07/05/2023 => Jour 248
C’est les vacances sur l’île de Pâques. Ils annoncent beaucoup de pluie aujourd’hui, donc nous n’avons pas prévu grand chose. Nous marchons dans le village en direction du musée. Il pleut légèrement lorsque nous longeons le cimetière. Certaines tombes ont des petites sculptures Moaï. Nous arrivons sur le site de Tahai, avec plusieurs Moaï sur un ahu, un socle rectangulaire en pierre. Plus loin, un Moaï solitaire est extrêmement bien conservé/restauré. Il a des yeux, qui n’étaient pas mis en permanence sur les Moaïs. Ils l’étaient seulement lors des cérémonies destinées à célébrer l’âme du Moaï.
Nous continuons vers le musée, mais il est fermé. Un habitant nous annonce que c’est dû au vote qui a lieu aujourd’hui au Chili. Anouck s’en doutait un peu. On continue à se promener dans le village, à deviner les essences d’arbres, Anouck trouve des fruits de la passion. C’est très dépaysant.
Après une courte pause à la plaine de jeux, nous rentrons chez nous. Maman Blondinette avait acheté des empanadas, elles s’avèrent excellentes ! Mon ordi refait une syncope, comme à Puerto Iguazu. Il ne supporte pas les climats humides tropicaux. Il redémarre sans cesse sans aller jusqu’à l’écran d’accueil. Je sais que je dois laisser la batterie se décharger totalement, je prends mon mal en patience. Les filles regardent Vaïana, les images sont proches de ce qu’elles découvrent ici.
Après le film, les Blondinettes tournent en rond, malgré les jeux, les livres, les dessins, elles s’ennuient. Après le goûter, j’accepte d’accompagner Zora dans le village pour prendre l’air, pendant que Léna joue aux cartes avec Anouck. En approchant de l’Océan, on voit encore deux tortues, mais dès que je filme, elles ne sortent plus la tête. Après le coucher des filles, mon ordi se débloque, ouf, je peux m’occuper ce soir !
08/05/2023 => Jour 249
Ce ne seront pas des vacances reposantes ! Grosse averse à 5h du matin, ça tape sur le toit métallique en faisant un boucan d’enfer. Zora se réveille et ne se rendort pas, vers 6h20 Léna ouvre les yeux aussi. Un peu avant 9h, Katy, la propriétaire, passe me chercher. Elle m’emmène dans sa famille, sa belle-sœur me loue sa voiture, bien moins cher qu’une agence officielle. Elle me dit juste quelle essence mettre, pas de papiers à signer, nous voici véhiculés pendant deux jours.
Nous roulons en JAC, une marque chinoise. Après 7 mois de Coquillette, la conduite est bien différente ! Lorsque je reviens chercher mes Blondinettes, Anouck me dit que l’oncle de Katy est passé, il veut nous emmener dans son atelier de sculpture. Le temps de charger la voiture, il revient en moto et nous dit de le suivre.
L’atelier est dans un grand terrain, où un homme nous accueille et nous montre ses sculptures en tout genre. Il est fier de nous montrer son travail, on comprend que l’oncle, quoi qu’assez âgé, est apprenti ici. Le propriétaire nous montre des photos et des livres de son père, sculpteur aussi. Il offre deux petits Moaï en bois aux filles, puis nous montre son potager. Il nous donne des épinards, des avocats et des citrons, ensuite nous prenons congé. Je ne suis pas à l’aise avec ces situations, je ne sais pas comment dire au revoir, sans savoir ce que l’autre attend réellement.
Nous remontons la route pour atteindre la côte nord. L’île est petite, en 15 minutes nous y sommes. On utilise Maps.Me qui indique tous les points d’intérêt. Il faut normalement un guide pour chaque lieu, mais Anouck suspecte que seuls les sites les plus importants sont gardés. Elle a raison, on s’arrête près d’ahu et de moaï non surveillés. Anouck fait chauffer l’appareil photo.
