Jour 7 ⇒ 15/07/2021

Après une première nuit sur le sol danois, nous décidons d’aller visiter la petite ville de Ribe, juste à côté. L’architecture est très sympa, beaucoup de façades colorées avec des colombages. Une grande église avec une place piétonne tout autour, mais où les voitures roulent quand même, sans démarcation de route, il faut être prudent ! Premier retrait de couronnes danoises, et oui, ce n’est pas en zone Euro. Pfff le coup de nostalgie, 20 ans qu’on ne doit plus utiliser des pièces à trous, faire des conversions à chaque achat… Et en plus, on reçoit des gros billets que la plupart des commerces nous refusent, préférant le payement par carte.

On continue notre tour et on tombe sur une plaine de jeux super originale ! Un énorme bateau viking avec des murs d’escalade, toboggan, toiles d’araignée, accompagné d’énormes chevaux en bois… Et à côté un jeu d’échec géant et un trampoline. Les enfants sont chouchoutés ici !!! Ce fut dur de dire aux filles de partir !

Nous allons faire le tour du Jutland (péninsule continentale), nous montons donc vers le nord en direction du parc national de Thy. C’était une zone de dunes de sable, ils ont planté tout plein d’arbres pour empêcher le sable de rentrer dans les terres, ça a créé des paysages très particuliers ! Il y a un peu de route pour y aller, donc on se familiarise avec les paysages danois. En fait c’est très simple : si tu t’éloignes de la côte, il n’y a que des champs ! C’est plat comme la Belgique, tu croises quelques forêts, mais c’est tout. On remarque quand même 3 particularités :
– Il y a beaucoup d’éoliennes, partout, même chez des particuliers. C’est impressionnant !
– Les Danois doivent être patriotes, beaucoup de maisons ont un mât dans le jardin, sur lequel flotte l’étendard du Danemark. Pourquoi ce long bout de tissu plutôt que le drapeau classique rectangulaire ? Je suppose que c’est lié au vent…
– Les églises ne sont pas le cœur du village comme chez nous. Elles sont plutôt construites à l’extérieur des agglomérations, au milieu des champs. Et elles sont grandes comme des corps de ferme ! Et elles se ressemblent presque toutes.

Arrivés sur un parking à proximité d’une plage juste avant le goûter, on part pour une promenade de 5kms dans ces dunes boisées. Tout emballés par l’originalité du parcours, on se rend vite compte que marcher dans le sable, ça augmente considérablement la difficulté. Et que les Blondinettes, courir dans les descentes c’est rigolo, mais monter de nombreuses dunes, c’est beaucoup moins drôle. Finalement, la motivation de prendre le repas du soir sur la plage leur donnera l’énergie nécessaire pour arriver au bout. Comme Coquillette est bien installée au calme derrière un bosquet, on dort là.

Jour 8 ⇒ 16/07/2021

Le lendemain, premières courses en supermarché, on se débrouille pas trop mal, à part pour la levure (on veut faire nos pizzas nous-même, comme à la maison !). Tout est en danois, on se dit sur l’image que ça ressemble à du pain, on achète. Quelques jours plus tard, j’utiliserai le traducteur google pour savoir quelle quantité mettre, et je remarquerai heureusement que ce sont des épices pour gâteau style anglais, cannelle, gingembre et autres… Tant pis, ce sera de la pâte sans levure !

Ensuite on se dirige vers un bout de falaise perdu au milieu des dunes, sur lequel il y a un bunker à visiter, et une geocache ! Le décor fait penser à la baie de Wissant dans le Pas-de-Calais. On descend sur la plage d’un côté, on remonte, on prend le pic-nique et on redescend de l’autre, repas sur la plage, les filles mettent les pieds dans l’eau mais la température est bien différente, puis on a encore de la route à faire.

