29/06/2023 => Jour 301
Joyeux anniversaire ! 🥳 Dix ans aujourd’hui que nous sommes mariĂ©s. On profite des douches du camping, ensuite du Wifi pour appeler la famille. Nous partons Ă pied vers l’office du tourisme. Dans la rue principale, on entend des pĂ©tards, Anouck aperçoit des feux d’artifice. On tombe sur une grosse manifestation. Il s’agit des chauffeurs de bus, qui demandent une augmentation des prix du billet pour ĂŞtre mieux payĂ©s. Et d’un autre cĂ´tĂ©, des utilisateurs, qui ne veulent pas de hausse de prix. 🤔
On prend des rues parallèles pour Ă©viter la foule, et on arrive devance l’office, fermĂ©. Nous sommes dĂ©goĂ»tĂ©s, Ă cause des manifestations, ils n’ouvrent pas. Je repère sur Maps le bâtiment de la direction du tourisme. C’est juste Ă cĂ´tĂ©, on tente notre chance. C’est Ă l’intĂ©rieur de la maison de la culture, un très joli bâtiment. Nous sommes accueillis par un gars très content de nous voir, il nous montre la carte et nous explique plein de choses.
Il est bientĂ´t midi, on commence par entrer dans l’Alliance Française, qui hĂ©berge « La Taverne » , un restaurant chic. Les plats Ă la carte sont typĂ©s français : steak sauce roquefort, bĹ“uf bourguignon, … Nous optons pour le menu du jour, avec salade composĂ©e, soupe, bĹ“uf strogonoff pour Anouck et poulet Ă la basquaise pour moi. Les filles prennent une lasagne Ă partager et se rĂ©galent de tiramisu et mousse au chocolat.
Pendant l’attente de leur plat, les filles dĂ©couvrent la bibliothèque de l’Alliance, nous ne les voyons pas pendant un bon moment ! Les plats sont très bons, c’est une bonne adresse mĂŞme si c’est cher pour la Bolivie : 40€ pour 4. Je demande Ă Maman Blondinette d’emmener les filles au parc, je vais de mon cĂ´tĂ© payer deux Ă©tablissements pour les activitĂ©s que j’offre Ă Anouck demain (ce sont les cadeaux offerts en « bon » Ă la fĂŞte des Mères le mois dernier).
Elles visitent le parc Bolivar, surnommĂ© le petit Paris. Ils ont reproduit en miniature l’arc de triomphe, l’obĂ©lisque, les jardins du Luxembourg et la tour Eiffel. Les Blondinettes rigolent, « bah, c’est pas une tour Eiffel, c’est trop petit ! « . Au final, Zora a la mĂŞme rĂ©action que dans la vraie Dame de Fer, un Ă©tage c’est dĂ©jĂ bien assez haut.
Il y a une grande plaine de jeux, avec des dĂ©cors dinosaure, c’est lĂ que je retrouve mes chĂ©ries. Anouck a fait la rencontre de LĂ©a, qui voyage en famille pendant 7 mois. Les filles jouent avec ses deux garçons pendant que le papa fait une excursion en moto. Nous discutons un bon moment avec elle, les filles s’amusent trop pour les interrompre.
Ă€ 16h, on se dĂ©cide quand mĂŞme Ă bouger, il faut visiter cette ville. Tous les bâtiments sont beaux, blanchis Ă la chaux, et avec une architecture de goĂ»t. Nous entrons dans la Casa de la Libertad. Un tour guidĂ© en français est justement en train de commencer. La guide nous parle beaucoup de la rĂ©volution et de l’indĂ©pendance de la Bolivie, dĂ©but des annĂ©es 1800.
La visite est intĂ©ressante, mais un peu longue pour les filles. Après cela, elles ne veulent pas revoir les salles que la guide a Ă©vitĂ©es, mais elles acceptent de voir la pièce des enfants. Elles peuvent essayer des dĂ©guisements de population indigène, et jouer Ă la dĂ®nette. LĂ©na ne veut plus partir. Le musĂ©e ferme Ă 18h, c’est une bonne excuse pour s’en aller.
Sur le trajet retour, on entre dans une chocolaterie pour s’acheter le dessert du soir. Nous achetons aussi des chips et du vin blanc pour fĂŞter notre anniversaire. Tout ce qu’il faut pour passer une bonne soirĂ©e !
30/06/2023 => Jour 302
Ce matin, nous allons visiter le musĂ©e du TrĂ©sor. Nous dĂ©couvrons avec plaisir que c’est David, un Lillois, qui va nous guider, il vit depuis 9 ans ici. Il nous prĂ©sente d’abord ce bâtiment qui existe depuis la crĂ©ation de Sucre. C’est un musĂ©e privĂ©, les directeurs ont rĂ©unis des pièces de famille, des dons et des achats.
