04/01/2023 => Jour 125
Dernier jour à Coyhaique, nous prenons la route aujourd’hui. Nous commençons par faire les courses, on mange sur le parking du supermarché (pour la deuxième fois), ensuite on traverse la ville pour atteindre le musée de Coyhaique. Il y a des travaux sur la route, pas évident d’y accéder, et nous ne sommes même pas sûrs que c’est ouvert. On trouve l’entrée, il n’y a personne au guichet, on entre quand même.
Le bâtiment est grand et récent, mais ça nous fait l’effet des autres musées que nous avons visités : ils n’ont pas assez de matériel pour un seul thème, ils y mettent tout ce qu’ils ont sous la main. Nous découvrons donc des explications sur les glaciers, sur les nations premières, sur la modernisation de la Carretera Austral, sur les techniques ancestrales de pêche, … Il y a des expériences sonores et une vidéo immersive sur les animaux chiliens, dans une salle avec plein de coussins, les Blondinettes adorent !
Lorsqu’on repart, je me fais avoir par les travaux. Par deux fois, je dois faire demi-tour car la route indiquée par le GPS est barrée. Un taxi repère mes manœuvres, il s’arrête pour m’expliquer par où passer, ensuite il me fait signe de le suivre et une fois sur la bonne route, il me laisse passer. Vraiment très gentil de sa part !
Coyhaique Villa Cerro Castillo
2h10
95 kms
Nous roulons vers le sud, d’abord le trajet que nous connaissons bien vers Balmaceda, ensuite on se dirige sur la carretera vers Villa Cerro Castillo. Toute cette partie est asphaltée, mais il y a beaucoup de zones avec des nids-de-poule, je dois rouler prudemment.
Anouck met en garde son papa, on peut voir des huemuls sur cette route, il doit être attentif. 5 minutes plus tard, c’est elle qui en voit un sur le bord de la route, pas effrayé par Coquillette. Nous sommes tous heureux de cette rencontre. La route longe une rivière en fond de vallée, on aperçoit des glaciers, des roches colorées, c’est vraiment joli. On débouche sur une immense plaine, en contre-bas il y a notre destination. Je descends au frein-moteur, la descente est longue.
Au village, nous avons réservé un logement pour deux personnes, la propriétaire, Anaïs, accepte qu’on dorme devant chez elle avec le camping-car. On utilise la machine à laver de la cabaña pour faire nos lessives, Mamou et Papou étendent le linge un peu partout, ça décore leur chambre ! La nuit n’est pas terrible, les chiens de la voisine aboient toute le nuit, c’est fou comme les gens n’en tiennent pas compte ici!
05/01/2023 => Jour 126
La grosse randonnée ici, c’est l’ascension au mirador Cerro Castillo. De là, on peut admirer un lac et les sommets de la montagne. C’est un peu le même profil que Torres del Paine ou le Fitz Roy, nous décidons donc de faire deux équipes. Je monte avec Mamou et Papou, et les Blondinettes restent avec leur Maman.
On ne parvient pas à trouver une meilleure solution que de se garer au départ de la randonnée et d’y laisser les filles. Nous quittons le village pour un chemin de ripio sur 2-3 kilomètres. On voit des stationnements, mais Anouck se sert d’iOverlander pour nous inciter à continuer, ce qui nous permet d’être au plus proche du poste de garde. Juste après, il y a une descente non praticable pour Coquillette, il faut un 4*4. Nous disons au revoir aux filles à 8h30.
Ensuite, nous marchons 1 kilomètre avant d’atteindre l’entrée. Ils nous font payer l’ascension, et signer le registre plus une décharge de responsabilité. Le début de la promenade se passe sous les arbres, c’est joli, on avance facilement. On arrive sur un petit plateau avec une lagune, et de là commence la grosse montée.
On se met d’accord pour marcher chacun à notre rythme, Papou avance vite, je n’essaie pas de le suivre, et Mamou ne veut pas que je l’attende. Le soleil tape, nous croisons pas mal de randonneurs, on s’amuse à deviner s’ils sont francophones, en écoutant ce qu’ils disent ou en observant leurs vêtements.
