05/11/2023 => Jour 430
El Zarcillo Nemocon
4h40
154 kms
Pfff nuit difficile, les camions ont fait du bruit à plusieurs moments, ça nous a bien réveillés. On reprend l’axe Medellin-Bogota, on aurait pu s’attendre à mieux entre ces deux villes. Beaucoup de ralentissements dûs aux camions qui peinent à avancer avec les reliefs.
À l’approche de Bogota, le problème ce n’est plus les poids-lourds mais les vélos. Nous sommes dimanche, tous les cyclistes sont de sortie. Ils roulent en grappe sur une des deux voies, je suis obligé de rester sur l’autre voie, en gênant ceux qui roulent plus vite. Mais apparemment les Colombiens sont habitués, personne ne klaxonne et ils dépassent par la droite dès qu’ils peuvent. Les dénivelés sont importants, et ça tourne dans tous les sens, on ne sait plus dans quelle direction on va.
On réutilise Waze depuis peu, celui-ci me dit de quitter la route principale car il y a des bouchons. Ce n’est pas notre habitude, près des capitales on ne sort pas des grands axes. Anouck est à l’arrière près des filles, j’écoute le GPS. Il nous fait passer par un ripio dégueu, avec des gros nids-de-poule remplis d’eau, avec de la boue partout. Coquillette tangue et on est sous tension. On finit par retrouver la grosse autoroute 2x4bandes qui dort de la capitale, on peut souffler.
On s’arrête manger dans une station, puis on se dirige vers les mines de sel. De nouveau, Waze nous emmène dans un petit chemin de ripio. Lorsqu’il nous propose une montée à 40% avec virage serré au milieu, on décide de le disqualifier pour ce continent. On fait un détour pour rejoindre une route principale, et on rejoint le village de Nemocon.
Nous allons visiter une des plus vieilles mines de sel du pays. Il y a un petit musée, ensuite on reçoit un casque chacun pour descendre dans la mine. Nous sommes dans un groupe d’une quarantaine de personnes, accompagnés d’une guide. Nous sommes au premier sous-sol, dans d’énormes boyaux soutenus par des structures en bois d’eucalyptus. Le sel suinte sur les murs.
Les piscines de cristallisation servent d’attraction à touriste, elles ont un effet miroir magique. Nous visitons aussi les parties qui ont servi au tournage du film « Les 33 » , la chapelle, le cœur de sel, la cascade de sel, … Le temps de faire bouger tout le groupe, il est passé 17h quand on revient à l’air libre. Trop tard pour rouler aujourd’hui, on va se garer sur la place du village pour dormir.
Tous les villageois sont attirés par Coquillette, ils veulent parler avec nous. Deux hommes nous offrent des biscuits qu’ils ont achetés pour nous à la boulangerie. On envoie les filles chercher seules du pain, une famille s’inquiète de les voir partir sans adulte. Pour les rassurer, je pars dans leur direction. Les filles ont fait trois boutiques avant de trouver le pain.
Le temps que je les rejoigne, une Colombienne arrive en courant pour me dire où elles sont. Elle semble plus soulagée que moi. Je regarde les filles se débrouiller comme des championnes, et on rentre tranquillement au camping-car pour dormir. Anouck reçoit deux messages Insta dans la soirée, on a vraiment du succès dans ce village.
06/11/2023 => Jour 431
Nemocon Villa de Leyva
3h10
135 kms
Le village est calme à notre réveil. On repart par une autre route, toute aussi cabossée qu’hier. Ça nous frustre, on se disait justement que la Colombie avait des routes agréables, bien bitumées dans l’ensemble. L’axe que l’on prend pour remonter vers le Nord souffre de mouvements de terrain. Outre les nids-de-poule, des portions entières de route sont affaissées, d’autres sont bosselées.
Comme le revêtement est bon, ça donne envie de rouler plus vite, mais dès qu’il y a un défaut dans la route, on est secoués ! Comme les amortisseurs sont super souples pour éponger les vibrations des pistes, on a l’impression d’être au sommet de ressorts. La solution, c’est de rouler doucement pour avoir le temps de freiner.
