Jour 11 ⇒ 19/07/2021

Aujourd’hui, on prend le bateau ! Un ferry qui relie le Jutland, la partie continentale du Danemark, et la plus grande des îles, Seeland, sur laquelle se trouve Copenhague. On se prépare rapidement, on part en avance, et on se retrouve premiers de file, à attendre l’ouverture des barrières. Nous avons déjà pris le ferry quelques fois, pour le Royaume-Uni ou pour la Corse… C’est bien mieux rôdé ici. Les files sont attribuées dès le passage du check-in, y’a des petits feux de circulation, on entre 20 minutes avant le départ du bateau, et on quitte le port à l’heure dite. C’est le ferry de 10h30, on trouve rapidement une place assise, car les Danois eux font la file pour prendre leur café. La traversée dure une heure quart, durant tout ce temps il y aura la queue au comptoir ! Il y a un monde fou sur le navire, c’est impressionnant qu’on soit ponctuel !

On s’attendait à une super zone de jeux pour les enfants, finalement c’est juste un espace avec des coussins, pas d’activités à part un des nombreux écrans qui diffusent de la pub non stop. Les filles s’en lassent vite, donc on fait des tours de promenade jusqu’au pont extérieur, à tour de rôle. Le port du masque est obligatoire durant les déplacements, ça nous fait bizarre, depuis la frontière danoise c’est la première fois qu’on doit le remettre. À la sortie, on quitte rapidement le bateau, par contre on arrive sur une étroite bande de terre sur laquelle il n’y a qu’une route, donc ça roule au ralenti. On en profite donc pour se poser sur le premier parking, et manger face à la mer.

Nous devions voir Finn aujourd’hui. Ce professeur de français au lycée est un passionné de course d’orientation, et il en a fait une semaine dans le Vercors, il y a 14 ans. À cette époque, Maman Blondinette travaillait l’été comme serveuse dans un gîte, ils ont sympathisé et gardé le contact, sans pour autant se revoir. Ce voyage est donc une bonne occasion de se croiser. Mais Finn a fait sa deuxième injection ce matin, et il ne se sentait pas bien ensuite. Anouck improvise un plan de rechange, une plage très prisée non loin de là.

On sent qu’il y a de l’argent ici, belles maisons dans les sous-bois, à deux pas de la plage, belles voitures… La mer est annoncée à 22°C, l’air ambiant à 20°C, sous le soleil on est bien ! On se baigne, on fait des châteaux de sable. Rien à faire, je n’imaginais pas que l’on pourrait faire des après-midi aussi estivales lorsqu’on a choisi de venir dans ce pays ! Par contre, il y a trop de monde pour dormir ici, nous choisissons d’aller à quelques kilomètres au nord, toujours face à la mer, mais seuls au monde… Heu, seuls, vraiment ? Tous les habitants du coin se donnent rdv ici pour admirer le coucher de soleil, prendre l’apéro et se détendre. Donc de 20h à 22h30, y’a du passage !

Jour 12 ⇒ 20/07/2021

Le matin, nous avons de bonnes nouvelles de Finn, il se sent en forme pour nous emmener en balade dans les montagnes danoises. Nous nous retrouvons sur un parking en bord de mer (comme toujours), et Anouck fait les présentations. Avec les filles, nous nous sentons très vite en confiance. Finn est très souriant, il met un genou en terre pour être à la hauteur des filles afin de les saluer, il parle très bien le français (bon ok c’est son métier ! ). Il nous a préparé un parcours pour atteindre un sommet sur lequel on a un panorama à 360°. Sa montagne fait 121 mètres d’altitude, ça l’amuse beaucoup d’en parler, étant donné qu’il connait Grenoble et ses paysages. Maman Blondinette, comme à son habitude, l’assaille de questions sur son pays, afin de mieux comprendre ce qu’on y voit : pourquoi tant de drapeaux (pour lui c’est suite à l’Euro de football), où en est l’agriculture biologique au Danemark, comment fonctionne le système scolaire danois, etc. Pour ma part, je parle plutôt de généralités, de sport : il était au stade lors de Danemark-Belgique, il nous fait marcher sur le parcours du tour de France 2022 qui débutera au Danemark… Les filles interviennent souvent dans les conversations, mais elles parlent trop vite pour lui !

