25/05/2023 => Jour 266
Comme prévu, ce matin, pas de grasse mat’. À 7h, on commence à se préparer, à 7h55 Anouck va valider notre entrée au guichet pendant que je démarre le moteur… ou pas ! 🤬 On s’y attendait, la batterie n’a pas assez chargé hier pendant la route. C’est pour cela qu’on s’était garé à proximité d’une route. Je vais trouver les minibus d’excursion sur le parking, ils acceptent de m’aider. Je branche les câbles et on peut partir !
Socaire Lagunas Altiplaniques
40 minutes
28 kms
On monte jusqu’à 4200 mètres, voir les lagunes dites « altiplaniques » : Miscanti et Miñiques. On accède à des points de vue sur ces lacs au bord salé, entourés de volcans au sommet enneigé, les paysages sont splendides ! Nous observons aussi des troupeaux de vigognes. Je laisse le moteur tourner pendant qu’on va prendre les photos, je ne vais pas faire le coup de la panne à chaque arrêt !
On avait pris un ripio sur quelques kilomètres pour arriver ici, on revient sur la route principale et on continue vers l’Argentine. Je croyais les vigognes plus intelligentes que les guanacos, mais non, elles aussi traversent la route sans regarder. On croise un suri, lui au moins n’approche pas la route !
Lagunas Altiplaniques Piedras Rojas
1h10
49 kms
On arrive au salar d’Aguas Calientes, aka le mirador de piedras rojas. Le garde nous accueille en expliquant la balade. Il y a 2 kilomètres à parcourir, et ils conseillent de le faire en 1h30. La seule difficulté : le manque d’oxygène, il faut marcher lentement. Léna a faim, donc on commence par manger, ensuite nous allons faire cette promenade.
Il y a du vent ici, des rafales à 75km/h. Notre adaptation a l’air de fonctionner, nous allons bien tous les 4. Le manque d’oxygène ne semble pas affecter Zora, elle parle pendant tout le circuit. Anouck et moi sommes un peu essoufflés, mais c’est vivable. Les vues sur la lagune au milieu de ce désert de sel sont à couper le souffle. En approchant de l’eau, on se rend compte qu’elle est toute gelée.
Nous revenons à Coquillette, qui ne démarre pas bien entendu 😮💨. Je vais trouver un autre chauffeur de minibus pour pouvoir brancher les câbles. Inconscients que nous sommes, nous allons voir encore une lagune 11 kilomètres plus loin. C’est juste un mirador sur un nouveau paysage magique. Mais les excursions ne viennent pas jusqu’ici, si j’avais calé, personne n’aurait pu nous aider !
Piedras Rojas San Pedro de Atacama
2h30
161 kms
Tout va bien, je repars tranquillement et nous rentrons vers San Pedro de Atacama pour notre dernière nuit au Chili. On fait une pause en passant par le tropique du Capricorne, le signe de ma chérie. Arrivés en ville, on se gare au cimetière, à priori pas de cross-fit ici ! On aurait aimé dormir dans la nature, mais si la batterie lâche demain matin, il vaut mieux avoir de l’aide sous la main.
Je pars avec les Blondinettes chercher à manger, Anouck surveille le camping-car. J’en profite pour aller admirer l’église et le centre-ville, je n’en avais pas encore eu l’occasion. Zora me fait tester tous les resto pour avoir des empanadas, et finalement choisit une pizza. On ouvre une bière pour fêter la fin du Chili, demain on retrouve l’Argentine ! C’est loupé pour le cross-fit, nous ne sommes pas assez loin du stade, on entend la musique. Mais le camping-car ne vibre pas au moins !
26/05/2023 => Jour 267
Miracle ! Coquillette a redémarré ce matin. 🥳 Quel soulagement, ça veut dire que l’alternateur fonctionne, c’est la batterie qui a buggé. On commence par la station-service, pour écouler nos derniers billets chiliens. Un Urugayen vient me parler, il est admiratif devant Coquillette.
Deux auto-stoppeurs attendent à la sortie de la pompe à essence, on ne s’arrête pas, on préfère ne pas les embarquer dans nos galères mécaniques. Quelques minutes plus tard, on reçoit un message de leur part sur Insta, ce sont des voyageurs avec qui Anouck discute depuis quelques jours. Ils nous avaient vu passer à Bahia Inglesa. Ils seront finalement pris en stop par l’Uruguayen avec qui ils partageront 2 super journées (ouf pas de regrets).