Lorsqu’on arrive à la plage, il y a des panneaux prévenant de la présence de méduses. Nous avons pris les maillots, mais on ne compte pas se baigner aujourd’hui, le vent est fort, les vagues énormes ! Nous reviendrons demain. On continue à longer la côte en s’arrêtant à de nombreux endroits. Nous admirons des pétroglyphes dont l’état se dégrade très vite car rien n’est fait pour les protéger du climat. Nous nous rendons compte que de nombreux moaï sont au sol, la tête dans le sable. Seuls quelques sites sont restaurés, ce sont les endroits les plus touristiques bien entendu ! Nous y reviendrons avec la guide, pour le moment on observe de loin.
Nous terminons notre tour à 14h30, en ayant pris le pic-nique en chemin. On fait une courte pause puis nous partons en ville prendre le goûter. Les Blondinettes et Anouck prennent des gaufres, et moi une crêpe, c’est copieux ! En faisant nos courses, une dame achète deux paires de boucles d’oreilles qu’elle offre pour les filles, elle me dit que l’argent ne vaut rien, comparé à la joie des princesses. Je suis gêné.
Nous avons acheté des empanadas pour ce soir, mais après les excès à 16h, nous n’avons plus très faim. Mon ordi ne supporte vraiment pas l’humidité, il ne redémarre plus, je suis frustré ! Anouck me prête le sien pour que je puisse avancer, au moins je serai à jour dans mes comptes-rendus journaliers.
09/05/2023 => Jour 250
Mais pourquoi mettre un réveil aujourd’hui ? Nous sommes tous déjà habillés lorsque la sonnerie retentit à 6h30. Nous partons vers le site de l’Ahu Tongariki, surnommé “les 15”, car il y a 15 moaï alignés sur leur stèle de pierre. La conduite dans le noir est une petite épreuve, il y a des nids de poule et je ne les vois pas tous.
Nous ne pouvons pas entrer sur le site sans guide, nous restons donc à l’extérieur. Un petit mur de pierre sur un talus nous servira de banc pour contempler le lever de soleil. Les étoiles ne sont déjà plus là, les moaï sont de plus en plus visibles. Les touristes aussi, il doit y en avoir une trentaine à quelques mètres des statues, chacun avec son trépied portant l’appareil photo ou la caméra.
Nous mangeons des pâtisseries pour le petit déjeuner, avec une brique de cacao. Le soleil apparaît derrière le volcan voisin, il est déjà bien jaune. Si nous voulions voir le soleil qui sort derrière les géants de pierre, il fallait venir en décembre. Ça reste un moment magique.
Nous reprenons la route vers la “plage” d’Ovahe. Il a beaucoup plu cette nuit, nous roulons dans la gadoue pour arriver au parking. La crique ne laisse pas beaucoup d’espace entre les vagues et la falaise. Et il y a beaucoup d’algues sur le rivage. Nous choisissons donc de rester sur le sentier un peu plus haut. Nous sommes seuls, nous pouvons nous changer tranquillement, et choisir le lieu pour entrer dans l’eau.
Cet endroit permet de faire du snorkeling, nous allons donc tester nos masques Decathlon. Les vagues se fracassent sur les rochers, nous n’avons pas vraiment le temps de nous acclimater à l’eau. On avance vers le large le plus vite possible, pour ne pas être repoussés contre la roche. Heureusement, l’eau n’est pas froide, une fois dedans on est bien. Nous avons mis les brassards à Léna, on le fera ensuite à Zora, c’est bien confortable pour le snorkeling.
On reste à plat ventre et on admire le fond marin, très rocailleux, avec des algues. Au début, je pense qu’on ne verra que ça. Mais très vite, on aperçoit un joli poisson vert vif. Et des poissons plats, comme dans les aquariums. Nous sommes tous les 4 très excités lorsque nous revenons sur le bord faire une pause. Zora me réentraîne au loin, le poisson vert est remplacé par un bleu tout aussi beau. Au loin, je distingue un poisson filiforme argenté, je ne sais pas ce que c’est. Je préfère donc arrêter là l’activité, surtout que les vagues nous ont laissés de jolis bleus en nous poussant contre les rochers à l’entrée dans l’eau…
Peu de temps après, une guide arrive avec 4 touristes, et nous conseille de ne pas nager là, les courants marins, les rochers, tout est dangereux. Trop tard… Nous repartons vers la plage voisine, très différente. C’est un coin de paradis, sable blanc et palmier. C’est la seule plage de sable de l’île, c’est donc très touristique. Des panneaux annoncent partout la présence de méduses, la baignade est donc interdite. Il est à peine 11h, on marche un peu dans le sable, on se pose sur un banc sous des palmiers pour lire un peu.