Lors d’une pause, après avoir gravi la montagne, puis rejoint la mer, il sort de son sac melon, raisins, gâteaux, eau pétillante et les gobelets qui vont avec, il a même pensé au gel hydroalcoolique pour tous ! Nous passons donc un très chouette moment, et lorsqu’il s’en va après avoir regagné le camping-car, on se dit que le temps est passé vite. L’après-midi est beaucoup plus banale, il fait gris et il y a beaucoup de vent, donc on commence par faire les courses, sur le chemin Léna s’endort, puis Zora, alors on roule vers l’Est, et comme elles ne se réveillent pas, on dévore les kilomètres.

Encore un emplacement bien au calme pour la nuit, à proximité d’un fjord. Par dessus les flots, soudain nous avons vu passer les oies sauvages… On se promène un peu pour se dégourdir les jambes, puis on attaque le rituel du soir : repas, douche, pyjama, histoire et au lit ! Mais comme la sieste a été longue, le sommeil tarde à venir, et la nuit est compliquée. Cela laisse des longues périodes d’éveil et de cogitation à Maman Blondinette pour refaire le programme, et au réveil elle nous annonce que comme au Danemark, rien n’est loin, on va faire notre étape la plus éloignée, et tant pis si ce n’est pas une boucle parfaite ! Direction les falaises de Møns, que Finn décrit comme les joyaux de la couronne du Danemark.

Jour 13 ⇒ 21/07/2021

Ah ben d’accord, on rencontre pour de bon la foule, on pensait avoir vu des touristes à Skagen, mais ici rien à voir. Tout d’abord, les 3 derniers kilomètres se font sur un chemin horrible, mal bétonné avec plein de trous, on se demande si on avait bien le droit d’être là avec Coquillette. Ensuite on arrive sur des parkings bondés, avec des employés qui font la circulation pour nous garer dans des étendues d’herbe. Il y a un prix unique, qu’il faut payer à un parcmètre plus loin, mais impossible de savoir s’il faut le payer tout de suite ou en repartant. Tant pis, on verra à la fin. On s’avance dans la cohue, on repère 3 panneaux, deux qui indiquent des points de vue le long des falaises, et un qui indiquent des escaliers vers la plage. On choisit celui-là, l’objectif étant de pic-niquer en bord de mer. Au milieu des escaliers : bouchon. Tout ceux qui descendent se serrent à droite, et ça avance tout doucement (il y a vraiment beaucoup de marches). On comprend finalement qu’en bas, il y a la mer, et que les gens retirent leurs chaussures pour franchir quelques mètres d’eau peu profonde afin d’atteindre la plage.

On part du côté le moins peuplé, on profite de ces falaises blanches, on mange, et on trouve un autre escalier pour remonter. Conseil pour ceux qui iront découvrir ce site, choisissez les indications qui vous éloignent de l’escalier central, les passages à gauche et à droite sont beaucoup moins fréquentés. On compte les marches pour remonter : 499 ! Un petit parcours dans les bois nous ramènent vers le camping-car, il y a toujours autant de monde, donc on ne s’attarde pas, on roule vers le début de cette île de Møn pour y dormir.

On trouve un parking à côté d’une plaine de jeux, on manœuvre beaucoup pour gêner le moins possible et on va faire un tour en ville, boire une bière, manger une glace ou un gâteau, explorer les petites rues. Beaucoup de choses ferment à 17h au Danemark, les églises en font partie, l’église médiévale réputée de Stege nous échappera pour quelques minutes de retard… De retour au camping-car, pour la première fois dans ce pays, on ne se sentira pas en sécurité. Quelques hommes ivres se chamaillent à quelques pas, et notamment un qui a l’air de vouloir nous parler à travers la vitre, on a beau l’ignorer, il crie en danois en regardant le ciel, et les filles ont du mal à détourner les yeux. Il finira par s’en aller et la nuit sera calme. La suite des aventures, ce sera en direction de Copenhague !