03/10/2022 => Jour 32
Salinas Montevideo
1h10
41 kms
Nous partons tôt ce matin, il reste une heure de route jusqu’à Montevideo. Nous sommes lundi, on ne sait pas quel sera l’état de la circulation, il faut passer à l’hôtel déposer les bagages et ramener la voiture à l’agence de location. Nous avons un peu de pression tout de même, est-ce que l’hôtel acceptera de garder nos bagages dès le matin ? Est-ce que l’état de la voiture après avoir roulé sur ces pistes poussiéreuses va nous poser problème ? Le GPS nous fait prendre la route qui longe la côte, c’est très joli, et on retrouve la richesse ! Après avoir vu des bidonvilles sur le trajet de la veille, là on est clairement dans la zone bourgeoise de Montevideo. Arrivés à l’hôtel, il n’y a pas de stationnement, je me gare comme un gredin, et j’aide Anouck avec les 5 sacs à entrer dans l’hôtel, je repars directement vers l’agence de location.
Tout se passera très bien pour elles, la réceptionniste prendra les sacs derrière son comptoir, et les Blondinettes se dirigeront vers une bibliothèque de la ville, à côté d’une plaine de jeux, le long de la rivière. Pour ma part, pas évident de conduire dans cette capitale, le GPS sur les genoux, alors que je n’ai toujours pas compris qui a la priorité lorsqu’il n’y a pas de feu de circulation.
Les priorités en Amérique du Sud.
La remise du véhicule se passe bien. Pas de remarque sur l’état, ils me font juste payer les péages que nous avons empruntés avec le badge télépéage de la voiture. Je prends le bus pour rejoindre les filles, je reçois des messages d’Anouck qui profite du Wifi de la bibliothèque (c’est moi qui ai gardé la carte SIM uruguayenne). Je les retrouve facilement, la bibliothèque est déserte à part nous. Je prends le relais pour lire des livres espagnols aux filles en traduisant à la volée, exercice périlleux, Léna n’apprécie pas le résultat. Je reçois des nouvelles de Coquillette, le contrôle de la brigade canine anti-drogues a commencé en retard mais s’est bien déroulée, il y a des photos du véhicule, tout semble en bon état.
Nous traversons le centre historique pour aller manger près du port, dans le marché aux poissons. Comme son nom l’indique, on y sert principalement de la viande grillée. Cette halle, très jolie, est un piège à touristes, avec des rabatteurs, dur de choisir à quelle sauce être mangé. On en sélectionne un au hasard, et on y mange très bien, malgré un long temps d’attente. On remonte dans le centre pour admirer quelques bâtiments à l’architecture massive. On en profite pour passer dire bonjour à Rachida, notre intermédiaire pour le transport de Coquillette. Cela lui permet de rencontrer la famille, elle n’avait échangé qu’avec moi pour l’instant. Les nouvelles ne sont pas spécialement agréables : la douane du port vient de changer de logiciel. Scénario classique, tout le monde encode ses demandes sur le nouveau programme, le serveur informatique ne tient pas la charge, rien ne fonctionne, donc il faut tout faire à la main en passant de bureau en bureau. On verra demain si ça a bougé.
Nous rentrons à l’hôtel, j’emmène les filles à une plaine de jeux, Anouck nous rejoint pour acheter le repas du soir. Nous décidons que cela se passera bien demain, on ne réserve pas de nuit d’hôtel supplémentaire.
04/10/2022 => Jour 33
Bon, c’est le grand jour. Aujourd’hui, nous retrouvons Coquillette, c’est dit. En attendant, il faut quitter l’hôtel pour midi. Le premier message de Rachida nous annonce la couleur, pas d’avancement sur le dossier, rien ne sert de courir ce matin. Un bon petit déj, une séance plaine de jeux puis on rend les clés de la chambre. On embarque nos gros sacs et on retourne à la bibliothèque de la veille, la bibliothécaire compatit et critique la bureaucratie uruguayenne, je ne pense pas que ce soit limité à ce pays !
