22/05/2023 => Jour 263
Nous sommes donc dans le village de Chiu Chiu, à 2650m d’altitude. Le réveil est mis à 4h, à 4h10 nous sommes partis. Il y a deux heures de route pour atteindre les geysers d’El Tatio. L’objectif est de les voir au lever du soleil.
Chiu Chiu El Tatio
2h
103 kms
Il n’y a pas d’éclairage public, nous roulons dans une nuit noire. On ne pourra pas vous décrire les paysages que l’on traverse. On sait juste que ça monte. Beaucoup. Vraiment beaucoup. Pas d’épingles ici, la route est presque droite et le dénivelé presque constant. Nous passons un col à 4700m, la route commence à être abîmée, mais c’est gérable.
Les Blondinettes sont encore dans leur lit, elles appellent pour venir s’asseoir à leur place. Juste à temps pour 7km de ripio. La route à la sortie est bien défoncée, mais on arrive sur le site à 6h10, comme prévu. Nous sommes à 4300 mètres d’altitude. Depuis hier, nous avons fait 8000m de dénivelé positif, bravo Coquillette !
Un garde nous donne les règles de sécurité, notamment de ne pas manger à l’extérieur, les renards peuvent être agressifs. Zut, on comptait prendre nos tartines dehors. On grignote en s’habillant chaudement, il fait -5°C, l’aube arrive mais le soleil est toujours derrière les sommets enneigés qui entourent les lieux. Il y a de la fumée partout, des bruits de bain à bulles. Nous sommes parmi les premiers touristes, mais beaucoup de tours opérateurs nous rejoignent.
Les filles se plaignent rapidement, d’abord du froid, mais ensuite Zora d’un mal de tête, et Léna d’une envie de vomir. On les motive, on espère qu’elles puissent attendre l’apparition du soleil. Mais lorsqu’on voit le visage vert de Léna 🤢, Anouck les emmène faire une pause dans le camping-car. J’assiste donc seul aux premiers rayons qui éblouissent le site. Je marche dans toute la zone, en espérant voir un grand geyser. Mais les plus hauts ne font qu’un mètre aujourd’hui. Il y en a plus de 80 !
Maman Blondinette arrive avec les filles, on fait un tour ensemble, mais elles ne vont pas mieux. Je leur propose un cacao chaud pour les réchauffer, pendant qu’Anouck prend des photos. Léna vomit juste après 🤮, un produit laitier à une enfant malade, bravo Patrick ! Anouck revient, pas bien non plus. On quitte ce secteur vers celui des bains. Avant il y avait une piscine baignable, mais elle s’est asséchée. Il reste des bassins qui bouillonnent, avec de temps à autre des jets d’eau, c’est impressionnant. Dans tout le site, les endroits d’où sortent l’eau chaude fument, mais les flaques d’eau non alimentées sont gelées, le contraste est saisissant.
Zora vomit aussi, et Anouck va de mal en pis, nous commençons à redescendre. Au bout de deux kilomètres, les Blondinettes dorment. Nous observons des vigognes, ça change des guanacos de Patagonie. La route est différente qu’à l’aller, et c’est dommage. Nous roulons sur un ripio horrible, une énorme tôle ondulée, même à 10 à l’heure tout est secoué. Au bout de quelques kilomètres, nous remarquons que les minibus de touristes prennent une piste à côté de la route. Je tente ma chance, c’est pas terrible mais bien mieux que la route !
El Tatio San Pedro de Atacama
3h
79 kms
Chaque repassage sur la route est terrible. Anouck est malade, les filles sont réveillées, j’ai mal la tête et le dos crispé. L’épreuve me semble super longue, ça a dû durer 45 minutes peut-être. Après, ça redevient une route défoncée, mais sans tôle ondulée. Un minibus est à l’arrêt dans une descente, on trouve ce qu’il regarde: deux viscaches ! Je fais les stop photos, Anouck n’aspire qu’à redescendre, elle n’est vraiment pas bien. On verra un volcan qui fume, des perdrix qui traversent la route, des flamants roses, le tout sur un magnifique panorama dont je suis le seul à vraiment profiter!
En arrivant à San Pedro de Atacama, au bout de 75 kilomètres, je trouve des camping-cars en face du cimetière, je prends une place à mon tour. Anouck va se coucher, les filles se lancent dans des exercices scolaires (elles ne ressentent plus aucun mal-être lié à l’altitude mais elles ont bien compris que Maman devait se reposer). Je vais déposer le linge à la laverie, et j’achète du coca et de la coca pour Anouck. Tous les remèdes sont bons contre le mal de l’altitude.
