18/05/2023 => Jour 259
Quel plaisir de dormir au calme, près de l’océan. Avant de reprendre la route, nous sortons nous promener sur les falaises. Avec les jumelles, on cherche les manchots sur l’île en face. On n’en voit pas, mais on trouve des vautours à tête rouge, des cormorans et des pélicans. La sortie du village plein de sable est épique, il y a des travaux donc je tourne dans plusieurs petites rues. Je ne suis pas près pour le Paris-Dakar ! Une fois sur le bitume, on souffle un peu.
Punta de Choros Bahia Inglesa
5h
377 kms
Nous prenons une route différente qu’à l’aller, pour rejoindre l’autoroute plus au nord. C’est un vrai désert, des cactus pour végétation, des ânes comme bétail. Il y a quand même plus de relief qu’en Belgique. La route serpente entre les montagnes. On retrouve des guanacos, les derniers spécimens chiliens datent de Torres del Paine ! Sur les sommets au loin, il y a des observatoires pour les étoiles, c’est une région réputée pour cela.
Lorsqu’on rejoint l’autoroute, il est déjà passé midi. On se gare donc dans le village qui borde l’autoroute pour trouver une place avec un peu d’ombre, il y a même des balançoires pour les filles. Nous ne traînons pas, il y a encore de la route.
Pour le goûter, nous arrivons dans un village de mineurs. Les grandes mines de cuivre et autres minéraux précieux du Chili se trouvent dans cette région. Ils ont constitué un petit musée avec des minéraux vraiment variés, il y a même une météorite ! Il y a des pierres de toutes les couleurs, des fossiles, des cristaux de toutes les formes. En fond sonore, on entend les excavations en cours, et on voit sur la route le défilé des camions.
On rejoint la panaméricaine, et dès la sortie de la ville, nous revoilà dans le désert. Contrairement à ce matin, le paysage n’est plus rocailleux mais sableux : des hectares de dunes de sable, ça donne envie d’y jouer. Il y a des nuages ce soir, le soleil ne m’éblouit pas lors de son coucher. On arrive dans le bled où on veut dormir dans le noir, il n’est pourtant que 18h30 ! Il est encore tôt, on fait quelques parties de Uno après le repas.
19/05/2023 => Jour 260
Bahia Inglesa, ce lieu est vraiment charmant. Il aurait mérité qu’on y reste un peu plus longtemps. Nous nous promenons sur leur promenade, une zone piétonne en bord de plage. Il y a plusieurs plaines de jeux, des toilettes, des points d’eau. La plage est magnifique, avec un sable très blanc.
Bahia Inglesa Parque Pan de Azucar
2h
126 kms
Nous partons pour le parc Pan de Azucar (=pain de sucre). Le paysage change encore. Les dunes de sable fin escaladent les montagnes, parfois jusqu’à 300 mètres de haut ! Nous arrivons à l’accueil à 12h27, ça ferme à 12h30. Le garde-parc nous invite à visiter le petit musée gratuit, qu’il reviendra à 14h. Bonne surprise, il nous autorise à dormir sur son parking. Normalement, nous devions dormir dans les zones de camping, payantes mais sans aucun confort.
Nous sommes contre la plage, face à l’île de Pan de Azucar, qui donne son nom au parc. Malgré les longues journées de route, les filles veulent rester dans Coquillette pour jouer aux Lego. Nous les forçons à venir sur la plage, mais au bout d’1/4h elles en ont déjà marre. Nous décidons donc de bouger jusqu’à une petite promenade vers un mirador. Il y a 4km, un sentier bien entretenu dans le sable et les cactus. Les filles débordent d’énergie, elles courent partout.
Nous prenons le goûter au mirador, accompagné d’un joli petit oiseau, le cometocino. Nous redescendons rapidement, et nous bouclons la promenade en 1h30, 1h de moins que sur le plan. Ils ne savent pas marcher ces Chiliens ! Nous rentrons dans la pénombre, le soleil n’est plus là et les nuages masquent les étoiles.
