11/11/2022 => Jour 71
Zora nous demande ce matin de rester ici : la marée est basse, et on lui a dit qu’on pourrait peut-être voir des dauphins lorsque la mer serait haute. On en profite pour être productif, séance d’école, je fais la pression des pneus (il y en avait grand besoin, le ripio, ça fait mal !), Anouck nettoie des placards (la poussière de la piste s’infiltre partout !). Je cuisine une potée de carottes, et on mange tranquillement. Par la fenêtre, on ne voit que des mouettes et des cormorans. On fait la vaisselle, puis on se décide à partir.
À ce moment, j’aperçois un dauphin ! Il est loin, et ne reste pas longtemps. Tout le monde s’attache, je fais demi-tour, et là Anouck me hurle STOP ! Flûte, qu’est-ce qu’on a oublié ? Là, deux dauphins, tout près de la plage ! Je coupe le moteur, les filles se détachent, et on s’avance le plus près possible. Ils s’éloignent de nouveau, mais c’est chouette, ils sont venus nous dire au revoir.
Playa La Mina Puerto San Julian
35 minutes
29 kms
Nous ne roulons pas beaucoup aujourd’hui, nous avançons jusqu’à la ville suivante, Puerto San Julian. C’est la ville où Magellan s’est arrêté pour l’hiver avant de franchir le détroit. On se pose au camping. Il y a une plaine de jeux, du wifi, des douches chaudes… Bon l’électricité n’est pas terrible, dès qu’on branche un appareil, y’a des bruits dans la boîte à fusible. Y’a que le frigo qui semble être heureux. On débranche et on repasse au gaz et au solaire.
Le wifi non plus n’est pas terrible, et les jeunes français à côté de nous doivent y être pour quelque chose, ils sont tous les 4 en visio ! Cela m’énerve, je pars en ville chercher une carte SIM Claro. Notre abonnement Free nous donne du réseau en Argentine, mais surtout dans le nord, ici c’est zone blanche. Et puis j’appréhende le hors forfait en approchant du Chili. Je marche beaucoup, et arrivé devant l’emplacement Google Maps, ce n’est plus du tout un magasin Claro. Merci Google Maps !
Je reviens sur mes pas et entre dans une épicerie, il y a l’autocollant Claro sur la porte. J’achète une carte prépayée, qu’il faut activer. Pas facile lorsqu’on n’est pas argentin, je mettrai 2 heures d’énervement pour y parvenir. Les filles regardent le film « Le voyage de Magellan », très à propos. Merci Antoine et Hélène de nous l’avoir transféré lors de notre dernière rencontre. Le film est très proche de la réalité, ils parlent de cette halte ici, de la rencontre avec les indigènes… Soirée et nuit tranquille, malgré une grosse averse qui m’éveille à 4h du mat’.
12/11/2022 => Jour 72
Ce matin, les filles se lancent dans les legos, elles sont de plus en plus imaginatives dans leurs constructions, et complices dans leurs jeux. Elles sont installées sur une table dehors, avec une bâche en dessous pour éviter les pertes de pièces. On en profite pour bricoler sur le camping-car : je redémonte encore une fois la baie de la fenêtre fracturée, avec Anouck on resserre les ressorts qui servent à rembobiner store et moustiquaire. Cela fonctionne mieux comme ça.
Je vidange notre petite cuve d’eau (60L), Anouck s’en sert pour nettoyer les vitres, faire la vaisselle, etc. La pompe à eau n’a pas de débit avec cette citerne, alors que cela fonctionne bien avec la grande cuve. Une fois vide, j’essaie de décrocher le tuyau vers la pompe, pour voir s’il y a un blocage quelque part. Pas moyen de tirer ce tuyau, c’est trop bien fixé. Je ne suis vraiment pas un bon plombier !
Après le repas, nous nous dirigeons vers le bateau de Magellan. C’est une reproduction du seul bateau de l’expédition qui a fait le tour complet de la Terre. Il est en bord de mer, c’est réalisé en grandeur réelle, et pourtant ça me semble tout petit. Nous sommes un peu trop tôt, l’hôtesse nous demande de revenir à 14h. On meuble grâce à une plaine de jeux et en observant des Optimists (nostalgie pour Anouck), ensuite on entend de la musique pas très loin. On suit notre curiosité, on trouve la fête du village, on arrive lors de danses traditionnelles de gauchos réalisées par de jeunes enfants.
Nous ne restons pas, nous retournons au bateau où une guide nous fait visiter le navire. Les filles sont intéressées, je leur traduis une grosse partie de la visite. La guide est impressionnée par le calme et la curiosité des filles, elle nous dit que ça n’arrive pas avec des enfants argentins. Elle envie notre chance de pouvoir voyager, avec des enfants de cet âge, elle a l’air remontée contre le système scolaire argentin où ils formatent les enfants. Autre pays, même ressenti.
Je repars au camping faire les pleins d’eau pendant que Maman Blondinette retourne avec les filles à la fête du village, où elle se fait aborder par 3 personnes différentes. Elles admirent un musée des pionniers, avec de la jolie vaisselle, et plein de meubles et linge d’époque. Elles se font inviter à une démonstration de tonte de moutons, mais elles doivent décliner, c’est l’heure de partir (vers une meilleure connexion réseau!!). On fait le plein et les courses et en route pour l’étape suivante. En chemin, on admire la lagune du charbon : le point le plus bas d’Amérique, 100 mètres en dessous du niveau de la mer (Gran Bajo de San Julian).
