Jour 20 ⇒ 28/07/2021
Ça y est, dernier jour au Danemark, on prépare tout, on s’attache, j’enfonce la pédale d’embrayage et … Ah ben zut, la pédale reste au fond. Plus moyen de passer les vitesses, ça peut compliquer la conduite ! J’identifie la panne, c’est la pièce qui relie le câble d’embrayage à la pédale qui fait défaut. Avec Anouck, et à l’aide d’une pince, on tord la pièce pour remettre le câble à sa place, ouf on va pouvoir partir !
Et bien non, trop confiants. Le câble re-lâche. J’appelle l’assurance (en France) qui contacte son partenaire Danois. Premier appel à 10h35, la dépanneuse arrive vers 13h10. Nous sommes soulagés qu’elle nous aie trouvés, nous sommes au fin fond des bois, et la conseillère ne voulait pas prendre les coordonnées GPS. Mais le départ du circuit VTT est référencé sur Google Maps, ouf. Le dépanneur refait les mêmes opérations que nous et arrive aux mêmes conclusions, la pièce est trop vieille, il faut la changer. S’en suit alors une leçon de conduite de camping-car. Nous avions mis les cales pour être plus ou moins horizontal, le gars démarre en marche avant pour sauter les cales, ensuite il force la marche arrière pour venir se ranger aligné sur sa dépanneuse, ultra-vite, en frôlant arbre et poteau, sans personne pour le guider. Je suis loin d’avoir son niveau !
C’est impressionnant ce véhicule capable de porter Coquillette ! Le dépanneur est anxieux pour la hauteur, il mesure quelques fois pour être sûr. Finalement, quelques arbres nous fouetteront , sans gravité. Nous on est plutôt inquiets sur le temps d’immobilisation. Dans notre malheur, nous sommes ultra chanceux ! Il y a un garage Iveco à 15km de là, le dépanneur va expliquer la panne à l’accueil, puis décharge Coquillette et nous dit au revoir. Les gens d’Iveco s’occupent de nous quelques minutes plus tard, ils ont la pièce en stock, et nous la change gratuitement ! Génial, la réparation n’aura duré que 15 minutes, on venait de sortir les cahiers de jeux des filles, on remballe tout ! On the road again !
Padborg Essel (Allemagne)
4h10
285 kms
À 15 heures, nous partons pour de bon ! Un petit détour pour faire les vidanges sur la dernière aire danoise avant la frontière, et nous passons en Allemagne, pas de contrôle dans ce sens-ci. J’appuie tout doucement sur l’embrayage, j’appréhende de re-casser la pièce, mais non, la réparation est solide. Nous n’éprouvons pas de plaisir à retrouver les autoroutes allemandes, un gros bouchon à Hambourg, et sur la 7, qui traverse l’Allemagne du nord au sud, il y a un concours avec la Belgique sur les routes les plus cabossées. Suite aux aventures matinales, nous n’avions pas fait la vaisselle de midi, la dépanneuse étant arrivée à ce moment-là. Nous le regrettons à ce moment-là, tout vibre dans le camping-car, les assiettes font un bruit horrible dans l’évier, le plafonnier se décroche, les caches des baffles tombent, on est tous à cran ! On roule quand même presque 300 km avant de s’arrêter dormir. Le spot pour ce soir est à quelques bornes de l’autoroute, un petit lac avec un terrain de beach-volley, quelques jeunes y jouent. Leur musique va fort, mais ils partent avant 23 heures donc la nuit est reposante.
Essel (Allemagne) Hatten (France)
9h37
554 kms
Jour 21 ⇒ 29/07/2021
Plus on avance au sud, plus l’autoroute se bonifie. Du moins l’état du revêtement, les aires laissent à désirer, on mange entourés de poids-lourds, les filles jouent dans les plaines de jeux de McDo faute de mieux. Sur les autoroutes allemandes, il n’y a pas toujours de limitation de vitesse. Ça nous a surpris plus d’une fois de se faire dépasser par une voiture qui disparaît en moins de 10 secondes. De se dire qu’elle allait vite. Et de voir dans la foulée une deuxième voiture qui va encore plus vite et qui va apprendre à la première l’humilité ! La lunii permet d’occuper les filles afin d’atteindre notre objectif : la frontière française. Notre destination fait rêver : Athènes ! Ben non, ça s’écrit Hatten, c’est plus la ligne Maginot que l’Acropole. Park4night nous arnaque un peu sur la description, le parking à plat est en travaux donc on se gare dans une zone d’herbe, la plaine de jeux est un city-stade, et la dump station n’a pas d’eau potable. Mais nous sommes en France, demain matin, petit déjeuner avec des vrais croissants ! En attendant, séance de foot pour se défouler après cette grosse journée de route.
