26/10/2023 => Jour 420
Lorsqu’on part se promener dans le village de Salento, la barrière du restaurant est toujours fermée. Pourtant ils servent des petits déj’, c’est la basse saison pour eux. Les rues du village sont pentues, et les maisons très colorées. Elles ont inspiré le film Encanto.
On se balade dans le centre, ensuite on monte jusqu’à un mirador, au sommet de 250 marches comptées par Léna. Nous redescendons par d’autres rues, j’espère ne pas devoir les prendre avec Coquillette ! On avait la journée pour visiter, on aura mis une heure ! On décide de rester profiter du wifi du restaurant, on fait école, on mange, et on fait un temps calme. Vers 14h30, la pluie commence à tomber, en mode gros déluge.
Salento Cocora
25 minutes
11 kms
On décolle vers 15h, on emprunte une route très étroite dans la vallée, ça se termine en cul-de-sac. Nous nous arrêtons dans un grand parking où on peut dormir. Nous sommes à Cocora, très connu pour ses palmiers « de cire », des arbres immenses ! La pluie n’a pas cessé, on espère qu’on pourra repartir demain, la fin de la route et le parking sont très boueux. Pour ce soir, nous sommes seuls, et les averses orageuses continuent sans arrêt, on reste à l’abri de Coquillette.
Dans la soirée, nous entendons un bruit sous le capot, je sors sous la pluie vérifier qu’il n’y a pas un animal autour du véhicule. C’est une plaque de protection sous le moteur qui s’est décrochée, je réparerai cela demain. J’en profite pour monter sur le toit, de l’eau s’infiltre par la cheminée du chauffage, je l’emballe dans du plastique pour éviter les inondations.
27/10/2023 => Jour 421
Quand Maman Blondinette décide que les choses bougent, ça marche ! Nous démarrons notre rando à 7h40, ce n’était plus arrivé depuis… décembre je crois ! Le temps s’est dégagé, nous pouvons admirer ces palmiers de cire, ils sont géants (ils peuvent atteindre 60 mètres !).
J’ai chargé le trajet sur mon téléphone, mais un homme nous aborde et nous dit qu’il ne faut pas prendre la piste que l’on suit, mais un autre chemin. Cela implique de passer à la caisse, ça me fait un peu râler. On commence l’ascension sur une piste de 4×4, la vue sur la vallée est très jolie. Les locaux le savent, ils ont construit de nombreux miradors. C’est une des attractions touristiques les plus connues de Colombie.
En chemin pour accéder au premier des points de vue, Anouck repère un oiseau coloré dans un arbre. Il ne s’envole pas tout de suite, on a le temps de bien l’admirer. C’est un motmot, avec une queue magnifique. Léna aimerait lui prendre ses plumes pour en faire des boucles d’oreille.
Le premier mirador est une main géante, on prend quelques photos avant de repartir. Le chemin monte progressivement dans la forêt, on entend beaucoup d’oiseaux mais on ne les voit pas. Au sommet de la piste il y a une finca, on emprunte un petit sentier pour redescendre en fond de vallée. À cet endroit, il y a beaucoup de colibris, sans doute attirés par les offrandes des fermiers.
On descend prudemment jusqu’à la rivière, le chemin est pentu et glissant. Des marcheurs nous annoncent qu’il y a un passage où il faudra retirer les chaussures pour marcher dans l’eau, ça ne nous enchante pas. De plus, il commence à pleuvoir. Il y a un premier endroit où on parvient avec un peu d’escalade à ne pas mouiller les chaussures. On franchit des ponts dont les planches semblent vermoulues, et les cordes non tendues font rebondir l’ensemble à chaque pas.
Et puis on arrive devant un passage où il n’y a pas moyen d’éviter l’eau. Il y a un petit attroupement, de chaque côté des randonneurs retirent ou remettent leurs chaussures. Certains tentent de passer en équilibre sur des rochers mais finissent les chaussettes bien mouillées. Une gentille colombienne, voyant notre hésitation avec les filles, nous aborde. Elle a loué une paire de bottes en caoutchouc, elle va les mettre pour passer, et nous les renvoyer via un autre randonneur. Le temps que je les mette et que je porte Léna, un autre marcheur équipé de bottes prend Zora sur son dos. Les bottes retournent jusqu’Anouck pour qu’elle nous rejoigne. Génial, on a les pieds au sec ! 🥳
La route reprend, plus facile malgré les flaques de boue. Midi approche, et nous n’avons pas de pic-nique, on sort des bâtonnets de carotte à grignoter. Lorsqu’on arrive au point de départ, avant de retourner à Coquillette, on s’arrête manger dans un restaurant. Nous aurons donc marché 5 heures pour 11 kilomètres et 700m de dénivelé.
