24/11/2022 => Jour 84
Nous continuons notre exploration du bout du monde. On se prépare rapidement pour rejoindre le début de la randonnée, à l’extérieur d’Ushuaïa. La neige est fraîche sur les sommets, il ne fait pas très chaud. On commence à marcher dans une forêt, sur un chemin parfois boueux. On atteint une plaine que l’on traverse via une longue passerelle, ce doit être marécageux en période de grosses pluies. L’hiver, c’est une piste de ski de fond. De l’autre côté, il y a une rivière bloquée par un barrage de castors. Un panneau annonce qu’ils ont été éradiqués de cette zone, qu’il faut avertir les gardes-parc si on en recroise.
Les Blondinettes cherchent des occupations en marchant. Après les initiations à l’espagnol, nous leur apprenons à jouer au petit bac. On fait simple, on parcourt l’alphabet et on trouve des animaux dont le nom commence par la lettre choisie. Le sentier monte dans les arbres, puis longe un ruisseau avant d’atteindre la lagune. Juste avant, on croise beaucoup de promeneurs qui s’extasient sur les cheveux des filles, et nous disent de prendre garde au vent.
La vue est vraiment splendide, ce n’est pas pour rien qu’elle fait partie des endroits les plus connus de la région. Elle est au creux d’un cirque montagneux, et possède une jolie couleur de lac d’altitude, malgré le manque de soleil pour la mettre en valeur. Les rafales de vent sont vraiment froides, on cherche un endroit abrité pour le pique-nique. Après c’est le retour par le même chemin, toujours en jouant, même si c’est tout de suite plus dur de trouver des légumes ou des fruits que des prénoms !
On arrive au parking qui s’est bien rempli depuis ce matin. On part donc directement, et on s’arrête dans un endroit tout calme pour prendre nos douches, ranger le matériel, et préparer des sacs pour la blanchisserie. Nous y passons avant de retourner à notre camping abrité. Louis et Delphine nous y rejoignent, et ils viennent prendre l’apéro chez nous. On anticipe comme il faut, on mange avant qu’ils nous rejoignent, quand ils nous quittent vers 21h, les filles peuvent aller direct au lit !
Nous passons un agréable moment, à comparer nos expériences, leur périple en Afrique est impressionnant et rassurant. La question de l’eau qui nous faisait peur notamment, en 10 mois ils n’en ont jamais manqué ! Qui sait, peut-être un jour nous voyagerons jusque là…
25/11/2022 => Jour 85
Cette fois ça y est, on va à la piscine. Les Blondinettes se réveillent surexcitées. On prépare tout et on se dirige vers le centre sportif à 500 mètres du camping. Je me gare sur le parking, j’ai un appel en visio à passer, les filles partent sans moi… et reviennent 5 minutes plus tard. Jour férié, c’est fermé. On accuse le coup, c’est un congé uniquement pour la Terre de Feu, les filles sont trop déçues.
Je dois quand même passer mon appel, Anouck me propose de me garer au port, qu’elles iront faire un musée en attendant. En démarrant, on croise un homme à la carrure de maître-nageur, nous lui expliquons notre déception, il nous propose de revenir demain après-midi. Le rendez-vous est pris !
Nous trouvons une place bien située face au cal de Beagle, et les Blondinettes partent à l’aventure pendant que je branche mon ordi. Une fois ma réunion terminée, je reçois un message d’Anouck ; elles sont toujours au musée situé dans l’ancienne prison, il y a plein de choses à voir, elles reviendront vers 12h45. Ça me laisse le temps de cuisiner, de purifier de l’eau, et de bosser un peu sur le blog.
Une fois qu’on a mangé, les filles nous demandent … pour jouer aux lego ! Le vent se lève, il y a quelques averses. Je me décide à sortir pour aller chercher le linge propre à deux rues de là. Bon timing, à mon retour c’est ciel bleu. Les filles sont en appel visio avec un camarade de classe de Zora, c’est chouette de les entendre échanger sur leurs aventures.
Nous allons prendre le goûter chez Tante Sara, une pâtisserie dont Anouck a entendu parler sur les réseaux. Les filles goûtent le submarino, ce n’est pas bière shooter d’alcool comme en Belgique, mais bâton de chocolat dans du lait chaud, elles sont ravies. Je goûte une marquise au chocolat agrémentée de dulce de leche, une tuerie ! Et Anouck déguste une tarte au citron meringuée, c’est typique d’ici apparemment. 😜
Ensuite nous passons dans un magasin de souvenirs, les Blondinettes prennent chacune un porte-clé pingouin, alors qu’on n’en a pas vu durant cette semaine à Ushuaïa. Elles sont heureuses, c’est tout ce qui compte. Nous retournons au camping, bien abrités du vent. Anouck tente de contacter un parc pour voir des manchots royaux, presque aussi grands que les empereurs (qui eux sont en Antarctique). Pas de réponse, on verra bien !
26/11/2022 => Jour 86
Matinée tranquille, c’est notre dernier jour à Ushuaïa. Les filles jouent, je fais du montage vidéo, Anouck soigne son réseau puis fait à manger. Louis et Delphine passent nous dire bonjour, ils vont voir les matchs de foot, d’abord la France (2-1 contre le Danemark) puis l’Argentine (2-0 contre le Mexique). Nous avons notre créneau piscine à 14h, on ne les accompagne donc pas.