L’après-midi, nous allons rencontrer les Gabcha, le camping-car français d’en face. Ils ont deux garçons, ils ont traversé l’Amérique du Nord, Centrale et là ils arrivent de Bolivie. Ils ont tout fait en 1 an, ils terminent en juillet. Donc ils ne visitent que Atacama au Chili, puis ils filent en Argentine pour rejoindre l’Uruguay. Les filles jouent aux lego avec les garçons, les parents sont bluffés d’avoir une heure sans dispute. Et cerise sur le gâteau, au moment de dire au revoir les filles proposent de ranger, fiers de nos Blondinettes !
Anouck emmène les filles dans une boulangerie française (oui mesdames et messieurs, française !), elle revient avec des vraies baguettes, dont une au fromage de chèvre-origan, qui se marie à la perfection avec ma soupe à la carotte. Nous sortons de ville pour dormir, on se rapproche de la balade que l’on veut faire demain. Nous sommes à 2460m d’altitude, Anouck va mieux, les filles sont en forme, il ne reste plus qu’à rattraper les heures de sommeil !
23/05/2023 => Jour 264
Une nuit complète, pour tous les 4 ! Que ça fait du bien ! En plus, pour le petit déj’, il y a des vraies viennoiseries, c’est trop bon. Une vraie pâte feuilletée 🤤, ça fait plus de 7 mois qu’on n’en a pas mangée !
L’entrée de la balade d’aujourd’hui est à 100 mètres, on y va tôt pour éviter la chaleur. C’est un ascension assez courte vers un mirador. On monte tout d’abord en longeant des ruines datant de 500 ans, construites par les Atacamas, le peuple qui vivait ici à l’arrivée des Incas et des Espagnols. On a des panoramas sur San Pedro de Atacama, on voit bien que c’est une oasis, il y a beaucoup d’arbres, et tout autour c’est le désert. Et au loin, on distingue la Cordillère avec notamment le Licancabur (5960m) à la frontière bolivienne.
Arrivés au mirador, il y a une vue magique sur la vallée de la mort. J’ai pris le drone avec moi, j’en profite pour capturer de belles images. On redescend facilement, il y a un petit musée avec quelques pièces archéologiques qu’ils ont trouvées sur ce site. Nous allons aussi voir l’entrée d’une grotte. Les dernières pluies ont abîmé le chemin d’accès, mais on peut toujours y observer une arche majestueuse, et deux énormes visages sculptés dans la roche.
Nous repartons vers le centre ville, pour profiter d’internet et préparer la suite. Les Blondinettes jouent aux Lego bien sûr ! Après le repas, elles regardent deux « C’est pas sorcier » , le premier sur Atacama, le second sur les astéroïdes. L’après-midi passe vite, chacun dans nos occupations. Vers 17h30, nous nous préparons à bouger, Anouck veut visiter le centre de la ville, très typique, et ensuite aller au musée de la météorite qui ouvre à 18h.
En sortant, je remarque que les roues jumelées de gauche sont crevées. Bon ben ça change tous nos plans! Je laisse Anouck partir avec les filles, et je prépare mon matériel. Je monte sur le toit pour décrocher les roues de secours, pas moyen de les déboulonner, c’est tout rouillé. J’ai beau m’échiner pendant 10 minutes, je dois m’avouer vaincu. Je pars vers la gomeria la plus proche.
Au bout du parking, il y a 4 chauffeurs d’autobus, dont deux qui ont l’air bien bâtis. Je me lance, je leur demande de l’aide. Un des gars vient avec moi, monte sur le toit et essaye de desserrer l’écrou. Lui aussi n’y arrive pas, il demande à ses collègues toutes sortes d’outils, mais finalement utilise les miens. Au bout d’1/4h, il décroche le premier boulon. Il lui faudra encore 30 minutes pour les 3 autres. Les filles sont rentrées, surprises de voir un inconnu sur Coquillette.
La visite de la ville était chouette, d’après Léna, l’église était la plus belle du voyage. Après Chiloe, c’est un fameux compliment ! Le musée leur a beaucoup plus, avec un audiocasque en français, et des expériences avec des aimants pour attirer les météorites pleines de métal.