On arrive donc au bout de 3 heures à Villa de Leyva. C’est un village réputé en Colombie, les maisons sont toutes blanches, et les rues très larges sont pavées. Nous marchons jusqu’à la place principale, considérée comme la plus grande du pays, 14000m². Ensuite nous allons au restaurant français « Chez Rémi », on se fait plaisir avec des tartiflettes (classique et au saumon), du filet mignon sauce moutarde, des quenelles de saumon sauce langouste. On n’a plus la place pour un dessert !
Villa de Leyva Olival
2h45
100 kms
Juste à côté, il y a une boulangerie tenue elle aussi par un français, on achète un goûter et le petit déj de demain. Nous reprenons la route, toujours aussi bosselée. On réalise qu’on ne pourra pas avancer comme prévu. On imaginait aller voir une rivière pour se baigner, mais les filles sont un peu malade, et les rivières que l’on croise sont agitées et boueuses. Il pleut beaucoup ces temps-ci ! On s’arrête donc dans une station-service pour dormir.
07/11/2023 => Jour 432
Olival Barichara
2h30
87 kms
La nuit n’a pas été terrible, les camions roulent beaucoup la nuit, et ils sont très bruyants lorsqu’ils viennent se garer près de nous. Conclusion on est prêts tôt ce matin. À 8h10, on est sur la route. On arrive dans le village de Barichara en milieu de matinée. C’est un joli village blanc, aux tuiles rouges, perché sur une colline. Ça me fait penser à la Provence.
On s’installe au sommet du village, sur un parking de mirador. Nous avons une vue splendide sur la vallée et les montagnes en arrière-plan. Nous partons nous promener dans le village, on commence par réserver l’activité pour l’après-midi. Ensuite nous descendons vers la place du village, avec une superbe église aux briques jaunes.
Nous mangeons dans une petit resto, il va falloir tenir Léna de retour en Europe, elle se jette sur les plats avec des fruits de mer, ce ne sont pas les moins chers ! Ici, on peut se le permettre, c’est moins de 10€ pour une fameuse portion qu’elle se partage avec Maman Blondinette.
Nous retournons à l’atelier de peinture à base de terre. Mes trois chéries vont réaliser un cadre en se servant de poussière mélangée à un produit fixateur. Il y a 9 types de terre (qui viennent toutes de la région), en fonction des compositions minérales, les couleurs sont différentes.
Anouck a bien compris qu’il fallait faire des objets simples, elle dessine un quartier d’orange. Les filles font des dessins compliqués, pas facile ensuite d’y déposer la boue au pinceau. Zora fait un panda sur une colline avec des palmiers, Léna un dauphin sautant dans les vagues pendant le coucher de soleil. Je reste près d’elles avec ma liseuse, je peux les aider quand c’est nécessaire. L’activité dure deux heures, elles repartent chacune avec leur cadre terminé.
On revient vers la place, prendre un goûter dans une boulangerie. Il fait très chaud, Coquillette doit ressembler à un sauna. On part donc d’un autre côté, voir une chapelle sur une hauteur du village. On revient tranquillement vers le camping-car, ouvrir toutes les fenêtres ! Le vent s’est levé, ça faisait longtemps. Il a l’air de faire bien calme, on va pouvoir se reposer.
08/11/2023 => Jour 433
La nuit a été tranquille. Mais Anouck s’est réveillée à 5h du matin en pensant à tous les glissements de terrain en Colombie. Nous sommes au bord d’une petite falaise, elle imagine le pire et ne se rendort pas.
Barichara Guane
2h08
6 kms
Nous partons en randonnée après le petit déj’. 6Km, principalement en descente, c’est en dessous de nos habitudes niveau difficulté. La seule chose qui nous freine, c’est la chaleur ! Nous sommes accompagnés tout le long par des paons sauvages, on se croirait dans une basse-cour. Nous arrivons au village de Guané.
On se promène un peu dans le centre, on mange une brioche. Un homme nous propose ses services de tuk-tuk pour remonter à Barichara. On voit sur une devanture « Sabajon » , on lui demande ce que c’est. Il nous dit que c’est un cocktail. Il s’arrête devant une boutique, la vendeuse vient nous servir des échantillons sans qu’on sorte de la moto-taxi. C’est pas mauvais, ça ressemble à du Baileys, mais avec seulement 5% d’alcool (composé principalement de lait de vache ou de chèvre). On en prend une bouteille puis on reprend la route.
