29/05/2023 => Jour 270
Il fait frisquet ce matin, Anouck me propose de tester le chauffage. On ne l’a pas trop utilisé pendant le voyage, mais l’hiver en Bolivie est froid. Il semble chauffer moins fort que d’habitude, un truc de plus à faire vérifier au garage. 😭
Tilcara Salta
4h30
208 kms
Nous repartons vers le sud, la route descend dans ce canyon coloré, c’est impressionnant ces variations de teinte de roche ! On quitte une vallée pour entrer dans une autre, et le changement est immédiat : en une dizaine de kilomètres, on quitte le désert et les cactus pour retrouver des arbres, des fleurs, des oiseaux.
On fait une pause supermarché à mi-chemin, à Jujuy. Dans cette capitale de la région, la route 9 est une autoroute. Mais un peu plus au sud, cela devient une route normale, et en travaux qui plus est. Il y a 4 contrôles de police en une centaine de kilomètres, un seul me demande mon permis et prend note de ma plaque.
En arrivant à Salta, une manifestation bloque notre sortie. Nous sommes lundi, mais qui manifeste les lundis 🙄 ??? La sortie suivante nous fait prendre beaucoup de petites routes. Nous sommes en ville, il y a beaucoup de circulation, notamment des motos qui me doublent par la droite. J’ai failli en faucher 3 ! En vérifiant l’itinéraire sur Google, Anouck voit que le camping est fermé les lundis, le stress monte.
Mais non, tout n’est pas fermé, seulement la piscine. Et c’est dommage, car cette piscine est immense ! Nous louons une cabane pour 4 nuits, cela va permettre de laisser Coquillette au garage sans s’inquiéter. Une dame passe nous voir, elle propose d’embarquer le linge sale et de le ramener propre mercredi, super, ça fait 5 minutes qu’on est là !
Les filles sont surexcitées, on sort toutes les activités pour s’occuper. Les livres, les jeux, les activités manuelles, les vélos, les trottinettes… Elles ne vont pas s’ennuyer ! La cabane est un chalet suisse, en bois et tout pointu. C’est très spacieux, mais avec zéro équipement : pas d’armoire ni de vaisselle. Juste un frigo et une gazinière. On sort tout notre matériel, ainsi que les provisions et les vêtements. Coquillette fait toute vide !
30/05/2023 => Jour 271
Coquillette part au garage ce matin. Je l’emmène seul, les filles restent avec Anouck au camping. Lego, vélos (dans la piscine), le temps passe vite pour elles ! Pour moi un peu moins. Le garagiste et son équipe sont sympa, et travailleurs. J’avais imprimé la liste de tout ce qui nous passait par la tête en réparation, cela leur convient bien. Point après point, ils avancent.
Au début tout va très vite, la batterie, les feux arrières, le klaxon, c’est réparé en un tour de main. Ils font une pause de 13 à 16h, après ils bossent jusque 20h. Moi je les regarde ou je travaille sur mon ordi. Vers midi, je prends congé et rejoints mes chéries, pour manger ensemble. Guillermo, le patron, me dit de revenir demain, qu’il me tiendra au courant. Je reste donc l’après-midi avec mes chéries.
On passe des appels à la famille, les filles jouent ou font des activités manuelles. Pour le repas du soir, j’invente une tartiflette argentine, avec du saucisson de lama et du fromage crémeux d’ici (rien à voir avec le reblochon, mais bon !). Guillermo m’envoie des vidéos de l’avancement, les tendeurs de courroies sont à changer, et la courroie accessoire changée à Mendoza est trop longue, c’est pour cela qu’elle n’est jamais assez tendue et qu’elle fait du bruit. Je devrai aller chercher des pièces demain avec le frère de Guillermo.
Nous nous rendons compte qu’on ne pourra pas faire réviser la cellule cette semaine, la partie mécanique va prendre du temps.
31/05/2023 => Jour 272
Je repars vers le garage après le petit-déjeuner. Ça fait bizarre, Coquillette a l’air désossée. Le frangin du patron m’emmène dans sa vieille Renault 19 faire les magasins de la ville pour acheter les pièces. C’est simple comme cela, il parle, je paye, je ne risque pas de me tromper. Durant la route, on discute beaucoup, des voyageurs, des peuples d’Amérique du Sud, de l’économie argentine, des écrans pour les enfants.
