13/02/2023 => Jour 165
La nuit n’est pas géniale, beaucoup trop de vent, on a perdu l’habitude. On se prépare pour une journée logistique. Nos réserves de nourriture sont vides, et notre sac de linge sale déborde. On dit au revoir aux copains, enfin, ceux qui sont réveillés quand on est prêt.
Nous allons vers la ville de Bariloche, à quelques kilomètres. Nous appréhendons ce moment, cet endroit est réputé pour les nombreuses effractions de camping-cars. Il y a déjà beaucoup de monde, pas facile de se garer. En rayonnant dans la zone de la blanchisserie, on trouve un bord de route dégagé.
Comme le sac de linge sale est vraiment gros, je propose d’y aller pendant que Maman Blondinette surveille le camping-car. Les filles préfèrent rester au chaud, je parcours seul les 500 mètres jusqu’à la laverie. La dame accepte notre linge, mais comme à Valdivia, c’est coupure d’électricité. Elle me propose de m’envoyer un message quand le linge est prêt, à priori vers 17h.
Je continue vers Western Union, mais la coupure de courant est générale, il y a une vingtaine de personnes dans la file qui attendent le retour de l’électricité. Je marche vers un autre quartier, toutes les devantures sont sans lumière. Un autre guichet Western Union est lui aussi dans le noir avec des gens qui patientent. Je rentre à Coquillette, Anouck lit Harry Potter aux filles. On convient que ce n’est pas une bonne idée de déplacer Coquillette pour les courses. On ne va pas trouver de stationnement plus près.
Comme il y a plein de choses à acheter, les sacs vont être lourds : c’est moi qui y vais. Le supermarché est un Carrefour, on y trouve quelques produits qu’il n’y a pas ailleurs, comme du Nutella. Je fais mes choix de priorité, je ne ramène ni fruits ni légumes. J’ai repéré un maraicher pas loin, cette fois c’est Zora et Anouck qui y vont. On mange sans bouger le camping-car, et les filles regardent un film.
Je retourne à Western Union, ça marche mieux avec du courant. Anouck repère un employé communal qui s’occupe des espaces verts, je vais lui demander si je peux avoir de l’eau. Il m’indique un robinet caché pour remplir mon bidon.
Bariloche Colonia Suiza
1h10
24 kms
Anouck reçoit des nouvelles des copains. Pour s’abriter du vent, ils se sont mis dans un camping de Colonia Suiza, à 1/2h de route. On récupère notre linge à 17h et on part les rejoindre. Pas évident de sortir de la ville, il y a des gros bouchons, on met plus d’une heure ! Ça nous laisse le temps d’observer la ville, son hôtel Chamonix ou son châlet suisse qui fait des fondues au fromage, au chocolat ou au dulce de leche !
On arrive au camping, Hélène et Antoine, et les p’tits coquins nous y attendent. Il y a Jean-Pierre et Sophie aussi, deux retraités que les autres connaissent. Anouck va payer, elle reçoit des compliments sur son niveau d’espagnol. Elle paye un prix différent que les copains, Zora paye 300 pesos de plus que les autres enfants, mais Léna ne paye pas, donc au final on y gagne !
On sent moins le vent, mais il y a des petites averses. On prend quand même l’apéro dehors, car Antoine veut faire griller du maïs, il n’a pas de bois mais des pommes de pin, il arrive donc à faire un petit feu. Anouck prépare des chipas et des toasts de guacamole, on sent que le frigo s’est rempli, ça fait plaisir aux copains ! On ne s’éternise pas, il fait vraiment froid. Chacun rentre manger chez soi, au grand désespoir des enfants.
14/02/2023 => Jour 166
La météo est toute grise aujourd’hui. Quand Antoine nous demande ce qu’on fait aujourd’hui, nous lui disons qu’on les suit, les filles sont trop contentes de jouer avec tous les autres enfants. Julien répond la même chose. La journée est donc consacrée aux jeux des enfants. Les adultes vaquent à leurs occupations, on discute beaucoup, sur le voyage, la crise au Pérou, l’éducation, …
Je découvre avec joie que les petits coquins ont utilisé mon « Où sommes-nous? » et son code couleur pour choisir de prendre le bus vers « el muele de los almas » sur l’île de Chiloe ! On accueille encore une autre famille, Arnaud et Cindy, et leur deux fils. Nous décidons de renommer le lieu Colonia francesa.
Vers le goûter, on se dit qu’il serait quand bien qu’on sorte du camping. À ce moment, on rencontre une autre famille française, qui sont en van pendant 1 mois en Argentine, le reste de leur année sabbatique, ils la passent en sac à dos, ils ont déjà fait le Canada, le Mexique, …
Nous nous déplaçons en groupe jusqu’à la feria artisanale du village. Il y a une plaine de jeux que les enfants assaillent, les adultes continuent leurs discussions en surveillant la marmaille. Lors du retour, un stand de saucissons et de fromage attire tout le monde, on sait ce qu’il y aura à l’apéro ce soir !
Cette fois, on installe les chaises et les tables, l’apéro va être long ! Anouck me propose de faire une rando en solitaire le lendemain, donc lorsqu’on met coucher les Blondinettes, je prépare mon sac. Je ne termine pas la soirée avec les autres, je vais coucher. Anouck reste encore un peu, je dors déjà quand elle rentre.
15/02/2023 => Jour 167
Je me suis réveillé deux fois de la nuit par peur de louper mon réveil, et je suis debout 15 minutes avant qu’il sonne. Je m’habille rapidement, et je commence la rando à 5h30. Personne n’est réveillé, ouf. Je marche en forêt, avec la torche frontale allumée pendant 1 heure. Je croise 2 lapins, sinon tout est silencieux.