Je remercie le chauffeur, et fais le changement de pneus. Apparemment il n’y en a qu’un de crevé, l’autre est dégonflé d’avoir dû porter seul la charge de deux roues. Il est 20h, trop tard pour changer d’endroit pour dormir. Et demain première heure on ira voir s’ils peuvent nous réparer ces roues !
On est face à un terrain de foot, les ballons viennent taper le grillage à grand bruit, vivement que l’entraînement se termine ! En fait non. À 22h, après le foot, c’était entraînement de cross-fit. Nous nous mettions au lit, et une sono s’allume, à faire vibrer le camping-car. Anouck a eu peur qu’il y ait une boîte de nuit, mais non, en ouvrant le store, nous avons vu que c’était pour motiver les sportifs. À 23h nous avons pu dormir au calme.
24/05/2023 => Jour 265
Nous devions nous réveiller dans le désert, nous ouvrons les yeux dans le centre de San Pedro de Atacama. Quand nous sommes prêts, nous allons à une gomeria pour réparer les deux pneus. Celui qui nous semblait crevé finalement n’a rien, et l’autre a la pipette cassée, ce qui se change rapidement. Ouf, ça nous laisse le temps de faire le plein et d’acheter du pain avant de commencer nos activités.
San Pedro de Atacama Laguna Cejar
30 minutes
19 kms
Nous avons rendez-vous à 11h à la lagune Cejar. Nous arrivons à 10h20, la route a été refaite et il y a donc moins de ripio que prévu. La garde nous dit de rester à l’extérieur, en attendant notre tour. On prépare les maillots en attendant, et oui, on espère se baigner.
Un garde nous explique qu’il y a un parcours, avec des endroits pour prendre des photos et au milieu, la lagune dans laquelle on peut se baigner. Les vestiaires et les douches sont sur le parking, donc il faut aller en maillot dans tout le parcours. Ceux qui sont en tour organisé sont vêtus de peignoir de bain, on n’a pas ça nous !
Le début du parcours est joli, et quand on arrive à la « piscine » , un garde nous indique un emplacement sur la plage de sel, à chacun son petit espace. Un premier orteil dans l’eau, et on comprend que ça va être dur. Ça ne doit pas être plus chaud que 15°C ! L’eau est extrêmement salée, l’objectif est donc de faire l’étoile de mer et de se laisser porter par l’eau. Je me lance, puis j’aide les filles à s’allonger.
Anouck prend les photos, elle recule le moment fatidique où ce sera son tour. Les filles vont s’allonger sur leur serviette, sous le soleil du désert. J’y retourne une deuxième fois, c’est plus facile. Maman Blondinette prend son temps mais y arrive aussi, le temps de la photo ! On ne se rhabille pas, notre peau est couverte de sel séchée. On suit le sentier pour voir deux autres lagons, le sel nous pique la peau. Enfin nous arrivons aux douches, froides mais non salées !
On mange sur leur parking, puis on continue la route vers les « yeux du salar » , 11 kilomètres plus loin. J’éteins le moteur le temps qu’Anouck paye l’entrée. Quand elle revient, plus moyen de démarrer, batterie à plat ! Mais zut, quand est-ce que les problèmes techniques vont s’arrêter ? La garde me dit que son collègue viendra avec une voiture après sa pause déjeuner, à 14h30.
Maman Blondinette emmène les filles voir les yeux, non loin. Les deux trous circulaires, remplis d’eau, au beau milieu du désert, sont assez impressionnants. On comprend le nom du lieu. Le garde arrive avec sa jeep, en deux secondes Coquillette a redémarré. Nous continuons plus loin sur ce site, il y a une promenade d’une quarantaine de minutes le long d’une autre lagune : la laguna Tebinquinche.
Je dépose les filles à l’entrée, et je continue la piste jusqu’à la sortie du sentier. Je les attends là, en laissant le moteur tourner. La promenade est sans intérêt au début, si ce n’est deux flamands. Mais à la fin, la lagune se couvre de sel, et l’eau reflète la chaîne de montagnes sans aucune vaguelettes.
Ojos del Salar Socaire
1h30
94 kms
Nous repartons pour dormir à Socaire, 500 mètres plus haut en altitude. C’est le point de départ de l’excursion que nous ferons demain, et on doit y être à 8h. Autant dormir là-bas. Comme c’est un petit village perdu dans la montagne, c’est tout calme, ça va nous faire du bien !