San Pedro de Atacama Salinas Grandes
8h30
225 kms
La route pour accéder à la frontière est terrible pour les véhicules. Tous nos copains l’ont fait dans l’autre sens et ont fait chauffer les freins. Nous on fait chauffer le moteur. En troisième à 40km/h, on monte de 2600m à 4900m. 🤯 Pas de serpentins, une majorité de lignes droites, avec très peu de pente douce. Il faut dépasser des camions, ils roulent à 10 à l’heure.
On longe la Bolivie, qui nous attend le mois prochain ! Nous sommes sur un plateau immense à 4850m, la hauteur du Mont Blanc !!! Coquillette se comporte bien, tranquillement et chaudement mais sûrement. La route est longue, nous sommes toujours au Chili vers midi, on profite d’un mirador sur une lagune pour cuisiner les derniers légumes et les œufs, douane oblige.
Au moment de repartir, je discute avec un français qui roule dans l’autre direction, avec sa femme et sa fille de 3 ans. Le vent est fort et glacial, chacun se précipite dans son véhicule pour reprendre sa route. De nouveau, Anouck est frustrée, c’est une famille avec qui elle discute depuis plusieurs mois ! Elle devra attendre demain le retour du réseau pour pouvoir en rigoler par message.
Nous arrivons à la frontière, passage très simple, les agents souriants et agréables, la visite du camping-car inexistante. La seule chose, la douanière nous avertit qu’en décembre, notre véhicule n’a pas été déclaré comme sorti d’Argentine ! Mais elle voit bien qu’on est rerentrés et ressortis depuis, elle nous fait donc deux papiers à remettre la prochaine fois, pour que tout soit en ordre.
Nous nous arrêtons dans le premier village, on fait le plein d’eau, ouf, on est sortis du désert. Anouck fait le tour du village avec les filles, les habitants sont typés boliviens, c’est moins cosmopolite que le sud du continent. Maintenant c’est de la descente, la difficulté c’est le vent violent, on croise même une tempête de sable. On tombe sur un canyon rouge avec des grands cactus, ça nous change des plaines toutes plates en altitude. On croise nos premiers lamas, les filles sont surexcitées, la bergère leur a mis des nœuds aux oreilles.
Nous roulons jusqu’à Salinas Grandes, un désert de sel. La route le traverse, au centre, il y a un îlot touristique. Nous arrivons juste pour le coucher du soleil. Maman Blondinette et moi sommes aux anges, c’est vraiment un décor magnifique. Comme la nuit tombe, tout le monde déserte le site, nous passons une nuit très calme.
27/05/2023 => Jour 268
Qu’il fait froid ce matin ! Je profite qu’il n’y ait encore personne avant 8h pour faire voler un peu le drone. Anouck avait acheté à San Pedro de Atacama des viennoiseries, on se régale. Ensuite les marchands d’artisanat et les guides commencent à arriver. Nous prenons une visite à pied à 9h30. Il y a moyen de le faire avec son véhicule en suivant le guide à moto, mais on va garder cela pour Uyuni, et on protégera notre véhicule contre le sel.
Notre guide, Ofelia, nous explique que le désert est d’origine volcanique, ce n’est pas une mer asséchée : il n’y a pas d’iode ni de fossiles marins. Elle nous montre les piscines de cristallisation, ensuite on passe au plus amusant : les photos. Elle nous fait prendre plein de poses, ça nous permet d’apprendre à faire les jeux de perspective.
Salinas Grandes Purmamarca
3h
186 kms
Nous reprenons la route, je pensais avoir fait le plus dur hier. Mais c’était sans compter la « Cuesta de Lipan » . Nous reprenons une côte pour gravir 500m, jusqu’à 4170 mètres d’altitude. Et puis ça descend, avec un nombre invraisemblable de lacets. Cela dure plus d’une heure, au frein moteur entre 20 et 40 km/h. Les décors sont splendides, des roches de toutes les couleurs, et des champs d’énormes cactus. Ça semble interminable. En vrai, il y a 40km pour arriver en bas. On est encore à 2200 mètres d’altitude, ça fait quand même 2000 mètres de dénivelé négatif ! Les freins ont tenus, ouf. 😮💨
Nous nous arrêtons dans le village de Purmamarca, connu pour sa montagne aux sept couleurs. Après le repas, nous partons faire une promenade tout autour de cette montagne (colline au regard de tous les sommets environnants). C’est vraiment très coloré, elles sont vraiment tristounettes nos Alpes toutes grises ! Les filles courent beaucoup, trop d’oxygène à cette altitude !
