07/10/2023 => Jour 401
Le guide est ponctuel, à 8h15 il nous emmène vers le parc. Enfin, il nous fait faire d’abord un détour par chez lui, il nous enregistre en ligne pour faciliter les démarches. Il nous emmène dans la plaine au pied de la face nord du volcan, nous avons de la chance, la vue est dégagée ! Nous observons aussi la piste, on compte revenir avec Coquillette cette aprèm, si ce n’est pas trop difficile.
Le propriétaire des chevaux est très pédagogue, il nous réexplique comment diriger notre cheval. Nous avons chacun le nôtre, au grand plaisir de Léna. Ils nous équipent de casque et de poncho, on aura bien chaud. Le guide équestre n’est pas très bavard, il avance devant et fait des pauses de temps en temps pour rassembler le groupe. Il faut dire que le cheval de Léna est plutôt tranquille, on a du mal à le faire avancer. Il reste souvent derrière, au début avec Maman Blondinette, ensuite avec moi.
Le guide nous nomme les volcans aux alentours, mais il nous parle de loin, avec son tour de cou sur la bouche, on ne comprend rien. Zora le suit de près et pose des questions, mais elle n’entend pas les réponses. Nous avons de la chance pour le temps, le Cotopaxi est complètement dégagé. On voit de la fumée en sortir, ça fait un an qu’il est en activité. Nous sommes dans une jolie plaine, avec quelques collines, une rivière qui a creusé un peu la roche, et des volcans éteints tout autour de nous.
Léna râle un peu de la lenteur de son cheval, mais on arrive de temps en temps à le faire trotter, à ces moments-là elle éclate de rire, ouf, ce sera un bon souvenir. Juste avant d’arriver, on aperçoit de loin un cerf, on est trop content.
On redescend à l’hôtel pour le repas de midi, et on repart à 14h vers le parc. Coquillette monte sans problème, malgré les quelques gouttes de pluie. On se parque dans un bosquet de pins, plébiscité par de nombreux voyageurs. La fin d’après-midi est tranquille, les nuages ont envahi le volcan, on profite un peu de l’extérieur et beaucoup de l’intérieur. Nous sommes seuls au monde, la nuit sera tranquille, sans chien, sans coq, sans circulation…
08/10/2023 => Jour 402
Après une nuit très paisible, nous ouvrons les stores pour voir si des animaux sauvages nous entourent. Au bout de quelques minutes, nous apercevons deux biches. Anouck a le temps de les photographier juste avant que le garde-parc arrive avec sa grosse jeep pour ramasser du bois. Cela fait fuir les animaux bien sûr.
Personne n’a trop envie de bouger ce matin, on reste tranquille jusqu’à midi. Pour la digestion, nous allons faire un tour près d’une lagune dans le parc. Sur le parking, on est submergé par 3 familles différentes qui viennent discuter avec nous, veulent visiter Coquillette : le tout en espagnol pour certains, en anglais pour d’autres. On sent que nous sommes proches de Quito dont la population aisée vient en week-end ici. Les Equatoriens d’origine modeste que nous avions croisés dans les semaines précédentes n’étaient pas aussi curieux. Pendant notre tour de lagune, on est assez perturbé par les locaux qui ne suivent pas les sentiers et traversent les aires protégées sans trop faire attention. La balade est facile, mais on ne voit pas beaucoup d’oiseaux. Les nuages couvrent le paysage, on se dit qu’on a vraiment eu de la chance hier d’avoir le volcan découvert.
Lundi c’est jour férié, conclusion il y a beaucoup de monde dans le parc. On passe profiter de quelques minutes d’internet près de la cabane du garde-parc, puis on retourne se placer au même endroit que cette nuit. D’autres personnes ont planté leur tente, ils vont avoir froid !
09/10/2023 => Jour 403
Pfff ils sont casse-pied ces Équatoriens avec leurs voitures qui font bip-bip quand ils ouvrent ou ferment les portes. Il y a eu ce bruit de nombreuses fois dans la soirée, et tôt ce matin. Quand nous nous levons, nous n’essayons même pas d’apercevoir des animaux, trop d’humains dans le coin ! Pourtant, quand nous sommes prêts et que je sors couper le gaz, je vois une biche non loin, malgré un feu de camp d’un groupe de campeur. Et de l’autre côté, Anouck voit un renard, mais une voiture l’éloigne de nous.
