01/12/2022 => Jour 91 (suite)
À la sortie du ferry, on roule encore un peu pour se garer dans un village. Nous mangeons là, sous un début de pluie. Nous allons jouer dehors sur la place du village. L’activité proposée dans notre calendrier de l’Avent maison, c’est 15 minutes de loup-touche-touche. Ça défoule. Nous avons prévu d’aller au parc Pali Aike. Lors de notre passage avant la Terre de Feu, il était fermé à cause d’une grève des gardes-parc. Antoine et Hélène ont adoré, donc on est tenté par une visite. Mais il faut faire 30 kilomètres de ripio, avec une météo pourrie, et aucune certitude qu’on ait des éclaircies sur place. On décide donc de faire l’impasse. Nous allons à Punta Arenas, la grande ville du sud du Chili.
San Gregorio Punta Arenas
2 heures
150 kms
Je trouve un parc dans lequel dormir, à proximité du détroit de Magellan, et de l’aéroport. C’est un labyrinthe de petites pistes étroites, avec des barbecues un peu partout. Coquillette frotte de tout les côtés sur les arbres qui bordent le chemin. L’emplacement qu’on choisit inquiète un peu Papa Blondinette, il y a des ornières étroites, les roues jumelées ne rentrent pas dedans. Pat a l’impression que les pneus sont pincés. Tant pis, on ne trouvera pas mieux ce soir. Hasard improbable, on retombe sur Delphine et Louis. Ils étaient restés à Ushuaïa quand nous avons commencé à remonter. La nuit passée, avec ces énormes rafales de vent, ils ont dormi près des manchots royaux. Il n’y a aucun abri, ils ont été bien secoués. Ils vont trouver un spot plus loin, on se dit à plus tard. Nous sommes à 20 mètres d’un mirador sur la mer, nous essayons avec Patrick de repérer des dauphins, mais c’est calme plat.
02/12/2022 => Jour 92
Ce matin, c’est laverie. Pas évident de conduire en ville, les Chiliens roulent vite, Pat n’est pas à l’aise. Une fois le linge déposé, il veut passer au garage : il a une courroie qui crisse et un voyant de direction qui clignote sur ripio. Il essaie de choisir sur ioverlander une adresse, mais en arrivant devant, il n’y a rien d’indiqué. Je lui fais comprendre qu’il vaut mieux demander à un local une adresse, il va donc dans un magasin de pièces détachées, le vendeur lui donne une adresse et appelle en même temps le garagiste pour annoncer sa venue. Le mécano, très sympa, retend la courroie et fait le niveau du liquide de transmission. Patrick reste à côté de lui pour apprendre, et remarque que la batterie s’est décrochée, et se balade sur son support. Ils la refixent ensemble, et c’est bon, on peut repartir ! Papa Blondinette est soulagé et nous conduit direction le centre-ville pour manger.
On roule le long du bord de mer à la recherche d’un parking assez grand pour Coquillette. Ce sera à côté d’une plaine de jeux dinosaures! Pour notre 1er restau Chilien les Blondinettes ont envie de pizza ou de burgers. On se dirige vers le « Tante MOZZA » avec sa télé allumée sur la coupe du monde : Uruguay-Ghana. Zora est tentée par les nuggets du menu enfant et Léna reste sur son idée de burger. Je tente une spécialité : le bisteack à la pobre c’est un steak servi avec un œuf au plat et des oignons caramélisés. Pour Pat c’est ceviche de saumon : du saumon mariné avec du citron, des oignons et des poivrons; le tout arrosé de Pisco Sour c’est un régal!
Pendant qu’on est à l’abri, le ciel se déchaine, alternant grand soleil et averses de pluie ou de grêle. On regarde les chiliens se désoler pour les Uruguayens qui ont gagné leur match mais perdu la sélection pour la suite de la coupe du Monde. On sort dans la rue pour retirer de l’argent et récolter informations et cartes à l’office du tourisme. On expérimente en direct les changements de météo tout en admirant la jolie église de la place d’armes. On retourne au camping-car pour prendre la route vers le point le plus au Sud du continent américain!
Punta Arenas Fin de la ruta 9
1 heure 20
69 kms
La route est superbe avec les 1ers lupins chiliens et des collines verdoyantes. Arrivés sur un petit chemin en bord de détroit de Magellan, on s’extasie devant les arc-en-ciel tout en cherchant un endroit sympa pour passer la nuit. Au passage, Patrick remarque qu’une roue arrière est à plat (conséquence de la nuit « pincée » ou demi-tour aventureux à la laverie ?). Il sort donc tout l’attirail pour regonfler les pneus en branchant l’appareil sur l’allume-cigare : ça dure une heure, ça fait plein de bruit mais au moins on est rassurés que tout roule!
03/12/2022 = > Jour 93
Petit stress au réveil pour sortir de notre spot : il y a un petit talus en gravier où les roues patinent un peu; mais arrivent finalement à nous ramener sur la route. On se gare au bout de la route : la plus au sud de l’Amérique. On part pour une balade en bord de plage en direction du Faro San Isidro. Pas facile pour les Blondinettes de marcher sur les galets. Même si le pic-nic prévu à l’arrivée au phare est une bonne motivation. On s’extasie devant les fushias sauvages : le notre n’a jamais été aussi joli… L’arrivée au phare est très belle avec 2 jolies criques et une vue sur le canal de Magellan et les sommets des iles chiliennes : isla Dawson et en fond la Cordillère de Darwin.