En terminant la boucle, nous entrons dans le centre du village. Il y a un monde fou. C’est un long we en Argentine, c’était férié jeudi et ils font tous le pont. Il y a un marché artisanal avec plein d’articles en laine de lama. On a prévu d’en visiter un autre demain, on se contente de trouver du pain et des œufs, et on rentre au camping-car.
Purmamarca Tilcara
1/2h
26 kms
Nous roulons vers Tilcara, à 1/2h de là. On se pose dans un camping, histoire de pouvoir visiter demain sans se soucier de Coquillette. Je fais des crêpes, on profite des douches chaudes, et de la 4G !
28/05/2023 => Jour 269
Les Blondinettes sont surexcitées ce matin, elles ont compté tout l’argent qu’il leur reste de la petite souris : on va au marché artisanal du village. Il y a beaucoup de fresques sur les murs, certaines sont très réussies. On passe à l’office du tourisme pour confirmer notre programme de la journée, et on fait bien : l’animation à midi à l’église a bien lieu, mais pas dans ce village. Il s’agit d’un coucou géant qui sonne midi, mais au lieu d’un oiseau c’est Saint François qui apparaît. On verra cela en montant vers la Bolivie.
Nous faisons un tour du marché, c’est difficile de choisir un étalage car ils proposent tous les mêmes choses. Nous essayons de rentrer dans le marché municipal dans un hangar, c’est une ambiance différente. C’est pour les locaux, il y a des fruits et légumes (dont des patates de toutes les couleurs), des outils, des vêtements. Beaucoup de choses ont l’air vieillottes, de seconde main, comme les jouets.
Nous retournons vers le piège à touristes, les filles ont fait leur choix. Une flûte et un doudou lama pour Léna, un sac banane aux motifs andins pour Zora. On fait une pause plaine de jeux avant de chercher de quoi manger. Ils font des « tortillas » au barbecue, on veut essayer ! C’est moins bon que des empanadas, mais ça se mange très bien quand même. Comme dessert, nous prenons des buñuelitos de calabaza, des beignets un peu sec, froids, sur lesquels ils versent du miel liquide. Sans le miel ce n’est pas très bon.
Sur le trajet du retour, j’achète un saucisson de lama, et Anouck trouve une vraie boutique d’artisanat indigène, elle y achète une guirlande de boules de laine. On rentre poser cela au camping-car. J’appelle mon papa pour avoir son avis sur nos déboires techniques, Anouck lance un atelier écossage de petits pois.
Nous partons ensuite visiter le Pucara de Tilcara. C’est un site archéologique, des constructions d’avant l’arrivée des Incas. Nous arrivons à l’heure d’une visite guidée gratuite. La guide demande aux filles si elles comprennent l’espagnol, elles répondent « Si, un poco ». Deux jeunes femmes françaises sont étonnées, elles demandent à Zora comment elle a appris la langue, notre blondinette répond « En écoutant… » . Le contact est créé, on passe la visite avec ces étudiantes en droit.
La guide parle bien, et sait gérer les enfants. Au premier arrêt, elle les laisse visiter une maison pendant les explications. À l’arrêt suivant, elle leur demande de construire des maisons avec les cailloux au sol pendant qu’elle parle. Ça fonctionne du tonnerre, les quatre enfants présents ne perturbent pas la présentation. Elle nous explique entre autres, que le lama est une invention humaine, un guanaco « tuné » ou « 2.0 ». Il a été créé par sélection génétique : les plus dociles, avec la meilleure laine, le plus de viande et capables de porter des charges.
À la fin de la visite, nous sommes sur un mirador au soleil, on discute un long moment avec les françaises, à comparer nos expériences de l’Argentine. Elles ne sont là que 3 semaines, en vacances, notre voyage les fait rêver. Nous revenons pour le goûter au camping. Anouck nous prépare des petits pois frais avec des morceaux de saucisson au lama en guise de lardons, délicieux ! Elle joue à la coiffeuse aussi, il était temps, je ne ressemblais plus à rien. Une fois les filles couchées, nous réservons notre passage au Machu Picchu, ça va être fameux !
Comments (1)
Superbes ces paysages variés et sympa les photos spéciales !