06/02/2023 => Jour 158
Nous sommes sur les bords du lac Villarrica. Dès le réveil, les Blondinettes veulent se baigner. Il fait assez frais, on leur fait comprendre qu’il vaut mieux attendre la fin de journée. Elles jouent donc aux barbies, ou à la trottinette dans le skate park à côté du parking. Nous prenons notre repas dehors, à l’ombre des arbres face au lac.
Maman Blondinette emmène ensuite les filles à l’office du tourisme et à la bibliothèque. Ce n’est pas une alliance française, les livres sont donc en espagnol. Les livres sélectionnés par Léna ne sont pas facile à traduire, pour que le texte rime, les mots choisis et les tournures de phrase ne sont pas classiques.
Pendant ce temps, je m’occupe sur Coquillette : je mets du silicone à tous les endroits qui se décollent, l’allume-cigare, le robinet de la cuisine, … Je discute aussi avec nos nouveaux voisins, 3 jeunes de Franche-Comté, Steph, Florian et Robin, qui circulent dans un van qu’ils ont acheté au Chili, ils arrivent de la région que l’on veut visiter, je prends les infos !
Lorsque les Blondinettes reviennent, je les accompagne nager (enfin!) pendant qu’Anouck cuisine. La plage est composée de creux dans une pierre argileuse, ça fait plein de baignoires à explorer, avec des température différentes en fonction de la profondeur. Les filles inventent donc les thermes de l’étoile, dans lesquels on peut profiter de plein de choses suivant notre imagination : cocktail, massages, liseuse, …
Lorsque Léna commence à avoir froid au bout d’une heure, on retourne vers le camping-car mais Zora n’est pas rassasiée, Anouck retourne à l’eau avec elle, je prends le relai sur la cuisson des lasagnes et la vaisselle. Après le repas, on prépare la douche lorsqu’une tête surgit à notre fenêtre : Léon, le garçon des CheersOnTracks ! Incroyable, aujourd’hui je rattrapais mon retard sur le blog en parlant du réveillon du nouvel An que nous avons passé avec eux et Julie et Bernard, et les voilà qui arrivent, avec les deux camions.
On regarde un peu comment on peut s’organiser sur le parking, et ils décident de s’y installer. Avec les franco-suisses et les gars de Franche-Comté, ça commence à faire beaucoup de francophones. Et voilà que les chouchous en vadrouille, que nous avions rencontrés à Puerto Piramides, débarquent aussi. On arrête le chauffe-eau, tout le monde discute avec tout le monde, les enfants veulent aller nager. On ressort les maillots, et voilà les 6 mômes dans l’eau.
Au bout d’un moment, il est temps de rentrer, on donne les douches aux filles, il est passé 22h. Je ressors discuter avec les copains, on assiste à un magnifique lever de lune, mais pas de fumerolles oranges aujourd’hui. Je viens chercher Anouck, mais les filles ne dorment toujours pas, il me faut patienter avant de pouvoir aller montrer la lune à Maman Blondinette.
07/02/2023 => Jour 159
Ce matin, les filles embarquent trottinettes et vélos et partent jouer avec les copains dans le skatepark voisin. Nous on prend le temps de discuter avec tous les voisins, sur leurs itinéraires, leurs projets, … Le grand sujet, c’est les incendies au centre du Chili, qui bloquent certaines routes. À cause du risque d’incendie là où nous sommes, les parcs nationaux sont fermés, ça limite les activités.
Anouck prend le temps d’appeler Mamou et Papou, pour avoir des détails sur leur trajet retour, sur leur séjour à Valparaiso, sur la reprise du ski de fond. Je pars au supermarché avec mon sac à dos, on ne sent pas le stationnement avec Coquillette en ville. Il y a vraiment beaucoup de monde, les Chiliens sont en vacances, c’est un peu leur Côte d’Azur ici. On se dit qu’il faut qu’on décolle vite, avant qu’il y ait trop de monde qui tente d’accéder à notre parking en nous bloquant le passage.
