu’à la « Garrucha« , une cabine métallique qui nous fait traverser une vallée. Les pignons de l’engin sont posés sur les câbles à gauche et à droite, sans protection. Un autre câble sert à tracter la cabine vers l’autre versant. Lorsqu’on arrive en haut, on a l’impression que ça part en arrière, le temps que l’opératrice mette le frein à main !
La promenade se passe au milieu des plantations de café et de bananiers. Un chemin doit nous faire descendre à la rivière, mais il est mal indiqué. Pris dans nos conversations, je le loupe, on doit faire marche arrière. À l’entrée du sentier, Anouck repère plein d’oiseaux, des tucanetas, cousins des toucans, et des coqs de roche, d’un rouge éclatant. Hélas, tous ces oiseaux s’enfuient à notre approche, on ne les voit que furtivement.
En descendant vers la rivière, nous rencontrons Momo et Yoyo, un couple de français qui voyagent en sac-à-dos, ils nous accompagnent pour la suite de la promenade. Nous arrivons à la grotte aux chauves-souris. Il n’y a l’air d’avoir personne, Anouck en profite pour trouver un coq de roche et le photographier.
Je trouve le responsable qui nous présente notre guide, Mario, vénérable ancien. Il n’a plus beaucoup de dents, c’est un peu dur de comprendre ce qu’il dit. Pas de chance pour moi, il m’a sélectionné comme traducteur pour le groupe. La visite se déroule dans un boyau taillé à la main, dans lequel se sont réfugiées des tas de chauve-souris. On les voit dormir en grappe au plafond, et de temps à autre voler autour de nous.
Ensuite on arrive à une cascade, et la visite est finie, ça nous a pris une vingtaine de minute. On remonte vers le village en passant devant une deuxième cascade. C’est la cascade de l’Amour devant laquelle il est convenu de s’embrasser : même les Blondinettes s’y mettent. Nous décidons de manger tous ensemble, dans un petit resto du centre. Ensuite chacun repart de son côté.
Pour le goûter, nous ressortons dans le village, nous retournons vers la place centrale. Il y a beaucoup plus d’animation qu’à midi, tous les enfants sont déguisés, beaucoup d’adultes aussi. Les magasins sont aux couleurs d’Halloween, et les enfants font le tour des devantures pour avoir des bonbons. Les filles observent tout cela, puis décident qu’elles veulent aussi des sucreries.
Le temps de rentrer, de trouver comment s’habiller, se maquiller, il est déjà 17h30, le soleil se couche bientôt. Mais les Blondinettes sont à fond, donc je les emmène dans les rues du village. Au début, elles n’osent pas demander, ce sont les gens, en voyant les deux princesses, qui les interpellent pour leur offrir des sucettes. Puis elles se lancent : « Dulces por favor » ! Elles font une jolie récolte. Quand on rentre, c’est l’heure du repas, on mangera des bonbons plus tard.
01/11/2023 => Jour 426
Il a plu cette nuit, mais heureusement, le temps se dégage au réveil. Nous avons rendez-vous à 8h15, pour un tour organisé. On a de la chance, notre guide, Alessandro, est étudiant en langues étrangères, il maîtrise anglais, français et italien.
Nous sommes un groupe de 12, nous montons dans 2 jeeps Willys. La piste que l’on emprunte n’est pas trop défoncée, mais c’est boueux et les dénivelés sont impressionnants. On se tient bien car ça secoue beaucoup. On traverse plantations de bananes, café, piments et haricots, avant d’arriver à une barrière. À partir de là, les jeeps passent en mode 4×4. Les pentes sont tellement fortes qu’on a l’impression que l’on va tomber du véhicule.
On s’arrête bientôt pour commencer la marche, un petit échauffement quelques centaines de mètres jusqu’à une ferme. On reçoit une collation, empanadas, arepas et aguapanela. Nous descendons ensuite un sentier dans la jungle, ce sont des escaliers bien boueux, avec heureusement des cordes en guise de rampe. On entend de plus en plus le torrent proche de nous.