Avec l’aube, les chants d’oiseaux arrivent, le chemin est agréable, une piste de terre dans les bois, avec de temps à autre une vue sur les montagnes. Je marche à un bon rythme, j’espère pouvoir prendre mon petit déj’ sur le premier sommet que je vise. Lorsque je quitte la forêt pour le dernier tronçon, ça devient bien compliqué, il fait froid, le vent me glace les doigts. Cette partie me semble longue, mais j’atteins le sommet à 8h, je suis content.
Je bois mon café, mange ma banane et mes biscuits. En prenant des photos, je tombe sur une geocache, incroyable ! Je n’avais pas vérifié sur l’application, ça fait un moment qu’on ne cherche plus de cache dans nos balades ! Je vois le deuxième sommet de la rando en contrebas, je dois d’abord redescendre de 300m avant d’en remonter 140.
J’y suis à 9h30, le panorama est magnifique, je suis fier de moi. Il ne reste plus qu’à redescendre. J’échange des messages avec Anouck, les filles dorment encore !!!! Le chemin pour terminer la boucle est horrible. Tout d’abord, je suis la crête qui monte et descend à n’en plus finir, dans des pierriers, avec des marches qui enflamment mon genou droit. Et je ne perds pas d’altitude, alors que je vois le village qui se rapproche.
La piste est mal balisée, j’hésite souvent sur ma direction. Mon genou me fait de plus en plus mal, mon rythme s’en ressent. Et puis le chemin descend dans la forêt, avec une pente ultra raide. Comme tout est poussiéreux, je dérape beaucoup, ce qui augmente la douleur.
J’arrive en boîtant au camping à 12h. Or Julien a réservé le restaurant à midi pour nous tous. Tout le monde a l’air prêt, je prends une douche rapide, une dose de médocs pour calmer mon inflammation et nous partons vers le resto à 200 mètres de là. Les filles se sont levées à 10h, les copains se moquent gentiment : « on voit c’est qui qui les réveille les autres jours » . Maman Blondinette a dû courir pour gérer le p’tit déj, la vaisselle et les douches toute seule.
Le restaurant prépare un curanto, mais contrairement à Chiloe, c’est sans fruits de mer. Ils expliquent les techniques de cuisson dans leur préau, pendant que la viande et les légumes sont installés sur les pierres brûlantes, recouverts de feuille de maquis et étouffés par de la toile de jute. Deux heures se passent ensuite, où on discute en attendant d’être servis.
Lorsque les aliments sont cuits, nouvelle cérémonie pour montrer au public comment on sort la nourriture, chacun retourne à sa table et on reçoit des plateaux à partager, nous sommes 12 adultes et 10 enfants, deux grandes tables nous sont réservées. Nous recevons d’abord des saucisses et des patates, ensuite du bœuf et des pommes fumées, un mélange délicieux courge-petits pois-maïs-œuf-fromage, et finalement agneau et carottes. On se régale, on récupère les invendus chez les enfants et on mange beaucoup trop. Les Blondinettes nous refilent même leur bâtonnet glacé du dessert, mon ventre va éclater.
Après cet après-midi-repas, il est l’heure de se dire au revoir. Les enfants sont tristes, on promet qu’on essaiera de se recroiser. On fait le plein d’eau, ce qui permet de gagner un peu de temps pour une dernière discussion, et nous quittons le camping. Nous sommes proches du circuito chico, une route touristique qui fait le tour de la péninsule, on décide de la prendre avant de trouver un lieu où dormir. Sur la route, on croise les p’tits coquins qui font le même tour dans l’autre sens, et on se fait dépasser par Hélène et Antoine lors d’une pause photo.
La fatigue se fait sentir, nous nous garons sur un spot conseillé par les copains, sur une plage du lac. La vue est magnifique, on se pose tranquillement après ces deux jours de festivités.
16/02/2023 => Jour 168
Ce matin, c’est au tour de Maman Blondinette de faire une balade en solitaire. On se gare au pied du Cerro Campanario, attraction numéro 1 de la région. On peut y monter au télésiège, comme la plupart des locaux, ou à pied. Au sommet, il y a des miradors dans toutes les directions !
Comme on a lu une histoire d’une effraction de camping-car à cet endroit, je reste par sécurité. Les filles restent aussi, mais par flemme. Anouck ne traine pas, en 1h elle a fait l’aller-retour, malgré la pente assez raide.
Cerro Campanario Rio Los Repollos
2h05
105 kms
Nous reprenons notre route vers le sud, en direction de El Bolson. On s’arrête au supermarché compléter notre stock, et on mange sur le parking, ça devient une habitude ! On fait une pause empanadas dans une boutique que les copains ont testée.
Ensuite c’est la route 40, elle longe des lacs, encaissée entre des hautes montagnes de chaque côté. Les spots sauvages pour dormir sont plutôt rares, on en sélectionne un au hasard. Ce n’est pas sexy, on est en contrebas de la route. Les gens y font apparemment leur pause toilette, il n’y a pas de sanitaires comme sur les routes européennes. Mais il y a une petite rivière avec une eau transparente, on regarde plutôt dans cette direction.
Les filles jouent dans la poussière, elles créent une scène avec des cailloux, et organisent un spectacle. Les empanadas achetées dans la journée sont succulentes, on est frustrés en terminant nos assiettes ! De l’agneau fondant, un mélange oignons-bière-moutarde, du sucré/salé, on se régale.
On y repassera sûrement en remontant au nord.
Comments (1)
Sympa le petit dej au sommet avec une vue superbe. J’espère que ton genou a vite été mieux !