04/11/2022 => Jour 64
Après une nuit tranquille dans les dunes perdues de Rawson, nous retournons en ville pour retrouver du réseau. Et dès que les téléphones se mettent à sonner, on s’arrête. On cherche des informations pour l’excursion dauphins, apparemment il n’y a qu’une compagnie qui la propose ici. Je vois qu’il y a quelques mois, le prix était de 45 euros par personne pour une heure de bateau. On décide de garder notre argent pour des activités incontournables; des dauphins, il nous reste plein d’endroits où on en croisera gratuitement. On repense à toutes ces baleines très proches de nous sur la plage, alors que ceux en bateau, à 90€ la sortie, n’avaient pas une meilleure vue que nous !
Puerto Rawson Trellew
30 minutes
26 kms
Nous nous dirigeons plutôt vers le musée des dinosaures. Mon manque de temps connecté me travaille, donc j’accepte rapidement la proposition de Maman Blondinette : je reste dans le camping-car pour cuisiner et mettre à jour le blog, pendant qu’elle emmène les filles faire la visite. Surtout que notre mésaventure de Puerto Madryn nous incite à ne pas laisser seule Coquillette. Le musée est sympa sans être exceptionnel, elles en font le tour en 1 heure. À peine le temps d’éplucher mes légumes et de commencer le « Où sommes-nous ? » ! Je termine rapidement après le repas. Les filles sont très heureuses de la sortie musée, elles sont à fond sur les fossiles en ce moment. En plus, Anouck a craqué devant leurs suppliques et elles ont maintenant chacune 1 œuf de dinosaure qui se dissout dans l’eau.
Ça commence à devenir compliquer la descente vers le sud, il y a de moins en moins de choses à voir, c’est de gros détours par rapport à la voie directe vers Ushuaïa. Anouck nous trouve une plage où on peut côtoyer les éléphants de mer, sans barrière ni surveillance. Nous retrouvons le ripio pendant 24kms, ça ne nous avait pas manqué ! Les derniers kilomètres, c’est une grande descente vers l’océan, avec une vue magique. Nous ne nous étions pas rendus compte que nous étions remontés si haut au dessus du niveau de la mer.
Trellew Playa Isla Escondida
1h50
115 kms
On se gare vers 15h, il y a quelques voitures d’Argentins, mais vu la taille de la plage, cela semble désert. On voit plein de femelles éléphant de mer avachies sur la plage, en mode bronzette. C’est impressionnant comme elles restent immobiles ! On cherche un mâle (il n’y a qu’eux qui portent la trompe), on finit par le trouver au milieu de son harem, il est bien 5 fois plus gros que ses concubines.
Nous sommes de nouveau à des lieues de tout réseau internet, on occupe le temps tranquillement, travail d’école, bricolage sur Coquillette, lecture, révision d’espagnol… On pensait avoir trouvé un endroit où le vent ne nous brassait pas trop, mais vers 20 heures, il tourne légèrement : cela fait beaucoup de bruit sur toutes les excroissances de Coquillette (lanterneaux, roues de secours, rétroviseurs, …) et de temps en temps, tout se met à tanguer sous le souffle des rafales. Cela ne rassure pas Maman Blondinette !
05/11/2022 => Jour 65
Ma nuit a été horrible. Grosse insomnie, je me disais que c’était lié au vent qui fait siffler tout le camping-car. Au milieu de la nuit, ça fait tilt, j’ai laissé les chaussures de plage dehors. Que fais-je ? Est-ce que je prends le risque de réveiller tout le monde pour aller voir si elles sont encore là ? Si elles se sont envolées, je ne pourrai rien faire, si pas, ça ne bougera pas plus d’ici demain. Au réveil, elles sont toujours là, ouf ! Les éléphants de mer n’ont pas bougé, quelle vie quand même !
Playa Isla Escondida Punta Tumbo
2h
70 kms
On ne perd pas de temps, on a deux sessions de 20 kilomètres de ripio. La première, pour sortir de la plage. Ensuite on a une bonne route toute lisse, ça fait du bien. Mais au bout de 10 minutes, c’est reparti pour les vibrations. Il y a beaucoup de sable et de gravier, l’adhérence n’est vraiment pas terrible. Un nandou se promène sur la route, il reste longtemps devant nous avant de s’enfuir sur le côté. Je me fais dépasser par un bus de touristes, le nuage de poussière qu’il soulève me bloque la visibilité. On a l’impression que la terre s’infiltre partout, malgré les fenêtres et les ventilations fermées. Bon, c’est vrai en fait, on retrouve de la poussière dans tous les placards, on pense aux copains qui ont fait des grosses sessions de nettoyage, ils risquent d’être frustrés !