Rachida nous dit qu’elle se déplace dans les bureaux de la douane à 14h pour faire avancer les choses, nous allons donc manger avec tout notre barda dans une cafétéria du piétonnier, nous sommes un peu des OVNI dans ce restaurant pour travailleurs locaux. On cache nos énormes sacs sous la table, et on se fait plaisir. Ensuite on va digérer dans un parc en attendant la suite. L’attente est longue, je passe mon temps à guetter le téléphone, à surveiller tous nos sacs. Anouck se repose au soleil pour ne pas montrer son stress. Les filles s’occupent comme elles peuvent : c’est génial, elles ramassent des feuilles et des branches et fabriquent des éventails.
Finalement Rachida me donne rendez-vous à 16h15 dans leurs bureaux, un collègue me mènera au port. Tout n’est pas encore réglé, mais elle pense que ce sera bon quand j’arriverai 45 minutes plus tard. Mais je dois être seul. J’accompagne donc les filles à l’entrée du port, sur un banc à côté de 3 pauvres arbres qui donnent un peu d’ombre. Ensuite je retourne d’où je viens pour entrer dans les bureaux de l’intermédiaire.
Le collègue, Nicolas, m’emmène au port, par le chemin que je viens de parcourir. Je passe devant les filles en leur faisant de grands signes. pas le temps de s’arrêter parler. Je discute beaucoup avec Nicolas, en espagnol. Je suis motivé, et il est patient. Surtout qu’à l’intérieur de l’enceinte du port, il faut attendre un bus interne, qui mettra 20 minutes à arriver. On discute voyage, football, je m’en sors pas trop mal. Il me raconte l’histoire du port, qui s’est agrandi énormément ces dernières années. Je vois les poids lourds et les véhicules de chantier rouler comme sur une autoroute, les grues porte-container bloquer la circulation de longues minutes, je me dis que je vais devoir rouler avec Coquillette là-dedans, petit frisson.
Et grand frisson quand j’arrive face au camping-car ! Le temps que Nicolas discute avec le garde, je fais le tour, rien n’a bougé ! C’est bien sûr à vérifier dans chaque placard, mais au moins il n’y a pas de casse. Il y a encore les scellés de la douane sur chaque porte (heureusement, ça partira au dissolvant plus tard). J’essaie de démarrer, la batterie est à plat. Ils ont l’air d’être habitués : en deux minutes, ils amènent un chariot avec un chargeur, ça redémarre tout seul. J’embarque Nicolas, cela fait moins d’une heure que j’ai laissé les filles, je suis aux anges ! Il reste un papier à obtenir, le certificat d’admission temporaire du véhicule, on s’arrête à la douane (en passant devant l’entrée, les filles m’aperçoivent ! ). Je laisse tourner le moteur, donc véhicule ouvert et les clés sur le contact. Ce n’est pas très rassurant.
Nouveau problème à la douane, qui met une bonne heure à se résoudre (sans pouvoir sortir, donc sans surveillance de Coquillette, ni pouvoir prévenir Anouck). 18h10, je quitte le port, cette fois-ci c’est bon ! Tout le monde à bord, surexcités, les sacs chargés, quel bonheur ! Nous nous arrêtons à la première station-service, à 500 mètres du port, pour éviter la panne d’essence. Le plein fini, je tourne la clé. Noooooooon ! Ça ne redémarre pas. L’heure passée moteur au ralenti n’a pas assez chargé la batterie. Heureusement, le pompiste va chercher dans le terminal de bus en face le même chariot que dans le port, et on peut repartir.
Les filles me racontent l’attente (mais qu’est-ce que j’admire Maman Blondinette qui a pu les occuper alors qu’il n’y avait rien à faire ! ) et Anouck me guide hors de la ville. On s’arrête au bout d’une heure, face au rio, un plat de pâtes vite fait bien fait (nous avions laissé des provisions, il reste un fond d’eau dans nos cuves et nos bouteilles de gaz ont bien traversé l’océan), et c’est l’heure de dormir. Les sacs sont encore emballés, le lit de Zora occupé par les roues de secours et les vélos, on gérera tout cela demain. Les filles se jettent sur les doudous qui leur ont tant manqué durant le voyage, grosse peur de Zora car son gros ours a disparu, justement celui dont elle nous parle depuis 1 semaine. On le retrouve finalement tout coincé dans un placard, ouf, elle va pouvoir s’endormir heureuse.
L’aventure peut commencer !!!
Comments (1)
Ah super, vous allez pouvoir partir à l’aventure avec coquillette