On dit au revoir aux copains après le repas, et on se dirige vers le volcan. On espère dormir près d’un mirador proche du cône, pour mieux voir les fumerolles éclairées par la lave. Il y a déjà beaucoup de circulation dans la ville, et on se ramasse 5 km de bouchon entre Villarrica et Pucon. On appréhende que ce soit comme ça jusqu’à Pucon, mais ça se résorbe sans raison à mi-chemin.
Nous commençons l’ascension vers le mirador, avec Coquillette qui a bien chaud. Ventilation d’air chaud à fond, fenêtres ouvertes, on essaie de maintenir le moteur sous les 90°C. Mais à 3 km du mirador, il y a un barrage de garde-parc. Normalement l’entrée du parc est plus haut dans la montée, mais ils nous bloquent déjà là. Anouck essaie de négocier, mais ils nous obligent à redescendre.
Dégoûtés, nous changeons nos plans. Il y a une randonnée que nous voulions faire plus tard dans la semaine, elle n’est pas sous la tutelle de la CONAF (responsable des parcs nationaux). Allons voir si elle est ouverte ! De fait, ils ne se sentent pas concernés par les risques d’incendie. Je repère dans la prairie qui sert de parking un van que nous connaissons. Il s’agit de Mélanie et Alexis, avec lesquels nous avons vu les orques sur la péninsule de Valdez. Depuis, nous ne nous étions pas recroisés.
Je discute avec le responsable à l’entrée, qui accepte que l’on dorme là (moyennement payement bien sûr) et qui donne plein d’informations sur la randonnée. Maman Blondinette fait de la lecture d’Harry Potter pendant que j’installe Coquillette. Mélanie et Alexis terminent la randonnée, ils viennent discuter près de nous. On compare toutes nos expériences, les pannes, les vols, mais aussi les lieux magiques et les animaux sauvages (ils ont vu des pumas, mais pas de pudu ou de huemul). Lorsqu’on se dit finalement au revoir, ça fait 2 heures qu’on parle, Anouck est rentrée depuis un bon moment faire à manger !
Pas de longue veillée ce soir, demain on monte à la fraîche !
08/02/2023 => Jour 160
Mais il fait froid ce matin ! Maman Blondinette nous met la pression pour qu’on parte tôt, elle sait que la journée va être dure. Nous sommes sur le départ à 8h. Malgré le grand ciel bleu, nous devons mettre gilets et tour de cou. On regrette même les gants sur la première partie. Il faut marcher 1,5km sur une piste, c’était faisable avec Coquillette, mais le stationnement au bout est payant, autant rester où nous sommes.
Ensuite, les choses sérieuses commencent. C’est une piste très poussiéreuse, qui monte très raide sur plusieurs kilomètres. Nous devons suivre des glyphes qui rythment le parcours. Nous avons hâte d’atteindre le troisième, car à partir de cet endroit la pente se fait plus douce, et nous entrons dans la forêt.
Celle-ci est vraiment jolie, avec de vieux arbres très élevés (des coigües), sur fond sonore d’oiseaux de toutes sortes. On atteint un petit lac en traversant un bosquet d’araucarias, on distingue également leurs silhouettes sur les flancs des falaises alentours. Ce sont des conifères typiques du Chili avec une forme vraiment étonnante. Il reste une dernière épreuve, un mur pas très long, mais après 7,5km, les jambes commencent à fatiguer. Et on approche de midi, les estomacs commencent à grogner. J’attaque une session de chants pour motiver les troupes, et on arrive au mirador El Cañi.
Pas le temps de regarder le paysage, on se met à l’ombre et on ouvre le pic-nique. Une fois le ventre bien rempli, on sort des arbres pour admirer les 4 volcans que l’on peut voir depuis cet endroit. Nous connaissions le Villarrica, nous découvrons le Lanin, et plus discrets, le Quetrupillan et le Llaima.