Arrivés à la piscine, il y a du monde qui attend, c’est bon signe. On cherche un peu où est l’accueil, un maître-nageur nous aborde et nous explique qu’il y a une compétition aujourd’hui, la piscine n’est pas ouverte au public. Même avec des yeux de chat potté, ça ne marche pas. Décidément, pas moyen de nager, les filles sont déçues.
Ushuaïa Tolhuin
1h40
105 kms
On quitte la ville, direction Tolhuin, que nous avions déjà choisie en étape à l’aller. Cette petite bourgade est abritée du vent, au nord de cet endroit, il faut affronter de grosses rafales. Louis et Delphine nous avaient parlé d’un lieu étrange, entre musée, restaurant et pâtisserie. On s’y arrête, c’est vraiment particulier. Tous les murs sont décorés avec des collections d’objets anciens, plus ou moins groupés par thème. Les tables sont en verre avec des collections à l’intérieur : pipes, cendriers, outils. Il y a des téléphones à cornet, à cadran, accrochés au mur, dans des vitrines.
La seule chose moderne, c’est l’écran plat qui diffuse le match de l’Argentine. On se commande des bonnes pâtisseries, carrot cake, tiramisu, budin de pan, et les filles reprennent des submarinos. On reste un peu plus d’une heure, lorsqu’on part, on entend des cris dans la rue. Je retourne rapidement dans l’établissement, Messi vient de marquer, ça fait sourire les serveuses que je revienne pour cela.
On hésite un peu pour où passer la nuit. On opte pour une réserve naturelle à l’écart du village, 4 kilomètres de piste pourrie, je dis à Anouck que je peux me garer comme je veux, on ne croisera personne ce soir. Au moins 5 voitures sont venues entre 19h et 22h30 se promener ou pêcher à cet endroit ! Pendant que je prépare les crêpes, mes 3 Blondinettes partent se promener une heure le long de la laguna negra.
27/11/2022 => Jour 87
Tolhuin Réserve des manchots royaux
6h
254 kms
On est un peu sous pression ce matin : on a un créneau de visite pour voir des manchots royaux à 16h, il y a beaucoup de route, et la frontière du Chili à franchir. La route jusqu’à la frontière est plus facile qu’à l’aller, il y a beaucoup moins de vent. On s’arrête prendre de l’essence juste avant la frontière (c’est beaucoup moins cher en Argentine !), Maman Blondinette en profite pour nous trouver à manger, c’est déjà midi, et les placards sont presque vides, pour éviter les problèmes à la douane.
Chaque poste frontière est différent, et donc c’est à chaque fois compliqué de comprendre où est-ce qu’on doit aller. On se gare deux fois, et à chaque fois on nous renvoie ailleurs, ici c’était facile en fait, y’a deux guichets comme aux péages, le premier pour les passeports, le deuxième pour Coquillette, c’est du drive-in cette sortie d’Argentine !
La partie Chili se passe plutôt bien (on nous demande nos pass covid pour la première fois du voyage), jusqu’au moment où la douanière entre dans le camping-car. Contrairement aux fois précédentes, elle ne se contente pas du frigo, elle ouvre nos placards, écarte les bocaux pour voir ce qu’il y a au fond. Elle nous confisque lentilles sèches, pois chiches secs et un oignon. Je joue l’innocent et elle m’explique que les graines peuvent germer, et que les légumes peuvent contenir des insectes. Anouck rage, elle déteste gaspiller de la nourriture.
On continue vers la réserve aux manchots. La piste d’accès est vraiment cabossée, je n’ose pas rouler rapidement dessus. On arrive avant 15h, on voit des groupes rentrer, mais ce créneau est complet. On attend notre tour, à 16h on y va. Ce parc est tout récent, 11 ans, avant les humains venaient embêter les animaux sans être encadrés, ce qui empêchait la reproduction. Ces manchots sont vraiment majestueux, ils mesurent 90 centimètres et ont des couleurs plus vives que les manchots de Magellan.
On a accès à des observatoires avec des longues-vues à disposition. Une employée passionnée nous donne plein d’info, prête ses jumelles, règle un télescope pour les filles. On aperçoit des manchots « adolescents » : ils ont la taille des adultes, mais un pelage de bébé. Dans un autre observatoire, on croit voir des castors, les filles sont toutes folles. Mais on se rend compte qu’ils n’ont pas la queue plate, ce sont des rats musqués.
Réserve des manchots royaux Baie inutile
1h15
70 kms
On reprend la piste sur 70 kilomètres pour trouver notre lieu pour la nuit, en bordure de mer. On croise un gros camion aménagé, en jetant un œil dans mon rétro je vois qu’ils se sont arrêtés. Nous faisons de part et d’autre une marche arrière, et on discute un peu, ce sont des allemands en voyage comme nous. Ils ont confondu Coquillette avec d’autres français qu’ils ont croisés plus tôt, on se demande bien qui c’est !
On continue vers notre spot pour la nuit. Les commentaires ioverlander disaient qu’on pourrait peut-être voir des dauphins, je ne suis pas encore garé que ceux-ci viennent nous accueillir. On court sur la plage pour essayer d’avoir des photos, mais ils s’éloignent. Je les prends en chasse avec les filles, pendant qu’Anouck prépare les pizzas. Ils nagent plus vite qu’on ne marche, on revient bredouille au camping-car. Mais ils reviennent devant notre fenêtre durant le repas, là ils jouent pas très loin de nous, à 22h on les voit encore ! Ces jolis animaux nous apportent beaucoup de bonheur !