En arrivant au camping-car, on remarque que le camion des Norms’max est à côté de nous. Je répare mon bas-de-caisse pendant qu’Anouck va faire connaissance. On discute longuement ensemble malgré la pluie battante. Ensuite nous partons vers notre prochaine étape.
Cocora Filandia
1h
31 kms
Entre la sortie du parking, pentue et boueuse, la descente dans la vallée, avec deux centimètres d’eau partout sur la route, la remontée avec des travaux qui bloque la circulation, la conduite n’est pas évidente. Le village de Filandia n’est pas très loin, mais on met quand même une heure pour y arriver. Il y a de la musique un peu plus loin, il y a l’air d’y avoir une fête. Un homme vient déposer un cheval juste à côté de nous. Il m’explique, chaque dernier vendredi du mois, c’est la fête équestre ici. Bon ben on va bien dormir ! Heureusement qu’on a des bouchons d’oreille !
28/10/2023 => Jour 422
On est cool ce matin, le musée de tressage d’osier ouvre à 10h30. On part un peu plus tôt pour visiter ce village très coloré. Comme les portes ne sont pas ouvertes à la demi, nous allons boire un café et grignoter des pâtisseries à la boulangerie. Anouck me prend un beignet café/vanille, mais il y a erreur sur la marchandise, c’est confiture de lait/fromage sans goût. C’est une spécialité d’ici apparemment, je ne la conseille à personne. 🤢
De retour au musée, ils nous annoncent que les jeunes qui organisent un atelier tressage ont trop bu la veille, qu’il faut revenir à midi. On traîne sur la place, je vais faire quelques courses avec les filles pour les occuper. Pendant ce temps, Anouck hésite à adopter un chien (ou peut-être que c’est elle qui s’est fait adopter 🤔) À midi, les artisans ne sont toujours pas là, nous allons donc manger. On me sert un steak bleu fondant, je me régale. On repasse déposer les courses à Coquillette, et on retourne au musée. La responsable, gênée, appelle son personnel au téléphone, le rdv est pris pour 15h.
On attend encore sur la place, les filles en ont marre. Heureusement, l’activité leur plaît beaucoup, elles tissent chacune un panier à partir de fibres de liane. Anouck reste avec elles, je rentre au camping-car. Les encadrants racontent qu’il n’y a que les Français et les Espagnols qui font cet atelier, ça n’intéresse pas les Colombiens ! Elles reviennent une heure plus tard me montrer leur production. La soirée est plus tranquille qu’hier.
29/10/2023 => Jour 423
J’ai plus de café ! 😱 C’est pas grave, ce matin on va visiter une finca (exploitation). Nous avons contacté les propriétaires, ils nous ont conseillé de prendre une « Willys » , qu’ils n’ont pas la place de stationner un camping-car. Nous voilà donc à la recherche de ces jeeps, il devrait y avoir un départ à 9h (on s’en était assurés hier auprès des locaux).
En arrivant au centre, on comprend qu’il y a un problème. Il n’y a pas de Willys dans les rues. Aujourd’hui, c’est les élections en Colombie, les véhicules ont été réquisitionnés pour amener les gens qui habitent dans les hameaux autour du village. On accoste les gens dans la rue pour leur faire part de notre souci et on se retrouve à parler à un organisateur logistique d’un bureau de vote. Il nous trouve une jeep qui peut nous amener à la finca.
Vincent et Séverine nous accueillent, et Vincent nous emmène visiter leur propriété de 3 hectares. En plus des plants de café, il a énormément d’arbres fruitiers : ananas, bananes, plantains, citrons, oranges, cédrats, avocats, papayes, grenadilles, … Il nous apprend que le café absorbe les arômes autour de lui, d’où l’intérêt d’avoir un verger varié. De plus, le caféier a besoin d’ombre, les bananiers remplissent à merveille cette fonction. Il nous parle des parasites, comme ils font du café bio, ils doivent vivre avec. Il nous montre son séchoir à café, ses techniques de tri, les différentes ventes en fonction de la qualité du grain.