L’objectif de la balade est de l’autre côté de la rivière, il faut traverser en sautant de rocher en rocher à l’aide de deux cordes. Certains rochers sont immergés, les premiers à passer ont les pieds trempés. Le guide aide Zora puis porte Léna sur le passage compliqué. Anouck et Zora ont quand même les chaussettes mouillées.
Nous arrivons face à une paroi rocheuse sur laquelle l’eau ruisselle à grosse goutte. Dans les superstitions, on peut toucher la paroi et faire un vœu. Nous entrons dans une grotte, on voit d’abord des chauves-souris qui s’envolent, ensuite on voit le clou du spectacle, une cascade à haut débit qui sort du plafond de la grotte. C’est la « grotte de la Splendeur ». Léna décrète aussitôt que c’est la plus belle cascade du voyage; pour nous, les chutes d’Iguaçu restent indétrônables… On admire la nature pendant un bon moment, certains membres du groupe vont même nager (l’eau est à 9°C).
Lorsqu’on remonte, le soleil fait son apparition, il fait tout de suite chaud. À la ferme, nous recevons une boisson fraîche et un morceau de gâteau. Ensuite nous retournons près des jeeps pour la redescente. Nous croisons Mélanie, Collin et Vanélopé qui arrivent à pied, ils ont choisi l’option rando. Ils sont montés en tuk-tuk jusqu’à la barrière et ils ont 9Km aller-retour pour admirer la cascade.
La jeep nous dépose sur la place du village, c’est l’heure de manger. On a rien de prévu pour l’après-midi, les filles jouent aux lego, dessinent, pendant qu’Anouck et moi nous reposons. En fin d’aprèm, elles sortent jouer dans le cul-de-sac dans lequel on est garé, avec Vanélopé et une petite Colombienne, il faut une grosse averse pour qu’elles se décident à rentrer.
02/11/2023 => Jour 427
Jardin Guatape
4h
214 kms
On part tôt ce matin, on a de la route ! Après une longue portion de route sinueuse dans les montagnes colombiennes, on voit au loin une belle autoroute toute neuve, une vraie patinoire ! À l’entrée de celle-ci, l’entrée est fermée, elle n’est pas encore en utilisation, zut !
Nous approchons de Medellin, on aimerait manger avant d’être en ville. Tous les restaurants sont de l’autre côté de la route, et il y a beaucoup de circulation, je n’ose pas traverser. Trop tard, cette fois on est vraiment entré sur les grandes avenues de Medellin. Ça roule pas trop mal, le GPS nous fait prendre l’axe Sud-Nord plutôt qu’un tunnel à l’Est. Malgré un bouchon suite à un léger accident, nous sortons de l’agglomération 1h plus tard. Les estomacs n’ont pas tenus, Anouck a préparé des en-cas improvisés pendant que je roulais.
Nous sommes sur l’axe Medellin-Bogota, les deux plus grosses villes du pays. Au moment où on en dévie pour rejoindre notre objectif, une pluie torrentielle se met à tomber. Il y a beaucoup de motos, les conducteurs s’arrêtent pour mettre des combinaisons intégrales peu élégantes. Il y a des portions de route avec 20cm d’eau, les deux roues ont les pieds trempés, des rivières traversent la voie. Coquillette ne craint rien, on continue à avancer. On retrouve les motards qui retirent leur combinaison dès que la pluie cesse, et qui les remettent dès que l’averse suivante arrive.
Le GPS aimerait nous faire prendre du ripio pour arriver plus vite, on ne l’écoute pas. Anouck repère en première notre destination, un énorme rocher de 220m perdu au milieu d’une plaine. Celle-ci a été inondée par la construction d’un barrage, il y a des bras d’eau partout. Nous arrivons au village de Guatapé, à côté de la pierre.