Le chauffeur nous parle beaucoup, même si on ne comprend pas tout. Après un petit resto pour le midi, on se repose un temps au camping-car avant de retourner dans les rues de Barichara. On visite un atelier de papeterie, 16 femmes qui fabriquent du papier à partir de fibres de différentes plantes. Elles nous expliquent le processus, en laissant les filles participer à deux-trois étapes. Nous nous promenons dans leur jardin où poussent les plantes nécessaires à la fabrication. Elles ont aussi 5 petites tortues terrestres, ça nous semble tellement minuscule comparées aux modèles des Galapagos.
Nous allons ensuite manger un goûter dans une pâtisserie française, elle a une terrasse avec une vue magnifique. Un mouvement attire mon regard, une mygale se promène dans le jardin. La propriétaire essaye de la faire partir avec une longue perche en bois, l’araignée se défend avec deux pattes pendant que les 6 autres continuent à la faire avancer, c’est effrayant. Encore plus quand Anouck, fascinée, me demande de me rapprocher pour donner l’échelle sur la photo! 😱
En rentrant au camping-car, on le déplace un peu plus loin du bord, histoire qu’Anouck passe une bonne nuit ! Je pars ensuite faire les courses, je reviens avec entre autres un sac d’eau potable. Oui, un sac, pas un bidon. 6L, la taille d’un oreiller, sans poignée, vraiment pas pratique à transporter ! Nous avons droit à quelques averses, c’est appréciable pour refroidir Coquillette avant de dormir.
09/11/2023 => Jour 434
Barichara Chicamocha
2h
67 kms
Bye-bye Barichara, c’était bien, c’était chouette. On redescend vers San Gil, une ville à fort dénivelé. Nous y avions laissé notre linge sale en arrivant. Je me gare sur le haut de la ville, je vais à la laverie en marchant. Les rues sont très pentues, j’ai l’impression d’être en rando ! J’admire les véhicules, surtout des motos, qui arrivent à gravir les quartiers. Je récupère le linge et je remonte les 5 blocs jusqu’à Coquillette, j’arrive en sueur !
On redémarre en essayant de rester sur les hauteurs. La conduite n’est pas évidente, mais ça reste globalement plat, sauf dans un passage, descente extrême, plat et remontée. Pour la première fois du voyage, je touche 🤬. Entre la descente et le plat, la pente est telle que je touche au niveau du bac arrière, pourtant à bien 80 cm du sol ! 😱
À la sortie de la ville, nous entrons dans une gorge. Le panorama s’ouvre bientôt pour nous offrir une vue sur le canyon Chicamocha, immense, jusque 2 km de profondeur. Nous nous arrêtons à l’Acuaparque nacional de Chicamocha, le nom pompeux et trompeur d’un parc aquatique. Lorsque nous y entrons vers 11h, nous sommes quasiment les seuls dans l’eau. Nous sommes sur un flanc du canyon, avec une vue majestueuse sur les reliefs.
Les Blondinettes sont surexcitées ! C’est adapté aux enfants, il n’y a pas de piscine avec plus d’1m30 de profondeur. Par contre, les deux toboggans sympas, qui vont vite et tournent dans tous les sens, sont interdit aux personnes de moins d’1m40. Les filles n’ont pas grandi à ce point pendant le voyage, elles ne font pas la taille requise. Je négocie avec les maîtres nageurs, je leur obtiens deux descentes chacune, et je dois être là pour les réceptionner.
Les filles sont bien autonomes dans la plaine de jeux aquatique, ça nous permet à Anouck et moi de discuter tranquillement, ça fait du bien. On mange dans le resto du parc, on nage jusqu’à 17h, lorsque le soleil passe derrière la colline. Nous avançons de 3 kilomètres pour nous poser sur un spot sauvage (un des rares que nous ferons en Colombie), avec une vue imprenable sur le canyon et un joli arc-en-ciel.