C’est très pĂ©dagogique, nous voyons l’Ă©volution des pĂ©pites brutes d’argent ou d’or, vers les bijoux ou les outils. Il nous explique aussi les techniques de fabrication, celles des incas ou les actuelles. On parle des mines de Bolivie, et de la dĂ©couverte rĂ©cente de la bolivianite, un mĂ©lange d’amĂ©thyste et de citrine, ce qui donne une très jolie pierre violette et jaune. On ne cède pas dans la boutique de souvenirs, les bijoux restent très chers.
Nous allons manger dans le mercado central. L’endroit oĂą sont rĂ©unis les stands pour la nourriture est assez oppressant. Devant chaque petite cuisine sont alignĂ©es deux tables allongĂ©es, et il y a une rabatteuse par table. La vingtaine de cuisinières servent la mĂŞme chose, on ne sait pas comment choisir. On s’assoit un peu au hasard, et on commande des menus du jour.
Anouck reçoit une soupe de cacahuète, et moi au maĂŻs. Les filles prennent des escalopes milanaises, mais elles ne mangent pas beaucoup. Nos potages nous conviennent, les saveurs sont vraiment typiques de Bolivie. Je prends en plus des boulettes de viande, la sauce est très relevĂ©e, mais LĂ©na m’en pique quand mĂŞme la moitiĂ©.
Nous nous baladons ensuite dans le marché, les filles veulent commander un jus de fruits frais, de nouveau il y a une vingtaine de stands qui vendent la même chose. Léna prend un jus de fraises, et Zora mangue-pomme. Ça nous coûte aussi cher que le repas !
Nous accompagnons ensuite Maman Blondinette Ă sa surprise. Elle commence par une heure de massage dans un centre de bien-ĂŞtre. Pendant ce temps, j’emmène les filles Ă l’Alliance Française, elles se jettent sur les livres pendant 2 heures.
Après son massage, Anouck fait une pause dans un parc, car Ă 17h commence la deuxième partie de son cadeau. Elle sonne Ă une porte et apprend qu’elle va suivre un cours de cuisine bolivienne. Avec les filles, nous cherchons une pâtisserie pour s’acheter un goĂ»ter, ensuite une librairie pour acheter un cahier de mandala chacune. Nous rentrons Ă Coquillette pour les Ă©trenner.
Anouck rentre vers 20h30, juste à temps pour le câlin du soir. Les filles sont surexcitées, elles veulent savoir comment se sont passées les activités, et raconter leurs aventures.
01/07/2023 => Jour 303
Ce matin, on va au parc des dinosaures. C’est Ă l’extĂ©rieur de la ville, il y a un bus qui part de la place centrale vers le parc. En sortant du camping Ă 9h30, on vĂ©rifie les horaires : le bus part Ă 9h30. Bon, tant pis, on prend un taxi. La circulation est horrible, notre chauffeur passe son temps Ă klaxonner. On arrive Ă 10h au parc, juste avant le bus.
Ă€ l’entrĂ©e, on nous propose le guide en espagnol ou en anglais. On prĂ©fère se dĂ©brouiller seuls. Mais juste après, un employĂ© vient nous dire qu’il peut faire la visite en français. Il nous laisse 1/4h devant une vidĂ©o de dinosaures en images de synthèse, plutĂ´t bien rĂ©alisĂ©e. Comme il n’y a pas d’autres francophones, il nous fait faire le tour du parc.
Ce sont des statues grandeur nature des dinosaures trouvĂ©s dans la rĂ©gion. Le site a Ă©tĂ© crĂ©Ă© suite Ă une dĂ©couverte, une plaque de calcaire avec plus de 12 000 traces de dinosaures. Une usine de ciment a extrait la roche jusqu’Ă cet endroit, et cette falaise rend heureux tous les palĂ©ontologues. C’Ă©tait un bord de lac il y a 65 millions d’annĂ©es, et les mouvements de plaques tectoniques ont redressĂ© cet espace Ă la verticale. Ă€ la sortie, une petite plaine de jeux dans le thème amuse les filles.
Nous reprenons un taxi pour le retour. ArrivĂ©s au centre-ville, nous allons manger des salteñas, les empanadas boliviennes. Anouck s’est faite conseillĂ© l’adresse par son prof de cuisine, Moises. C’est effectivement très bon, la pâte surtout, un peu sablĂ©e. Et le patio dans lequel on mange est très joli. Mais les filles n’aiment pas trop la farce, c’est Anouck et moi qui mangeons tout !