J’avais refixé notre enjoliveur tombé sur la péninsule de Valdez, arrivé à destination il était de nouveau parti! Cette fois-ci, c’est carrément l’arceau métallique sur lequel il était fixé qui s’est cassé, il faudra une soudure pour le refaire… si on le retrouve ! Je n’ai pas vu à quelle moment il s’était décroché !
On arrive à Punta Tumbo, une pinguinera réputée. On commence par un musée, mais on a envie de les voir en vrai, il faut avancer de deux kilomètres avec Coquillette, et ensuite marcher 3km aller-retour sur un sentier aménagé. Il commence à y avoir du monde, nous sommes samedi et les Argentins sont en vacances apparemment.
On croise quelques guanacos autour de nous, mais l’attraction du jour c’est les manchots. Il y en a partout. Ils se blottissent dans des trous sous les buissons. Nous sommes impressionnés par la taille du domaine, ils doivent marcher beaucoup pour rejoindre la mer ! Ils peuvent traverser le chemin, il faut leur laisser la priorité. Quand on explique cela à Léna, ça devient son objectif de balade, elle veut voir un manchot passer devant elle. Heureusement, Maman Blondinette repère un animal qui va dans la bonne direction, on adapte notre vitesse pour qu’il franchisse le sentier juste devant nous.
La promenade se termine sur un mirador au dessus de la plage, où l’on voit les manchots se jeter à l’eau. C’est un super moment, les filles mitraillent avec leur appareil photo, mais il est passé midi, les estomacs se mettent à grogner. On rentre manger au camping-car, et on repart. Au bout de quelques kilomètres, on retrouve mon enjoliveur toujours fixé à son arceau.
Punta Tumbo Rada Tilly
5h
382 kms
Gros temps de route, je roule de 13h30 à 18h30 sans m’arrêter, de toutes façons il n’y a rien pour faire une halte. En 380km, il n’y a aucun village. On voit deux pompes à essence au début du trajet, puis plus rien. La route est asphaltée, mais il y a souvent de grosses ornières creusées par les poids lourds, et le vent latéral est costaud, je dois rester concentré. Les filles s’occupent entre elles, Anouck ne doit pas trop intervenir, à part à la fin où le trajet commence à être long. La dernière heure, le paysage jusque-là monotone change, des collines et des canyons, et on traverse la ville de Comodoro Rivadavia, la capitale du pétrole argentin. Aujourd’hui, on décide de dormir dans un camping, pour avoir du réseau, ça me manque trop !
06/11/2022 => Jour 66
On prend un peu de temps ce matin, déjà les douches n’ouvrent que de 9 à 11h et de 21 à 23h ! Ensuite je dois refixer un cache en dessous du moteur; il n’y a plus de boulon, j’en récupère deux non vitaux sur mon coffre arrière, et je réattache le cache. Avec toutes les vibrations des jours précédents, on retrouve des vis un peu partout, le jeu est de savoir d’où elles viennent ! Je profite du wifi pour appeler rapidement mon papa. On fait le plein d’eau, le débit est faible, c’est dur de se dire que l’Argentine fait partie des pays les plus avancés d’Amérique du Sud, alors que l’accès à l’eau potable est si difficile.
Rada Tilly Caleta Oliva
1h10
70 kms
On roule jusqu’à la ville suivante, Caleta Oliva. Il n’y a que 70km, ça devrait aller vite. C’est sans compter ces satanés trous dans la route un peu partout, je slalome et ne peut pas rouler à grande vitesse. On s’arrête à un contrôle de police, l’officier me conseille de voyager « avec précaution », tu m’étonnes, vu l’état de la chaussée !
Arrivés en ville, on a un peu de mal à trouver un snack ouvert ce dimanche. Je m’arrête près d’une boulangerie, pendant qu’Anouck et les filles vont acheter du pain, je remarque qu’on est juste en face d’un vendeur de burgers à emporter. 15 minutes plus tard, les filles sont attablées devant un burger frites sans légumes, elles sont aux anges ! Il y a du réseau ici, on appelle les parents d’Anouck, journée famille !