Nous avons pris l’option gourmande, nous avons droit à une dégustation des fromages qu’il affine lui-même, il était fromager en Savoie avant de s’installer ici. Nous avons un orgasme gustatif en mangeant son chèvre cendré, son chèvre frais, son séchon et son Saint-Marcelin de vache ! Ça faisait plus d’un an qu’on n’avait plus mangé ce type de fromage ! C’est accompagné de confiture maison avec des fruits d’ici, de jus de fruits frais, de pain maison et de café bien sûr ! On se régale !
Filandia Santa Rosa de Cabal
3h30
54 kms
Ils nous ramènent au village dans leur jeep, il est 13h, on va pouvoir rouler aujourd’hui. On galère un peu à trouver la sortie du village avec toutes les rues encombrées par les gens allant voter. On fait une pause à un Decathlon (bien présents en Colombie) pour racheter des tongs à Zora. C’est ouvert le dimanche, on en profite. La route à la sortie de la ville est particulière, on tourne tout autour d’un monticule pour arriver à la bonne altitude, au moyen d’un tunnel et d’un pont suspendu. On traverse ensuite une petite ville très touristique dont le centre est blindé aujourd’hui. Et nous, on doit tout traverser pour se rendre à notre destination de l’après-midi! Conduite pas évidente mais je manœuvre Coquillette avec agilité dans la foule piétonne et motorisée.
On arrive aux thermes de Santa Rosa de Cabal à 16h30. Ces piscines ferment à 23h, on décide d’y aller ce soir et de ne pas attendre demain. Le complexe est bâti au pied d’une magnifique cascade, il y a 4 piscines assez grandes et bien chaudes. Il n’y a pas trop de monde, on en profite bien. L’activité préférée des Blondinettes est de passer sous le jet d’eau froide qui sert à refroidir les bains. Anouck et moi restons loin, bien au chaud.
Il se met à pleuvoir, mais en restant plongés dans l’eau ce n’est pas dérangeant. On a l’occasion de voir un phasme qui s’approchait de la piscine. La nuit tombe à 18h, ils illuminent la cascade, ce lieu est vraiment splendide ! Nous sortons de l’eau à 19h, et on obtient la permission de dormir sur le parking, ouf.
30/10/2023 => Jour 424
Santa Rosa de Cabal Jardin
6h30
223 kms
Grosse journée de route aujourd’hui. Comparé à l’Argentine, c’est un plaisir de conduire ici, les routes sont belles, lisses, souvent à double-bandes. Le problème, c’est la saison des pluies qui provoque des éboulements. Chaque année, d’énormes portions de route sont à refaire. Nous avions lu qu’on pouvait perdre beaucoup de temps dans les travaux, car c’est de la circulation alternée sur de nombreux kilomètres. On est assez chanceux, nous n’attendons pas beaucoup, on perd un peu plus d’1/2h sur l’ensemble du trajet.
Le décor est typique colombien, des reliefs couverts de végétation exotique. On sort de l’axe principal pour suivre une vallée, on voit des plantations de café à perte de vue. La chaleur augmente dans la journée, ça donne envie de manger une glace. Mais 20 minutes avant d’arriver, il commence à pleuvoir, tant pis, on mangera des biscuits au goûter.
Il n’y a qu’un endroit pour dormir en sauvage à Jardin (comme un jardin, mais ça se prononce pas pareil). Quand on arrive, la route est en travaux. On est bien embêté, où va-t-on aller ? Je vais quand même poser la question à la maîtresse de chantier. Elle me dit que je peux entrer dans la rue et me garer dans un cul-de-sac, qu’il y a déjà d’autres camping-cars. Effectivement, il y a les Norms’max, plus 1 van allemand. Pendant que je vais faire des courses avec Zora, un deuxième van allemand arrive, on utilise toute la rue ! Les filles font des dessins pour Halloween, on a acheté des bonbons au cas où !
Comments (1)
Que de belles couleurs dans ces villages. C’est très gai.