Je rejoins Papou sur une terrasse naturelle qui offre un point de vue grandiose sur la vallée, les montagnes et les lacs au loin, et sur des condors qui survolent la zone. Mamou arrive, nous attaquons alors le dernier kilomètre, très raide, dans un pierrier.
La vue à l’arrivée est exceptionnelle, ce sommet qui ressemble à un château-fort, la couleur de la lagune en contre-bas. Nous prenons notre pic-nique, j’ai amené un thermos de café qui fait bien plaisir, ensuite Papou et Mamou font une petite sieste.
Pendant ce temps, Maman Blondinette a emmené les filles sur le bord de la rivière pour faire des barrages. Cela permet à Anouck de donner un premier cours de mécanique des fluides !
Nous redescendons ensemble, je mène la marche en trottinant. On arrive près de Coquillette à 15h, on a bien marché ! 6h30 pour 16km et 1280m de dénivelé ! Les filles sont en pleine activité manuelle, elles font des colliers de perles, la journée est passée vite pour elles aussi. Nous retournons près du logement, et les filles vont se défouler à la plaine de jeux.
06/01/2023 => Jour 127
Les employés communaux ont une technique particulière pour arroser les parterres : une bouteille en plastique trouée, posée au sol ou sur un piquet, avec le tuyau qui rentre dans le goulot. Je trouve un tuyau non utilisé pour faire le plein d’eau, merci Villa Cerro Castillo.
On repart vers le sud du village en traversant un canyon où discutent des ibis de part et d’autre de la rivière. On se rend un peu à l’extérieur du village, vers le « Paredón de las manos » , ce sont des parois rocheuses avec des peintures rupestres. Il faut normalement y aller avec un guide. Nous y sommes un peu avant l’ouverture, mais nous ne voyons personne. Comme c’est payant, on décide que les femmes emmènent les filles pendant que les hommes bricolent sur le camping-car.
10 minutes après l’ouverture, il n’y toujours aucune activité. Anouck décide de franchir le portique pour aller voir, Papou et moi devons parler aux employés quand ils arrivent. Pas besoin de pratiquer l’espagnol ce matin, lorsque les filles reviennent 1/2h plus tard, nous sommes seuls sur le parking. Elles ont pu admirer des mains tracées sur la paroi il y a des milliers d’années ! Anouck est trop contente après sa déception de n’avoir pu observer las cuevas de las manos en Argentine.
Villa Cerro Castillo Puerto Aysen
3h
163 kms
Nous partons ensuite vers le nord, sur la carretera australe. Le cerro Castillo est dans les nuages, on a fait notre randonnée le bon jour ! Nous croisons une voiture à l’arrêt. Anouck me dit de stopper moi aussi, il y a un huemul sur le bord. Le temps de prendre une photo, d’autres voitures arrivent et l’animal s’enfuit.
Nous repassons par Coyhaique, nous repérons en centre-ville les loulous en vadrouille, rencontrés à Gobernador Gregores. Pendant que Papou et moi faisons le plein de diesel, Anouck, Mamou et les filles vont les rejoindre pour discuter un peu. Nous les rejoignons ensuite, mais il est temps de repartir, nous avons encore de la route.
On avait noté plusieurs points de vue le long de la route. Nous nous arrêtons près de deux cascades et un sanctuaire « San Sebastian » . On continue jusqu’à Puerto Aysen, notre logement est à l’extérieur de la ville. On avance sur un chemin de ripio, mais lorsqu’on arrive au point GPS, il n’y a personne. Anouck avait sélectionné cette cabaña plutôt qu’une autre car nous sommes face à un pont limité en poids. Nous regardons les voitures passer dessus, c’est plutôt une passerelle, ça bouge énormément quand un véhicule passe.
Anouck appelle la propriétaire qui vient nous ouvrir un portail, elle n’habite pas là et attendait notre appel. La maisonnette vient d’être construite, de très bon goût, avec un poêle à pellets ! C’est rare d’avoir des logements si modernes ! Les filles l’investissent très vite, elles s’enferment dans leur chambre pendant qu’on transfère le matériel de Coquillette au logement.