Quand on revient, Guillermo me montre un nouveau souci, les disques avant sont abîmés mais réparables, ceux à l’arrière sont à changer. Et le frein à main est usé, c’est normal qu’il nous fasse souvent défaut. Au moins ils font vraiment leur boulot, ils font une révision. C’est ce qu’on attendait des mécaniciens en France et au Chili !
Je pars de nouveau vers midi rejoindre en bus les Blondinettes. Celles-ci, après avoir réceptionné le linge propre, ont pris le taxi jusqu’à l’Alliance Française. La bibliothèque n’est pas très fournie mais ça les occupe une bonne heure. Nous nous retrouvons devant la cathédrale Saint François, qui est très jolie. Nous mangeons juste à côté, dans le cloître de l’ancien couvent, transformé en restaurant. Le repas est très bon, il y a juste la taille du trio d’empanadas de Zora qui laisse à désirer.
Après cela, nous nous dirigeons vers le musée d’archéologie de haute montagne. Il est centré sur la découverte de deux enfants et d’une adolescente, sacrifiés pour les dieux. Ils ont été retrouvés au sommet du volcan Llullaillaco, prisonniers dans la glace. De ce fait, leur corps ne s’est pas décomposé, les vêtements non plus. L’exposition ne montre qu’un corps à la fois, pour continuer à les préserver. C’est impressionnant et bouleversant, c’est un garçon de 6 ans que nous regardons, il a l’air de pouvoir se réveiller à tout moment. Le reste du musée parle des rites religieux des populations andines. Une autre momie est exposée, bien moins conservée.
Après la visite, Anouck va prendre un taxi pour rentrer avec les filles, je vais retirer de l’argent à Western Union pour payer les pièces au garage. Le taxi ne connait pas l’adresse que je lui indique. Je lui montre sur Google Maps, il me dit « Ok, c’est toi qui me guide ! ». Enfin bon, pour 1€, je ne me plains pas. Le garagiste me dit que les freins arriveront entre 18 et 19h, j’attends sur mon PC. Mais il me congédie vers 18h45, pas de nouvelles du réparateur, ce sera pour demain. Je rentre près de mes chéries pour manger et terminer la journée.
01/06/2023 => Jour 273
J’ai rendez-vous au garage à 9h30. J’y suis 10 minutes en avance, tout est fermé. Ils arrivent 10 minutes en retard, leur voiture est tombée en panne. Le comble ! Nous partons directement chercher les freins avec Hernan, le frère du patron. Un atelier voisin nous ont remis les disques à neuf, ainsi que les patins du frein à main. Nous passons acheter aussi du liquide de transmission et le liquide de frein. Après, ils n’ont plus besoin de moi, je rentre au camping.
La journée passe tranquillement, entre lecture, appel à la famille, vélos et cerf-volant dans la piscine. Je reçois des nouvelles en début de soirée. Le moteur est remonté, les roues aussi, mais les axes de direction sont à changer, et ils cherchent d’où vient l’huile qui coule au fond de mon moteur. Bon, j’y retourne demain, j’espère qu’ils pourront finir cela, nous n’avons plus de logement demain soir !
02/06/2023 => Jour 274
Grosse matinée pour Anouck. Gérer les filles, le rangement de la cabane, le repas de midi… Et à 11h30, une employée du camping lui demande de libérer les lieux. Elle pose tout dehors, sur les tables publiques. Sauf qu’il y a plein de choses qui n’ont pas de rangement, comme la vaisselle. Nous avions imaginé avoir Coquillette au moment de vider le chalet.
Moi, je suis depuis 9h20 au garage. Nous devons partir acheter les axes de direction avec Hernan, quand un autre camping-car entre dans l’atelier. Ce sont les Gabcha, que nous avions rencontrés à San Pedro de Atacama. Nous échangeons rapidement quelques nouvelles, puis j’accompagne Hernan au magasin.
Sur la route, je lui parle de mes futurs achats, plaques de désensablement, bandes réfléchissantes, bidon de 20L pour l’essence en Bolivie. Il me propose de m’emmener dans les bons magasins. On dépose les axes à l’atelier pour que Mario puisse les installer, et on repart faire du shopping. On trouve tout, le temps de rentrer il est déjà 11h.