Nous venons ici pour visiter un phare très particulier. Comme il était construit sur un sol instable, les experts avaient prédit sa chute en 2023. Très visité par les touristes, les Danois ont décidés de trouver une solution, ils ont creusé sous le phare, et par un système de rails, ils l’ont déplacé de 70 mètres en consolidant les fondations, un exploit d’ingéniosité ! On y accède par un petit chemin dans le sable suivi de l’ascension d’une dune immense, ça nous rappelle la dune du Pilat. On peut gravir au sommet du phare, ce que l’on fait, puis on se promène un peu autour. Les 3 filles se font un bonheur de dévaler la dune au galop. Et moi, pour la première fois, je lance le drone à partir du camping-car et le fait voler hors de ma vue, en me basant uniquement sur ce que je vois à l’écran, cela me permet de filmer des plans magnifiques du phare !

On se rapproche de Skagen, l’excursion prévue pour le lendemain. Maman Blondinette nous déniche un parking de départ de rando super sympa, à l’abri dans la forêt, avec des tables de pic-nique. On goûte nos premières bières danoises (ça va, ils se débrouillent :p ). Nuit paisible, seuls dans les bois.

Rouler au Danemark en camping-car

Quelques petites choses pour vous aider si vous voulez visiter le Danemark :
– Pas la peine de chercher la pompe la moins chère, ni même de quitter l’autoroute pour faire le plein. La concurrence ne doit pas jouer ici, ou doit être réglementée, car toutes les pompes que nous avons vues affichent le même tarif. Pour le diesel, cela varie en juillet 2021 entre 9.89 et 10.19 couronnes danoises, ce qui veut 1.33 -> 1.37 euros !
– Les dump stations présentes dans les aires d’autoroute (celles qui possèdent une station service) sont gratuites et bien équipées, avec si vous avez de la chance un tuyau assez long pour compléter vos réservoirs d’eau. Nous avons pu sans problèmes vidanger eaux noires et grises, et remplir nos gourdes d’eau potable.
– Le camping sauvage est bien toléré ici, tant que tout est rangé dans le véhicule pour la nuit.

Jour 9 ⇒ 17/07/2021

Ce matin, nous allons voir la pointe Nord du Danemark, Skagen (on apprendra plus tard que le « g » est muet, prononcez Ska-enne). C’est très touristique : premier parking payant ! J’y vais pendant qu’Anouck prépare les filles, on ne se concerte pas, je paye pour une heure. Au passage, je découvre que le sans-contact Mastercard est international, pas besoin de taper mon code !!! J’aurais dû demander conseil à ma femme chérie, qui a préparé le voyage : il y a un kilomètre à marcher dans le sable pour atteindre le croisement de la mer du Nord et de la mer Baltique. C’est un peu juste au niveau timing. On part quand même, dans un flux impressionnant de touristes, sans compter ceux qui payent un taxi-tracteur-remorque pour éviter de marcher, les fainéants ! Il paraît que par temps calme les deux mers ont des couleurs distinctes, aujourd’hui on voit surtout les vagues sur la mer du Nord alors que la Baltique est tout calme, avec une vraie démarcation au centre. C’est vraiment très joli à voir. 35 minutes pour l’aller, j’assume ma bêtise et repars seul au pas de course pour repayer une rallonge, et préparer le pic-nique pour manger sur la plage. Les Blondinettes pendant ce temps-là auront la chance de croiser un phoque.

Aujourd’hui c’est jour de lessive ! Donc on dort dans un camping. Maman Blondinette en trouve un à côté d’Århus, la ville que nous voulons visiter demain. Très pragmatique, tout se fait par badge magnétique, le portique pour entrer/sortir, le lave-linge, la cafétéria, la piscine… Des emplacements spéciaux camping-cars, 10 mètres d’allée en gravillon pour s’installer, et 4 mètres d’herbe pour s’étaler avant l’emplacement suivant. À peine garés, on se met en maillot et direction la piscine. Snif elle est aussi froide que la mer… Mais on y passe quand même une grosse heure, y’a un bain à bulles (mais froid), un semblant de pataugeoire et un grand bain, mais avec les brassards les filles sont à l’aise. On décide de manger à la cafétéria du camping, pour goûter aux spécialités danoises. Seule Anouck se lance sur le plat du jour, Zora prend une pizza, Léna et moi des burgers. Et finalement, Maman Blondinette ne mange pas si bien que ça, l’espèce de rôti est pas mal, mais les patates à l’eau et les légumes n’ont rien de typique et ne sont pas terribles. Les filles découvrent une plaine de jeux au retour, plus une au réveil pendant qu’on prépare le départ.