Parc du Cotopaxi Mindo
4h
186 kms
Le temps est tout gris et il pleut un peu, on a vraiment eu de la chance avec notre balade à cheval. Nous reprenons la panaméricaine en direction de Quito. C’est jour férié aujourd’hui, Google Maps nous dit que nous n’aurons pas de bouchons dans la capitale.
Ils ont un peu mal compris le principe de périphérique ici, la route passe droit au centre de la ville. Nous sommes sur la ligne de crête de collines, la cité s’étale de chaque côté dans les vallées, et sur les collines avoisinantes. La superficie de Quito nous semble effarante. Il n’y a pas trop de circulation, les seules difficultés sont les montées et descentes de la route et les voitures garées sur la voie de droite. Une fois que je choisis de ne pas me rabattre et que je reste sur la bande du milieu, tout se passe bien.
À la sortie de la ville, on repère un supermarché ouvert, on saute sur l’occasion. Ensuite nous allons manger des empanadas à côté, on se régale. Je teste le jus de « tomate en arbre » , c’est acide, une expérience que je ne renouvellerai pas. Sur l’addition, je tique sur l’adresse : « Mitad del Mundo » . Anouck vérifie, nous sommes juste en face de l’espace en l’honneur de la ligne équatorienne. Nous irons visiter cela en fin de semaine, quand les Équatoriens auront repris le travail.
À partir de là, la route descend à n’en plus finir. Nous sommes dans la forêt vierge, il y a une variété infinie d’arbres de toutes tailles. Un flot continu de voitures remontent vers Quito, on nous avait dit que les gens de la capitale profitaient des WE pour descendre se détendre à Mindo. Nous sommes donc heureux d’avoir traîné un jour de plus dans le parc du Cotopaxi.
Il fait tout gris, il y a des averses, et lorsque nous arrivons à Mindo, l’orage éclate. On se gare dans un grand espace dégagé, et on laisse l’averse nettoyer Coquillette. Léna part s’éclater dans les flaques d’eau, elle rentre trempée et heureuse ! L’orage est assez impressionnant, et la météo nous annonce cela pour tous les après-midi de la semaine. Nous irons donc nous balader le matin, ce qui correspond au rythme des oiseaux.
10/10/2023 => Jour 404
Pour bien voir les oiseaux, il faut partir tôt. Mais on a pris un nouveau rythme avec école après le petit déj’, il est déjà 9h quand nous quittons Coquillette. Nous nous dirigeons vers la « Maison Jaune », le point de départ d’une petite rando où on peut voir des singes et des toucans. Juste avant d’y arriver, un écureuil nous accueille, il mange des curieuses bananes violettes dans un arbre. Le temps qu’Anouck fasse la mise au point, les Blondinettes font du bruit, et l’animal s’enfuit.
La rando commence par une traversée des pâturages de la propriété, où on peut voir des grues blanches au milieu des vaches. Ensuite on pénètre dans la forêt vierge. On entend beaucoup d’oiseaux, ils sont difficiles à observer dans tous ces branchages. On voit un motmot, des papillons, des colibris…
Anouck fait un bond de deux mètres quand des énormes oiseaux noirs s’envolent en faisant un boucan d’enfer. Ils ressemblent à des dindons. On apprendra plus tard que ce sont des Pénélopes d’Orton, appelés ici « paons sauvages ». On guette les singes, les toucans, mais on ne les voit pas. Pas de chance, on redescend. On aura marché 9Km !
On prend un almuerzo au village, c’est pas mauvais mais on sent la lassitude. Soupe puis viande-riz, ça fait 4 mois qu’on mange cela ! On rentre se poser au camping-car, la pluie n’est pas loin. Les filles jouent dehors sur des tas de pierre, Anouck et moi nous installons à l’abri.
Un mouvement attire mon regard dehors : un toucan ! J’ai le temps de le montrer à mes chéries, mais il s’envole rapidement. Nous sommes heureux, pourquoi aller se perdre dans la jungle si les animaux viennent à nous ? Il recommence à pleuvoir, on reste bien au chaud dans Coquillette.