C’est en effet ce qui va être le plus spécial ce mois-ci, à chaque nouvelle étape, on va voir si la cabaña est bien équipée, et compléter le matériel avec celui du camping-car. Il faut sortir aussi la nourriture, les affaires du petit déjeuner, les vêtements et affaires de toilette… Et bien entendu, refaire l’inverse à chaque départ !
07/01/2023 => Jour 128
Nous partons ce matin pour visiter la ville de Puerto Aysen. On se gare tout d’abord sur le bord d’un parc, il y a une butte avec un mirador. 50 mètres de distance, 10 mètres de dénivelé, on est loin de nos standards actuels ! On aperçoit le grand pont passerelle de la ville, il y en a quelques autres. Nous redescendons pour chercher l’office du tourisme, mais il est fermé.
On continue à pied dans la ville, il fait grisâtre et il n’y a pas grand monde, on avance jusqu’à un lieu-dit : le port fluvial d’ « Aguas Muertas » . À mon avis, il n’y a pas que les aguas qui sont muertas ! Les bateaux semblent vétustes, et il n’y a pas d’animation dans le port.
Nous revenons vers Coquillette, et on se déplace vers une grande plaine pour le repas de midi. Ensuite je nous emmène franchir les ponts pour le plaisir. Une fois de l’autre côté, je fais demi-tour, on n’a rien prévu dans ces directions. Nous passons chez un poissonnier acheter du saumon. Il essaye de refiler des algues aux Blondinettes, mais elles font la grimace. Puerto Aysen possède de nombreux bassins d’élevage, le Chili est le deuxième producteur mondial de saumon !
De retour à la cabaña, les filles nous préparent un spectacle pendant que Mamou s’occupe du poisson, le repas est délicieux !!! Surprise quand Papou et Mamou font la vaisselle, la cuisine est inondée. On cherche ce qu’il se passe, et on remarque que le trou du trop-plein n’est raccordé à rien ! Bien joué le plombier !
08/01/2023 => Jour 129
Puerto Aysen Villa Amengual
1h50
121 kms
On remballe tout, nous repartons sur la carretera australe. On s’attend à une route bien difficile, mais pas du tout, c’est bien bitumé, Coquillette se sent bien. L’étape est courte, on s’arrête pour admirer le paysage dès qu’on voit un mirador. L’ambiance est bonne à l’arrière, Papou fait le clown et les Blondinettes rigolent tout plein.
On s’arrête le midi pour cuisiner et manger dans un parc urbain de Villa Mañihuales. C’est un endroit sympa pour une pause avec des sculptures, des vieux outils, des jeux en bois et diverses essences d’arbres européens ou natifs.
On arrive en début d’après-midi à Villa Amengual. Ici, nous avons réservé une chambre pour Papou et Mamou dans un hôtel. Comme il est tôt, on choisit de se poser au centre du village. Il y a une petite église en bois très mignonne, et une plaine de jeux pour que les filles s’amusent.
On remarque qu’il y a de l’animation sous un kiosque. C’est un groupe de la région qui vient donner un petit concert. On assiste aux répétitions de loin. Un cycliste francophone vient m’aborder, il a besoin d’une clé à molette. Je discute un peu, ça fait 3 ans qu’il roule, Europe, États-Unis, Mexique, où il a rencontré sa compagne. Celle-ci l’accompagne, ils pédalent ensemble depuis la Colombie.
Le concert commence sous la pluie, les musiciens sont abrités par le kiosque, pas le public. On reste quand même un bon moment à les écouter. C’est du rock latino, c’est amusant de voir que les chanteurs tiennent leur téléphone à la main pour les paroles. Ensuite nous nous dirigeons vers l’hôtel, Mamou et Papou ont obtenu la permission que l’on dorme sur le parking avec le camping-car.
Il faut qu’on se repose, la route demain sera beaucoup moins rigolote !
Comments (1)
plein de belles couleurs entre les lacs bien bleus et les fleurs et animaux.