Sur le retour, on aperçoit des ailerons : vite Patrick et Zora partent en courant vers la plage pour s’approcher plus près des dauphins. On passe tout le chemin du retour à les guetter mais ils avancent vraiment plus vite que nous. On finira pas les rejoindre une fois remontés dans Coquillette : sur la route qui nous ramène vers Punta Arenas. En attendant, on finit cette balade de 11 km tout de même, en 4 heures! On s’était mis un peu la pression sur l’horaire car on veut récupérer notre lessive à 16 heures en ville.
Fin de la ruta 9 Punta Arenas
1 heure 30
70 kms
Après nous être arrêtés plusieurs fois sur le retour pour admirer le spectacle marin, on file vite vers la ville. Arrivés au rendez-vous, quelques minutes en avance, on trouve portes closes! rhaaaa! Le temps de se demander si on appelle le numéro sur notre ticket de laverie et voici le proprio qui arrive en voiture. Il nous avait vu de loin attendre devant sa boutique (on n’a pas trop suivi quel était le match de foot du jour mais on suppose qu’il était devant sa télé!!). Une fois la lessive récupérée, on file vers la zone franche de Punta Arenas pour essayer de faire changer notre pneu plat par notre roue de secours. Le rendez-vous est pris pour la demi-heure suivante. Finalement arrivés à l’atelier, les garagistes n’ont pas de cric assez costaud pour soulever Coquillette. Bon tant pis, on attendra lundi, là ce sont les courses qui nous appellent! On trouve un magasin qui ne vend que des produits secs bon ça veut dire qu’on doit enchainer avec un passage chez le primeur. Pour la 1ère fois depuis le début du voyage je me fais taquiner sur ma conversation en espagnol qui n’est pas au niveau de ce que les Chiliens (clients et patron du magasin) attendraient. C’est un peu vexant surtout qu’ils ne font pas vraiment l’effort de ralentir leur débit. Allez, la journée a été assez longue, on se pose à côté d’un stade délabré devant un lotissement et une rue assez passante. Tant pis, ça fera l’affaire pour cette nuit; surtout qu’on est plutôt à l’abri du vent.
04/12/2022 => Jour 94
Aujourd’hui c’est dimanche et on n’a rien prévu de particulier. Je pars discrètement dans un bâtiment non loin pour leur demander si la piscine est accessible : malheureusement elle est fermée pour travaux. On se dirige vers le cimetière qui a une chouette réputation; un peu comme le Recoleta à Buenos Aires. Pendant que Pat fait remplir notre bidon d’eau après du gardien du cimetière, je cherche désespérément une cache dans le monument à la gloire du berger patagon. Puis c’est mon tour de faire la reportrice photo dans le cimetière : les monuments sont vraiment imposants! Même la partie du cimetière plus classique, dans la tradition latino, est jolie à voir (le mur avec des petites niches).
L’office du tourisme nous avait indiqué un parc dans Punta Arenas avec une plaine de jeux et des statues de dinosaures. On s’y dirige donc pour passer la journée. On est vite rejoint par un camping-car assez semblable au notre : ce sont les Quintopinos. Une famille française avec 2 garçons qui a le même itinéraire que nous. On papote un peu sous le vent et la pluie puis chacun rentre à l’abri pour manger. J’emmène ensuite les Blondinettes se défouler dans le parc. Les Quinto partent vers notre randonnée de la veille. On pense se recroiser sur la suite de notre périple.
L’aprem s’écoule tranquillement avec une session écran pour nous 4. On retourne vers notre spot de l’aéroport pour dormir : on sait qu’on sera à l’abri du vent et qu’on aura du réseau pour le lendemain matin.
05/12/2022 => Jour 95
Et du réseau nous en avons besoin car ce matin nous avons un appel avec une classe de Belgique. Il s’agit d’élèves encadrés par le Tonton Bertrand de Patrick. Ils nous suivent depuis plusieurs semaines sur le blog et ont préparé toute une série de questions. Les Blondinettes sont un peu intimidées au début mais elles se prêtent au jeu finalement. Ceci fait, nous repartons vers la ville pour trouver une gomeria qui changera notre pneu. En 15 minutes c’est chose faite et nous voilà parés pour la suite. On mange en bord de détroit de Magellan en regardant des dauphins passer au loin. On enchaine avec une après-midi « service »: remplir la bouteille de gaz, compléter les réservoirs d’eau et d’essence, acheter du pain, retirer des espèces… Pat écume les magasins ferreteria pour trouver un nouveau verrou pour une des soutes. Dans un de ces magasins, un employé d’un magasin automobile lui donne rdv à son atelier plus loin dans la ville. On le suit et il démonte, remplace et remonte le verrou en quelques minutes avec son collègue. Puis il nous souhaite un bon voyage en nous offrant cette réparation et la pièce! Je retire ce que j’ai dit samedi : les chiliens peuvent être très sympathiques. Lors d’un arrêt à la plaine de jeux dinosaure, on se lance dans un atelier cuisine. C’est notre activité du calendrier de l’avent : préparer des brioches de Saint Nicolas. On termine cette journée encore une fois près de l’aéroport. Demain on continue notre route vers le Nord.