11/10/2023 => Jour 405
Nous partons à l’aventure aujourd’hui. Tout d’abord, nous trouvons un taxi. Le point de départ de la rando est de l’autre côté d’un pont qui nous semble bien fragile pour Coquillette. Le taxi nous amène sur les hauteurs de Mindo. Nous devons prendre une « tarabita » . C’est une nacelle accrochée à un câble, pour traverser la vallée jusqu’à l’autre versant. Ça ne prend pas très longtemps, heureusement car Zora et Anouck ne sont pas très à l’aise.
De l’autre côté, trois sentiers s’enfoncent dans la jungle. Le premier a un temps affiché de 50 minutes, on met 1h30 pour arriver à la cascade. On s’arrête beaucoup pour chercher des oiseaux, admirer des insectes. Et puis, mine de rien, ça monte et ça descend tout le temps. Avec la chaleur moite de cette zone tropicale, on n’a pas le même rythme.
On revient vers midi à la croisée des chemins, et après le pic-nique on se lance sur le deuxième sentier. Celui-ci est plus sympa, on longe la rivière, et on descend 5 fois admirer les cascades. Les Blondinettes cherchent le meilleur endroit pour se baigner. Une fois au bout, on revient jusqu’à la deuxième et on sort les maillots. Les filles essaient de faire des barrages, mais le courant est trop fort. L’eau est assez froide, mais on reste les pieds dans l’eau un bon moment.
Sur le trajet retour, Anouck me propose d’aller voir le troisième chemin, et de les rejoindre à la tarabita. Je le fais au pas de course, 15 minutes de descente, 20 de remontée, la cascade en bas étant moins jolie que les autres. Nous reprenons la nacelle, et nous redescendons au village, pile à l’heure pour le goûter.
Les filles décident de rester dehors, on est bluffé, elles jouent avec des bâtons et des cailloux. Une petite voisine vient se joindre à nos Blondinettes et elles arrivent à continuer leurs histoires toutes les 3 en espagnol ! On est encore plus bluffé! On interrompt leur jeu deux heures plus tard, on mange en vitesse car Léna et moi avons un rendez-vous. Nous allons faire une promenade nocturne dans la jungle. Zora appréhende les créatures que l’on peut voir dans le noir, elle décide donc de rester avec sa maman à Coquillette.
Notre guide, Alexis, est un Équatorien qui a passé son enfance à Bruxelles, il parle donc français avec un accent de chez moi. Il nous emmène à quelques kilomètres de là, le départ se fait dans la propriété d’un hôtel. Il nous met très vite au parfum, dans les 10 premiers mètres il nous montre des phasmes, des araignées et des cafards géants.
On trouve des petites grenouilles, Alexis nous explique beaucoup de choses sur la forêt, les animaux nocturnes, les plantes à connaître. Il nous parle aussi de l’histoire de Mindo, qui a pris son essor il y a 30 ans avec l’éco-tourisme. Nous marchons sur un petit sentier à la lueur des lampes de poche. Il nous montre des bactéries phosphorescentes, les Luciférines, qui aident à la décomposition des bois durs. Ce sont les mêmes bactéries qui illuminent les lucioles.
En nous montrant un centipèdes, il s’arrête tout à coup et nous demande de nous taire. Il a repéré un tatou, qui traverse le chemin juste devant nous. Nous approchons d’une petite mare, l’occasion pour nous de chercher des petites grenouilles qui font un concert nocturne.
Nous sortons de l’enceinte de l’hôtel pour explorer les talus sur les bords de route, nous y trouvons des scorpions, des mygales et des araignées-scorpions (les phrynes, qui ont été utilisées dans Harry Potter !). Finalement, Alexis trouve un petit serpent; nous n’en voyons que la queue, le reptile n’apprécie pas nos lampes de poche. Nous rentrons au camping-car après 22h, enchantés de notre soirée.
Comments (1)
Sympa la balade à cheval. Et tous ces oiseaux et insectes super colorés c’est génial. Ca devait être sympa de nuit. Bravo à Léna qui t’a accompagné vaillamment !