Il y a une pancarte de restaurant sur le bord de route, à 100 mètres de notre emplacement. Les sushis attirent Anouck, on se dirige vers le lieu. J’éclaire à la frontale, il fait nuit noire. Ça a l’air fermé, mais un homme sort pour nous accueillir. Il a une espèce de préau sur la plage, avec des vieilles tables et des chaises en osier, des nappes dépareillées. Le sol est couvert de coquillages, astucieuse manière de limiter les pieds dans le sable. Un soir de semaine en basse saison, ils ne doivent pas souvent avoir du monde. Les filles prennent des empanadas, moi du poisson pané. Anouck se laisse tenter par les sushis au loco, un fruit de mer d’ici. On se régale, c’est très bon et copieux. Nous retournons au camping-car pour encore nous endormir au son des vagues.
20/05/2023 => Jour 261
Dur de sortir du lit ce matin. Pourtant il le faut, nous avons prévu une grosse randonnée aujourd’hui ! On se prépare, on roule jusqu’au début de la balade. Nous partons un peu avant 10h. Au programme, un mirador à 10km d’ici, avec un faible dénivelé mais constant.
Mirador Pan de Azucar
6h
21 kms
Ça commence dans un canyon de pierre noire, mais ça s’ouvre rapidement sur une plaine aride, avec quelques rares buissons, petits et tout secs. Il n’y a même pas de cactus. Nous marchons dans le lit d’une rivière à sec, façonné par les nombreux 4*4 qui passaient dans le temps, maintenant c’est interdit. J’ai dit à Anouck qu’avec ces nuages gris, pas besoin de chapeaux. Donc évidemment, le soleil montre le bout de son nez. Heureusement, on a quand même la crème solaire.
Les filles ont du mal à se motiver, le paysage est trop monotone pour elles. On travaille en équipe, un parent/un enfant, et quand les sujets de conversation ou les jeux sont épuisés, on inverse. Au sixième kilomètre, le paysage change encore, la plaine semble infinie, moins pentue, sans relief marqué. Les cactus sont de retour, mais ce sont d’autres sortes que celles aperçues hier. Les nuages qui viennent du large sont à notre altitude, ça donne l’impression qu’on pourrait se retrouver dans un banc de brouillard. Le garde-parc avait dit de faire demi-tour dans ce cas-là. La visibilité est très bonne, il reste deux kilomètres, on termine ! Finalement pour motiver les Blondinettes, on leur annonce qu’elles auront une surprise au sommet! On leur apprend que notre amie (et marraine de Léna) Aline nous rejoint fin juillet pour visiter avec nous Cuzco et le Machu Picchu! Elles sont aux anges!!!
Le mirador est face aux nuages. On prend notre pic-nic, il fait froid, le vent souffle et le soleil est caché. Zora s’éloigne un peu et trouve un guanaco. Il ne reste pas avec nous. La vue se dégage un peu, nous sommes au sommet de falaises, mais il y a une bande de terre en dessous, la mer est à une centaine de mètres. Le panorama est quand même magnifique. Il y a des grilles verticales dans le sable. Cela permet d’attraper l’humidité et récolter un peu d’eau.
Nous attaquons le retour. Les Blondinettes sont de nouveau motivées, il n’y a que de la descente. Elles courent au début, elles cherchent les bornes tous les 500m. Ensuite le soleil et la monotonie reviennent, nous avons de longues conversations sur leur futur lointain. Ça les inquiète beaucoup, comment trouver ou choisir un amoureux ? Nous sommes bien heureux d’arriver à Coquillette. En 6h, nous aurons fait au final 21,5km et 400m de dénivelé. 🤩
Je prépare la pâte à pizza, ça lèvera pendant la route. Nous roulons 1h30 vers le nord. Nous prenons la route qui longe l’océan, décidément, on ne parvient pas à le quitter. Cinquième nuit d’affilée à moins de 30m d’altitude, on sait que demain nous quittons l’océan pour nous diriger vers l’Est, et grimper à 3000m d’altitude ! Nous ne reverrons l’océan qu’au Pérou, au minimum dans 3 mois. (NDLR finalement 85 jours 🙊)
21/05/2023 => Jour 262
Ce matin c’est pancakes ! On ouvre d’abord tous les stores pour admirer l’océan. Nous sommes seuls, pas besoin d’intimité ! Nous sommes en peu en stress, la pompe à eau ne fonctionne plus. Il faudrait la réamorcer, mais pour cela il faut la cuve pleine, or l’eau est une denrée rare dans le nord du Chili. On hésite à faire un (gros) détour par Antofagasta.