Puerto San Julian Puerto Santa Cruz
2h15
161 kms
On croise deux barrages de police, le premier ne nous demande pas nos papiers, mais veut savoir si on connaît les français qui sont passés plus tôt dans la journée, si ce sont nos amis. Un peu dur à deviner, donc on botte en touche. Le second barrage nous dit juste « Adelante ! » (En avant !). Bon, pas si compliqué que ça finalement. Les paysages sont très jolis par ici, un peu de relief. On traverse la ville de Comandante Luis Piedrabuena réputée comme une des plus jolies d’Argentine : on ne verra que cette rivière azure dans un écrin de verdure (assez rare en Patagonie).
On arrive à Puerto Santa Cruz, et miracle, nous avons la 4G. On trouve le camping, mais il n’y a personne. Un passant me dit qu’on peut s’installer où on veut, que le gérant sera là plus tard. Effectivement, il passe deux heures plus tard, juste pour récolter l’argent, il ne prend même pas nos noms. 1500 pesos la nuit, mais comme je demande pour deux nuits, il nous fait une promotion à 3000 les deux nuits ??? Bon ben heu oki.
Le retour du monde connecté nous fait rester sur nos ordis plus tard que d’habitude, en oubliant la vaisselle ou la purification d’eau, nos rituels de la soirée. Et lorsque Anouck publie des photos à 23h, donc 3h en Europe, notre ami Simon, rentrant de soirée, nous appelle. Quel plaisir de lui parler ! On s’endort tard mais heureux.
13/11/2022 => Jour 73
Enfin une journée à ne rien faire. Mais vraiment à ne rien faire. Cela désole un peu Maman Blondinette, nous ne sommes même pas sortis du camping. Pour vous dire la vérité, les Blondinettes et moi, nous ne sommes pas sortis beaucoup du camping-car. Elles ont joué aux legos, j’ai travaillé sur le blog.
Bon, on a quand même testé les douches du camping, le grand luxe, pièce chauffée, eau chaude et pommeau de douche avec un flexible. Donc les filles ne sont pas obligées de mouiller leurs cheveux. Cela fait longtemps qu’on n’avait plus eu ça, à part dans Coquillette.
Tôt le matin, des hommes ont débarqué avec du bois, on les a entendu taper au marteau ou à la hache. Ils travaillent les dimanche ? Naïfs que nous sommes : ils coupent du bois pour leurs asados. Il y a de nombreuses parillas dans le camping (barbecue en dur), et tous les locaux viennent en profiter le we, ça se remplit aussi vite que ceux de Chevetogne un jour férié ensoleillé ! Ils arrivent en famille avec chiens et sono, la journée ne sera pas calme ! Finalement on a compris cette histoire de promotion : passer une journée barbecue au camping c’était payant !
On mange dehors midi et soir, on éveille leur curiosité, mais ils ne viendront pas nous parler, si ce n’est 3 mots avec Anouck en fin de journée. Par contre les chiens apprécient l’ombre de Coquillette, et viennent voir si nous avons de la nourriture pour eux. Pas de chance, c’est végétarien chez nous ! Nous avons peur que les filles ne s’endorment pas avec toute cette musique qui fonctionne toujours à 20h. Mais à 21h tout se calme, et les Blondinettes roupillent, ouf !
14/11/2022 => Jour 74
Objectif laverie ! On profite quand même de la super douche du camping avant de partir. Pas de chance, ce n’est pas le même employé qui est là, il nous ouvre un autre bloc sanitaire, pas chauffé, avec une eau à peine tiède, zut ! On va jusqu’à la blanchisserie en espérant récupérer notre linge rapidement, pour passer à l’étape suivante. Mais ils ne peuvent pas nous le faire avant 19h30 ce soir. Bon, une journée de plus ici.
Hors de question pour Maman Blondinette que ce soit improductif comme hier ! Nous allons à l’office du tourisme, qui nous parle d’une pingüinera gratuite, non contrôlée, à laquelle on accède en marchant sur la plage, donc à marée descendante. Elle nous donne les horaires, il faut y aller après 15h. On retourne dans Coquillette, Maîtresse Anouck fait les leçons de l’une pendant que je mets à jour tant bien que mal le carnet de bord de l’autre.
À midi, nous allons au restaurant en face. Les deux patronnes sont en admiration devant les filles. Elles ont repéré notre camping-car hier au camping, elles nous disent qu’on aurait dû aller quémander leur agneau à la broche, que pour des touristes ils auraient volontiers cédé un morceau de viande. Elles nous prennent en photo pour faire la promo du restaurant et papotent avec nous alors que nos plats refroidissent… Pas de chance pour les Blondinettes, encore une fois il y a des calamars frits à la carte, mais ils n’en servent pas pour le moment. Elles se rabattent sur de la pizza, Anouck sur des raviolis, et moi sur de la bonne viande de bœuf argentin. Même pas besoin d’un couteau à steak pour la couper !
Durant le repas, Anouck aperçoit des dauphins proches de la plage, mais on ne va pas quitter le restaurant comme ça. On sort de là le ventre plein, on prend le temps avant de redémarrer. J’allume le contact 2h plus tard, Anouck me crie STOP, elle a revu les cétacés. On hésite, finalement, elle va chercher son appareil, j’éteins le moteur. On ne voit plus rien. Je redémarre, rebelote, on les revoit un peu plus loin. Je m’arrête, Anouck zoome. Plus rien. Ils nous narguent ! On hésite à lancer une pétition pour ne plus que cela se reproduise !
En route pour la pingüinera !
Comments (1)
Sympa ces rencontres aussi bien avec les animaux que les locaux.
Et faut pas croire, le formatage scolaire existe aussi chez nous 😉 que les filles en profitent !