Il y a un immense parking, on s’y installe pour deux nuits. Un camping-car français est stationné tout près de nous, Anouck va dire bonjour avec les Blondinettes pendant que je prépare le camping-car. Il pleut beaucoup, et je ne vois pas revenir les filles. Elles ont été accueillies par Julie et Gabriel, qui commencent leur voyage avec leurs deux filles. Ils ont acheté leur véhicule en Équateur, ils sont remontés en Colombie juste pour prolonger le TIP, mais le pays leur plaît, ça fait un mois qu’ils continuent vers le Nord contrairement à leur plan initial.
On discute bien, les filles partent jouer aux Playmobil dans Coquillette. Les adultes prennent l’apéro, Gabriel est brasseur à Perpignan, ça me donne l’occasion d’ouvrir une 5310 ! Ils nous conseillent une crêperie en ville, on y va donc pour le repas du soir.
C’est un breton qui est installé ici, avec une clientèle principalement francophone. Pas de chance pour nous, la serveuse est malade, il est donc seul pour cuisiner et servir les 5 tables présentes, on attend longtemps. La qualité est au rendez-vous, on se régale ! On rentre à 22h, les filles sont crevées.
03/11/2023 => Jour 428
Nous devions grimper sur le rocher ce matin, mais le breton nous a prévenu que ce serait fermé. Il y a eu un éboulement lorsque nous sommes arrivés, les vibrations de Coquillette sans doute 😜. Donc nous discutons tranquillement avec les voisins. Comme il y a du soleil, on s’installe dehors, j’en profite aussi pour lancer le drone.
Lorsque les copains s’en vont, nous allons nous promener dans le village. La particularité de Guatapé, c’est les bas-reliefs au pied des maisons, indiquant la profession de l’habitant. Certains sont très réussis, d’autres n’ont plus de rapport avec le magasin actuel. Le village est très coloré, c’est agréable.
Pour le repas de midi, je sélectionne un restaurant cubain, pour varier la nourriture. On mange très bien, même si le budget est un peu plus élevé que la moyenne colombienne. On ne va plus pouvoir manger en Europe, je râle quand je paye 30€ pour 4 ici ! Durant l’après-midi, je pars faire les courses sous un nouveau déluge, les filles restent bien à l’abri dans Coquillette.
04/11/2023 => Jour 429
Guatapé El Zarcillo
6h
293 kms
On quitte Guatapé tôt ce matin, on a de la route. Je m’arrête faire le plein de diesel et d’eau dans le premier village. Deux motos de policiers s’arrêtent à côté de nous, ils viennent nous parler, ils s’intéressent à notre voyage, au camping-car, à notre expérience. Ils restent près de nous durant toute l’opération.
Nous rejoignons le gros axe Medellin-Bogota, c’est une portion 2×2 bandes, ça roule bien. Mais ça ne dure pas, lorsque nous rejoignons le relief, la route se réduit, et elle est parsemée de nids-de-poule. Il y a beaucoup de circulation, et je dois rester concentré pour slalomer entre les trous. On s’arrête à Rio Claro pour manger, c’était la destination suivante de Julie et Gabriel. Ils n’y sont plus, avec la pluie de la nuit, le rio n’est plus claro.
En effet, la rivière cristalline des photos n’est pas là, on voit un gros torrent chargé de boue, c’est moins vendeur. Nous nous promenons quand même, et les filles se baignent un peu. On reprend la route à 15h, avec des portions sympa et d’autres où on roule beaucoup moins vite.
On ne veut pas rouler lorsque la nuit tombe, donc on trouve un parking à camion avant qu’il fasse noir. Durant la soirée, on entend régulièrement les camions se garer avec l’avertisseur de marche arrière, et les moteurs qui tournent longuement avant de s’éteindre.
Comments (1)
Que de belles couleurs dans ces villages