Parque Pan de Azucar Chiu Chiu
10h
586 kms
Je tente d’abord ma chance dans un village côtier. L’épicière au niveau de la plage me dit qu’il n’y a pas d’eau potable ici, qu’il faut aller en haut. Je n’ai pas compris en haut de quoi, et elle n’avait pas l’air de vouloir me réexpliquer. On se dirige vers le haut du bled, et j’envoie Anouck prendre les renseignements dans une autre épicerie. Elle sympathise un peu, puis demande de l’eau. La dame nous propose son tuyau d’arrosage, on accepte avec empressement. Quand elle se rend compte que nous avons besoin de 140L, elle fait la grimace. Elle échange une phrase avec sa voisine, Anouck comprend qu’elle imaginait qu’on prendrait un jerrican.
On fait le plein, Anouck donne un peu d’argent, et on part rapidement. La pompe à eau refonctionne, ouf, sauvés ! Nous sommes donc au niveau de la mer, durant l’heure qui suit nous montons non stop, jusqu’à 2100 mètres d’altitude. Coquillette chauffe mais tient le coup. Nous arrivons dans le désert d’Atacama. Le paysage, ce n’est pas les dunes de sable du Sahara, c’est un immense plateau rocheux, sans végétation, avec quelques reliefs.
Il fait chaud, il n’y a pas d’ombre, pas d’habitation, rien. Juste la route qui monte et descend en ligne droite, sur des centaines de kilomètres. Nous sommes sur une route secondaire, il n’y a pas beaucoup de circulation. Des observatoires à étoiles sont indiqués, comme le Paranal, mais nous ne les voyons pas de la route. Il faut attendre de rejoindre la route 5 pour retrouver les camions, et les stationnements bitumés qui vont avec. On s’arrête sur le premier que l’on voit, il est déjà 13h. En deux heures, je n’ai pas vu de parking en dur, et j’ai trop peur de m’enliser sur les bords de route en terre/gravier. La pause repas n’est pas sexy, les camionneurs jettent leurs déchets aux abords de la zone.
Durant la route de l’après-midi, le paysage ne change pas, on croise juste beaucoup de camions, il y a de nombreuses mines dans cette région. On trouve des trains aussi, des vieilles locomotives à diesel qui tirent des dizaines de containers depuis ou vers les mines. Ce sont les premiers « vrais » trains qu’on trouve depuis qu’on est sur ce continent. On arrive dans un centre minier, nous sommes effarés du nombre de camions, il y en a des centaines garés partout. Par contre, cela nous permet de faire le plein de diesel, il n’y a pas beaucoup de pompe dans le désert.
Nous passons aussi cet après-midi le tropique du Capricorne, on avance vers l’Équateur ! Nous faisons la pause goûter dans un des rares villages que l’on croise. Ça n’a pas l’air très riche, mais la place est super bien équipée, plaines de jeux, équipements de sport, même des ports USB près des bancs pour charger les téléphones. Les filles se défoulent, moi je remplis notre jerrican d’eau pour la filtrer, Anouck fait ses publications tant qu’il y a internet.
Elle hésite à dormir ici, le village que l’on veut atteindre est encore loin, il faudra rouler dans le noir (le soleil se couche à 18h ici). Je ne veux pas, on entend trop les camions et les trains. Le coucher de soleil est derrière nous, ça projette des jolies ombres, et on découvre enchantés les premiers volcans qui culminent à 6000 mètres en direction de la Bolivie.
En arrivant à Calama, il y a de gros travaux, on ne trouve pas la route de contournement, on entre donc en ville. Cette ville est le Charleroi du Chili, la ville n’est vraiment pas sûre, il y a des vols et des agressions régulièrement. On reste sur l’avenue principale, en évitant de rouler le long du trottoir. Tout se passe bien, on est maintenant sur la bonne route pour atteindre Chiu-Chiu.
Maman Blondinette réalise qu’elle a sélectionné ce village car il est vanté comme charmant, mais qu’on ne le verra pas en journée. Énormément de voitures viennent dans l’autre sens, ce sont tous les gens qui travaillent dans les mines, c’est la fin de journée. On se perd un peu pour entrer dans le village, on est vraiment lassés de cette journée, on se gare le long d’une rivière, et on dépêche de lancer le rituel du soir. Nous sommes à 2650 mètres, l’oxygène commence déjà à se faire plus rare ! 😮💨
Comments (1)
merci pour ces articles et les nombreuses et belles photos !
Les fossiles et pierres du musée sont très beaux ;j’ai une petite fille qui serait aux anges avec tout cela !