Après ce festin, nous montons vers le mirador Recoleta, par des rues bien pentues. La dernière s’achève en escaliers. De lĂ -haut, on a un super point de vue sur la ville et les collines avoisinantes. Il y a aussi un petit marchĂ© « artisanal » , Zora nous rĂ©clame depuis longtemps un poncho. Nous en trouvons deux, pour que LĂ©na ait aussi le sien. On ne sait pas si c’est vraiment de l’alpaga et si c’est produit dans la rĂ©gion, mais les filles sont contentes.
On redescend au centre, on fait quelques courses et on rentre. Pas Ă©vident avec ce mode d’achats de stand en stand de suivre notre budget. Il n’y a pas de tickets de caisse, quand on fait 7 marchands pour remplir notre panier, ça fait 7 montants Ă retenir ! C’est chouette de ne pas ĂŞtre trop tard dans notre havre de paix, les filles jouent aux lego, je vĂ©rifie la pression des pneus, Anouck planifie la suite du programme.
02/07/2023 => Jour 304
Dimanche, jour de repos. Tu parles, les Blondinettes ont retenu qu’il fallait ĂŞtre Ă 9h sur la place principale de Sucre. La mangue achetĂ©e au marchĂ© la veille s’avère excellente, Anouck en mixe mĂŞme une partie pour faire un jus Ă Zora. On se dirige donc vers le centre-ville, il fait calme, ça change de la circulation des autres jours. Les rues sont piĂ©tonnières le dimanche, c’est agrĂ©able.
Sur la place, les filles veulent s’asseoir face Ă une scène, mĂŞme si pour l’instant rien ne s’y passe. J’en profite pour appeler mon papa pour son anniversaire. Nous assistons aux premiers morceaux d’une reprĂ©sentation de l’Ă©cole de musique, mais on s’y ennuie un peu. On repasse au marchĂ© acheter du pain, et des myrtilles pour LĂ©na.
On prĂ©vient notre hĂ´te que l’on va partir après manger. Nous allons dans une galerie d’un supermarchĂ©, deux personnes nous ont dit qu’on y servait de la nourriture typique. On y trouve donc des pizzas, des hamburgers, des suchis, des glaces, … Très local ! Au retour, on goĂ»te les glaces minutes « sur table », ils font refroidir du lait avec des saveurs aux choix sur une plaque gelĂ©e, et ils en raclent un rouleau. C’est original et gourmand !
Nous quittons ensuite notre camping, le GPS nous indique des chemins détournés pour sortir de la ville, ça me fait râler, déjà parce que les routes empruntées sont super pentues. Coquillette passe de 0 à 90°C en moins de 10 minutes. Et puis ça me fait louper une pompe à essence. Anouck en repère bien une autre, mais je suis trop concentré sur la route pour accepter sa proposition.
Sucre Aiquile
3h30
138 kms
J’ai vu qu’il y avait 3 pompes Ă la sortie de la ville, on fera le plein lĂ -bas. Sauf que la première pompe n’a plus de combustible, la deuxième n’existe plus et la troisième ne veut pas servir un vĂ©hicule Ă©tranger. Grosse crise de panique d’Anouck, elle ne veut pas vivre une panne d’essence. Ça nous est arrivĂ© une fois en France, ça lui a suffit. Je suis plus confiant, on a encore 500kms d’autonomie, plus un jerrican.
Mais quand je vois dans un village une Ă©picerie qui vend du diesel, je m’arrĂŞte. Je dĂ©verse mes 20L de diesel argentin dans le rĂ©servoir, ça fait travailler les bras ! Ensuite, je me rends avec mon jerrican dans la boutique, une mamy me montre des bouteilles de soda de 2L remplies de carburant : d’une cĂ´tĂ© l’essence et de l’autre le diesel. Je lui achète 5 bouteilles que je dĂ©verse dans mon bidon, nous voilĂ bien pour la route.
Nous descendons beaucoup depuis Sucre, on arrive Ă 1300 mètres d’altitude, on se rapproche de l’Amazonie. On voit des bananiers, des fleurs, beaucoup de champs et de plantations. Un parc aquatique nommĂ© « VallĂ©e tropicale » dans lequel on voit des jeunes nager. On est en hiver mais il fait bien 25°C !
Nous atteignons Aiquile avant le coucher de soleil. Ă€ l’entrĂ©e de la petite ville, il y a une pompe Ă essence. Je vais Ă pied demander si elle accepte les vĂ©hicules Ă©trangers, la pompiste me dit oui, Ă un tarif de 5 bolivianos. Le prix officiel pour les Boliviens est de 3,7 bolivianos, mais pour les Ă©trangers c’est 9,5 ! Donc j’accepte le tarif avec soulagement. Le plein est fait, Anouck est complètement rassurĂ©e. On se gare en ville, près d’un parc. C’est pas gĂ©nial mais ça ira pour cette nuit.