Ensuite nous allons manger dans un des restos à touristes sur le bord du site. Après le repas, on ressort les maillots. Nous avons vu que beaucoup de personnes se baignaient malgré les avertissements, on se dit que l’invasion est finie, qu’ils n’ont juste pas retiré les panneaux. On joue longuement dans les vagues, les Blondinettes sont heureuses. Nous nous laissons sécher sur le sable avant de revenir à la voiture.
Nous repassons prendre une douche chez nous avant de continuer notre journée à l’Alliance Française. Je réalise que cette journée sera certainement la plus belle de notre séjour, que c’est aujourd’hui la meilleure occasion d’admirer un coucher de soleil. Je propose à Anouck d’aller préparer le repas du soir pendant qu’elle profite des livres avec les filles. Le temps de lancer la cuisson des aliments, je vérifie l’heure du coucher de soleil : 18h42. Il est 18h23, j’arrête ce que je fais et galope chercher les filles.
Trop tard pour aller jusqu’au site de Tahai, avec son Moaï dans l’alignement du soleil couchant. Nous descendons vers la mer jusqu’à un mirador. 15 minutes plus tard c’est fini, le soleil est couché. Je suis toujours surpris comme il met peu de temps à descendre sur l’horizon ! Les filles ont emprunté des livres à l’Alliance, ça les occupe pendant que je termine de préparer le repas. Je me sens vidé, je vais coucher dès que les filles sont endormies, à 20h30. Anouck gère le filtrage de l’eau et la vaisselle, elle se couche 2h après moi !
10/05/2023 => Jour 251
Ce matin, je dois ramener la voiture à sa propriétaire. Tout se passe facilement, je paye, je confirme que j’ai fait le plein, je rends les clés. Tellement plus simple que dans une agence professionnelle ! En remontant à pied, l’oncle de Katy me dépasse en moto, il me propose de me remonter, sans casque bien sûr. J’accepte, ça me fait gagner de précieuses minutes.
En arrivant, Anouck me demande ce que j’ai fait de la Gopro. Nous fouillons tous les sacs, mais je l’avais à la main hier soir pour le coucher de soleil. La seule piste possible : la voiture. J’envoie un message à Katy pour qu’elle contacte la propriétaire du véhicule, dans le même temps je pars en courant jusque là. Quand j’arrive, elle venait de retrouver la caméra sous le siège passager, ouf ! Je remonte au pas de course, 1/2h de perdue. Pendant ce temps, Anouck a terminé de préparer les sacs et le pic-nique pour la journée.
À 10h, Keka, notre guide francophone, arrive en voiture pour notre visite de la journée. Elle a vécu 28 ans en Normandie, même si elle est originaire de l’île. Elle parle donc très bien français, et a un bon œil critique sur les deux pays. La météo devait être bonne la journée, mais il pleut, on est un peu déçu.
Nous commençons le tour par la plage d’Anakena, où nous étions hier. Il y a une partie accessible uniquement avec guide, 7 moaï avec différents niveaux de conservation. C’est le lieu où le premier Rapa Nui a débarqué, au 3ème siècle après JC. C’est donc un lieu important pour leur histoire. La guide nous raconte beaucoup de détails de l’histoire, de la construction des Moaï, de la tradition orale et des découvertes des archéologues. C’est très plaisant à écouter, et elle fait la visite comme si elle expliquait à des amis, laissant les filles l’interrompre, laissant des silences pour juste profiter de la vue.
On apprend notamment que les pierres rouges sur la tête des moaï ne sont pas des chapeaux mais des chignons. Elle nous emmène ensuite vers un site qui n’était pas prévu, pour nous montrer certaines constructions, pour garder l’humidité et faire pousser des plantes, ou des poulaillers. L’originalité de ceux-ci est qu’une fois les œufs pondus, les habitants ne laissaient pas les poules les couver. La chaleur du lieu clos, en pierres volcaniques sur une île semi-tropicale, suffisait à faire éclore les œufs.
Prochaine étape, Tongariki et ses 15 Moaï ! Cette fois on va pouvoir les approcher !
Comments (1)
C’est dépaysant 😉