Jour 10 ⇒ 18/07/2021

Århus est la première grosse ville que l’on visite en camping-car. Park4night nous indique un parking gratuit, un ancien hôpital transformé en appartements, avec plein d’emplacements pour voiture. Chance du débutant, malgré beaucoup de monde sur ce parking, on trouve deux places en enfilade, je peux m’y garer sans trop manœuvrer ! Rien qui dépasse, on ne gêne personne, parfait ! En plus, le musée que l’on veut visiter est à 100 mètres !

Den Gamle By est un musée en plein air, d’histoire et de culture urbaine. Il est très réputé ! Les Danois sont des lève-tard, donc en arrivant à l’ouverture, 10h, il n’y a presque personne. C’est un village dans la ville, des maisons reconstituées ou déplacées, pour montrer les différentes architectures et les façons de vivre dans les 4 derniers siècles. Les employés sont en costume d’époque, un garçon de ferme a montré à Zora comment tirer de l’eau dans un vieux puits, y’a des cochers qui baladent contre monnaie trébuchante les touristes dans une calèche, un balayeur de rue qui ramasse les crottins, des boulangères, des forgerons… Il y a des vraies boutiques, comme les boulangeries, les auberges, la librairie, le marchand de disques. On peut visiter une partie des maisons, et il y a une maison du jouet ! Toutes sortes de jeux récupérés à différentes époques, les filles étaient subjuguées !

Après une matinée dans le musée, repas rapide dans le camping-car, puis nous partons à la découverte de la ville. Nous hésitons à faire un deuxième musée, d’art moderne cette fois, mais on sent que ce serait trop pour les filles. On parcourt donc la ville, très jolie, en descendant vers le port. Nous y trouvons la bibliothèque de ville, dans un format complétement différent de ce qu’on connait : des immenses espaces entre les rayonnages, plein d’endroits bien confortables pour s’installer, une salle de motricité pour les tout-petits, une salle de jeux pour les moins de 3 ans, un parking à poussettes, des plaines de jeux sur l’immense balcon qui entoure le premier étage. La majorité des livres sont eux au deuxième étage, pour se préserver de la montée des eaux. Les filles testent les 4 plaines qui ont chacune un thème, mais la fatigue se fait sentir, et il faut remonter jusqu’au camping-car.

Sur le parking, nous rencontrons des lillois qui terminent leurs vacances, ils avaient laissé leur voiture là durant leur périple en vélo jusque qu’à la pointe de Skagen. Quelques manœuvres au millimètre pour pouvoir sortir de là sans effleurer les voitures qui se sont rajoutées depuis le matin, et nous partons en direction du spot en forêt qu’Anouck nous a trouvé, à proximité de l’embarcadère où nous devons nous rendre demain. Zora s’endort durant les 15 minutes de route, et se réveille pleine d’énergie dès l’arrêt du moteur : « On y va, on y va ? » Juste à côté, il y a un parc en accès libre où se promènent des sangliers et des daims, les filles sont aux anges, à compter combien d’animaux elles ont vus, ensuite à les nourrir avec de l’herbe verte (on n’a pas acheté de carottes à l’arnaqueur à l’entrée). Nous allons voir aussi une jetée en forme de cercle, on en fait le tour pour voir la mer paisible, et d’un coup une série de grosses vagues s’écrasent sur la plage pendant quelques minutes, puis ça se calme. Durant la nuit, nous vivrons cela aussi, des rafales de vent ponctuelles, soudaines, et éphémères ! Au dodo, demain on prend le bateau !

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