Caleta Oliva Puerto Deseado
2h45
215 kms
Waze galère à nous faire sortir de la ville, il n’est pas à jour sur les sens interdits, je me fais gronder par un autobus. Difficile de choisir mon sentiment sur la suite de la route : les paysages en bord de mer sont vraiment magnifiques, mais le bitume est vraiment horrible. Et lorsqu’on s’éloigne de la mer, la route devient meilleure mais les paysages sont monotones, immenses lignes droites, immenses pâturages tout plats, grosses rafales de vent, densité de population et donc de bâtiments nulle ! On croise quand même guanacos et nandous en liberté et ça c’est la classe !
À Puerto Deseado, nous cherchons à faire une excursion pour voir des pingouins « Gorfou sauteur« . Los vikingos, meilleur résultat de Trip advisor, nous explique tous les détails, et nous annonce une confirmation par Whatsapp. En attendant, les filles veulent aller nager, y’a plein d’Argentins qui se baignent sur une plage du port. Elles reviennent les pieds couverts d’algues, super ! On décide d’aller au camping de la ville, il n’est pas très cher, on se dit que Coquillette sera en sécurité pendant l’expédition. On reçoit finalement un message qui dit « prochaine sortie, jeudi ». Nous n’allons pas rester 4 nuits ici, nous avons notre planning à tenir. On contacte donc une autre agence, qui accepte de nous emmener mardi, on passera demain dans leur bureau pour les détails. Chouette !
07/11/2022 => Jour 67
Les Blondinettes n’ont pas envie d’avancer aujourd’hui. Elles commencent par du dessin avant que l’on puisse dresser la table du petit déj’. Lorsqu’on obtient la permission de manger 1/2h plus tard, on se rend compte que le pain blanc acheté hier est tout dur. Panique à bord, que vont manger les filles ? Maman Blondinette me propose de leur faire du pain perdu, cela fonctionne, elles adorent ! Ouf. Elles attaquent ensuite une grande partie de PollyPocket avant même que je termine ma tartine.
Vers 10h, Anouck monte en pression, il faut aller à la laverie, réserver l’excursion, et personne ne bouge. Finalement tout s’enchaîne, les douches du camping, le brossage de dents, la vaisselle, les sacs, on part (à pied) vers la laverie. En chemin, on croise une plaine de jeux, c’est trop tentant pour les Blondinettes, elles y restent avec leur maman pendant que j’avance vers la blanchisserie. Au point indiqué, il n’y a rien, je relis le descriptif Google Maps, c’est un point fictif, ils viennent chercher le linge chez toi.
Pendant ce temps, les filles ont avancé vers l’office du tourisme, lorsque je les y retrouve, l’employée est lancée dans un immense monologue sur les activités de la région, pour elle, on pourrait y passer 2 semaines. Ce n’est vraiment pas ce qu’on a prévu ! Je laisse Anouck repartir avec les filles vers l’agence pour l’excursion, et je pars dans l’autre sens déposer le linge dans un pressing avec pignon sur rue. Je parviens à négocier un lavage dans la journée, ensuite je repars au galop, j’ai 2 bons kilomètres jusqu’à l’agence. Je rattrape les filles juste à temps, elles ont fait une autre plaine de jeux en chemin !
Notre guide, Roxana, nous accueille en français, elle s’adresse beaucoup aux blondinettes, elles sont ravies. Elle nous fait un prix pour les filles, une place pour deux. Cela reste très cher, mais c’est 6 heures d’excursion, avec une guide qui parle français, et repas compris. Nous n’avons pas beaucoup dépensé depuis qu’on a récupéré Coquillette, et on a déjà évité le bateau pour les baleines, et celui pour les dauphins. On craque donc pour cette fois-ci.
On retourne au camping-car pour manger, le trajet parait un peu long pour les filles, il est temps de refaire des randos ! L’après-midi passe vite avec un film, un peu d’école, de plaine de jeux (seul un tourniquet est opérationnel au camping). Je repars seul chercher le linge, reprendre de l’argent à Western Union, acheter au passage la suite du jeu Uno : Dos et Tres. Ce sera des cadeaux pour Noël ou les anniversaires, j’ai hâte d’y jouer ! Mon sac bien chargé, je rentre au camping-car, on le prépare pour demain, vider les eaux sales, remplir les citernes d’eau propre. Comme ça demain, on peut partir avec Coquillette jusqu’au départ de l’excursion, et ne pas marcher 45 minutes ! Ça va être une belle journée !
Comments (1)
j’ai hâte de savoir la suite !