Hatten Pontarlier
7h20
330 kms
Jour 22 ⇒ 30/07/2021
Après de bonnes viennoiseries, on se remet en route. La matinée est agréable et pleine de souvenirs, c’est une région d’Alsace que nous connaissons bien. Les noms sur les panneaux titillent notre mémoire: Strasbourg bien sûr, mais aussi Sainte-Marie-aux-Mines, Riquewihr, Sélestat, le château du Haut-Kœnigsbourg… Nous nous arrêtons sur l’aire du même nom pour le repas de midi. L’Alsace nous accueille comme il se doit, de nombreuses cigognes se promènent autour de nous ! Par contre, pas moyen de trouver un robinet d’eau froide pour faire le stock d’eau potable, je finis par remplir le jerrican d’eau chaude aux douches, on attendra avant de la boire !
L’après-midi est plus fatigante, on quitte l’autoroute pour éviter les péages, le GPS nous fait passer sur de petites routes de campagne, la pluie vient arroser notre pause goûter (elle ne nous avait pas manqué !). Maman Blondinette trouve une auberge de montagne à Pontarlier, l’idée est de pouvoir dormir à proximité, pour pouvoir profiter du repas, sans pour autant être en agglomération. On y arrive bien avant l’heure du repas, il y a des géocaches à trouver, et une petite plaine de jeux. L’adresse est très bonne, on mange des spécialités locales (saucisse de Morteau, rösti, comté, morbier…) et on boit du bon vin ! Les gérants ont eu la bonne idée de placer une caisse de barbies à l’entrée, les filles partent jouer et nous profitons de l’instant ! À la sortie, nous avons droit à un coucher de soleil à travers la brume, une luminosité magnifique pour fêter la fin des vacances.
Pontarlier Maison des Blondinettes
7h35
248 kms
Jour 23 ⇒ 31/07/2021
Dernier jour de route, Maman Blondinette veut nous ré-habituer aux montagnes, après ces 3 semaines passées à plat ! On commence fort, avec un troupeau de vaches sur la route, qui montent aux pâturages ! Les options cochées sur le GPS (pas de passage de frontière, pas de péage) nous font longer la Suisse, en passant par des stations de ski (Les Rousses), des cols, une magnifique descente vers le lac Léman et le bidonville de Gex (je plaisante, chaque mètre carré là-bas doit valoir le prix de notre camping-car !). Nous nous arrêtons pour manger dans le minuscule village de Léaz, sur un petit parking avec une vue imprenable. Hum, Park4night c’est bien, mais tout le monde l’utilise ! Y’a déjà deux camping-cars sur place, je me gare un peu à l’arrache, pour le temps de midi ça le fera.
Il y a deux petites filles qui viennent faire connaissance avec les Blondinettes, avec leurs parents on s’amuse de leurs approches timides. On discute un peu plus, et de fil en aiguille on en vient à visiter nos maisons sur roues respectives. Ils admirent nos autocollants extérieurs, encore merci Émilie ! Les 4 voyageurs forment la Boho Family, après de nombreux voyages itinérants, ils décident d’être nomades 6 mois par an, ils mettent leur pied-à-terre breton en location durant cette période. Ils sont musiciens, cela leur permet d’avancer de concert en concert. Ils font l’instruction en famille, c’est un sujet qui nous intéresse beaucoup, leur histoire fait envie, peut-être un jour… Il faudrait pour cela réussir à travailler en nomade, la graine est plantée, on va laisser germer tout cela !
La pause « rapide » de midi dure donc deux heures, les filles jouent avec leurs copines et ne veulent pas repartir, mais l’appel de la maison (et du potager pour Anouck) se fait sentir, on profite encore un peu du voyage en prenant le route qui longe le lac du Bourget, et nous sommes chez nous à 16h30. Maman Blondinette fonce dans le jardin, parmi les belles surprises du retour, il y a des tas de tomates (encore vertes) dans la serre, deux belles courges, et un tournesol qui a doublé de taille, il fait presque 3 mètres ! Les vacances sont finies… jusqu’à la prochaine fois !