Je demande une estimation du prix à Guillermo, et je file à Western Union pour avoir assez d’argent. Un peu après midi, Coquillette est prête. Mais il faut refaire le parallélisme des roues. Hernan essaye de me montrer des ateliers pour remettre mes roues d’aplomb, mais ils sont trop bas en taille, il faudra que je trouve par moi-même. Je paye Guillermo et lui dit au revoir. Je suis super content du travail effectué, même en France le garagiste n’avait pas aussi bien entretenu Coquillette (par exemple le voyant d’usure des freins s’allumait en permanence depuis 2 ans et ils ont su régler le problème ici).
De retour au camping, nous prenons le temps de manger, puis on charge Coquillette. Nous allons remplir les placards au supermarché, ensuite on essaye de trouver un atelier pour le parallélisme. Le deuxième est le bon, ils nous prennent tout de suite. Soulagés, il est 17h, on peut enfin quitter Salta. Nous faisons un saut chez un constructeur de vans aménagés. Il est disponible pour nous aider lundi, super, on peut avancer.
Salta El Carril
1h15
33 kms
Nous roulons une trentaine de kilomètres, jusqu’à El Carril. Nous nous garons à l’écart de la route, derrière un kiosque. Pas de chance, un cours de danse s’y donne, musique à fond. Il est trop tard pour cuisiner, on trouve un petit resto local. Anouck teste le locro, moi les tamales. Les deux plats sont à base de maïs, c’est plutôt bon. Les filles dévorent des empanadas. De retour à Coquillette, le cours de danse continue, avec un autre groupe. On préfère s’éloigner, on ne sait pas jusqu’à quelle heure ça peut durer…
03/06/2023 => Jour 275
El Carril Cachi
8h
119 kms
Nous entamons aujourd’hui la route panoramique jusqu’à Cachi. De nouveau l’altitude, nous montons de 1600 à 3460 mètres. Le début est paisible, juste quelques passages avec une route étroite, mais on ne croise personne. Nous sortons d’une vallée boisée pour redécouvrir des canyons rouges et verts, couverts de cactus. Ça monte tranquille, mais nous arrivons ensuite à la Cuesta Obispo. 16 kilomètres de ripio pour monter les 1000 mètres restants. Ça chauffe mais ça avance. Un peu avant le sommet, nous nous arrêtons à un mirador.
À cet endroit, commence une rando de 8 kilomètres pour voir la vallée enchantée. Apparemment on peut en faire une partie en voiture, c’est un peu escarpé mais ça se tente. Au bout de deux kilomètres de descente, il y a une épingle pourrie, avec des bosses dans tous les sens. Nous avons assez cassé de vaisselle comme ça, nous réussissons à négocier un demi-tour, et on remonte. On mange au mirador, puis on continue jusqu’au col à 3460 mètres. On s’y arrête pour monter un sentier jusqu’aux 3500 mètres.
Ensuite c’est la descente vers la ligne droite de Tin Tin. Nous sommes dans un vrai champ de cactus. Anouck me signale qu’il y a une promenade de 2km tout près, mais je vois l’intersection trop tard, tant pis. Juste après, il y a un sentier explicatif sur les cactus, on va se dégourdir les jambes. Quand je redémarre, je reviens vers la promenade. Nous sommes seuls au monde, le sentier nous fait voir des vrais arbres au milieu du désert, grâce à tous les écoulements des pluies sur les montagnes qui terminent dans ce creux. Des panneaux nous indiquent quoi faire si l’on se retrouve en face d’un puma. D’un côté, on aimerait beaucoup voir l’animal que nous n’avons pas encore croisé; de l’autre, Zora rentre en panique et on doit faire de la sophrologie avec elle pour que la balade se déroule sereinement.
Nous repartons après le goûter, pour enfin atteindre Cachi. On découvre des perroquets grisâtres, et des piments étalés sur le sol, en train de sécher. Nous arrivons sur la route 40, une fois encore. Elle est bitumée de ce carrefour jusqu’à Cachi, sinon c’est du ripio dans cette région ! Une fois installé au village, près de la rivière, j’emmène les filles promener. Demain c’est la fête des mères en France, je leur apprends un poème en espagnol. Ensuite c’est crêpes, douches et au dodo !
Comments (1)
Super boulot, tous les garagistes en France ne font pas autant d’efforts !