À la redescente, il y a la possibilité de faire une boucle de 2,5km pour voir cinq petits lacs supplémentaires, j’essaie de motiver les filles, c’est tout plat, mais elles préfèrent continuer vers Coquillette, je fais le tour tout seul, puis je les rattrape dans la forêt.
Léna s’improvise conteuse. On lui donne des mots, et elle invente des histoires plus ou moins longues. Zora, elle, se concentre sur la conception du camping-car qu’elle possédera plus tard. Pour le moment, elle compte disquer un bus et un pick-up 4*4 pour les souder ensemble…
La descente sur la piste poussiéreuse nous semble très longue, on soulève des nuages de terre qui se collent à nos vêtements ou nous font tousser. Une fois sur le chemin de terre, on se fait accoster par une mamie qui habite là, elle a fait du pain et le vend aux randonneurs. On lui en achète, il s’avère très bon !
À l’arrivée, il est 16h40, les filles ont marché 16,2km pour 1240 mètres de dénivelé ! Il y a un marchand de glace à côté, nous avons bien mérité une récompense. Curieuse expérience, ce sont des glaces vegan, y compris la saveur « manjar », confiture de lait ! C’est pas mauvais, Anouck tente même la saveur « patate douce ». Je n’ose pas prendre « farine toastée ».
Après le goûter, nous allons vers des thermes (région volcanique, il y a des établissements partout !) pour se réserver une séance demain. Ce n’est pas possible de réserver, mais bonne surprise, ça ouvre une heure plus tôt que prévu, contrairement à ce qui est indiqué sur internet. On imagine venir à l’ouverture, il ne devrait pas y avoir trop de monde !
Anouck propose de dormir 5km plus loin, après une piste de ripio. C’est un endroit charmant, sur le bord d’une rivière, avec des arbres pour rester au frais. Un local vient nous voir pendant le repas, on comprend qu’il s’assure surtout qu’on ne fait pas de feu. Un véhicule chilien avec des autocollants suisses était garé un peu plus loin, un deuxième véhicule arrive, avec une plaque suisse cette fois. Nous rencontrons Lionel et Pascale, ainsi que Laura et Brice.
Ces derniers nous avaient repérés au pied du volcan Osorno, ils nous avaient suivi quelques kilomètres sur la route sinueuse autour du lac avant de prendre une autre direction. On discute un moment, avant d’aller coucher, déjà courbaturés par la grosse rando.
09/02/2023 => Jour 161
Comme nous nous sentons vraiment bien près de cette rivière, nous décidons d’y passer la journée. Nous irons aux thermes demain. Zora prévoit de faire des barrages dans la rivière, Léna de jouer aux barbies. Après avoir dit au revoir à nos voisins suisses, on installe les activités. Il fait trop froid pour aller à l’eau tout de suite, Zora s’invite donc dans les jeux de Léna.
Anouck et moi vaquons à nos activités habituelles sur nos ordis. On profite de l’eau claire de la rivière pour remplir notre grande cuve de 140L avec notre petit bidon de 5L. On se relaie, ça fait quand même beaucoup d’aller retour ! De la journée, nous ne voyons qu’un pêcheur se garer pas loin et se diriger vers la rivière sans venir vers nous. À part cela, nous sommes seuls au monde ! Cela nous fait vraiment du bien, il y a peu d’endroits comme celui-ci au sud du Chili, surtout en période de vacances !
Une fois les filles endormies, nous sortons admirer les étoiles. C’est impressionnant, on en voit beaucoup plus qu’en France ! Sans aucune pollution lumineuse, on comprend mieux comment les anciens ont pu trouver des animaux dans les constellations !
Demain, direction les thermes !
Comments (2)
Merci pour ses magnifiques photos , nous sommes contents de voir que tout va bien pour vous !! Je trouve les filles très vaillantes dans les randonnées,bravo à elles bonne continuation ! Gros bisous à vous quatre 😘
Merci pour ce gentil message ! Oui, les filles sont courageuses, Roseline les a bien formées ! Bises de nous 4